Type de RP classique – entraînement
Chapitre concerné Chapitre IV
Date du sujet 12 Auguste 5:13
Participants @Alzyre de Launcet – @Rita Aelesia
TW Alzyre bundle (langage grossier, potentiellement mention d'alcoolisme, pensées sombres)
Résumé Alzyre est libre depuis quelques jours. On l'a assigné au chevalier-caporal Tadgh Sgot, stationné au Cercle exclusivement, afin de garder un oeil sur lui durant ces prochains mois. Tous deux partent s'entraîner, rejoints par Etienne sur place. Ce dernier constate plus tard l'arrivée de Rita, et son ego meurtri prend un peu le dessus.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>12 Auguste 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Pretencious, but with dignity</a></li></ul><p><u>Alzyre, Rita.</u> Alzyre est libre depuis quelques jours. On l'a assigné au chevalier-caporal Tadgh Sgot, stationné au Cercle exclusivement, afin de garder un oeil sur lui durant ces prochains mois. Tous deux partent s'entraîner, rejoints par Etienne sur place. Ce dernier constate plus tard l'arrivée de Rita, et son ego meurtri prend un peu le dessus.</p>[/code]

Quelques jours à peine qu’on m’a sorti de mon trou. J’ai dû faire une escale à l’infirmerie, puis à la chapelle, puis chez je ne sais plus quel supérieur grincheux pour la je ne sais plus combientième fois, puis à nouveau à l’infirmerie. Et puis, on me traîne un peu aux quatre coins du Cercle pour m’occuper, j’imagine. On m’a collé dans les pattes de Tieg – apparemment ça s’écrit “Tadgh” .. Je cherche encore la logique des noms havenois. Mais je m'égare. Je connaissais vaguement Tadgh grâce à Etienne, avec qui il traîne assez souvent. Le Tadgh est un chevalier-caporal sérieux et bien entouré, avec qui j’ai eu l’occasion parfois de m’entraîner ; et c’est ce que nous faisons, la plupart du temps : on mange, on dort, on s’entraîne, pas forcément dans cet ordre, mais ce sont bien là les éléments principaux qui composent mes journées.

Après un bon mois dans mon trou, isolé de tout et de n’importe quoi – enfin presque, mais on ne va pas en parler –, j’ai appris de mes erreurs. Sinon je serais déjà passé prendre des nouvelles de mademoiselle Byrne, ou de Cadwell. Un peu de patience, pas de précipitation, .. si je montre que je suis suffisamment les règles, ils me foutront la paix le plus vite possible et je pourrai retourner à mes préoccupations.

Mais tout de même, Etienne m’a manqué, le salaud. A voir sa tête à claque inquiète braquer ses gros yeux sur moi avant de m’étouffer dans ses bras, j’ai eu un certain pincement au cœur. C’est un bon gars, Etienne. Il est un peu trop en chien pour son propre bien, mais c’est un bon gars.

Aujourd’hui, après avoir bien mangé – bon, on parle du Cercle, ce n’est pas un palace, loin de là –, avec Tadgh on se dirige vers la salle d’entraînement. Je n’ai que ça à faire de mes journées, de toute façon, et je me réjouis. Sauf que cette fois-ci, au lieu de répéter ce que je sais déjà de l’épée parce que je sais que je suis brillant là-dessus, et donc n’ai pas besoin de faire d’efforts, j’ai demandé à m’entraîner d’une part sur la distance avec mon arbalète, d’une autre à l’épée courte ou à la dague. Un choix qui surprend, mais soit, personne pose de question, c’est bien.

Me voilà donc avec mon épée courte, histoire de ne pas faire de transition trop abrupte non plus, Tadgh face à moi. Les coups s’échangent, les erreurs d’évaluation de distance s’accumulent – c’est frustrant –, les tentatives maladroites sont parées – c’est énervant. Je n’ai pas vraiment beaucoup de patience, pour des raisons banales comme d’autres plus évidentes. Alors, quand on tombe dans une impasse poétique, c’est-à-dire :

- « MAIS PUTAIN POURQUOI J’Y ARRIVE PLUS ?? » (Le lancer de l’épée courte est optionnel, bonus comme malus.)

Lorsque ces tensions surgissent et que mes nerfs ne sont plus que du sel plus finement moulu que la poussière, on change d’armes pour que je retrouve mon épée et mes habitudes. Apprendre de nouvelles choses, c’est bien, mais trop sortir de sa zone de confort quand on est aussi perfectionniste, mouais : dangereux. Les échanges sont alors plus fluides, plus agréables, plus poétiques, et je retrouve un semblant d’ego. A force de m’entraîner, Tadgh commence à comprendre comment je fonctionne, ce qui est utile.

