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Un dîner presque parfait | Vera, Andra & Cadwell

Cadwell
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Templier du Cercle
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Cadwell
Personnage
Illustration : Un dîner presque parfait | Vera, Andra & Cadwell L7n4

Peuple : humain
Âge : 20 ans
Pronom.s personnage : il
Origine : Marches Libres
Occupation : templier
Localisation : Le Cercle ou le Couvent
Pseudo : fulcrum
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Cahir (The Witcher) par AkiMao
Date d'inscription : 01/12/2022
Messages : 190
Autres personnages : Hareas, Tod & Mirwen
Attributs : CC : 11/11 CT : 11/11 Mag : 12/12 End : 12/12 For : 10/10 Perc : 14/14 Ag : 11/11 Vol : 14/14 Ch : 14/14
Classe : Templier, niveau 1
Sorts : Prière à Andrasté : lorsque vous faites une prière pour protéger vous et vos alliés, eux et vous gagnez +2 en défense magique jusqu’à la fin de la rencontre. (Coûte 3 PM.)

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1485-cadwell-de-profu
Un dîner presque parfaitCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet 23 Floraison
Participants @Andra Valheim, @Vera et Cadwell
TW Aucun pour l'instant
Résumé Cadwell a reçu une invitation de Vera à dîner. Il ignore qu'elle souhaite qu'il rencontre sa compagne, et Vera ignore que Cadwell et Andra se connaissent déjà. Un dîner de famille parfaitement normal en perspective…
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>23 Floraison</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1527-un-diner-presque-parfait-vera-andra-cadwell">Un dîner presque parfait</a></li></ul><p><u>Andra Valheim, Vera, Cadwell</u> Cadwell a reçu une invitation de Vera à dîner. Il ignore qu'elle souhaite qu'il rencontre sa compagne, et Vera ignore que Cadwell et Andra se connaissent déjà. Un dîner de famille parfaitement normal en perspective…</p>[/code]

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Illustration : Un dîner presque parfait | Vera, Andra & Cadwell L7n4

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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1485-cadwell-de-profu
Un dîner presque parfaitEst-ce que cette armure me boudine ?


Cadwell faisait les cent pas dans la bibliothèque, les mains dans le dos, devant Edmund. Peu ému par son agitation, l'Apaisé organisait tranquillement une pile de livres. La fin de la journée approchant à grands pas, la plupart des occupants de la bibliothèque étaient partis pour le repas et seuls deux ou trois irréductibles restaient penchés sur leurs ouvrages. La marche lente mais répétitive de Cadwell ne lui attirait que quelques regards absents. N'y tenant plus, il se planta devant le bureau d'Edmund :

"Sois franc. Tu penses que je devrais me changer."
"Cela ne sonne pas comme une question", commenta calmement son ami.
"Est-ce que j'en fais trop ?" reformula lentement Cadwell.

Cela ne se voyait pas, mais il était au bord de la crise de nerfs. Edmund daigna enfin lever les yeux, et jaugea son accoutrement. L'insigne de l'Ordre sur son plastron brillait presque, signe que son propriétaire prenait grand soin de son armure. Même ses chausses semblaient immaculées. Rien qui ne sortât de l'ordinaire : Cadwell était toujours très soigneux de ses affaires.

"Tout dépend des circonstances, j'imagine."
"C'est bien ça le problème…"

Cadwell recommença à faire les cent pas, sous l'oeil de son ami. Ce dernier patienta simplement jusqu'à ce que l'autre daigne entrer dans les explications :

"L'invitation n'est pas très claire. Je sais juste où je dois me rendre, et à quelle heure. Je ne sais pas pourquoi."
"Tu as mentionné une taverne de Goldhead. Elle veut sûrement dîner avec toi."

Sans blague. Cadwell retint son amertume, puisque Edmund n'y était pour rien. Il ne savait pas comment lui expliquer que cela ne répondait toujours pas à sa question. Sa mère ne lui envoyait que rarement ce genre d'invitations. Lui-même préférait éviter. La dernière fois qu'ils s'étaient vus pour parler de son avenir, cela ne s'était pas très bien passé.

"Quel était le ton du message ? Formel ? Familier ?"
"Il était parfaitement neutre."

Cadwell tapota nerveusement son baudrier. Il ne lui serait pas venu à l'idée de laisser son épée derrière lui, mais peut-être pouvait-il faire l'impasse sur le heaume et le bouclier. Edmund, naturellement incapable de le juger, lui fit remarquer qu'il ferait bien de ne pas trop attirer l'attention sur l'Ordre, puisqu'il sortait en son nom propre, et en dehors de ses heures de service.

"Tu as raison, je vais… Créateur, je n'avais pas vu l'heure ! Je vais être en retard…"
"Tu n'es jamais en retard."
"Justement ! Je te remercie pour tes conseils, Edmund, à ce soir !"
"Mmh mmh", fit Edmund en reprenant tranquillement son rangement.

Cadwell descendit les marches dans un cliquètement de plates et de pas peu discrets et pressés. Il ne voulait pas réfléchir davantage à la teneur de son rendez-vous, ni à la tenue la plus appropriée. Qu'il soit en civil ou en armure ne plairait certainement pas à sa mère. Il n'avait pas de réel goût pour les vêtements, ni les moyens - ou plutôt l'envie - de soigner excessivement sa garde-robe. Il avait, de fait, fait de son mieux au vu de ses connaissances limitées - pour commencer, il avait pris un bain. Il était propre, sa tenue aussi, et il se rendait dans le quartier bourgeois avec plus d'assurance, certain qu'il avait fait un bon effort au vu de ces circonstances étranges.

Sa confiance s'étiola nettement lorsqu'il entra dans le lieu du rendez-vous. Un établissement plus chic que ce à quoi il était habitué, même lorsqu'il sortait avec les gradés. La première chose qui attira son attention fut le sol. Il était parfaitement entretenu, recouvert de tapis de laine ou de peau de bêtes très confortables sous les pieds. Les tables étaient petites, pour deux ou quatre personnes tout au plus, agrémentées de fleurs et de bougies décoratives et les serveurs semblaient particulièrement soignés. Les clients mangeaient dans le calme et parlaient à voix basse.

L'ambiance feutrée était plus lourde que son armure.

À peine eût-il le temps de prendre en compte son nouvel environnement qu'un homme s'approcha de Cadwell pour l'accueillir, supposément le propriétaire. Il adressa un regard neutre à la tenue militaire avant de remonter pour croiser les pupilles claires et légèrement paniquées du jeune homme.

"Bonsoir, messer. Désirez-vous une table ?"
"Je, euh… Bonsoir, non je… J'attends quelqu'un."

