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Le retour — Faolan

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Le retourCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique.
Chapitre concerné Chapitre 2.
Date du sujet 18 Drakonis, 5:13 des Exaltés.
Participants @Faolan Callaigh & @Sibeal Callaigh
TW u/c Probablement dispute familiale.
Résumé Sibeal croise Faolan qui revient à la demeure familiale rendre visite à leur mère.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>18 Drakonis, 5:13 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1773-le-retour-faolan#20870">Le retour</a></li></ul><p><u>@"Faolan Callaigh" & @"Sibeal Callaigh"</u> Sibeal croise Faolan qui revient à la demeure familiale rendre visite à leur mère.</p>[/code]

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The Wraith
C'est en 3:18 de l'Ère des Tours que Maewynn Callaigh ordonne la construction du manoir de Cairnayr. C'est sur la plus grande colline surplombant le nouveau Grand Port qu'elle fait poser les fondations de la demeure familiale, non loin du chantier voisin du futur phare du havre. Enceinte de quatre mois, elle espère pouvoir accoucher du futur héritier de la famille loin de l'agitation de la ville tout en restant confortablement installée dans ce domaine. Déjà elle imagine la somptuosité de sa nouvelle demeure qu'elle baptise en avance la Sirène du Mont en référence à la figure féminine gravée dans le bois des portes de l'entrée principale, un hommage à son mari qui la surnomme affectueusement sa sirène.
Ce qu'elle ne prévoit pas c'est que les travaux dureront des années et si Maewynn accouche effectivement à la Sirène du Mont c'est par accident : ses eaux se rompant un mois avant la date annoncée par sa sage-femme alors qu'elle visite le chantier pour vérifier l'avancée des travaux et la carriole supposée la ramener en urgence à la cité étant retardée en raison de la difficulté à mener les chevaux sur le sentier escarpé et toujours en construction gravissant la colline. C'est dans une des tentes des bâtisseurs, au prix de plusieurs heures de travail pénibles, que finit par donner vie Maewynn. Ou donner mort plutôt car l'enfant né bleu, le cordon accroché à son cou comme le premier signe d'un mauvais présage. Depuis c'est à voix basse que l'on surnomme la demeure tantôt la Sirène Démon ou parfois la Sirène du Mort.
Au fil des années, la construction s'enlise, les accidents s'enchainent. Entre vents violents et bruine constante, la Sirène du Mont est en lutte perpétuelle contre les éléments naturels mais la persévérance des Callaigh ne s'éteint pas. Petit à petit la Sirène émerge du haut de sa colline, victorieuse, surveillant le port depuis laquelle elle est visible comme un rappel sombre et biscornu que même la terre ne peut vaincre la résolution des seigneurs locaux. Avec le temps on ajoute à la propriété plusieurs annexes dont une chapelle et des écuries ainsi qu'un jardin perpétuellement mangé de ronces avec son belvédère sur le toit duquel est posé une sculpture mi-dauphin mi-humaine à qui l'érosion et la mousse auront donné une allure effrayante.

Aujourd'hui, mangée par les années et le sel de la mer, la Sirène perdure, vieille de presque 200 ans avec son portail de fer et ses murs en ébène sombre. Même l'incendie de 4:13 qui aura ravagé la majorité de ses étages n'aura su en venir à bout : on a gardé encore le foyer noirci de suie depuis lequel est survenu l'incident avec le portrait miraculeusement épargné par les flammes de son arrière-arrière-grand-père, Meligaunt Callaigh, réputé avoir fait emmurer vivante l'une de ses cuisinières qu'il aurait accusé d'empoisonnement.

Et pourtant, la Sirène est l'un des seuls endroits que Sibeal appelle de bon coeur sa maison. Elle y est née, elle y a grandi entre les rénovations constantes, les pièces mangées par l'humidité, le chant féroce des mouettes et le bruit de la bourrasque qui fait claquer les volets et craquer les fondations. Elle lui trouve un côté charmant. Vivant. Loin des beaux manoirs de Mealluaine où tout est certes plus confortable mais où tout se ressemble. La Sirène, elle, a une histoire. Elle dirait même qu'elle a une personnalité.
Petite, elle se souvient qu'elle adorait parler des fantômes qui grouillaient dans les murs, rôdaient dans la cave, dans le puits, tous ces esprits de serviteurs injustement morts au travail, d'ancêtres que la maladie auraient rendu fous, d'enfants partis trop tôt que la Sirène aurait jalousement attiré à elle pour mieux les dévorer dans ses murs recouverts de tableaux et de bougeoirs.

