Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 4
Date du sujet 11 Auguste, 5:13 des Exaltés
Participants @Aerontus Nepos et @Fannie de Crassilliot
TW Aucun, à priori
Résumé Les deux personnages hauts en couleurs se sont dit bien des choses, lors de leur dernière rencontre. Et Fannie estime qu’il est temps pour un petit suivi…
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>11 Auguste, 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t2141-bien-cordialement">Bien cordialement</a></li></ul><p><u>@"Aerontus Nepos" et @"Fannie de Crassilliot"</u> Les deux personnages hauts en couleurs se sont dit bien des choses, lors de leur dernière rencontre. Et Fannie estime qu’il est temps pour un petit suivi…</p>[/code]

Je ne me laisserais pas surprendre, cette fois. Je ne sais pas quand il choisira de faire son apparition mais il est hors de question que je me fasse encore avoir dans une tenue si peu appropriée!

Les gens de la maison comme les externes doivent se demander ce que je fais, à finaliser les derniers préparatifs du bal qui se tiendra demain apprêtée… et bien… comme si j’allais recevoir un ambassadeur alors que rien n’est programmé. Mon chignon et mes bijoux sont étincelants mais délicats et les motifs argentés de ma robe écru ne sont pas sans rappeler les plumes d’un paon.

Je dois bien avouer que je me suis moi-même mis la corde au cou en ne précisant ni raison ni heure précise pour ce rendez-vous. Mais soit, c’est fait, c’est fait. Plus qu’à attendre. Nous avons des choses à régler, Nepos et moi, et le flou nous convient mieux.

S’il se pointe de nuit, ce dont je le crois tout à fait capable, il va quand même m’entendre… J’ai donc prévenu mon majordome et ma femme de chambre de la potentielle visite, histoire de rapidement prendre les choses en mains si nécessaire. Viendra-t-il seulement par la grande porte, ou la porte de service?

Et je les ai aussi prévenus du fait qu’il était tout à fait possible qu’il ne vienne pas du tout.

Vraiment… Plus rien ne me surprendrait venant de Nepos.

Je ne laisse pas la perspective d’une visite me distraire pourtant. J’ai bien des choses à faire à la veille d’un tel bal et je papillonne, du grand hall à la cuisine, concentrée sur mes tâches.

Enfin, concentrée…

Mon esprit s’évade tout de même, parfois… J’ai beaucoup appris sur mon interlocuteur lors de notre dernière rencontre et je dois m’assurer de mettre ces apprentissages à profit.

Alors, Nepos… Auras-tu le courage de revenir me voir?

Aujourd’hui est le grand jour. Rien que d’y penser, j’en ris d’avance. N’ayant nullement précisé l’heure, je compte bien en profiter pour peaufiner mes plans, et surtout ma tenue du jour. Une véritable plaie à choisir, car je ne dois guère attirer l’attention sur ma personne – impossible ! Mais finalement, je suis parvenu à trancher : optons pour du plus sobre, mais du plus élégant. Enfin, “sobre”, à mon niveau je qualifie ses nombreux drapés de soie et de satin de “sobres”. J’ai connu des jours plus colorés, ma foi. Me voici donc vêtu d’une longue toge marron de lin, avec un pardessus de cachemire, brodé de dorures bien plus élégantes, et avec de longues et légères manches. Une ceinture aux motifs dorés et complexes resserre ma taille, un pantalon du même marron et du même lin complète la tenue, et mes fidèles mocassins de velours sombre chaussent mes pieds. Bon nombre de colliers de perles et autres ambres ou topazes cerise, des boucles d’oreilles pendantes ornées des mêmes pierres, bon nombre de bagues d’or et de cuivre pour conserver ces tons chauds, et bon nombre de bracelets d’une finesse et d’une élégance remarquables. Un doux parfum de poivre et d’épices. Le tout, revêtu dans une cape de velours noir, avec sa petite capuche attitrée. Et, bien entendu, un turban tout aussi sombre, avec sa petite ornementation sobre d’or, de grenats et d’une plume blanche. Un peu de contraste, tout de même.

Rabattant ma capuche avant de quitter l’ambassade, j’accorde un dernier regard à Rahim, qui n’aime décidément pas l’idée que je m’absente sans lui.

- « Tout va bien se passer, Rahim. Si c’était un piège, je le saurais avant toi. »

Et puis, Taenar rôde dans ces rues pour garder un oeil sur moi. Tout ira bien ! D’autant plus que je n’ai aucune raison de m’inquiéter.

