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Là où le Créateur a détourné les yeux [Gereon]

Miche
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Garde du corps de l'Acanthe
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Miche
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Illustration : Love is the poison and the antidote.

Peuple : humain
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Origine : Névarra
Occupation : Vigie, garde du corps de Vera
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Crédits : Dan Mora pour le vava, Mitch Mohrhauser pour l'illu
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Là où le Créateur a détourné les yeuxCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Trauma as fuck – Flashback
Chapitre concerné Prélude ? J'ai jamais fait de flashback mdr
Date du sujet 4:99
Participants @Miche@Gereon Sethius
TW Ptsd, guerre, désespoir, trauma, on va pas cueillir des pâquerettes
Résumé Le chaos. Le désespoir. Tout ce sang versé. Un sang étincelant d'espoir, d'avenir. Mais tout ceci doit avoir un sens, n'est-ce pas ?
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>4:99</en3> : <a href="LIEN DU RP">Là où le Créateur a détourné les yeux</a></li></ul><p><u>@"Miche – @"Gereon Sethius"</u> Le chaos. Le désespoir. Tout ce sang versé. Un sang étincelant d'espoir, d'avenir. Mais tout ceci doit avoir un sens, n'est-ce pas ?</p>[/code]




"Il n'est pas de naissance qui ne rappelle une mort,
pas de victoire qui n'évoque une défaite."

--G. Brooks

Miche s'exprime de rares fois en #666666
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Là où le Créateur a détourné les yeux
TW : Ptsd, guerre, violences, trauma, horreurs, tout ça


C'est pour votre bien que c'est en hide okay ?  Steplaît





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Là où le Créateur a détourné les yeux
TW : Ptsd, guerre, violences, trauma, quelques descriptions graphiques, langage cru, religion.


Suite au départ du joueur du forum, voici la conclusion de ce rp.

(Aussi elle n'est pas en hide pour régaler la galerie Moust aussi car une partie des secrets de Miche sont sortis entre temps.)


Mikaal Pentaghast en 4:99

De l’eau claire ruisselle le long de ma peau. Une peau tantôt lisse de jeunesse, tantôt écorchée, tantôt vibrante, tantôt souillée de vices et d’un sang qui tantôt est le mien, tantôt ne l’est pas. Des doigts râpés et tremblants qui frottent sans réelle conviction, cherchant plus par paraître que par dégoût à se débarrasser de ce tenace maquillage belliqueux. L’eau claire de la rivière enveloppe mon bassin d’une douce autorité, comparable aux étreintes froides d’une mère stricte et désappointée, mais formellement raccrochée à la vie, aux erreurs, à ce sang pourri qu’elle a engendré pourtant pur. Quelques tâches de sombre rouille disparaissent dans les flots, sous mon regard absent.

Je m’arrête dans mes régularités pour observer ces mains qui vibrent toujours d’une crainte qui ne traverse plus mon cœur, d’un dégoût et d’une haine qui ne traversent plus mes principes les plus ancrés. Des bleus, des écorchures, des ecchymoses parsemées au fil de mes extenseurs, et surtout, un sang qui ne part plus. Un sang qui demeure, qui assombrit ma peau du péché, qui vieillit les jointures et qui glace les os. J’observe ma main gauche se secouer de spasmes incontrôlables, bondir sur place et crisper les doigts. J’attrape son poignet avec l’espoir futile de les calmer, de les dissiper, de les maintenir sous un contrôle qui ne m’appartient plus. Mon pouce caresse avec négligence ces marques qui siègent au cœur de ce malheur, traçant dans un rouge douloureux son propre bourreau, ou la preuve intrinsèque que j’ai fauté, que me voilà pris la main dans le sac du fanatisme et de la folie à la grandeur infernale.

Mes yeux se ferment un instant, tandis que les images reviennent. Et encore. Et encore.

Le temps suspend ses fils. La poussière se fige. Le pantin libre de son destin que je suis s’avance, repousse, grogne, fracasse, esquive, rugit, lacère. Un choc le repousse, son corps lourd et désarticulé s’effondre contre la terre, son souffle siffle de douleur.

