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Chapitre 5 - À qui, la nuit, supplie les corps voilés

Andrasté
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Illustration : Chapitre 5 - À qui, la nuit, supplie les corps voilés 00271e5d6ef73524ca7af225b44553f426543b3d

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Occupation : Je rappelle au Créateur le malheur des hommes qu'il a pourtant promis d'aimer...
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Chapitre Cinq

À qui, la nuit, supplie les corps voilés

« Ceux qui voulaient par la force s’emparer - Des cieux les pervertirent. Où était - Or ne fut plus que noirceur. - Ceux qui avaient été seigneurs-mages, - L’élite de leur ère, - Ne furent plus hommes, mais monstres. »
Oraisons, 12:1.
Crédits : Medieval Castle Concept (Martin Seidl, ArtStation)
Synopsis du Chapitre 5

TW : Mortalité infantile, fausse couche, difformité.

Début Primeneige, 5:13 des Exaltés

« Elles sont là… elles sont partout… dans l'eau et dans la terre… nous n'y échapperons pas… »
Une femme errait dans la ville portuaire, retenant avec tension un paquet de langes salis par la marche, salis par les efforts, salis par l’accouchement : bien qu’elle avait émergé des faubourgs, personne ne savait d’où elle provenait et personne ne la regardait. Tous les yeux humides se tournaient vers le ciel ; toutes les lèvres closes craignaient que les premiers flocons ne tombent et n'apportent avec eux l'hiver redouté. Sa maigre silhouette dépassait les couvertures de laine empilées, les taudis transformés en masures et les cantines échauffées : elle ignorait la solidarité grâce à laquelle toutes et tous pouvaient espérer passer l'hiver.
Ses doigts s'accrochaient avec la force du désespoir à son précieux bagage : personne ne le lui prendrait. Ni les armées infernales qui, désormais désintéressées par le nord, commençaient à déferler vers le sud : Wycome était tombée sous les assauts viciés et Hasmal était condamnée à la suivre, puis les autres Cités-États, comme le reste du continent jusqu'à ce qu'ils ne trouvent plus rien ou jusqu'à ce qu'on les arrête. Ni les ordres toujours plus autoritaires, toujours plus insupportables, que les gardes eux-mêmes peinaient à accepter et qu’ils appliquaient avec une rigueur irréfléchie, à l'ombre des plus hautes murailles que connaissait l'est de Thédas.

« Devant elles s'effondrent toutes les murailles… derrière elles ne reste que de la terre brûlée… »
Une femme traversait les portes de la ville. Elle n’était personne, insondable dans les traces de l’Histoire, comme elle était n’importe qui, invisible dans les regards de ses contemporains : une mère, une sœur, une fille, une amie, une réfugiée. Peut-être la retrouverait-on sous l'habit bleu pour abattre sa colère, dans une cité qui se préparait à lutter contre un Enclin qu'elle découvrait à peine. Peut-être la retrouverait-on le visage recouvert d'un masque à venger ses souffrances, parcourant les souterrains tentaculaires d'une ville qui souffrait d'une place limitée. Peut-être la retrouverait-on habillée d'une bure pour assister les plus faibles, à distribuer des bribes d'amour dans un couvent que des dons généreux avaient su reconstruire.
Ses lèvres murmuraient des paroles inaudibles, délivrées dans un souffle destiné au seul Créateur, dans un souffle adressé à tous les dieux interdits. Une vie ruinée par le quatrième Enclin n'offrait qu'une bribe d'un espoir souillé, et les yeux se détournèrent de sa route tandis qu'elle rejoignait l'immense Palais des Princes, lumineuse dans un ciel teinté de gris et de violet. Son destin la portait auprès de qui de droit…