Je quitte donc l’ambassade peu avant minuit, afin d’arriver pile à l’heure dans le peu qui reste de cette journée. Mes talons claquent sur les pavés, tandis qu’une silhouette étrangement discrète se promène à travers une Starkhaven qui baigne dans les ténèbres.

Intrigant de constater tant de lumière, à l’ambassade. La rue est des plus désertes. Les gardes sont bien en place, devant l’imposante entrée. Mmh. Je compte donc passer par la porte de service, à l’arrière. Mais avant, j’effectue un léger détour dans les ruelles avoisinantes pour m’assurer de ne pas trop attirer l’attention. Puis, triomphant, je m’avance en direction de la fameuse porte. De toute façon, qui fait garder sa porte de service ?

Mince, elle fait garder sa porte de service.

Je m’arrête un instant, pensif. J’observe alors quelques allées et venues de par cette même porte. La fourmilière est en marche à cette heure ? Le Créateur sait pourquoi. Et je doute que ce soit pour moi, connaissant la vipère.

C’est alors qu’une silhouette surgit pile en face de moi. Une silhouette familière qui me fait sourire. Le garde qui somnole à moitié est soudain réveillé par un sifflement aigu. Intrigué, le voilà qui s’éloigne de la porte. Parfait.

Je passe donc la porte de service sans problème, mais il me faut bien admettre que l’ambassade est grande, très grande. Je me contente donc d’errer sans but dans certaines pièces, toujours encapuchonné. Je constate les préparatifs en cuisine, les masques parlants qui courent dans tous les sens, les tables joliment préparées, le sol qui reluit de propreté. Un sourire passe sur mon visage, tandis que j’observe la grande salle dans laquelle je me trouve, et dans laquelle les laquais s’activent le plus. Comme c’est charmant ! Un bal. Heureusement pour elle, je n’en ai nullement l’envie, en ce moment.

Continuant mon périple sur un pas tranquille, je parcours l’ambassade. N’importe qui pourrait entrer et les assassiner, quelle imprudence ! Mais bon, cela ne me concerne pas. J’admire l’horreur de ces tapisseries, les peintures ma foi sont plus charmantes, et j’attends qu’on me remarque. Un jeu que je ne fais que rarement, mais dont l’amusement est garanti. En attendant, je parcours avec joie les recoins de l’ambassade, jusqu’à peut-être tomber sur mon interlocutrice, ou pire.

Qui sait ?

Aerontus s'exprime en #B48C22.

Les références pour la tenue d'Aerontus en image :

« Madaaame! »

Allons bon, que se passe-t-il encore?… Je me prépare à me mettre au lit, les nerfs en pelote après l’absence de Nepos.

Je suis assise sur mon lit, à appliquer ma crème pour les mains, quand la voix paniquée de Solange retentit dans mes appartements.

Elle entre sans frapper, elle est toute rouge.

« Il est là! Il est dans la maison! Il se balade dans les couloirs. »

J’essaie de donner du sens à ses paroles, perplexe.

« Qui ça, il, Solange? »
« Mais lui, Madame! L’Ambassadeur Nepos! »

Mon sang ne fait qu’un tour. Il est intenable. Vraiment insupportable. Complètement cinglé.

Je me redresse, passe ma robe de chambre chatoyante par dessus ma fine robe de nuit de satin vert d’eau. Mes longs cheveux blonds sont relâchés pour la nuit et caressent le creux de mes reins, vision impensable en pleine journée. Le fourbe…

« Où est-il? »
« Je l’ai vu aux alentours du grand hall. »

Ma réponse n’est qu’un vague grognement. Oui, il est presque minuit et j’espérais dormir tôt en prévision du bal de demain. La maison est en plus toujours aussi agitée et le sera sans arrêt jusqu’à ce que le bal soit passé. Et Nepos décide de se pointer maintenant!

Je sors alors de ma chambre, traverse mon antichambre dans laquelle la robe que j’ai portée pour rien toute la journée est toujours pendue à une armoire, et m’engage dans les couloirs.

Mais qu’est-ce qui lui a pris?!

Je me dirige vers les escaliers de service plutôt que le grand escalier, Solange sur les talons. Je descends d’un étage et ouvre la porte de service la plus proche. Il est juste là, dans le couloir qui part vers la bibliothèque. Je sors à peine de l’ombre.

« Par le Créateur, qu’est-ce que vous faites?! »

C’est un sifflement plus qu’autre chose.