Je crois, faillit ajouter le jeune templier, son regard parcourant nerveusement les tablées sans repérer la silhouette caractéristique de Vera. Même au milieu de ces clients bien apprétés, il aurait reconnu la mère maquerelle entre mille. Elle avait un style bien à elle. C'était bien sa veine… il était le premier arrivé. Peut-être aurait-il dû se mettre en retard, finalement. Pour changer de tenue. Cadwell se décala ostensiblement dans un coin.

"Je vais attendre ici, si vous le permettez."
"Mais bien sûr ! Faites-moi signe si vous avez besoin de quoi que ce soit."

Le propriétaire s'éclipsa trop vite pour que Cadwell devine s'il était sincère ou au contraire agacé de l'image qu'un templier débarquant dans son établissement pouvait renvoyer. Cadwell essaya de se détendre, sans succès. Il était aussi rigide que le porte-manteau à côté duquel il jouait la décoration. Quelques clients avaient remarqué son entrée, mais Cadwell les ignora. Il y avait de très belles poutres au plafond. Très anciennes, mais bien entretenues, elles brillaient, comme si on les avait cirées avec de… Il entendait des chuchotements. On se demandait probablement ce qu'il faisait là. Il aurait dû venir en civil, et le propriétaite l'aurait probablement fait attendre dehors, mais au moins n'aurait-il pas eu à subir de regards interloqués. Voyons, que ferait un autre templier dans pareille situation ? Il pensa à son camarade Alzyre, brièvement. Ce dernier soutiendrait probablement chaque regard curieux simplement pour les mettre mal à l'aise et ferait comme chez lui. Et ses supérieurs ? Ah, comme il admirait le chevalier-commandant. Au vu de ses origines modestes, il lui était certainement arrivé d'avoir le sentiment de ne pas se trouver à sa place, pour autant Cadwell était persuadé qu'il ne l'aurait jamais montré. Il essaya d'imaginer ce qu'il ferait dans pareille situation. À mi-chemin entre le sans-gêne d'Alzyre et l'embarras de Cadwell devait se trouver l'assurance d'un homme comme Niall Molony : la certitude de ne pas avoir à justifier sa présence même dans un lieu incongru. Encouragé par ce modèle imaginaire, Cadwell osa croiser un ou deux regards interrogateurs, qui se détournèrent assez rapidement pour lui redonner confiance. Personne ne remettait sa présence en question. Il se sentait toujours aussi idiot, bien sûr, mais au moins pouvait-il faire semblant de se fondre parfaitement dans le décor. Tout ce manège mental lui permettait en tous cas de repousser la vraie question jusqu'au moment fatidique.

Pourquoi ?

Vera
Vera
Salonnière de l'Acanthe
Salonnière de l'Acanthe
Vera
Personnage
Illustration : Un dîner presque parfait | Vera, Andra & Cadwell 931403a60dfe9abcf54093d33c277b2a

Peuple : Humain
Âge : 36 ans
Pronom.s personnage : Elle
Occupation : Ancienne prostituée, désormais propriétaire d'un salon
Localisation : Vera passe l'essentiel de son temps dans son établissement, l'Acanthe
Pseudo : Velvet
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Nightingale, Anastasiia Horbunova ; Delilah Copperspoon, Dishonored 2 (winterswake & Sergey Kolesov & coupleofkooks & KOHTLYR) ; Nathie (signature)
Date d'inscription : 09/07/2021
Messages : 708
Autres personnages : Marigold
Attributs : CC : 11
CT : 11
End : 15
For : 11
Perc : 15
Ag : 13
Vol : 15
Ch : 15

Classe : Civile, niveau 2
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https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t127-vera-and-the-scre
Un dîner presque parfaitFt. Cadwell & Andra Valheim


La robe bruisse sous l’empressement des mains. Quelques contorsions, des lacets que l’on ajuste. On s’ébroue - que la coupe de ces freppes est embarrassante ! -, malédictions aux coins des lèvres. Un pas en direction du miroir, et enfin…

Un soupir.

« Non. Non, ça ne va pas. » Vera se tourne de côté, jauge d’un regard sévère la cotte incriminée. « Les tons ne vont pas et la coupe n’est pas très heureuse. La précédente était mieux, non ? » D’un bond vif, elle pivote, en quête d’un assentiment - hochement de tête, grognement distrait… quelque chose, bon sang ! - chez sa partenaire… En vain. L'œil fatigué qu’elle croise lui arrache un claquement de langue agacé. « Tu pourrais m’aider, quand même. »

Le bliaud quitte les épaules, pour achever sa course sur une commode voisine - ouverte, comme les malles désormais vides. Un instant, Vera observe le pandémonium de tissus autour d’elle, robes abandonnées sur l’autel de son perfectionnisme : une dizaine de toilettes, toutes passées puis méthodiquement écartées, sous le regard perplexe d’une Andra désespérément silencieuse. La borgne, assurément, ne lui est d’aucun secours : tout juste lui offre-t-elle de vagues flatteries, et ce qu’importe la tenue, fusse-t-elle un sac de jute. « J’aurais dû faire monter Sioned… »

D’une main rendue sèche par l’étiolement de sa patience, Vera soulève les dernières pièces jusqu’ici remisées pour en scruter une nouvelle fois les défauts ; et si le dénuement qui l’étreint semble avoir quelque peu amoindris certaines imperfections, le résultat ne parvient à satisfaire tout à fait la matrone, au comble de l’exaspération. « C’est ridicule. » marmonne-t-elle entre ses dents, tout en fouillant les coffres, à la recherche d’un miracle. Ridicule oui : car pourquoi s’échiner pour pareil rendez-vous ? Après tout… « Ce n’est que Cadwell. Que pourrait-il trouver à redire ? » Des frusques de sa catin de mère ? Bien peu, assurément. Mais pour le reste…

Pour le reste…

Un mouvement dans son dos : le plancher craque doucement sous le poids d’une carcasse qui vient à sa rencontre. Deux mains anguleuses se posent sur ses hanches nues, tandis qu’une bouche cruelle vient embrasser son cou. « Ma chérie… » Les lèvres la picorent - frissons agréables -, mais la raison tempête : « Pas de ma chérie. Nous allons être en retard, et je n’ai toujours rien à me mettre, Andra. »

Elle voit la grimace dans le reflet de la coiffeuse, hausse un sourcil. Regards qui se croisent.