Son attention repose à présent sur ses épaules. Ses pas se dirigent lentement vers lui, le regard lointain qui empale, la main secouée de spasmes et d’impatience. Siegfeueratem n’est qu’à une phalange de lui. Un petit effort, un dernier effort, car un Pentaghast ne renonce jamais sans se battre, aussi absurdes les règles demeurent. Mais malgré son expérience guerrière, malgré ses réflexes, un fracas implose tandis qu’il tente une esquive, tandis qu’il tente de récupérer sa seule défense. Un choc assourdissant, un cri difforme, des larmes bouillantes, des convulsions imprévisibles qui secouent son bras. Un bras qui jadis portait sa patrie, un bras qui jadis portait l’honneur chevaleresque et familial, un bras qui fracassait la justice et la vérité sur les adversaires et les menaces. Un bras qui désormais tremble, refoule de son mieux une bien dévastatrice distortion. L’onde se répand toujours, heurtant les tympans avec fureur ; la brûlure se répand toujours, laissant dans son sillage de brûlants dessins chaotiques. La foudre a frappé de plein fouet. Le souffle me manque. Je ne sens plus mon bras. La douleur est telle que tout s’efface, que tout disparaît. Jusqu’à ce que son pied s’abatte sur celui-ci, occasionnant un autre cri de terreur et de fièvre.

- « Pleure, poltron. Verse ces larmes égoïstes, car personne ne le fera pour toi. Abreuve la terre de ta honte, comme tu l’as abreuvée du sang innocent. »

Un coup dans les côtes. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et un autre. Et


Mes phalanges se fracassent contre la terre à côté. Le choc explose d’un orage bouillant qui parcourt chaque doigt, chaque particule de mon bras, et m’arrache un cri de fatigue et de frustration. Mes genoux faiblissent, et le reste de mon corps glisse dans l’eau sans davantage de résistance. Ma nuque craque lorsqu’elle s’arque contre la roche, et mes yeux cherchent un point invisible dans le ciel. Je me replie sur l’arrière pour accepter mon sort et m’asseoir, un souffle de chaos et d’abandon que recrachent mes poumons.

Plus aucune force ne traverse mon corps, plus aucune envie ne traverse mon esprit. Mes yeux se contentent de caresser le ciel si clair et si bleu, si heureux après que l’enfer s’est ainsi écroulé sur Thédas. Peut-être a-t-il l’habitude. Après tout, ce n’est pas la première tragédie qui foule ces terres, loin de là. Mes yeux se ferment encore. La lumière du soleil est douloureuse à supporter.

Mon corps est redressé. Une main empoigne ma tignasse, soulève la carcasse que j’habite. Force mon regard vers une sombre silhouette qui gît, plus loin. Masse difforme de chairs qui convulsent sans but, qui se relève dans un tremblement pénible avant d’embrasser le sol à nouveau.

- « Abreuve la terre de ton soi-disant honneur, chien, comme je l’abreuve du sang souillé, du sang coupable. »

Un hurlement jaillit de mes poumons lorsque je comprends. Lorsque je réalise. Lorsque mon regard effrayé croise celui amer de Zach, prêt à en découdre, mais soudainement fracassé. Soudainement teinté de bleu et de violet. Soudainement figé de douleur, ou de tordue délivrance.

Si le Créateur existe, il est sans pitié. Si le Créateur existe, il n’est que sadisme et lâcheté. Lui qui détourne les yeux devant les horreurs que commettent Ses enfants. Lui qui inflige la justice et le bien pour triompher non pas du mal, mais de l’erreur. Lui qui ne pardonne pas, ne pardonnera jamais. Créateur qui a laissé sa femme brûler aux mains des ennemis. Créateur qui a observé avec malice les civilisations s’élever et s’entretuer en Son nom. Imposteur despotique qui sévit dans les cieux. Fol observateur qui se délecte de notre misère, qui encourage notre démence, qui attend nos prières pour flatter son ego, pour se branler sur sa grandeur, sur cette importance que le peuple meurtri et terrifié lui accorde.

Je préfère penser que le Créateur n’existe pas, plutôt que d’admettre que voici le véritable visage de ce dieu qui incarne la beauté et la bonté.

Les particules électriques se répandent dans l’air, insensibles aux horreurs qui pourrissent dans ces ruines dévastées. Menacent à nouveau. Voltigent paisiblement. Se fracassent de toute part. Une autre pulsion foudroyante parcourt mon corps désormais inerte. Réveille mon esprit embrumé et au bord de l’inconscience. Déchire le ciel d’un autre cri. Un cri déchirant, qui de l’étincelle forge l’incendie d’une rage dévastatrice. Le temps de me rendre compte, me voilà à affronter l’orage à mains nues. L’ennemi qui se retrouve à terre le temps d’un coup, l’ennemi que je chevauche à présent, l’ennemi dont les étincelles rugissent encore, menaçant de dévoiler ses véritables intentions, néfastes, démoniaques, l’ennemi que je fracasse de mes poings dans un hurlement misérable. Ses veines pulsent d’une drôle de couleur. Sa peau se déforme, pâlit d’un jaune inhabituel. Sa voix se tord et se distord, ses yeux passent de l’homme à la bête à chaque battement de cils. Mais sa conscience lutte, une drôle de vague se répand dans son regard. De la défiance. De la haine. De la terreur. De la confusion. Ses plaintes continuent de s’élever avec mollesse, tandis que mes poings s’abattent encore,

et encore,

et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore.