« Venez! »

J’attends un bref instant pour voir s’il vient vers moi puis je fais le chemin inverse sans même vérifier que Nepos est sur mes talons. En route, je m’adresse à Solange:

« Va te renseigner pour savoir si quelqu’un l’a remarqué. »

Puis j’entre dans mon antichambre et attends l’Ambassadeur tévintide, bien droite à côté de mon fauteuil préféré et les bras croisés sur ma poitrine.

« Vraiment… Je ne sais pas si je dois vous féliciter ou vous réprimander…»

Cherchant une énième excuse quant à une telle association de papier peint et de couleurs, voici que l’ambassade se réveille davantage : des pas précipités, quelques “madames” dramatiques qui résonnent, et mon sourire ne peut que s’en élargir. Je me déplace encore, observant une autre peinture suspendue dans un des couloirs, jusqu’à ce que les pas s’amplifient : telle une furie, la vipère se tapit encore dans l’ombre. Mais je devine à l’agacement risible qu’elle était hélas indisposée. Difficile de retenir son rire, luttant avec mes lèvres bien trop expressives en un tel instant. Tel un enfant qui effectue une énième farce sur sa gouvernante, qui sort de ses gonds.

- « Par le Créateur, qu’est-ce que vous faites?! »
- « Une simple et innocente visite, très chère. »

Elle n’apprécie guère.

- « Venez!  »
- « Soit, soit. »

Mais pas le temps d’observer où ses mots sont ainsi crachés que la Crassotte – en tenue de nuit, cette fois-ci ? – s’engouffre dans ses éternels couloirs. Si elle avait pris la peine de me montrer un peu les alentours, j’aurais peut-être pu gagner du temps en arrivant dans le bon étage et la bonne pièce. Elle dira encore que c’est de ma faute. Enfin ; puis-je réellement la blâmer ?

La suivre s’avère plus difficile que prévu, mais son bourdonnement de colère me permet de facilement la pister. J’arrive donc dans l’antichambre, la même que la dernière fois, et observe son mécontentement d’un sourire bien trop malicieux.

- « Vraiment… Je ne sais pas si je dois vous féliciter ou vous réprimander… »
- « Eh bien, difficile de venir à vous discrètement en plein zénith. Mais je suis ravi d'apprendre que je vous ai à ce point manqué, très chère. »

A croire qu’elle n’a jamais eu d’amant.

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Je vais refermer la porte derrière lui, puis je m’assieds sur l’accoudoir de mon fauteuil et m’y perche en équilibre.

D’un vague geste de la main, je l’invite à se mettre à l’aise avant de repousser ma longue chevelure derrière mes épaules. Je n’ai vraiment pas l’habitude de me trouver dervant des étrangers si peu vêtue et absolument pas coiffée. Il a vraiment l’art…

Je réponds donc à sa taquinerie d’un regard par dessous montrant toute mon exaspération.

« J’ai bien peur de n’avoir que de l’eau ou du vin à vous proposer à une telle heure. »

Pas question de faire appel au personnel à une telle heure. Il s’en satisfera. Le fourbe.

Aerontus s'exprime en #B48C22.

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Et la conversation change enfin de bord, un bord agréable. Un bord lunaire qu’il me tarde d’aborder avec la Crassotte.

- « Alors, mon cher, dites-moi… Comment s’est passé une certaine visite. Je dois avouer être très curieuse. »

Un rire enchante mes lèvres, tandis que j’ajuste ma posture, portant une main contre ma poitrine.

- « Sachez que toute votre fantaisie extravagante qui théorise sur cette entrevue se verra plus fade que le charbon en comparaison à ce qui m’est arrivé. »

Je marque une pause théâtrale, avant de commencer mon récit.

- « Par ailleurs, je vous remercie de m’avoir prévenu. Si j’avais dû prendre cette personne au sérieux dès le départ, j’aurais tant ri face à sa proposition que j’aurais causé un scandale diplomatique majeur. Mais venons-en au plus croustillant. »

J’observe mon interlocutrice un instant, sourire aux lèvres. Un vrai sourire amusé qui retient comme il peut un fou rire éternel.

- « Cette bien charmante demoiselle est venue à moi avec bien plus de franchise que vous, ce qui nous a permis de gagner du temps. Elle était venue me demander un soutien financier pour le Guet, chose qui, vous le savez, m’intéresse grandement. Et vous le savez également, il n’est guère difficile de négocier avec ma personne sur ce genre de soutien : un peu de bonne réputation, quelques contacts, ce genre de choses. Une négociation facile à outrance, que même un sot qui n’y connaît rien en politique devinerait sans souci. Mais ô Créateur, que cette femme est créative. »

Le bras contre l’accoudoir pour soutenir mon visage, il repose vivement contre mon siège, articulant au passage quelques gestes circulaires pour ponctuer mon propos.