Adulte désormais, c'est à la lueur de la cheminée d'un de ses salons qu'elle lit, profitant du silence pour écouter le crépitement de l'âtre de la cheminée et les murmures du vent. Ses jambes croisées, elle guette le grincement du parquet, détendue d'apparence seulement, sa concentration vaquant de son manuel d'astronomie aux sons qui animent la maison. Dans cette pièce centrale, elle peut tranquillement surveiller les aller-et-retours des domestiques mais également les va-et-vient des membres de sa famille puisqu'une fois le soir tombé et l'agitation journalière des travaux de rénovation et d'entretien du manoir se taisant, chaque bruit produit par la Sirène semble détonnant. Une marche d'escaliers qui grince, une porte qui se ferme, un objet que l'on fait tomber. Ici tout s'entend, tout se sait.
Alors, quand les portes principales s'ouvrent et que dans un couloir adjacent s'agite un couple de serviteurs suivis de plusieurs minutes plus tard du pas lent de bottes d'ordinaire étrangères au lieu, Sibeal n'a pas besoin du jappement de Bisque posé sur ses pieds pour savoir que quelqu'un s'approche. Quelqu'un entre.

- Tu t'es trompé de pièce ?

Elle ne prend pas la peine de lever les yeux de son livre, ni même de se retourner vers la présence qui vient de mettre les pieds dans son salon. De toutes façons, Bisque salue le nouveau venu pour elle : le petit bichon a bondi pour venir se vautrer dans ses jambes, la queue battante et la langue pendante. Le chien - contrairement à sa maitresse, a l'air absolument ravi de le voir et lui fait la fête tandis qu'elle tourne une page.

- Si tu cherches mère, je l'ai faite changer de chambre hier. Comme une partie de la toiture de l'aile est doit être changée, j'ai préféré la mettre dans la chambre bleue à l'ouest afin qu'elle ne soit pas dérangée par le bruit et la poussière des travaux. Mais ça j'imagine qu'une des elfes a du te le dire. Elle ferme son livre. Elle a vue sur le sentier principal. Ça lui plait. Elle lui a dit plus tôt dans la journée que de cette façon elle pourrait mieux voir le voir arriver. Mais ça, Sibeal le garde pour elle.

Car ça l'agace. Son existence même l'agace. Elle voudrait lui hurler.
Mais ici tout se sait. Tout s'entend. Et rien ne meurt vraiment. Surtout pas la rancune.



Faolan Callaigh
Faolan Callaigh
Chercheur-initié de la Vérité
Chercheur-initié de la Vérité
Faolan Callaigh
Personnage
Illustration : Le retour — Faolan T8o8

Peuple : Humain
Âge : 22 ans
Pronom.s personnage : Usuellement, il ; iel.
Origine : Cairnayr, Marches Libres
Occupation : Chercheur-Initié de la Vérité
Localisation : Mirestreet, avec les autres Chercheurs, ou un peu partout à Starkhaven selon ses missions. Passe au manoir de Cairnayr lorsque ses obligations l'y autorisent.
Pseudo : Lyr'se Aquilae
Pronom.s joueur.euse : Il de préférence. Iel.
Crédits : (inconnu) par Selenada | Scent and Sensibility par Aaron Bent Harker
Date d'inscription : 26/04/2023
Messages : 104
Autres personnages : Karl, Eanna
Attributs : CC : 14/14
CT : 10/10
Mag : 6/6
End : 13/13
For : 13/13
Perc : 15/15
Ag : 11/11
Vol : 13/13
Ch : 14/14

Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté (3PM)
Face aux plus vicieuses puissances de ce monde, il n'est pas meilleur rempart que Sa lumière. D'une voix rendue claire par la foi, Faolan implore la protection d'Andrasté ; une supplique fervente qui L'adjure d'éloigner les menaces de l'Immatériel afin de préserver Ses enfants. Réel acte de contre-magie ou simple catalyseur de la volonté, l'on en laissera juges les ouailles à portée de sa prière, qui bénéficient d'un avantage de +2 à leur Défense magique.

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Le retour

« Whoever was it who first discovered terrible swords ?
How feral and, yes, ferrous he really was !
Then slaughter came to mankind ; then battles were born ;
Then a shorter path was opened to awful death.
Or was the poor wretch blameless ?
Do we turn against ourselves the blade intended for wild beasts ? »

- Tibullus, Elegies, Book I, X

Ça ne devrait pas m'inquiéter autant à chaque fois.

