Type de RP classique
Chapitre concerné Chapitre IV
Date du sujet 22 Voiréale 5:13
Participants @Aerontus Nepos – @Agnese De Palia
TW gossip, flirt honhon
Résumé Après de longs mois aussi tendus que compliqués, Aerontus parvient enfin à rendre visite à sa consoeur diplomatique, Agnese De Palia. Si la sécurité est de mise dans son ambassade comme dans la sienne, Aerontus ne s'en formalise nullement, et attend l'arrivée de son hôte avec hâte.
Pour le recensement

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[code]<ul><li><en3>22 Voiréale 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Rouge thé au parfum épicé de chez soi</a></li></ul><p><u>Aerontus, Agnese.</u> Après de longs mois aussi tendus que compliqués, Aerontus parvient enfin à rendre visite à sa consoeur diplomatique, Agnese De Palia. Si la sécurité est de mise dans son ambassade comme dans la sienne, Aerontus ne s'en formalise nullement, et attend l'arrivée de son hôte avec hâte.</p>[/code]

Le rouge. Couleur de désir, couleur de tragédie. Couleur que l’on rejette et que l’on envie, couleur qui brille et qui brûle. Couleur à en faire pâlir les dévots dont le carmin s’en rapproche pourtant, ces puritains qui eux embrassent le sacrifice, qui eux étreignent le martyr sous ce murmure que l’on souffle au cœur des confidences du Tout-Haut. Cela étant, que l’on se porte sur la pudeur ou le libertinage que cette seule couleur nous offre dans toute sa bonté, les confessions pourtant coffrées défilent dans les ténèbres d’une nuit dont les clés lui appartiennent, ces quelques paroles enivrantes ou enivrées de péché suivent le même cortège au creux de l’oreille de celui ou de celle qui écoute. Le rouge qui coule, le rouge qui salit, le rouge qui émerveille de son vermeil ; le rouge qui délivre, le rouge qui charme de son carmin.

Je ne porte que bien peu de ce rouge aux masques aussi variés que hauts en couleurs, et pourtant, tel fut mon choix, en ce jour. Un désir de changement peut-être, ou un simple zèle de me fondre dans cette cité des Princes, dont l’écarlate ravit les royautés, dont la garance humilie la piété, dont le carmin satisfait le laurier.

Et pourtant, me voici paré de mes vermillons et autres cramoisis, sur le chemin d’un lieu des plus familiers. Un lieu qu’il me plaît de découvrir et de redécouvrir, dans ces rues que nous partageons depuis tant d’années à présent et que, dans un bien navrant paradoxe, ne nous rapproche guère pour autant. Les devoirs, les belles impressions auprès de ce sang bleu pourtant dépourvu de lyrium, tous ces petits plaisirs de la diplomatie qui nous tiennent à l’écart, que j’affectionne malgré tout.

Rahim, mon garde du corps, marche à mes côtés de façon plus détendue que d’ordinaire. Depuis le temps que notre domicile fut élu à Clachdun, il commence à en connaître ses rues et ruelles. Il méprise la curiosité et la découverte, gênes à son devoir et à sa dévotion sans égal. Je le comprends, et le plains à la fois. Qu’il est redondant de se contenter de ce savoir acquis ! Un homme de sciences tel que je suis ne le supporterait guère.

Arrivé devant cette bien charmante bâtisse qui accueille la bien charmante ambassadrice d’Antiva et du Riveïn, j’incline la tête pour saluer ses gardes, et m’annonce d’un ton des plus paisiblement enjoués.

- « Bonsoir », dans un antivan bien trop au nord, mais dont le vocabulaire choisi avec astuce et efficacité en trompe la simplicité. « Son excellence De Palia m’attend, veuillez me conduire à elle, je vous prie. »

Un regard passe sur Rahim, comme bien souvent lorsque j’erre de mondanités en mondanités. Je ne m’en formalise nullement.

- « Il restera à l’entrée avec vous, bien entendu. Il n’est à mes côtés qu’afin d’assurer ma protection. J’imagine que vous connaissez la musique… »

Une musique dont les harmonies crissent à nos oreilles étrangères.

Les gardes ne s’en formalisent nullement davantage, et m’ouvrent la voie. Ce n’est guère ma première visite, certainement pas la dernière, mais les récents et fâcheux incidents ont tonné l’alerte rouge. Comment en vouloir à leur méfiance ? Nous ferions de même, tout naturellement.

Atteignant le hall de cette charmante petite ambassade, l’on me fait attendre. Un des gardes nous délaisse afin d’avertir son excellence que je suis bel et bien à sa porte, encore, toujours. Que le Tévintide est revenu, comme il reviendra toujours. Malgré les difficultés récentes, malgré les contraintes auxquelles nous faisons face, je trouverai toujours cette faille dans mes responsabilités pour la rejoindre au sein de son humble palais.

Et maintenant ? J’attends. Je guette. Cette écarlate rose, ce scintillant rubis, cette vermeille merveille que l’on nomme : Agnese De Palia.

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.