- « Rendez-vous compte, Madame de Crassilliot, qu’elle a eu l’audace de non seulement demander mon soutien financier, mais en plus du soutien armé de l’impérium pour leur sauvage organisation de pleutres. Et en échange… écoutez bien… elle m’a proposé de convertir Starkhaven à la Chantrie impériale en demandant la bouche en cœur à cette chère grande-prêtresse ! Et je le jure sur l’âme de mes ancêtres que je ne peux inventer pareille sottise. Rendez-vous compte ! »

Rien que de l’évoquer me fait rire, tant absurde la situation était. De toutes les propositions, il fallait que ce soit la plus invraisemblable et la plus stupide.

- « Et ce n’est pas tout. Voyez-vous, nous possédons bien des différences, et j’ai senti que cette dame semblait troublée par un… je ne sais quoi de désir mal placé. En y repensant une fois les événements passés, je la soupçonne de saliver à la vue de n’importe quel homme puissant, et de baiser leurs pieds pour se sentir comblée de leur attention, tout en méprisant les femmes qui possèdent bien plus d’influences qu’elle. Voyez-vous ce que je veux dire ? »

Une femme aux nombreux problèmes, mais que j’ai su user pour mon propre divertissement.

- « J’avais donc senti l’étrange regard posé sur ma personne, et je comprends tout à fait : après tout, les rumeurs sur ma quête d’une épouse circulent toujours, et je connais mes atouts. J’avais donc décidé sur le moment, car j’étais désormais parti pour me divertir, de lui laisser la porte ouverte à ces dérives diplomatiques. Sachez donc que si d’aventure j’ai besoin de “décompresser”... Quelle sotte ridicule. J’ai donc suivi mon petit jeu par une petite claque de réalité historique et géopolitique, avant de l’inviter à quitter mon ambassade, jusqu’à ce qu’elle ait une réelle proposition, ou que quelqu’un de compétent daigne venir à ma rencontre. Et grâce à votre si charmant courrier, elle n’eut le temps de réagir de quelconque façon, si ce n’est de pester avant d’être escortée à l’extérieur. »

Un dernier rire ponctue mon histoire, avant de glisser sur la suite logique de cette discussion.

- « Leur situation me peine. Se traîner pareille parasite incompétent est d’un embarras… je serais d’avis de leur donner une seconde chance, et de les inviter à faire du ménage dans leurs rangs. Je vous recommanderais de faire de même, car connaissant ce genre de spécimens, ce n’est pas dit qu’ils savent à quel point cette folle vous a portée préjudice. Au moins les prévenir de ses actions douteuses leur ferait le plus grand bien, mais le choix vous appartient, bien entendu. »

Aerontus s'exprime en #B48C22.

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Oh, que j’ai hâte. C’est qu’il vend ça bien, en plus…

Je cache d’abord mon début d’hilarité derrière une main légère placée devant mes lèvres.

Nous avons effectivement discuté des opportunités de financement tévintide. J’avais même mentionné que je me retirerais de certains marchés pour lui laisser la place. Mais… un soutien armé? De l’Imperium?

« Convertir… Starkhaven? »

Ma main s’abaisse en répétant ces mots avec effarement. Je n’essaie pas de cacher mon choc, ma surprise face à l’audace et à la bêtise. Je reste sans voix.

« Mais… »

Quelle ânerie était-ce là? En dehors des implications politiques et religieuses d’une telle proposition, qu’est-ce qu’il lui avait croire qu’elle pourrait ainsi influencer la grande-prêtresse? Que le Prince ne bougerait pas? Que les autres nations chantristes resteraient les bras croisés? Que la population elle-même laisserait faire?

Mais qu’est-ce qui était passé par la tête de la pauvre fille?

« Pensez-vous que c’est de la bêtise? Ou de la folie? Je veux dire… à ce stade… Devrions-nous nous inquiéter de la santé mentale de cette personne? »

Ma question est sérieuse. Je m’en moque, qu’elle soit folle. Mais je m’interroge réellement. Et ça me ferait rire.

Enfin, quand il affirme que Cassandra n’avait pas eu que des vues nobles sur sa personne, j’éclate d’un rire franc qui résonne dans la pièce avec légèreté. L’idée que Cassandra se soit mise à baver sur Aerontus est juste… parfaite.