« ― Celle-ci était très bien. L’œil solitaire - un brin coupable ? - se pose sur l’une des robes abandonnées sur le dossier d’un fauteuil. Je peux t’aider avec le laçage, si tu veux.
  ― À la bonne heure. »




Le ciel est déjà pourpre lorsqu’elles atteignent le seuil de la taverne, bâtisse à colombages à la façade fatiguée. La porte qu’elles poussent, toutefois, révèle tout le cachet de l’adresse, et les raisons qui ont poussé Vera à la choisir elle, plutôt qu’une autre : établissement tranquille, à l’ambiance feutrée et raffinée, à l’image de ce salon qu’elles aperçoivent du vestibule par lequel elles viennent de pénétrer. « Ce n’est qu’une formalité. » glisse la maquerelle en décrochant le fermail de sa pelisse, qu’elle tend à l’un des valets venus à leur rencontre. Pour convaincre Andra, ou se convaincre elle-même ? « Il n’y a rien à redouter. Ce n’est qu’un enfant, et je suis sa mère. Je n’ai rien à… » Un éclat attire son regard par-delà l’antichambre. Un éclat brillant, doré, métallique. Et son sang se fige.

Oh.
Oh, l’idiot.

« Il ne peut pas s’en empêcher. » Elle houspille à voix basse, ravale son agacement d’une inspiration furieuse. L’appréhension a disparu, désormais, emportée par la colère et l’embarras. Se tournant vivement vers la garde à ses côtés : « Ne fais pas attention à l’armure. Il… » Un soupir exaspéré. « Il est du genre zélé, voilà tout. » Ce n’est pas contre toi. Ne lui épargnera-t-il donc aucune humiliation ?

Les doigts se frôlent dans la pénombre du vestibule, comme une invitation. D’un pas faussement tranquille - quelle idée de se présenter en armure ! Et l’épée à la hanche ! Ne lui a-t-on rien appris des convenances, dans ce maudit Couvent ? - Vera s’avance en direction du salon, talons foulant peaux et tapis, jusqu’à se couler lentement au-devant de son fils… Oeillade jugueuse, de la tête aux pieds. Et, finalement : « Tu es en avance. »

Silence. Comme toujours avec lui.

« J’espère que tu n’as pas eu trop de mal à venir. Les rues sont encombrées ces derniers temps. » Depuis l’Enclin. « Tu n’as même pas daigné prendre de mes nouvelles. » Elle non plus, mais son coeur de mère est aveugle. Elle lui en veut toujours pour sa tenue. Pour l’Ordre. Pour son ingratitude.

Elle sent la présence d’Andra à ses côtés, ombre au coin de son œil, et ses muscles se crispent davantage. Ce rendez-vous était une mauvaise idée.

« Andra, voici Cadwell. Mon fils. » La voix est sèche, empreinte de cette irritation qui ne la quitte pas depuis qu’elle a aperçu l’armure. « Cadwell, je te présente Andra, mon… »

Amie lui brûle les lèvres, sans toutefois aller jusqu’à les franchir. Le mot est doux pourtant, confortable, léger. Affection sans attache, qui s’assume à demi-mots. Amie. Elle en a eu plusieurs par le passé, pour quelques semaines ou quelques mois - des anomalies - sans jamais s’encombrer de l’opinion de son fils. Ces relations, Vera ne les a jamais réservées qu’à l’intimité de son boudoir, ou le secret des chambres à coucher (la sienne, et tant d’autres). Alors quoi ?

Andra n’est pas une amie.

« Ma compagne. » Clac ! Le couperet est tombé. Compagne. Que ce mot sonne bizarrement ! Juste et étrange. Angoissant. Rassurant. Implacable. Vulnérabilité offerte sur un plateau : les putes, aussi, sont capables d’aimer. Et Vera aime les femmes. Femme, garde, mage.

Elle guette une réaction dans le regard de son fils, sur ce visage bien fait dont elle redoute malgré elle la moue à venir. Pas le temps, toutefois, de l’attendre davantage, car voilà que s’approche le propriétaire des lieux, tout en dignité. Visage familier.

« ― Messerah.
 ― Ian ! Vera l’accueille d’un sourire enjoué - sans doute un peu trop -, s’élance soudain en sa direction. L’apparition est miraculeuse. Elle aurait presque envie de l’embrasser. Quel plaisir, quel plaisir ! J’ai réservé une table pour la soirée, si tu veux bien nous y conduire.
 ― Bien sûr ! Juste ici, suis-moi. »

Elle se retourne, le temps d'un regard.
Andra. Cadwell. Cadwell et Andra...
... Puis emboîte le pas à son hôte.

« ― Tu as renouvelé ton mobilier, non ? Les tables me semblent différentes.
   ― De l'acajou massif.
   ― Oooooh. »



Adore her. She demands it.

She dreams of all the world bowing, but more than that. Loving her. Breathing her name.

Vera devise en #993366
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« Tu vis avec une maquerelle ? »

« Oui. »

« Et elle veut te faire rencontrer son fils ? »

« Oui ? »

« Qui est templier ? »

« Oui … »

Le rire d’Hector résonna dans tout le mess de la Commanderie, et tandis que le colosse s’ébrouait sous l’hilarité qui le gagnait, Andra lui adressa un regard mi-réprobateur mi-désabusé. Certes. Evidemment, résumé de cette manière, il y avait peut-être de quoi être très amusé. Après tout, vivre dans un bordel n’était pas suffisant, il fallait que Vera veuille faire se rencontrer une mage apostate et un zélé serviteur de la Chantrie. Non, vraiment, qu’est-ce qui pouvait mal se passer ? Et encore, si Hector savait qu’elle n’était pas la seule apostate de la pièce … Oh, il serait déjà en train de se rouler par terre de rire – ce qui, au vu des soubresauts qui agitaient ses larges épaules, allait finir par arriver de toute façon. Son œil solitaire balaya le reste de la pièce pour convaincre toutes les têtes s’étant tournées vers eux de très vite retourner à leurs brocs, ce qu’ils firent tous. Grommelant entre ses dents, la garde siffla à l’intention de son vis-à-vis, toujours secoué de quintes de rire :

« Merci de ton soutien, Hector … »

L’orlésien croisa son œil, et repartit dans un grand élan. Marmonnant des imprécations dans sa barbe à l’encontre de ce butor qu’elle devait pourtant considérer à regret comme son ami le plus proche, Andra termina son verre et se leva pour quitter la Commanderie, et retrouver Vera. Laquelle, au vu de son état de stress, lui fut bientôt regretter amèrement le manque de compassion criant du parricide. Est-ce que les orlésiens étaient-ils donc tous déterminés à lui mener la vie dure ? C’était manifestement le cas de ceux auxquels elle tenait, en tout cas. Elle allait craquer avant même que la soirée maudite ne commence. Non pas qu’elle soit incapable de supporter Vera dans une crise de panique intense : elle avait déjà connu quelques moments de recherche de robes intenses depuis son emménagement, et avait tendance à appliquer religieusement sa méthode – éprouvée au gré de ses rencontres – pour faire face à une telle situation : se planquer dans un coin en faisant le dos rond et approuver tout ce qui pouvait être dit par la dame de séant, car la règle immuable voulait que toute personne dans un tel état n’écoute strictement rien de ce qui pouvait être dit. Ce n’était pas compliqué : qu’elle fasse mine d’approuver la robe bleue, et Vera choisirait la noire. Autant ne pas prendre de risques.