Aujourd'hui, le temps est mécontent. Le ciel est tiré, le soleil disparu, le vent siffle et claque autour de moi avec des airs de menace. C'est le vent du mont, le, hm, le soupir sinistre qui accueille nos visiteurs et entraîne tant de mauvaises rumeurs dans son sillage, qui accroche des cadavres historiques aux quatre coins de notre manoir. De ma maison.

La lumière tombe quand même, malgré l'épaisseur des nuages, malgré les bourrasques mordantes qui font résonner leurs mâchoires. L'éther est mitigé, prisonnier comme moi d'une drôle d'indécision. L'incertitude est la certitude de ne pas vouloir. Le vent souffle sans le vouloir. Je veux remonter la route du mont sans le vouloir.

Ardoise renâcle, lui. Le trajet a été pénible depuis Starkhaven à cause de l'air agité : lutter contre les envolées du vent l'a fatigué. Maintenant, il doit remonter un sentier escarpé, sinuant contre son rocher comme des vertèbres de serpent. Étroites. Saccadées. Hérissées, aussi, de difformités, de bosselures, de pointes et de piques que ses jambes de cheval d'Orlaïs, qui foulaient l'herbe des plaines et le pavé des villes, détestent découvrir. Il renâcle. Il hésite. Il essaie, parfois trébuche, je laisse la selle me secouer et je me penche en avant pour lui tapoter l'encolure. Il renâcle encore. Mais je perçois le mouvement différent de l'air, le sentiment de l'habitude qui revient : nous sommes presque arrivés. Au sommet. Tu pourras te reposer bientôt, Ardoise.

La silhouette de la maison avale le ciel.

Pas son espace, sa couleur. Les nuages gris deviennent cotonneux, comme un troupeau de moutons angoissés, derrière les hauts murs noirs, les tours charbonneuses, le toit couvert d'encre. Les grilles du portail seul sont forgées de nuit.

Ma maison. Ça ne devrait pas m'inquiéter autant.    

Le gardien n'a pas besoin d'un signe pour m'ouvrir. Il y a encore quelques mois, mon visage était celui d'un inconnu. Hm, il n'y avait que les arbres et les murs pour savoir, tout au fond, que je leur appartenais. Je suis revenu plus souvent, depuis. Les gardiens se sont rappelés que j'existais.

Le fer noir grince un bienvenue de métal.

Les pas d'Ardoise reprennent, clac-clac monotone sur le sentier désormais plat, droit, qui se déploie jusqu'à la demeure. Je lève les yeux vers l'ombre familière qui me scrute, ses quarante prunelles rectangulaires attentivement ouvertes. Derrière l'une d'elles, un regard m'attend, je le sais, et me rend peut-être le mien sous le couvert des rideaux de velours.

Quel regard, quel regard est là à songer ? Ça m'inquiète à chaque fois. Et dans les crissements du bois, et dans la grimace des cieux, j'ai l'image d'un mauvais présage.

Ma maison comme une malédiction...

Ardoise piaffe de soulagement : les écuries, devant nous, juste là. Je descends, les palefreniers accourent. Je ne dis rien. Je le descelle. Ce n'est pas mon travail, mais chacun des vacillements de la bâtisse sous les insistances des rafales me murmure la même chose. Va-t'en !

Je ne m'en irai pas.

Quand Ardoise peut profiter de son repos mérité, je me détourne, je m'éloigne. Le vent, après s'être acharné, s'épuise, il tressaute à peine entre moi et le porche lorsque je m'approche. La sirène d'ébène me sourit de la même façon qu'il y a dix ans.

Je pousse le battant, avec un peu plus de force qu'il y a dix ans.

Tandis que j'entre, dans un étrange parallèle, deux personnes se matérialisent à l'autre bout du hall. Des yeux et des oreilles effilés sont à l'affût, érigés sur des pas empressés.

« Messer... Bienvenue, Messer ! »

Je m'avance. Elles s'inclinent.

« Votre mère nous a chargées de vous dire que... »

Je les laisse récupérer ma cape. Ma broche. Mes gants.

« ...votre sœur l'a déménagée de sa chambre habituelle. »

Le souvenir du vent s'infiltre sous ma peau.

« Ma sœur. » (Elles acquiescent, toutes muettes.) « Elle est ici ?