« On aura tout vu. Enfin, non… Je suppose qu’elle en avait bien d’autres dans son sac. »

Je réfléchis à sa demande.

« J’attendais votre retour sur la personne. Les pauvres et étroites âmes menacées par ma présence ne sont pas une nouveauté. Je voulais vérifier s’il s’agissait d’un unique dérapage ou d’une constance dans l’inaptitude abyssale. Le comportement que vous me rapportez est… scandaleux. Le Guet dépend de la Garde, j’écrirai directement à la Commandeure-Garde dés le matin.»

Je laisse cependant mon sourire flotter, signe que ce scandale m’amuse. Beaucoup.

La réaction de la Crassotte est encore plus belle que je ne l’aurais imaginé, mais avec une histoire aussi lunaire, je savais que mes attentes seraient prises au dépourvu. Et quelle histoire !

- « Pensez-vous que c’est de la bêtise? Ou de la folie? Je veux dire… à ce stade… Devrions-nous nous inquiéter de la santé mentale de cette personne? »
- « Pour tout vous dire, l’ignorance peut causer bien des dégâts. De nombreux puissants ne sont que stupides, au final. »

Au sujet du Guet, sa réponse me plaît, et fait également preuve de justesse.

- « J’attendais votre retour sur la personne. Les pauvres et étroites âmes menacées par ma présence ne sont pas une nouveauté. Je voulais vérifier s’il s’agissait d’un unique dérapage ou d’une constance dans l’inaptitude abyssale. Le comportement que vous me rapportez est… scandaleux. Le Guet dépend de la Garde, j’écrirai directement à la Commandeure-Garde dés le matin. »
- « Une charmante idée. De mon côté, j’écrirai directement au Guet pour leur rapporter les faits. »

Mais alors que le sujet semblait arriver à sa conclusion, une révélation soudaine me revient en mémoire, tirant de moi une exclamation bruyante et un réflexe de frapper des mains.

- « Oh ! Créateur j’allais oublier le plus important… »

Comment avais-je osé oublier un détail aussi hilarant ? La Crassotte se devait de le savoir, même si, je dois l’avouer, la gratuité était d’un tel audace que j’en avais raffolé sur le moment. Après tout, on parle de la Crassotte. Ce n’est point parce que nous commérons ensemble que nous sommes désormais les meilleures amies du monde.

- « Madame O’Ryan s’est permise une entrée en matière des plus brutales et absurdes. Bien entendu, j’accueille mes invités comme il se doit, n’est-ce pas : du thé, des biscuits, ce genre de commodités. Elle a commencé à en déguster un et s’est permise une petite remarque à votre égard tout à fait gratuite. Apparemment, vos biscuits sont fades et sans goût ? Oh, accessoirement elle parlait de vous avec tant de passion, que vous voici qualifiée de… comment était-ce ? Ah, oui. “petite roturière de bas étage”. Ma foi, un langage coloré. »

Je hausse des épaules tout en gloussant, jaugeant sa réaction forcément outrée. Quel bonheur.

- « Ridicule, je sais ! Ma foi, ces négociations furent un bonheur. Mais aussi, l’heure file à toute vitesse, et je m’en voudrais de trop cerner vos yeux pour ce bal qui vous attend demain. A moins que nous ayons encore autre chose à discuter ? »

Aerontus s'exprime en #B48C22.

Les références pour la tenue d'Aerontus en image :

J’éclate à nouveau de rire.

« Je suppose qu’il faudra que vous m’envoyez la recette de vos biscuits. », fais-je, bonne joueuse et comprenant dans les sous-entendus d’Aerontus qu’il n’était pas celui qui avait amené le sujet de ma gracieuse personne sur la table.

« Oh, mon cher, si vous saviez ce qu’elle a dit sous mon propre toit, vous n’en reviendriez pas. Attendez, qu’était-ce encore? »

Je réfléchis. Cela fait quelques jours après tout. Mais je suis certaine qu’Aerontus appréciera la crapulerie des insultes de la O’Ryan.

« Ah oui, que j’étais plus douée pour confectionner des robes que pour la diplomatie, qu’on ne pouvait s’attendre à ce qu’une enfant gâtée issue de la rue fasse des miracles et que ma plus grande réussite est d’avoir tapé dans l'œil d’un homme d'âge avancé qui perd a tête. »

J’observe sa réaction, tout sourire. Aerontus doit se douter que ce ne sont pas le genre de mesquineries qui m’atteignent.