Néanmoins, son excellente tactique commençait à connaître de menues faiblesses au vu de l’amoncellement de tenues diverses au sol, de l’heure qui avançait, et des regards de plus en plus revêches que la dame de ses pensées lui lançait. Et à la énième demande de confirmer que la robe précédente était mieux – alors que cette dernière avait été écartée au profit de celle d’encore avant, et ainsi de suite depuis beaucoup trop de taffetas qu’elle n’en pouvait supporter – Andra laissa échapper ce qui ressemblait à moitié à un assentiment étouffé, à moitié à une complainte marmonnée. Finalement, la perspective d’affronter un templier n’était peut-être pas si angoissante. Non pas qu’elle soit … Bon. Si. Evidemment. Le fait que Vera veuille lui présenter son fils l’avait beaucoup touchée, plus qu’elle n’aurait osé l’admettre, car c’était la preuve que l’autre femme s’engageait doucement à ses côtés, et que leur relation quittait peu à peu les combles du Laurier pour descendre les marches des escaliers qu’elle s’était échinée à monter en secret, une marche à la fois, un aveu après l’autre. Alors, forcément, même si elle affectait un calme trompeur, la mage admettait volontiers éprouver une forme de crainte bien naturelle, à l’idée de rencontrer un jeune homme dont elle savait peu de choses, si ce n’était un prénom, un métier, et les circonstances d’une naissance délicate – et qui, lorsque Vera en avait fait le récit, l’avait menée à serrer doucement l’autre femme dans ses bras, et plus tard, dans l’intimité de la chambre partagée, à embrasser à nouveau les vergetures de ses lèvres, pour témoigner affection et respect, conjurant le souvenir d’une première nuit partagée dont elle se plaisait à trouver ça et là une symbolique douce-amère, à l’image de ce qu’elles étaient. Confusément, surtout, elle se rendait compte de la curiosité qui l’étreignait, à la pensée d’avoir ce qui s’apparentait à un … dîner familial ? Le terme n’était sans doute pas le plus choisi, compte tenu de l’éloignement de Vera et de son fils, du moins de ce qu’elle avait deviné de son récit. Mais c’était étrange tout de même. Comme s’il y avait là quelque chose qu’Andra touchait, sans oser réellement le faire, et qui lui était inconnu depuis de nombreuses années. Elle s’efforça de chasser cette pensée, et se concentra sur le présent, et en l’occurrence sur sa compagne qui achevait de transformer la pièce en un souk à faire pâlir d’envie l’étal du plus désordonné des marchands. Manifestement, elle n’était pas la seule à accorder une importance muette à cette soirée, et l’aveu secret de cette vulnérabilité fit monter en elle une vague de tendresse pour la femme à ses côtés. Elle abandonna le fauteuil qui l’accueillait jusqu’à alors et se coula jusqu’à Vera, ses mains sinueuses se posant sur les hanches nues tandis que sa bouche venait apposer ses lèvres contre le cou offert, en dépit des protestations. Son œil croisa le regard gris qu’elle aimait tant, et, d’une voix maîtrisée, tentant d’apaiser l’autre femme, Andra pointa l’une des robes abandonnées pour la désigner comme l’heureuse élue. Elle s’écarta pour laisser Vera – enfin convaincue – de la passer, et tandis que ses doigts habiles laçaient l’arrière du corsage, elle promena, ombre d’un sourire aux lèvres, sa bouche inoccupée à la naissance du cou, dessinant les mots doux qu’elle n’avait pas envie de prononcer, dans le silence des lanières qui se serraient. Et quand enfin son œuvre fut terminée, elle chuchota, sincère :

« Tu es magnifique. »

De cela, au moins, elle pouvait être certaine. Ses propres préparatifs ne mirent guère de temps : bottes propres – et cirées comme rarement elles ne l’avaient été, au point qu’on eut pu s’y mirer – et chausses sombres, sobres, avec un pourpoint d’un bleu doux aux couleurs de la garde des ombres sans en porter les armes, si ce n’était dans un recoin discret – tenue d’apparat rarement étrennée, à la coupe masculine qui mettait en valeur sa silhouette longiligne et avait le mérite de lui offrir une certaine élégance. Enfin, elles purent quitter le Laurier et s’enfoncer dans les rues de Starkhaven pour gagner la taverne choisie par Vera. Mais tandis qu’une fois à l’intérieur sa compagne s’échinait à abaisser, une dernière fois, les enjeux du soir, le regard d’Andra se perdit vers l’éclat métallique perceptible près de l’entrée, et son pas s’arrêta en reconnaissant la courbure inimitable de l’armure templière. C’était plus fort qu’elle, et une grimace se matérialisa sur ses traits qu’elle ne parvint pas à chasser immédiatement. Elle s’efforça de chasser les souvenirs que chaque aperçu des armoiries chantristes convoquait, et hocha bravement la tête aux assurances de Vera, retrouvant l’expression neutre qui était la sienne d’ordinaire. Soit. Elle avait fait face à un archidémon. Elle pouvait bien s’asseoir à la même table qu’un templier et une Vera désormais passablement agacée ? La sensation – même fugace – des doigts de Vera contre les siens lui redonna du courage, et elle les pressa furtivement avant de la suivre.