« S’il vous plaît… aidez-moi… aidez-le… aidez-nous. »
Une femme répéta son appel à qui, enfin, la regardait. Dans la salle du trône se tenait une séance de doléances et elle n'était pas la première pauvre hère à se présenter ainsi au suzerain de la cité, légitimé par le soutien de ses sujets. La maladie avait assombri ses traits, avait assombri son esprit, avait assombri ses humeurs, et pourtant il tenait encore sur son siège, puisque personne d'autre ne paraissait prêt à prendre sa place.
Ses bras s'ouvrirent et délivrèrent des langes son enfant. Un cri d'horreur retentit. Le nouveau-né qu’elle avait apporté jusqu’au pied du trône, aux pieds du Prince, ne pouvait plus être aidé : celui-ci ne bougeait pas, ne pleurait pas, ses membres tordus figés dans une éternelle souffrance. Sa peau pâle laissait apercevoir autant de veines pourpres que de rivières abreuvaient les terres à jamais perdues ; sa peau pâle offrait au monde mille taches pourpres qu’on aurait cru nées des pleurs de ses parents. Ses yeux vermillon ne s’ouvriraient jamais sur ce monde luttant péniblement contre la Souillure.

Ils ne contempleraient pas le siège de la cité de Starkhaven par les armées de l'Enclin à la fin du mois de Marchiver.




Glorieux Créateur, comment Tes enfants peuvent-ils être pardonnés ? Trébuchant dans l’ignorance, nous avons oublié que seule une Lumière brisera les Ténèbres.
Parle à Tes enfants, enseigne-nous Ta splendeur. Ce qui a été oublié n’est pas encore perdu.

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Chapitre Cinq

À qui, la nuit, supplie les corps voilés

« Ceux qui voulaient par la force s’emparer - Des cieux les pervertirent. Où était - Or ne fut plus que noirceur. - Ceux qui avaient été seigneurs-mages, - L’élite de leur ère, - Ne furent plus hommes, mais monstres. »
Oraisons, 12:1.
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Thèmes du chapitre

Initiée depuis le chapitre 3, la tournure assombrie du forum se poursuit dans ce chapitre 5 et s'installera définitivement au chapitre 6 : rien ne peut empêcher le siège de Starkhaven par les armées de l'Enclin.
Si vous ne vous sentez pas de jouer avec ces thématiques, vous avez le droit, vous êtes légitimes : il n'y a pas de thème plus valide qu'un autre. Soyez responsables de votre bien-être et écoutez-vous !

Le chapitre 5 abordera principalement le thème de la catastrophe surnaturelle ainsi que de la préparation à la guerre, ressemblant à une guerre, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Première explicitation des thématiques, neutre et sommaire - passez votre souris sur le texte pour qu'il s'affiche.On parle ainsi de massacre, de mort violente, de déplacement de populations, de maladie, de déformations physiques en tous genres, de combats et d'angoisse.

 


L'arrivée de l'Enclin

Peut-être Starkhaven avait-elle trop longtemps espéré que l'Enclin l'épargnerait : après tout, les Anderfels et Riveïn n'étaient-elles pas des Nations lointaines ? Tévinter n'aurait-il pas mérité le courroux de l'Enclin ? Toute espérance fut enterrée au soir de Satinalia, dans le silence feutré d'un bureau austère, quand une lettre du Premier Garde de Weisshaupt atterrit entre les mains de sa collègue de Starkhaven. Les armées monstrueuses, dirigées par l'archidémon lui-même, descendaient vers les Marches Libres.

Wycome tomba la première : la nouvelle parvint au reste des Cités-États au milieu du mois de Primeneige lorsque les derniers bateaux accostèrent Cairnayr. Les survivants horrifiés racontèrent comment les hordes d'animaux viciés avaient finalement submergé leurs champs, ne laissant derrière leurs griffes et leurs crocs que des ruines, que des corps. Certains, tremblants, insistaient sur ces cadavres, puisqu'ils les avaient vus de leurs propres yeux se relever pour se joindre aux bêtes, les unes dévorant les autres et les vivants, le tout sous le rire surnaturel d'une entité qu'ils n'apercevaient pas. Par la suite, aucun autre survivant de Wycome ne parvint à Starkhaven : la Garde des Ombres les considéra comme perdus, victimes directes de l'Enclin ou de la Souillure.
Les voyageurs seraient remplacés par les engeances.
Dès lors, ce furent toutes les Marches Libres qui cédèrent à la terreur : au-delà des animaux et de l'étrange entité nécromancienne, la Garde des Ombres attesta de la présence de l'archidémon lui-même à la tête des armées venues de Riveïn. Pour les Cités-États proches des frontières, on supplia la protection du Névarra, d'Orlaïs, voire de Tévinter lui-même - même si aux Andrastiens, l'Impérium demeura verrouillé et inaccessible, rancœur vive héritée des terribles Marches Exaltées. La majeure partie des exilés convergèrent cependant vers un autre point : Starkhaven, la Cité des Princes, aux hautes et puissantes murailles, seules capables de retenir une telle armée.