- « Remarque », lance Etienne avec son trait d’humour habituel, « ton lancer devient de plus en plus précis. Un jour, tu vas vraiment finir par tuer quelqu’un ! »
- « Ça serait l’occasion de t’apprendre à quoi sert un casque .. »


Tandis que je reprends mes échanges avec Tadgh, Etienne observe les autres templiers s’entraîner autour de lui – sa façon de s’entraîner, quoi –, avant de se figer complètement, étranglé de surprise. Mais je dois dire que la force que met Tadgh dans ce contact s’accapare bien plus mon attention que les conneries d’Etienne. Et la musculature de ses épaules. Vraiment, il peut m’engloutir avec un tel arsenal, on ne va pas se mentir.

Note HRP : y’a pleins de templiers dans les parages, sentez-vous libres de jouer Etienne ou Tadgh, ou de ramener d’autres templiers Aussi les infos sur les homies vous les trouverez sur ce topic blblbl

- « Salut Étienne. Tu as travaillé ton point de pivot, depuis la dernière fois ? Montre-moi. »

Etienne marmonne d’agacement, avant de répliquer sur un ton bouillonnant de confiance en lui (non).

- « Tss, je n’ai rien à te prouver, Rita. Donc merci mais non merci, je passe mon tour- »
- « Je vais foncer sur toi. Essaie de maintenir ta position. »
- « Puisque je te dis que- »

Mais elle n’a pas l’air de plaisanter. Pris au dépourvu, Etienne se met en drôle de garde. Il remercierait presque son épée d’être à double tranchant, car il était certain de l’avoir sorti à l’envers.

- « Oh, Alzyre ! Enfin sorti du trou ? »
- « Eh Rita-AAAAAAAAH. »

Et me voilà renversé à même le sol, écrasé sous tout le poids de Tadgh qui émet alors un petit rire bien trop près de mon oreille, avant de se redresser.

- « Rita, ce n’est pas bien de perturber les petits. »
- « Tu sais où je vais te le fourrer, ton “petit” ?! »

Il m’aide tout de même à me relever – la moindre des choses –, j’époussette un peu ma tenue avant de m’approcher de ma nouvelle interlocutrice.

- « Ouaip. Enfin sorti. Enfin, je reste quand même coincé ici, mais c’est mieux que la totale isolation. »
- « Contente de te rencontrer enfin. Tu voudras échanger quelques coups quand Étienne en aura marre ? »
- « Je raterai le massacre d’Etienne pour rien au monde. »


Ledit Etienne, appuyé avec nonchalance sur son épée, est soudainement pris d’un sursaut de choc. Il est marrant, Etienne.

- « C-COMMENT CA, “LE MASSACRE” ??? J’vais te montrer, Al ! »
- « Etrangement, je n’ai pas envie de rater ce spectacle non plus. »
- « Vous êtes les PIRES AMIS DU MONDE. »

Etienne se remet en garde, son ego suffisamment piqué au vif pour qu’il prenne enfin l’échange au sérieux. Enfin, qu’il n’évite plus l’entraînement avec Rita.

- « Je vais te montrer aussi, ma petite dame ! » Puis, effectuant un hairflip d’une main gracieuse dans sa queue de cheval : « Enfin, bien entendu avec une si belle fleur que toi, je vais être des plus aimables. »

Des fois, je me demande comment Etienne n’est pas déjà mort embroché. Et pis, connaissant la réputation de Rita – c’est-à-dire un véritable MUR –, comment lui dire qu’il va refaire le carrelage de ses dents à ce rythme ?

Bras croisés, on observe attentivement avec Tadgh. C’est toujours intéressant de voir les autres se faire pulvériser devant soi. C’est instructif.

- « Rita, pas de quartiers !! »
- « ALZYRE, T’ES DANS QUEL CAMP LA ?? »

La pure terreur et trahison dans le timbre de sa voix me fait autant rire que Tadgh. Ah là là, Etienne. Un vrai petit con, mais qui ne l’aime pas ?

L’espace de si peu, voilà Etienne qui voltige avant de s’écraser à terre avec toute la grâce de son personnage. Le voilà qui râle, mais qui reste à terre, certainement car le poids de l’humiliation écrase ses côtes. Etienne déteste perdre, davantage quand c’est contre une femme. Oh non ce n’est pas de la misogynie stupide, ça le frustre juste davantage car ça veut dire qu’il échoue à les impressionner. Bon okay c’est un peu misogyne en fait j’ai rien dit.

Bah, un jour il grandira. Il a intérêt.

- « Si je veux tuer le mage dont tu as l'escorte ou le forcer à utiliser sa magie, c'est facile, là. »
- « Gngngn, les extrêmes, tout de suite. »

Etienne râle à bout de souffle, tandis qu’un rire s’envole de la petite bande réunie. Tadgh s’approche alors pour le soulever, dans une puissante tentative de le remettre sur pieds. Époussetant sa tenue comme pour lui faire remarquer qu’il se comporte en véritable princesse – le comportement le plus Etienne qu’il soit –, il se permet une petite blague.