Pour se retrouver face à une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Se félicitant à nouveau silencieusement de la pesanteur de son visage – guère arrangée par les nouvelles cicatrices qui ornaient son côté gauche, courtoisie de l’Enclin – Andra laissa la mère faire face au fils. Comment avait-elle pu ne pas … ? Bien sûr, c’était toujours évident a posteriori. Elle compara les cheveux noirs et soyeux, les traits fins et bien dessinés, les silhouettes déliées, chercha dans les expressions les fantômes de l’autre … Curieux, comme le hasard faisait les choses, à lui avoir fait converser plaisamment à son arriver dans la ville avec le jeune homme, pour le retrouver dans de telles circonstances. Ombre derrière Vera, elle attendait la fin de leur échange, et cette dernière dut le sentir, puisqu’elle commença les présentations. Qu’elle ne s’attendait pas, honteusement, à voir aussi franches. Et l’espace d’un instant coupable, Andra se surprit à savourer ce mot qui résonnait doucement, et qu’elle n’avait jamais entendu jusqu’alors présenté à d’autres. Au Cercle, il était inutile : les liaisons ne restaient jamais secrètes bien longtemps, surtout quand elles étaient suivies. Au Nevarra, le secret était demeuré. Et dans les autres cas … Il n’y avait jamais eu une telle certitude, pour pouvoir prononcer de telles paroles. Maîtresse, amante, amie, connaissance … Tels étaient ses titres. Compagne ? Jamais. Mais en même temps, qui eut pu s’enorgueillir de vivre avec quelqu’un comme elle ? La reconnaissance la submergea, et elle inspira discrètement pour reprendre contenance, même si le bout de ses doigts toucha ceux de Vera. Pour la remercier, pour la soutenir. Pour être avec elle, et matérialiser peut-être ce que les paroles énoncées tentaient de dessiner. Le moment, néanmoins, fut de courte durée, et elle sentit l’autre femme se détacher pour aller au-devant du tenancier, avec un empressement suspect qui lui fit hausser un sourcil mi-surpris, mi-attendri par la gêne qui se devinait – du moins, quand on connaissait la maquerelle. Elle se trouvait donc seule avec le garçon. Après un court instant de flottement, elle lui adressa un sourire qui se voulait encourageant et déclara, de sa voix grave si aisément reconnaissable :

« Bonsoir Cadwell. »

La chaleur affleurait sous la politesse, tandis que la tonalité de velours continuait :

« Je dois avouer que lorsque Vera m’a dit le prénom de son fils, je n’imaginai pas que nous allions nous retrouver ainsi. »

Et pourtant …

« Je suis ravie de te revoir. »

Elle n’osait espérer qu’il lui retourne le compliment – consciente qu’il y avait un peu trop de choc à encaisser, que de voir sa mère lui présenter quelqu’un, plus encore une femme, plus encore une mage, plus encore une garde des ombres, plus encore … Eh bien, elle. Mais parce qu’Andra avait à cœur de ne pas montrer sa nervosité, elle avala sa salive et conclut :

« J’espère que tu te portes bien. »

Son œil borgne se refléta dans l’armure polie de Cadwell, et elle tenta d’ignorer le symbole chantriste, comme l’épée à son côté. Elle réfréna l’envie de porter la main à son cou, tandis qu’un grattement désagréable la prenait. Il était des sensations qui se rappelait parfois à un bon souvenir.

Comme celle de l’acier contre la peau nue.
Cadwell
Cadwell
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Un dîner presque parfaitEst-ce que cette armure me boudine ?


Cadwell se retrouvait avec beaucoup trop de temps à disposition, ce qui lui permettait de tourner et retourner ses doutes et ses interrogations dans sa tête. Voilà qui t'apprendra à être toujours en avance, songea-t-il amèrement. Il voulait toujours bien faire, afin de donner une bonne image de lui. Pourtant, certains combats étaient perdus d'avance. Cadwell le savait. Il n'était simplement pas du genre à abandonner. Ses résolutions avaient toujours tendance à s'émousser en présence de sa mère, cela dit, tant il craignait son jugement. Il ne pouvait pas rater son entrée, puisqu'il surveillait chaque allée et venue en espérant qu'il n'aurait pas à attendre trop longtemps. Il ne lui en aurait pas voulu non plus si elle avait décommandé à la dernière minute... Le jeune templier prit une brève inspiration et, très courageusement, détourna le regard le temps de se composer une expression calme et parfaitement assurée.

Il ne devait pas oublier de respirer.

Essayer d'ignorer qu'il était en train de transpirer, aussi.

La salutation polie qu'il préparait mentalement mourut avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, sous le regard scrutateur de sa génitrice.

"Tu es en avance."

Un bonjour, mère aurait semblé impertinent à ce moment-là, alors Cadwell ravala ses salutations, hocha la tête en attendant de trouver une meilleure réponse.

"J’espère que tu n’as pas eu trop de mal à venir. Les rues sont encombrées ces derniers temps."

C'était à la fois si évident et si étrange que Cadwell chercha immédiatement un double-sens à ses paroles. Non seulement il était en avance, mais il n'avait jamais de problème quand il portait son armure de templier, le statut relevant quasiment d'un laissez-passer, même en ces temps troublés. Cela dit, il était aussi conscient qu'il ne devait pas se promener avec son uniforme dans tous les rues de la ville, en particulier dans certains coins de ce quartier... C'était peut-être simplement sa façon de prendre la température au vu du contexte actuel. D'avoir son avis sur la situation ? Étrange entrée en matière. Que pouvait-il répondre sans avoir l'air de parler de la pluie et du beau temps ?

"En effet."

Dans le doute, suivre le mouvement, même s'il paraissait flou pour le moment. De toute façon, Cadwell ne pouvait pas rester planté sur place sans ouvrir la bouche, et la présence d'une deuxième personne aux côtés de sa mère lui donnait une excuse pour ne pas s'attarder sur ces salutations maladroites.

Il ne la reconnut pas tout de suite, mais entendre son nom ralluma une bribe de souvenir dans son esprit, qui n'eut alors aucun mal à associer Andra à une grande dame aux couleurs de la Garde des ombres qu'il avait abordé au Couvent des murmures, intrigué par son office. Il croisa son regard - son oeil - son visage était à moitié dissimulé sous ses cheveux... oh, comment ne l'avait-il pas identifiée immédiatement ? Perdu dans ses pensées, il ne sourit pas, trop concentré sur la nouvelle venue et la raison de sa présence. Loin de le déranger, elle attisait sa curiosité, lui faisant même oublier le ton sévère de sa mère. Garde du corps ? était sa première hypothèse. Bien sûr, Vera avait Miche pour cela, mais Cadwell était plutôt soulagé qu'elle n'ait pas ramené le vieux grognon au repas... Compagne, il ne s'y attendait pas. Non qu'il ne se soit jamais interrogé sur la vie de sa mère (il évitait), mais surtout le sujet lui paraissait tellement éloigné de sa réalité qu'il le surprit, plus que ne le fit l'annonce en elle-même.