Tous les regards se tournèrent alors vers le quartier général de la Garde des Ombres, dans les Anderfels, depuis plusieurs semaines déjà envahis par l'autre partie des armées de l'Enclin. La marée s'abattit finalement sur les murs d'Hossberg : de là, les guerriers au griffon d'argent réussirent à temporiser la fureur de leurs attaques, s'escrimant à ce que les engeances ne se détachent jamais de cette capitale capable de tenir un siège pour plusieurs années. Tout Thédas observa ces manœuvres, admira ces réussites, salua cette stratégie, et les missives se firent de plus en plus pressantes auprès de Kendric Vaël et de Senaste pour les enjoindre à l'adopter. Parmi toutes ces voix, celle du Premier Garde de Weisshaupt s'affirma avec plus de force : pour contrer les offensives éclaires et dévastatrices de l'armée orientale, il ordonna aux Gardes des Ombres marchéens d'en attirer le maximum sur Starkhaven et de les y fixer aussi longtemps que nécessaire.

En cet hiver 5:13 des Exaltés, les yeux de tout Thédas se portèrent sur Starkhaven : toutes les nations de ce concert désordonné attendaient de la Cité-État qu'elle tienne face à l'assaut des armées de l'Enclin. En était-elle seulement prête et capable ?

La préparation de Starkhaven

Starkhaven était-elle seulement capable de faire face à cette armée ? L'y avait-on assez préparée ? La nouvelle de l'arrivée imminente de l'Enclin ne s'imposa pas tout de suite à la population havenoise : au lendemain d'une Satinalia euphorique, l'on pouvait sans peine s'imaginer que les masques et les voiles étaient difficiles à ranger pour admirer l'effrayante réalité. La menace avait été annoncée depuis près d'un an maintenant, et son ombre avait eu le temps de s'installer dans les quotidiens.

Après tout, pourquoi s'inquiéter plus que d'ordinaire ? Starkhaven se préparait depuis plusieurs mois déjà à lutter contre l'Enclin, une tâche à laquelle s'étaient pleinement consacrés la Garde des Ombres et ses alliés, multipliant dans Starkhaven les entraînements et les enrôlements plus ou moins volontaires : s'il subsistait l'interdiction absolue pour les guerriers à l'habit bleu de se mêler de politique, la conscription de l'ancien conseiller aux affaires militaires, Ardal Irvine, parut paradoxalement apaiser les tensions politiques au sein de la cité. D'autant plus que la popularité de Kendric Vaël, malgré sa santé déclinante et ses déboires passés, remontait auprès de ses sujets. À cela fallait-il ajouter que nombre d'Havenois et d'Havenoises avaient su se saisir des difficultés auxquelles faisait face Starkhaven pour les régler, et améliorer la vie d'autrui. Ainsi, si l'eau demeurait encore impropre à la consommation, l'Aguera ne représentait plus un danger imminent de contagion. Cela permit aux plus téméraires d'explorer des souterrains s'avérant toujours plus grands et labyrinthiques, et sous contrôle de la pègre - pour ce qui leur était accessible, naturellement, et où les conduisirent des plumes noires d'une Corneille qui ne paraissait pas avoir délivré son dernier mot…

Pourtant, à mesure que l'hiver avançait, des inquiétudes commencèrent à s'élever. La météo, déjà, n'atteignit pas les basses températures que l'on pouvait attendre : pas un flocon, pas une gelée, ne furent observés alors que les jours devenaient toujours plus nuageux et que le soleil se montrait de moins en moins. Les premières inquiétudes montèrent dans les faubourgs de Cairnayr, que la générosité havenoise avait su rendre plus habitables, et qui commencèrent à s'embraser avec les récits effrayants des derniers survivants de Wycome : à la mi-Primeneige, plusieurs contestations s'élevèrent dans la cité portuaire pour demander des explications, et la vérité. Ainsi tomba la nouvelle : les armées de l'Enclin se dirigeaient vers Starkhaven et il fallait désormais préparer la Cité-État à un siège ; tout ce qui s'étendait au-delà de ses murs était condamné à être détruit ou à mourir.