- « Ah là là, que dirait @Cadwell s’il te voyait abandonner aussi vite et négliger ainsi ton entraînement ? »

Etienne bredouille et fume davantage, avant de répondre sur un ton agacé, déjà sur la départure :

- « E-eh bien il n’est pas là pour me juger, que je sache ! Je prends congé de vos conneries, les gueuses. Et amuse-toi bien Rita. »

Et voilà le brave, le seul, l’unique, le resplendissant Etienne qui s’en va, défait. Je le vois bien aller emmerder Cadwell dans sa 345345456434535ème prière de la journée pour réconforter son ego. Enfin, même s’il l’avouera jamais. J’éclate de rire en y pensant, mais bien évidemment c’est le moment magique où Rita se tourne vers moi pour m’adresser la parole.

- « Et toi, Alzyre de Launcet ? As-tu quelque-chose à montrer à tes pairs, ou bien je perds mon temps ? »

Ha ! Nous avons là une provocation des plus amatrices et des plus prévisibles. Tomber pour ce genre de blagues serait une réelle atteinte au chevalier que je suis. Après tout, j’ai été entraîné sous la provoc et les petits tours de passe-passe, avec les Berruiers ! Il serait ridicule, que dis-je, un affront que je tombe si facilement dans ses filets, manquerait plus que le grand dadet ne se pulvérise le front de sa grande main dans un dépit qui maudirait ma génération à jamais !

- « J’en aurais bien une paire à te montrer… » (Mes pensées intrusives ont gagné, mais je pense que ça ferait marrer Hector quand même.) « Mais bon je m’appelle pas non plus Etienne- »

Petite flèche perdue pour Etienne, mais en même temps c’était trop tentant et de dire la blague, et de me moquer d’Etienne. Pis bon, ça m’a manqué de l’insulter, aussi ! Mais je range mon épée courte pour m’emparer de ma fidèle épée, dans une petite foule hilare des conneries que je peux débiter à la seconde. Ils m’ont manqué, les gueuses. Je me mets en garde face à Rita, l’épée tirée au clair et la posture défensive.

- « Allez en garde, la gueuse ! Par contre j’ai encore des courbatures à avoir moisi en isolation, donc vas-y mollo quand même. »

Et pour la forme, je réponds à la provoc avec une provoc signée Alzyre.

- « Eh, t’as une tâche, là », je lance tout en pointant le plastron de la pointe de mon épée. J’attends un peu, avant de direct m’élancer sur elle, la lame droit devant, avant de crier. « PISTACHE LA GUEUSE !!! »

Evidemment que ça marche à tous les coups. Par “tous les coups”, je veux dire jamais.

Qu'Alzyre soit affaibli par son séjour en cellule donne une chance à Rita, elle en a conscience. Pour toute sa bravade, le garçon était vraiment doué à l'épée. Enfin, dans les duels, plutôt. Un exercice peu intéressant puisque pas représentatif pour un sou d'une situation réelle.
Non, ici, on jouait aux connes et aux cons, pour son honneur.
Et Alzyre, tout grand et fier, n'a pas assez d'espace physique et mental pour faire autre chose que se reposer sur ses acquis.

Par-fait.

Elle lui laisse croire qu'iels jouent au même jeu, un temps. Parade par ici, estocade par-là.
Et puis, elle se baisse bien, bien trop bas, serre le poing, et…

Bim. En plein dans l'honneur. Son méfait accompli, Rita lâche son épée et s'exclame :

« BOUM ! Paire de quoi ? Hein ?! »

Ses bras tendus fendent l'air pour dessiner un grand éventail allant du ciel à son entrejambe.

Là, elle se sent jeune et conne.

Elle l’a fait. La gueuse a utilisé l’unique avantage que sa naissance lui confère : la désolidarisation de la douleur virile. Je n’ai aucun doute sur le fait que toutes les paires se sont crispées en même temps dans cette salle, avant de, pour la jouer cool, faire genre de rien à coup de “OUUUUUUUH”.

Me voici, l’honneur vaincu, ma descendance écrasée, réduite en cendres. Ô globes de création, véritables sphères dont les remparts de chair protègent ce qui nous est de plus cher : la très chère chair de notre chair. L’espoir d’un avenir certain pour notre glorieuse civilisation, soldats exsangues qui hibernent en attendant que je transmettre mon sang au leur, dans l’union solennelle avec son autre moitié, et qui engendre un miracle des plus acclamés et chéris, sur cette terre que le sang abreuve à flots, que les flots fécondent du sang de ses ancêtres, qui ont accompli ce bien glorifié rituel qui permet à la vie de poursuivre sa route.

En résumé, j’ai mal et je suis recroquevillé par terre.

La guerre engendre bien des horreurs, bien des morts, bien des veuves, mais jamais la guerre n’a osé littéralement casser les couilles à son ennemi. Un tel châtiment n'est réservé qu'au pire du pire. L'apaisement n'est que disputes puériles à côté de l'ultime enfer masculin. Pas même Tevinter ne castrerait sans raison apparente, et pourtant ils sont bien lunaires.

- « Sale gueuse, c’pas cool… »

Heureusement qu’Etienne n’est plus là, il en parlerait pendant des semaines et des semaines. A la place, il parlera de son dégoût d’avoir raté pareil spectacle pendant des semaines et des semaines.