Que sa mère partage une telle information avec lui, pour la première fois de sa vie, trahissait son importance. Il aurait pu s'en émouvoir, s'il ne ressentait pas au même moment un intense soulagement. Parce qu'en lui présentant sa compagne, sa mère répondait à la question qui le torturait plus tôt. Et la révélation était une libération : ce n'est pas moi. La raison pour laquelle elle l'avait convié n'avait rien à voir avec lui. Elle voulait lui présenter sa compagne.

D'accord.

Cette soirée ne serait peut-être pas aussi terrible qu'il l'avait imaginée. Même s'il était toujours en armure. En armure de templier devant une mage. Cadwell reprit le contrôle de ses émotions, ignorant si le soulagement s'était vu sur son visage, espérant n'avoir pas fixé Andra assez longtemps pour engendrer un malaise. Il sourit poliment, mais avant qu'il ait pu réagir de quelque autre façon, Vera se fit accueillir par le tenancier. Elle semblait bien le connaître, ce qui ne surprit pas le templier - elle n'aurait pas choisi un endroit au hasard ou sur la base de sa réputation - et s'éloigna en bavardant. Cadwell se tourna vers Andra, soudain intimidé.

"Bonsoir, messerah."

Cette fois, il était certain que le soulagement transparaissait, sinon sur son visage, du moins dans sa voix. Il sourit plus franchement. Au-delà de l'étrangeté de la situation, il reconnaissait le ton chaleureux qui avait répondu à ses questions quelques années plus tôt. Quelle coïncidence ! Cadwell croisa les mains dans le dos, prenant inconsciemment l'attitude martiale qu'il réservait à ses supérieurs.

"Je suis moi aussi content de vous revoir."

Surtout dans ces circonstances, aurait-il pu ajouter pour faire une pointe d'humour, mais il ne voulait pas mettre serah Andra mal à l'aise si elle ignorait encore la relation particulière qu'entretenaient Vera et son fils. D'autant plus qu'elle s'inquiétait de son bien-être et, que ce soit une politesse ou sincère, il ne voulait pas manquer de lui rendre sa sollicitation. La vague de soulagement retombée, il réalisait que si la situation était moins stressante que prévue pour lui, il devait en être autrement pour Andra. Et peut-être aussi pour Vera ? Cadwell esquissa un mouvement dans son sillage, afin de rejoindre la table que le tenancier leur avait préparée (il entendait vaguement que ça parlait de la qualité du bois).

"Je vais bien." Aussi bien que possible vu les circonstances, mais il n'avait pas à se plaindre. "Et vous ?"

Il profita qu'ils n'étaient pas encore à table, et pas tout à fait à portée de voix de sa mère, pour ajouter, plus bas :

"J'ai appris que la Garde avait perdu beaucoup de gens à Antiva. Je suis désolé."

Il était à deux doigts de conclure par : je suis aussi désolé pour l'armure, mais il avait trop de fierté.

Vera
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Salonnière de l'Acanthe
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Vera
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Illustration : Un dîner presque parfait | Vera, Andra & Cadwell 931403a60dfe9abcf54093d33c277b2a

Peuple : Humain
Âge : 36 ans
Pronom.s personnage : Elle
Occupation : Ancienne prostituée, désormais propriétaire d'un salon
Localisation : Vera passe l'essentiel de son temps dans son établissement, l'Acanthe
Pseudo : Velvet
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Nightingale, Anastasiia Horbunova ; Delilah Copperspoon, Dishonored 2 (winterswake & Sergey Kolesov & coupleofkooks & KOHTLYR) ; Nathie (signature)
Date d'inscription : 09/07/2021
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Autres personnages : Marigold
Attributs : CC : 11
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For : 11
Perc : 15
Ag : 13
Vol : 15
Ch : 15

Classe : Civile, niveau 2
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Un dîner presque parfaitFt. Cadwell & Andra Valheim


« ― Et le bois ?
 ― Il a fallu l’importer, bien sûr ! Tout droit de Riveïn. Il y a une lueur au fond de ses yeux, un éclat de fierté sous l’embarras - feint - des souvenirs. Ian aime qu’on le plaigne. Deux mois, rien qu’en négociations. Trois de plus pour faire venir le tout jusqu’ici. Et encore trois pour l’ouvrage.
  ― Quelle affaire… »

Compatir lui coûte peu, d’autant que la conversation a l’avantage de détourner son esprit du duo sur ses talons. D’un coup d'œil, la maquerelle s’assure que le petit cortège, toutefois, ne tarde pas à la suivre, et les sourires qu’elle surprend l’apaisent presque malgré elle ; pas d’éclats de voix, ni d’épée au clair, mais une cordialité douce en lieu et place des tensions redoutées. « Tu t’en étonnes… ? » Oui, et la chose l’indispose pour ce qu’elle raconte d’elle, de ce fils qu’elle se trouve incapable de saisir, quand d’autres y parviennent sans peine. Lachlann le premier. « C’est un bon garçon. » Elle s’en félicite sans le faire - son éducation n’est pas la sienne. Tant mieux. Tant pis. Mais cette méfiance qu’elle cherche sans la trouver, au fond des yeux clairs, l’interroge soudain : et si… ? Et si le gouffre, finalement, n’était pas si profond ?  

Elle chasse cette pensée d’un sourire poli, tandis que Ian tire courtoisement son siège - « Merci. » - avant de se porter au côté d’Andra et de répéter la manœuvre.

« ― Du vin ?
  ― Le rouge de la dernière fois. Un antivan, je crois ?
  ― Tout de suite. »

Le départ de Ian la laisse dans un certain inconfort, qu’elle s’efforce de dissimuler sous un masque d’indifférence. Ajustant les plis de sa robe sur ses jambes croisées, Vera laisse l’opportunité à ses convives d’animer ce qu’elle pressent être une discussion quelque peu laborieuse ; mais, sentant que cette tâche, décidément, semble demeurer sienne, adresse à son fils un regard intéressé : « Tu as l’air en forme. »

Silence. Des couverts raclent la surface d’une assiette voisine.
Et les secondes glissent.
Pourquoi tout semble si compliqué avec lui ?

« Je vous conseille les gougères aux épinards. »

Elle ne trouve rien de mieux à leur offrir... et guette, non sans impatience, l'arrivée de la bouteille promise.



Adore her. She demands it.

She dreams of all the world bowing, but more than that. Loving her. Breathing her name.