Que l'on vive dans Starkhaven ou dans les villes extérieures comme Cairnayr et Corintamh, que l'on soit réfugié de l'Enclin ou exilé des Marches Libres, il ne restait que deux solutions : fuir vers les Nations thédosiennes de l'ouest ou du sud ou atteindre l'intérieur de la cité. Celles et ceux qui optèrent pour ce dernier choix se pressèrent le long du pont de l'Aguera, devant les services de l'Office, pour demander l'accès aux murs. À celles et ceux qui avaient payé le Droit d'Enceinte, on leur laissa l'accès ; pour les autres, contraints par la pauvreté, par l'illégalité ou, simplement, par le manque de place, ils durent chercher une entrée par leurs propres moyens, ou se convaincre de s'en aller… si cette décision n'était pas volontaire. Cette fois-ci, les contrôles de l'Office devinrent systématiques, expulsant celles et ceux qui ne pouvaient payer ni l'impôt de l'or, ni l'impôt du sang, à Starkhaven.
Au milieu des cris et des protestations, murmures et interrogations circulaient comme autant de frissons dans les gorges noueuses : il naissait en cette fin d'année 5:13 des Exaltés des enfants difformes et abominables, souvent morts avant de respirer, mais à la peau toujours pâle et aux veines violettes. Un mal de la Souillure, conclurent les sages et les médecins, qui ne touchait aucun adulte : simplement quelques nouveau-nés, peu importe d'où provenaient les parents. Dès lors, ce fut la recherche permanente d'un remède miracle - et souvent inefficace.

Quels furent leurs torts pour qu'un châtiment pareil s'abatte sur eux ? Seul le Créateur, aveugle et sourd, en connaissait la réponse.




Glorieux Créateur, comment Tes enfants peuvent-ils être pardonnés ? Trébuchant dans l’ignorance, nous avons oublié que seule une Lumière brisera les Ténèbres.
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Remarques préalables

Vous trouverez listés ci-dessous les différents RPs prenant place pendant le Chapitre 5 du forum.
Ce sujet sert à retrouver une rencontre spécifique ou encore voir où sont officiellement apparus certains personnages qui ont été ou sont encore présents sur le forum : il sert de registre et permettent de replacer les évènements RPs les uns par rapport aux autres dans une chronologie non exhaustive. Les sujets d'intrigue seront indiqués dans cette couleur et inclus les mentions évènement ou mission selon le type de sujet, permettant de les reconnaître facilement.

La lecture de cette liste est donc complètement facultative et est même vivement déconseillée pour appréhender le forum : les évènements essentiels sont résumés dans le contexte du chapitre suivant.

Primeneige, 5:13 des Exaltés

Lachlann Vaël, Hortense Harimann Lachlann rend visite à son amie dans sa nouvelle maison. L'occasion, pour l'un et l'autre, de discuter des derniers évènements.

Mélisandre O'Hara, Niall Molony Comme convenu, le templier et la demoiselle se rencontrent au Couvent des Murmures pour parler de la situation inquiétante du Clattercraft – quartier qui n'intéresse cependant que peu Niall, plus préoccupé par l'Enclin. Mélisandre repart toutefois avec quelques conseils, et Niall avec la promesse que le jour venu, l'armée qui affrontera l'Enclin sera un peu plus nombreuse et un peu plus entraînée.

  • 20 Primeneige, 5:13 des Exaltés : Bonsoir

Mélisandre O'Hara, Millicent Maud MacMillan Prise d'une soudaine inspiration grâce au Chevalier-Commandant, Mélisandre retourne chercher l'Apaisée de la dernière fois pour l'inviter à une promenade en ville. Un plan habile pour rappeler aux criminels ce qu'ils risquent – et, comme elle avoue plus ouvertement, que le sort des ratés du Cercle est moins terrible que celui des abominations. Elle n'a rien à y perdre, en tout cas...

Tollecourse, 5:13 des Exaltés

En cours.




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