– Elle lit dans son boudoir favori. »

Le froid émane de ma poitrine. Il faufile son frisson dans mes os.

Les deux domestiques ne me dévisagent pas. Leur nez pointe leurs pieds, confondus de servilité. Je comprends, interloqué, qu'elles attendent de moi une réaction qui ne vient pas.

« Hm. »

Je leur tends mes dernières affaires. L'autre bout du couloir m'appelle, vertigineux, une invitation au vide. Je progresse lentement, c'est comme longer la ligne.

Je connais ce boudoir. Je sais qui s'occupe d'organiser la maison, depuis que Mère vit la vie comme la nuit, allongée dans son lit. Je sais quel regard m'attendait sous la fenêtre, et, hm, ce n'était pas celui que je croyais.

Mais je ne m'en irai pas. Le Créateur, dans Sa dure sagesse, nous impose de vivre les conséquences de nos actes.

Ouaf !

« Tu t'es trompé de pièce ? »

La voix est aigüe, elle ne crisse pas. Pas encore. Elle est lisse et douce, comme la surface d'un couteau, polie et froide, comme la surface d'un couteau. Elle coupera, si elle en a envie, comme le bord tranchant d'un couteau.

Ouaf ! Ouaf !

Un flocon pelucheux quitte les abords de son aile de jais, hm, noire corneille siégeant dans son trône, pour fondre sur mes bottes sans un élan d'hésitation. Bisque à la toison bouclée m'offre un sourire plein de dents blanches sur sa petite langue rose. Il se dresse sur ses pattes, des coussins de laine. Il m'aboie après ; d'autres recueilleraient des menaces ; pour moi, il se réjouit.

Bisque, petite fureur, brave bête, tu es gentil. Mais je ne peux pas te le dire. Pas maintenant, pas maintenant...

« Si tu cherches mère, je l'ai faite changer de chambre hier. Comme une partie de la toiture de l'aile est doit être changée, j'ai préféré la mettre dans la chambre bleue à l'ouest afin qu'elle ne soit pas dérangée par le bruit et la poussière des travaux. » Mot après mot, l'explication se déroule sans être demandée, délicatement présentée, un défilé de retenue et de prévenance. Elle peut être agréable. Elle est peut-être agréable. Sa voix est lisse et douce.

Mais je sais ce qu'est un couteau, et je ne l'attraperai pas par la lame. Non, non.

« ...Mais ça j'imagine qu'une des elfes a du te le dire. » Un bruit mat. Elle a rabattu son livre. « Elle a vue sur le sentier principal. Ça lui plait. » Deux regards me guettaient, dans les yeux de la sirène ? Alors, ce n'est peut-être pas seulement un piège.

Parce que, sa douceur, sa compréhension, hm, son absence criante de rancune, parce qu'elle affecte si bien l'affection, je sais que c'est un piège. Chaque mot est un fil tendu. Chaque souffle une plaque de pression. Fais attention, Faolan.

C'est comme entrer une deuxième fois dans l'arène.

« Hm hm. » Silence. Cliquetis d'une horloge qui enfante trop de secondes. Le vent dehors hurle un râle désincarné, rampant contre les murs. « Je suis content qu'elle s'y plaise mieux. » Silence. Agonie d'une seconde de plus. Le vent proteste à la fenêtre, tape au carreau, il veut prévenir quelque chose, mais dans le foyer, rien ne tremble.  

« Je ne me suis pas trompé de pièce. J'irai la voir... »

Pas même ma voix, non.

« J'irai la voir. »

Silence. Bisque aussi s'est calmé. Il renifle la pointe de mes bottes, l'air distrait, l'air discret. Lui aussi, il le sent ? Le poids de la conversation, plus lourd que toutes les vieilles pierres qui nous compriment en elles ?

« Mais, hm, les domestiques m'ont dit que tu étais là. Je ne voulais pas... hm hm, pas lui rendre visite sans te saluer avant. »

Ça ne devrait plus m'inquiéter autant, maintenant. Mais l'horloge, soudain, arrive au bout du compte de ses enfants. Clic. Clic.

Dong !

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TW ; Abus émotionnel

The Wraith
Hm hm. L'expression de Sibeal se crispe. Elle se rappelle de cette détestable façon qu'il a de buter sur les mots jusqu'à les étouffer à l'arrière de sa gorge. C'est ragoûtant. Un noble ne devrait pas faire ça. Son frère ne devrait pas faire ça. Son frère ah !
Combien de fois a-t-elle du le corriger ? Affligeant. Faolan est affligeant. Sa voix même c'est une craie qui crisse sur un tableau. Une craie qui ne demande qu'à être brisée en deux et piétinée au sol.