« Et puis, elle propose de convertir Starkhaven en vous bavant sur les genoux. C’est un comble. »

Vraiment, quelle blague. Une démonstration épique de diplomatique et de conduite noble.

« Et que dire du fait qu’elle s’étonne que les paroles d’une Orlésienne puissent sonner faux… Je vous assure que j’ai rarement fait face à autant de bêtises et de bassesse d’une personne qui se déclare noble havenoise et diplomate. »

Je laisse un sourire solaire éclairer mes traits et fait un signe de main soulignant mon visage, comme une jeune demoiselle en recherche d’attention.

« Mais elle m’a appelé jeune fille. Je prends cela comme un compliment. », ajouté-je dans une brève touche d’humour.

Bon sang, je suis fatiguée. Je blague avec l’Ambassadeur de Tévinter, seule dans ma chambre.

« Vous savez comment repartir? Discrètement? »

Pitié, qu’il ne se fasse pas voir. Nous avons déjà assez de problèmes comme ça.

L’entendre rire avec tant de naturel me laisse dans un drôle de constat, comme une réalisation que je suis présentement, au beau milieu de la nuit, en train de commérer avec la vipère dans sa chambre. Comment en sommes-nous arrivé là ? Comme quoi, les ragots unissent mieux la nature humaine que la foi.

- « Je suppose qu’il faudra que vous m’envoyez la recette de vos biscuits. »
- « Je dois en avoir une à votre convenance. »

Si madame possède quelconque allergie, je tâcherai de trouver la recette qui en contient le plus. N’abusons guère. Nous ne sommes guère amis.

- « Oh, mon cher, si vous saviez ce qu’elle a dit sous mon propre toit, vous n’en reviendriez pas. Attendez, qu’était-ce encore? »

Je pousse un hoquet de surprise, complètement pris dans cette atmosphère de commères.

- « Ah oui, que j’étais plus douée pour confectionner des robes que pour la diplomatie, qu’on ne pouvait s’attendre à ce qu’une enfant gâtée issue de la rue fasse des miracles et que ma plus grande réussite est d’avoir tapé dans l'œil d’un homme d'âge avancé qui perd a tête. »
- « Mais NON. Elle n’a pas osé ?? »
- « Et puis, elle propose de convertir Starkhaven en vous bavant sur les genoux. C’est un comble.  »

Je glousse une fois de plus. Quel personnage, tout de même.

- « Quelle aventure… »
- « Et que dire du fait qu’elle s’étonne que les paroles d’une Orlésienne puissent sonner faux… Je vous assure que j’ai rarement fait face à autant de bêtises et de bassesse d’une personne qui se déclare noble havenoise et diplomate. »
- « Il faut bien admettre que même par chez vous, la noblesse fait preuve de davantage de clairvoyance. »
- « Mais elle m’a appelé jeune fille. Je prends cela comme un compliment. »

Je ris une fois de plus, certain que les deux femmes ont à peu près le même âge. Quel ridicule. Il n’y a décidément rien à sauver.

- « Quelle indignité. Mais la stupidité des uns font les rires des autres. »

Sur cette belle conclusion, j’amorce gentiment mon départ – après tout, Rahim doit mourir d’inquiétude, à force. Et la réalisation qui m’a frappé précédemment semble prendre pleinement place dans la conscience de la Crassotte, qui soupire de tout son long, et le dépit reprend le dessus un instant.

- « Vous savez comment repartir? Discrètement?  »
- « Bien sûr. D’ailleurs, permettez… »

Me levant, j’attrape un bougeoir qui siège non loin de nous, m’approche d’une des fenêtres, et approche la flamme de la vitre, la remuant discrètement. Un signe dont nous avions convenu avec Taenar pour distraire une fois de plus la garde. Reposant le bougeoir à sa place, j’adresse un hochement de tête à mon hôte épuisée.

- « Bien, à présent le temps me manque, ne prenez donc à cœur la précipitation de mes adieux. En tout cas ce fut un plaisir de m’entretenir avec vous, et vous souhaite un bon bal en avance. »

Sourire malicieux, je lui adresse un dernier regard avant de quitter les lieux. L’ambassade est grande, mais je ne tarde nullement à trouver la sortie. Et comme convenu, Taenar refait diversion, ce qui me permet de tranquillement me faufiler hors de la fosse aux lions, pour retrouver les ténèbres du Downnoc.

Aerontus s'exprime en #B48C22.

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