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« Je t’en prie, appelle-moi Andra. Et tu peux me tutoyer si tu le désires. »

Était-ce d’emblée trop familier ? Peut-être, mais la mage n’aurait pas supporté un dîner entier coincée entre une Vera angoissée – et donc irritable, et donc insupportable – et un jeune homme qui aurait passé son temps à la traiter comme si elle avait vingt ans de plus, ou qu’elle était sa supérieure, ou … Bref. Au moins, ils pouvaient se débarrasser des politesses. De toute manière, même si elle n’aurait jamais osé le dire aussi frontalement, il y avait des chances pour qu’ils aient à se supporter, d’une façon ou d’une autre, parce qu’ils avaient une personne en commun dans leur existence, et qu’il valait mieux commencer dès à présent à instaurer un semblant de familiarité. Elle cherchait toujours le dégoût sur son visage, le malaise, comme s’il était impensable que la seule réaction soit une légère surprise. Cela ne pouvait être. Pas dans son esprit, en tout cas. Il était impensable, pour Andra, que quiconque accepte sans arrière-pensée ou question informulée l’explication à sa présence. Elle sentit un fourmillement désagréable dans ses paumes, ce qui la poussa à étirer discrètement ses longs doigts pour chasser la sensation. Résultat, elle put en constater la moiteur, ce qui ne l’aida guère pour se sentir mieux. Rien de pire que de constater la réaction de son corps à la situation. Elle s’efforça de sourire à Cadwell, espérant que ledit sourire ne serait pas trop crispé, avant de couler un regard vers Vera qui était toujours pleinement absorbée dans sa conversation avec le tenancier, et ne lui serait donc d’aucun secours.

Pourtant, se morigéna-t-elle, la garde avait toujours eu la réputation d’un abord facile. Un peu trop, auraient témoigné certains maris … En tout cas, elle savait être à l’aise en toutes circonstances sociales, même celles qui étaient éloignées de son cadre de vie ordinaire, peut-être parce qu’elle éprouvait un plaisir pervers à déjouer les attendus projetés sur elle, ou à imposer son faciès dans les endroits où ce dernier – et elle-même – n’aurait jamais dû avoir droit de cité. Elle aurait dû aborder cette rencontre avec la même légèreté que d’habitude, et se moquer de ce que pourrait penser un fils templier de sa personne. Après tout, Vera et Cadwell n’étaient pas particulièrement proches. Le jeune homme pouvait n’être qu’un détail dans son existence, auquel elle n’accordait qu’une importance minime. Ce n’était pas comme si elle allait réellement lui servir de belle-mère : il était bien trop âgé pour cela. Alors pourquoi avait-elle l’impression que ses tripes lui disaient exactement le contraire ? Pourquoi ne parvenait-elle pas à chasser cette envie futile de faire bonne impression, de plaire à ce gamin à qui elle ne devait strictement rien, dans son armure rutilante qui lui donnait la nausée, avec son œil qui fixait le sien, comme un rappel de celui qui avait été crevé en son nom, dans un parallélisme grotesque ?

La question de Cadwell aurait pu l’arracher à sa spirale d’interrogations nauséeuses. Il n’en fut rien. Pire, elle la ramena à son visage encore plus laid qu’ordinairement, à cette tuméfaction sordide qui marbrait encore plus la moitié détruite de sa face, reconstruite avec tant de patience et de dévouement, et désormais labourée par l’Engeance et ses griffes putrides. Elle la ramena aux morts d’Antiva, aux corps suppliciés, au corps supplicié. A ce lent réapprentissage de la vie, durant les dernières semaines. Aux gestes qui lui échappaient, aux objets que ses doigts malhabiles avaient laissé tomber, aux bandages à changer, à la pudeur écartée par l’aide demandée, et obtenue, qui transformait l’amante en aidante, et à la douleur discrète d’imposer, en sus des cicatrices d’une mort évitée, celle bien réelles de la mort échappée. A sa démarche pesante, et à la pesanteur de son corps fatigué. A l’horreur des souvenirs, et aux terreurs qui venaient, la nuit, au creux de rêves qui n’en avaient jamais été. Aux fantômes des Anderfels se mêlaient désormais les déchus d’Antiva, et tous l’accusaient d’avoir survécu. Aux murmures qui résonnaient dans les recoins de sa conscience, et qu’elle ne se privait pas de penser. Sa salvation : aucun démon ne pourrait jamais l’accuser de quelque chose qu’elle ne s’était déjà dit. Elle connaissait trop bien les replis sombres de son âme pour les ignorer, et les excuser. Cadwell pouvait être désolé, comme tant d’autres avant lui : cela ne rendrait pas vie aux morts. La pensée, tranchante et amère, la faucha. Il n’y pouvait rien. Mais tandis qu’elle tentait de se reprendre, son regard se perdit à nouveau vers l’armure scintillante, vers l’épée au côté, vers le plastron ouvragé, et d’autres souvenirs affluèrent, rendant les murmures plus forts, plus désagréables. Son poing se serra, sans qu’elle ne s’en rende compte. Et elle s’entendit répondre, avec toute l’amertume de ceux qui ont souffert et regrettent que les autres puissent continuer à vivre sans avoir vécu le même désarroi :

« Pas autant que moi. »

Cadwell ne méritait pas une telle réponse. Mais son armure qui la jugeait, son œil qui brûlait son orbite vide, eux, le méritaient. C’étaient ce que chuchotaient les murmures de sa conscience, et elle ne les repoussa qu’au prix d’un effort visible, dents serrées. Inspirant, elle s’efforça, à grand peine, de dessiner un sourire aimable, et délivra ce qui devrait servir d’explication :

« Navrée. J’étais à Antiva. Beaucoup de gens sont restés là-bas … gardes ou pas. »

Souvenirs lointains.

« Comparée à eux, je vais bien. Les cicatrices guérissent lentement, mais elles guérissent. »

L’arrivée devant leur tablée coupa court au pénible échange. Andra s’approcha, un peu mécaniquement, de Vera pour tirer sa chaise galamment mais fut coupée par le propriétaire. Elle se dirigea donc vers la sienne … pour voir ladite chaise être tirée en arrière. Perplexe, la mage contempla la table, puis la chaise, puis la table, puis la chaise …

Ah.

Oui.

Elle était une dame.

Certes.

Techniquement.

Se rendant compte qu’elle fixait stupidement l’espace entre la chaise tirée et la table depuis un peu trop longtemps, et pressentant que le tenancier devait s’impatienter devant son manque de réaction, Andra s’empressa de s’enfoncer – avec un manque évident de délicatesse qui rendit l’atterrissage très loin de l’élégance propre à une dame – dans le fauteuil. Stoïque, le brave Ian accueillit la chose avec un flegme qui était tout à son honneur, et repoussa le fauteuil avec dextérité, avant de prendre comme commande du vin …

Antivan.

Ah.