Il ne faut pas s'étonner qu'elle ait aujourd'hui baissé les bras.

Sans te saluer avant. Haussement de sourcils.

- Oh.

Mais Faolan c'est comme un enfant, comme un chien pitoyable qui finit toujours par revenir à son maître. Ça ne peut pas en être autrement. Il sait ce qu'il y a de mieux pour lui, qui est-ce qui commande ici. Sans doute qu'elle est là la raison pour laquelle il faut constamment qu'il revienne dans ses pattes à elle quand bien même elle a beau le dégager à coup de pieds. Et à la différence de Bisque qui est aussi inutile, il n'est même pas d'agréable compagnie. Pire. Il est déloyal. C'est le comble pour un chien.

La sonnerie de l'horloge la fait légèrement tressaillir. Elle se tourne alors vers lui, le dévisage un long instant. Il a grandi. Est-il plus grand qu'elle maintenant ? Il fait presque homme maintenant. Bien sûr pas autant que leur ainé, il ne sera jamais autant que l'aîné. Mais ce n'est plus l'adolescent qu'elle a quitté à Orlaïs. Il a encore ses cheveux longs (comme elle), son teint pâle (comme elle), ses yeux sombres (comme elle), la raideur de sa posture (comme elle). Comme c'est irritant. De tant partager avec quelqu'un que l'on méprise ouvertement.

Un long soupir s'échappe de ses lèvres. Elle replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille et revient à son livre, feignant le plus total des désintéressements. Le dédain de sa voix, lui, n'est pas simulé.

- Hé bien voilà tu m'as saluée. Que veut-il de plus ? Qu'elle se jette à ses bottes comme son bichon ? Qu'elle lui prenne les mains comme mère, lui demande s'il mange bien, comment se passent ses entrainements, si la vie d'initié lui convient ? Comme si elle était du genre à s'épandre en mondanités. Pire à lui montrer de la sollicitude, de l'affection. Ce n'est pas elle. Ce ne sera jamais elle. Il doit être plus bête que ce qu'elle s'imagine s'il croit qu'elle va lui dérouler le tapis rouge. Tu peux disposer. Ajoute-t-elle d'un ton las - le même que celui qu'elle utiliserait pour congédier une de ses servantes, posant un coude sur un des accoudoirs et une joue dans une de ses paumes. Ne voit-il pas qu'elle est occupée ?

Clairement ce n'est pas elle qui fera le premier pas. Quoique. Elle en serait capable. Rien que pour le mordre, le pincer, le griffer comme avant quand ils étaient petits. Faolan devrait s'estimer heureux qu'elle soit d'assez bonne humeur pour le tenir à respectable distance. C'est autant pour le protéger lui que pour se protéger elle.
Après tout il n'y a pas de guerres plus meurtrières que celles entre soldats du même sang.
Et il n'est plus un garçon désormais.
Pas plus qu'elle une jouvencelle écervelée.

Car aujourd'hui s'il faut lever les armes, ressortir les crocs, aucun des deux n'en ressortira indemne.
Mais elle ne doute pas une seule seconde que c'est elle qui en sortira vainqueuse.

Toutefois sa voix finit par claquer l'air de la pièce. Un air qui est devenu lourd et glacé.

- Si tu as quelque chose à me dire assieds-toi au lieu de rester planté là. Simple invitation de courtoisie. C'est gênant. Toujours le même constat. Il est gênant. Il la gêne.

Alors pourquoi lui tend-elle un drapeau blanc ? Peut-être pour avoir la satisfaction de le voir ramper vers elle et saisir cette main tendue du bout des doigts. Une main qu'elle est prête à retirer à la seconde où il franchira la limite de trop.

Mais si c'est lui qui porte l'épée, Sibeal est celle qui ne recule jamais devant un défi.



Faolan Callaigh
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« Oh. »

Une pause, stupeur.

On dirait qu'elle est étonnée. On dirait. Ceux qui ne la connaissent pas s'y laisseraient prendre. Mais je la connais, comme Bisque, hm. Et Bisque continue de presser sa truffe à la pointe de mes pieds, sans me regarder. Il sent. Ce qui l'arrête, entre deux suspicions, c'est le dégoût, la déception, l'aigreur d'un ressentiment insatisfait.