Son corps s’agite à peine. Ses yeux se sont évanouis. Son visage retrouve une certaine humanité. Ou une certaine absence de lumière. Entre la nature humaine et la mort de l’âme, il m’est à présent difficile d’en percevoir la différence.

Le silence vibre dans mes oreilles. Le souffle me manque. Tel un paysage enneigé noyé dans la nuit, chaque son, chaque infime bruit est étouffé dans les particules hivernales. Chaque pensée se dilue dans la neige. Chaque émotion, chaque fissure de l’esprit, chaque étincelle qui secoue mon bras inerte, toute cette rage qui a incendié la terre, les maisons, le peuple, chaque petite et grande chose est diluée dans la plus grande désillusion, ou la plus grande indifférence. Un gris collant et palpable qui ne cesse de se répandre, tandis que ma conscience retrouve petit à petit la vue. La vue d’un jeune homme que je viens de fracasser de mes deux mains. La vue du sang qui entache mes phalanges. La vue de la fumée qui s’élève encore. La vue du sang qui inonde la poussière.

Mais rien ne vient. Pas la moindre colère contre le monde ou contre moi-même. Pas la moindre tristesse, pas la moindre honte, pas la moindre rancœur, pas le moindre désespoir. Rien. Plus rien ne transparaît, à présent.

Le vent souffle à nouveau, mes poumons s’emplissent d’un air sale.
Les flots de la rivière me parviennent à nouveau, chavirant mon corps au fil de ses avances. Je ferme les yeux un instant, passe une main sur ce visage de sang et de poussière, et bascule la tête en arrière avant qu’émane un long râle.

Plusieurs jours se sont écoulés depuis le massacre, et j’y replonge chaque jour, chaque nuit, chaque battement de cils. Chaque battement de cils où je revois cet enfant, ces hommes et ces femmes, mes soldats, leurs soldats, les ruines et la fumée, le sang et la poussière. Chaque. Jour.

Mes yeux errent un instant dans le néant des alentours, avant de retrouver, abandonné dans la poussière et le sang dans l’herbe vive et sauvage, mon arme. Du moins, ce qui reste de ses valeurs. Un morceau d’acier difforme. Une arme de guerre. Un prétexte pour commettre les plus odieux crimes. Le sang a séché, depuis. Je ne compte pas l’en déloger ; après tout, à quoi bon ? Même impeccable, j’y verrai encore la trace de mes fautes.

Que faire, à présent ? Mourir n’est pas une option, je ne mérite pas de mourir pour échapper à mes fautes. Rentrer n’est pas une option non plus, comment pourrais-je ? Comment pourrais-je regarder ma famille dans les yeux ? Comment pourrais-je prétendre être un héros, après cette folie ? Comment pourrais-je prétendre incarner le bien et la justice, après tout ce sang versé ? Comment pourrais-je me regarder dans un miroir et ne pas voir les blessures, la fatigue, le désespoir, la culpabilité, le regret ? Comment pourrais-je regarder le petit Dorne dans les yeux, lui si souriant et gentil, lui qui m’appelle héros, lui qui m’admire et souhaite suivre mes pas, le petit Dorne à qui j’ai gâché son entière existence, le petit Dorne qui n’était pas désiré, le petit Dorne qui, malgré tout le confort qu’il a su apporter à mon coeur, est bien l’arme fatale qui m’a transmuté en un lâche, qui a malgré lui causé les plus grandes souffrances de ma vie, au point de me guider jusqu’ici ? Comment en suis-je arrivé là ? A quel moment ma lâcheté a eu raison de moi ? A quel moment ai-je commencé à ruiner la vie de tout un chacun ?

Pourquoi m’a-t-il fallu autant d’années pour réaliser que du chasseur de monstres, j’en suis devenu un ? Comment est-ce arrivé ?

Je pensais que la foi pourrait me sortir de cet enfer. Je pensais qu’à suivre la voie que le Créateur réserve aux preux, que ma vie aurait enfin un sens qui lui est juste, que tous mes problèmes disparaîtraient.

Seulement, Sa voie m’a conduit à Vitria. Et le Créateur rit de notre folie.


@"Gereon Sethius"



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