Les références pour la tenue d'Aerontus en image :

Avatar de Rahim :

A l’incandescence de l’insolent soleil se heurte la discrétion de la silencieuse lune. Aux flammes passionnées se confondent les murmures de l’onde calme, qui caresse la furie, qui apaise l’indomptable. De toute sa splendeur et noblesse, son Excellence De Palia m’apparaît enfin, tout de bleu vêtu. Une ironie harmonieuse, une dualité qui nous représente étrangement bien. L’été qui rencontre l’hiver, le feu qui épouse l’eau, l’homme qui contemple la femme. Une coupe modeste mais élégante, d’une sobriété éclatante face à la complexité de mes soies et autres cachemirs. Un sourire bienveillant, un regard silencieux.

Est-ce un rubis d’extravagance ou de furie ? Est-ce un saphir de paix ou de chagrin ?

- « Votre Excellence, bienvenue ! C’est un plaisir toujours trop rare de vous accueillir entre mes murs … Peut-être avons-nous trop bien fait notre œuvre, pour que de telles entrevues soient si superflues ? »
- « Votre Excellence, votre plaisir est le mien. Thédas peut juger cette charmante soirée oiseuse, je ne partage guère leur avis non-sollicité. »

Après tout, pourquoi écouter ce que ce monde bruyant veut clamer, quand ce qui importe est notre propre verdict ?

Son Excellence me fait signe de la suivre, et je lui emboîte le pas sans la moindre hésitation. Si je commence à me familiariser à son ambassade, les surprises muettes pleuvent : quelque chose a changé. Ne serait-ce uniquement dans l’air que nous respirons. Chaque pas que nous effectuons en décalage pourtant harmonieux me rassure dans ma décision, tandis qu’elle s’évertue dans les banalités.

- « Adalisa a déniché un nouveau pâtissier, dont elle a su me chanter les louanges … Mais j’ai hélas échoué à retrouver ce thé de Combrelande dont vous m’aviez tant vanté les mérites. »
- « Ne vous en faites pas, si mon ami daigne me donner des nouvelles prochainement, je tâcherai de vous en prendre. »

Je lui adresse un sourire, mais à contempler son allure de plus près, une fissure m’apparaît, frivole, mais certainement profonde. L’azur peut atténuer bien des choses, ce noble choix n’est peut-être nullement un hasard. La connaissant, c’en est même une certitude.

Nous pénétrons ainsi dans ce fameux salon désormais si familier. La porte se referme derrière moi, le thé fume en douceur, la chaleur des teintes vibre sans remords.

A l’observer à nouveau, sa posture s’ajuste légèrement, comme un lâcher-prise, comme le ruisseau menace de devenir torrent.

Ironie harmonieuse, dualité qui nous représente étrangement bien. Car dans les ténèbres de cette Cité d’apparence inoffensive, le danger gronde, les menaces muettes virevoltent dans cet air à présent électrique. Les propos scandaleux d’Irvine n’ont laissé personne indifférent, et de drôles de répercussions ont été lancées à bout de bras par les ridicules. Le coquelicot et la gentiane, le feu et la foudre, le grenat et le lapis lazuli.

Ma rage face au traitement injuste de mes employées. Son chagrin face à la chute de son foyer.

- « Alors, à qui dois-je accorder ce moment ? Est-ce l’émissaire de Tevinter, ou bien toi … Aerontus ? »
- « Comme je souhaiterais que ce soit l’émissaire qui eût frappé à ta porte, ma chère. »

Une broutille diplomatique aurait été bien plus facile à manœuvrer. Nous aurions ri de cette bêtise, trouvé une solution après quelques échanges courtois et évidents, et je serais rentré à mon ambassade l’esprit tranquille. Malheureusement, si j’ignore encore le visage auquel j’ai affaire, j’en connais les courbes et les ombres.

Je m’approche, tout en respectant son espace – je n’ai guère envie de m’imposer à outrance. Le ton calme, aggravant le timbre, je ne perds nul temps, ne rate nul battement.

- « L’émissaire étant ainsi resté en son ambassade, je te prie de ne tenir rigueur de ma précipitation, Agnese. Je suis fervent admirateur de ta force et de ton courage, et tu dois t’en douter. Cela dit, ta situation me peine, ma chère amie. Toi qui représentes et défends les intérêts de tant d’infortunés, qui prend le temps de panser tes plaies ? de sécher tes larmes ? de t’affirmer que tout ira bien ? »

Dans un geste précautionneux, j’englobe ses mains des miennes dans un geste qui se veut rassurant, qui se veut compatissant.

- « Ce n’est guère pour l’ambassadrice d’Antiva et du Riveïn que je suis venu ce soir à ton ambassade, mais bien pour toi, Agnese, ma chère amie. Parle-moi, et j’écouterai. Puise dans ce qui te peine, et je te soutiendrai. Je suis là pour toi, ce soir, et comme il me fâche de n’avoir pu trouver le moindre instant avant aujourd’hui. »

J’attends avec patience, guettant les subtils – invisibles – changements dans les traits de son visage. J’ai tout le temps du monde. Si j’ai commis l’affront d’avoir été occupé de toute part précédemment, ce n’est désormais plus le cas. Même si le monde s’effondre ce soir même, je ne cillerai guère.

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.

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