Silence. Trop dans le cœur, trop peu sur les lèvres, on en oublie de respirer.

Clic ! Clic ! L'horloge répond, elle. Le temps ne laisse pas le temps aux maux informulés de se prononcer.

Au rythme de l'aiguille, Sibeal s'anime. Froissement de tissu. Une boiserie se tend. Un ovale blafard surplombe le divan, c'est le masque d'une effraie qui me scrute par deux fentes sombres, je vois mon reflet de proie dans les ombres de son regard. Son aile de jais se déploie dans son dos, ça lui fait une coiffe sinistre, où le soleil lui-même s'est noyé.

Un foisonnement de nuit qui sème mes épaules aussi.

Clic, fait l'horloge. Je ne dis rien. Elle ne dit rien. Même le vent dehors s'est essoufflé. Une ligne invisible est tirée entre nous, étirée à craquer, rigide comme nos os qui s'éprouvent de loin. Lequel cèdera en premier ? Ses yeux, deux trous percés, harponnent les miens. Nous sommes deux reflets imparfaits, des calques tronqués. C'est le problème, hm. On se ressemble, mais pas assez.

Ça ne change rien. C'est ma sœur. Sous ses sourcils froncés, ses yeux foncés me font racler l'abysse.

Clic. Clic. Une expiration. Une serre blanche vole à son visage et range une plume noire derrière son oreille. Puis elle reprend son livre - son attention a dévié, elle me tourne le dos. Je me sens presque respirer.

« Hé bien voilà tu m'as saluée. Tu peux disposer. » Sauf que le froid vente dans son ton, et que ma poitrine se ratatine. Ça allait arriver. Ce n'est pas étonnant. Pourquoi elle m'aurait accueilli autrement ?

Un vieil écho méchant revient lanciner dans mon crâne.

Clic, répond l'horloge. Le temps ne laisse pas le temps aux infortunés de combler les fractures du passé.

Il passe, c'est tout.

Et moi, je le regarde s'écouler.

«  Si tu as quelque chose à me dire assieds-toi au lieu de rester planté là. » Elle n'aime pas ça. Attendre, hm hm. C'est espérer le changement. C'est aussi l'obliger à se manifester. C'est forcer sa main quand on n'a pas la force de le façonner. « C'est gênant. » C'est facile.

Je sens tous les mots qui s'amoncèlent dans ma gorge, et je réussis à peine à respirer.

Clic. Bisque est reparti explorer les petits coins bas et tranquilles du boudoir. Il a raison : l'orage roule à plus haute altitude. Le vent au-dehors a repris sa litanie, il chuinte avec un trémolo de mourant, il pleure déjà la tristesse funeste du dénouement. L'atmosphère s'est chargée de rancœur. Si je pouvais, j'y échapperais, je fuirais comme Bisque et creuserais mon refuge dans la terre meuble du jardin plein de ronces. Sous les épines. Les ongles noircis de poussière et de sang.

Mais je ne suis pas un chien. Je ne peux me terrer nulle part. Surtout pas dans la honte.

Ssscccrrik. Une latte du parquet crisse quand ma botte fait un pas. J'avance, lentement, parce que mon corps, c'est comme s'il redécouvrait ce que veut dire marcher. Ssscccrrik. Ssscccrrik. Il y a des frissons qui me picorent la peau, les joues, les entrailles ; la façon qu'ont mes organes de grincer. J'avance, je dessine un arc silencieux pour contourner le divan où, indifférente, la silhouette hautaine m'affame de son jugement. Détachée loin de tout. Sa présence emplit toute la pièce.

Fffrr. Droit comme un piquet, je me plie, j'ai l'air sectionné, pour m'asseoir dans le fauteuil en face d'elle. Les mains serrées sur les genoux.

Je la fixe.

L'horloge monologue.



Clic.

...

Clic.

...

Clic.

...

Clic.



J'ai le cœur qui tremble. On dit : un silence vaut mille mots. Mais on devrait dire : un silence cause mille maux, et le temps qui passe ne traduit rien clairement.

Alors il faut que je fasse ce que je déteste. Parler.

« Tu as raison. » Clic. « C'est ma faute. » Clic. « Je n'aurais pas dû me battre. » Clic. « J'aurais dû rester à ma place. » Clic. « Je suis désolé. »

Le temps, l'absence, le silence. Ça ne répare rien. Ça creuse juste des tombes.

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