Prenant une profonde inspiration pour ne pas laisser son esprit en proie à des visiteurs peu engageants, Andra se mordit l’intérieur de la bouche. Du coin de l’œil, elle lorgna vers Vera pour lui faire comprendre qu’elle ne se voyait pas lancer la conversation, et un soulagement perceptible la saisit quand cette dernière la lança, reportant son attention sur Cadwell. C’en était désespérant, que de voir trois adultes, dont deux qui avaient l’âge d’être la mère du troisième – qui l’était, pour l’une, et … bref pour l’autre – se regarder de la sorte en cherchant quoi dire. Et Andra s’en voulait terriblement, de laisser ses démons reprendre le dessus, de ne pas avoir la force de les repousser comme elle l’aurait voulu, et de ne pas aider Vera. Cette piqûre à son orgueil la poussa à réagir. Croisant les mains discrètement sous la table, elle se pinça avec énergie le haut de la main, la douleur la faisant légèrement bouger mais ayant au moins le bon goût de la ramener au moment présent. Juste à temps pour … entendre parler de gougères aux épinards.

Ah.

Ça se faisait avec des épinards les gougères ?

Sûrement une recette orlésienne …

Elle ne savait exactement quoi ajouter, ne connaissant honnêtement pas la moitié des mets inscrits au menu. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien demander à Cadwell ? Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait demander à un jeune templier. « Est-ce que tu aimes avoir pouvoir de vie et de mort sur des mages innocents ? » lui semblait une entame de conversation un peu brutale, aussi elle garda la question pour elle. « Est-ce que tu aimes les épinards ? » était un peu trop … belle-mère à son goût. Pour gagner du temps, elle avisa Vera et donna son assentiment :

« Je vais te suivre alors, ma chérie. »

Trop tard. Le surnom intime était sorti tout seul, autant par habitude que par stress. Se mordant la langue, Andra adressa un regard contrit à sa compagne, et espéra qu’elle ne lui en voudrait pas trop. Cherchant désespérément comment réorienter la conversation, elle posa son regard sur Cadwell et … Oh. Oui. Elle avait trouvé le sujet parfait.

« Je n’ai pas pu retourner au Couvent des Murmures depuis un moment Cadwell, est-ce que tu as pu en avoir l’occasion ? »

Elle se doutait que Vera s’interrogerait et lui expliqua :

« En fait, ton fils et moi nous sommes déjà croisés là-bas. »
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Un dîner presque parfaitEst-ce que cette armure me boudine ?

Les choses auraient pu se passer plus mal, tout bien réfléchi. Elles auraient aussi pu se passer nettement mieux s'il s'était décidé à retirer son armure avant de venir, songeait Cadwell, ou si ce qu'il espérait être un échange de politesse n'avait pas viré aux souvenirs traumatisants pour son interlocutrice. Le visage de celle-ci, comme sa voix, perdirent toute chaleur et Cadwell sentit le malaise et la tension prendre possession de son corps un instant, qui marqua même un léger mouvement de recul. L'amertume d'Andra l'atteignit comme une attaque, non pas physique, mais contre son ego, bien trop malmené par ses maladresses ce soir-là. Les explications adoucirent un peu la situation et il se força à avancer sans rien laisser paraître du malaise, du moins pour les deux personnes qui ouvraient la voie devant eux.

"Désolé", répéta Cadwell en détournant le regard, embarrassé par ses paroles.

Il aurait pu y réfléchir à deux fois avant de mentionner Antiva. Il ne pouvait pas deviner qu'elle y était, non, mais il aurait pu soupçonner que c'était une possibilité. À présent, il ne savait plus quoi dire pour changer de sujet, et même son excuse lui semblait vaine, vide de sens. Mais c'était la meilleure chose qu'il pouvait faire, à part se taire. Même si les explications d'Andra justifiaient sa réponse abrupte, un ne vous en faites pas, je comprends aurait été offensant. En plus, elle lui avait proposé de le tutoyer. Il allait devoir se forcer un peu.

Ils s'assirent tous les trois, Vera et Andra aidées par leur hôte, Cadwell trop concentré sur les grincements de son armure fort peu praticable pour se soucier de ce qui se passait sur les chaises face à lui, jusqu'à ce qui soit enfin bien installé, du moins, autant que possible. Pourquoi es-tu aussi stupide ? Il avait chaud et la position ne l'aidait pas à moins transpirer, au contraire. Maintenant, son séant allait fusionner avec le siège de sa chaise, quelle que soit la qualité de ce bois-là ! Tu es vraiment très, très stupide. Il n'oserait même pas en parler avec Edmund, s'il avait le malheur de le croiser à son retour au Cercle. En fait, il espérait ne croiser personne. Monter les marches aussi discrètement que ses plaques de métal maudites le lui permettaient, s'en débarrasser au plus vite et espérer qu'il aurait oublié son humiliation après avoir passé la nuit caché sous ses couvertures.

Vera lui fit remarquer qu'il semblait en forme. Il transpirait, mais ça ne se voyait peut-être pas encore sur son front. Et peut-être son visage avait-il un teint naturel. Tout n'était pas perdu. Forçant un sourire détendu, Cadwell se surprit à répondre de la façon la plus banale possible :

"Toi aussi..."

Très stupide. Elle n'avait pas l'air en forme, elle avait plutôt l'air nerveux, une humeur que le jeune templier n'était pas habitué à observer chez sa mère. Il était presque intrigué - et un peu terrifié - de savoir où cela pouvait les mener. Pas un seul instant il ne jugea que sa présence était la source même du problème, ni qu'il puisse avoir une influence quelconque sur l'humeur de sa mère - ou celle de sa compagne - et leurs conséquences. Il était trop occupé à ne pas transpirer.

Les menus distribués permirent au moins à Cadwell de s'occuper les mains, et d'avoir l'air concentré sur autre chose tandis qu'il réfléchissait à ce qu'il était censé dire, ou faire. Était-il censé réagir à la nouvelle compagne de sa mère ? Exprimer son entousiasme ? S'attendait-elle à... quelque chose ? Certainement, sinon elle ne l'aurait pas invité. Elle n'avait pas besoin de l'entendre exprimer son accord, tout de même ? Fort heureusement, Vera reprit la parole :

"Je vous conseille les gougères aux épinards."

Cadwell releva le nez du menu, perlplexe. Il n'avait jamais mangé de gougères, mais il aimait bien les épinards. Il ne pouvait pas dire cela tout haut. Il ne pouvait pas. Réfléchis. Quelque chose d'intelligent. Peut-être demander s'il s'agissait d'une spécialité antivane, comme le vin ?

Créateur, non, tais-toi avec Antiva.

Andra prononça alors quelques mots à l'adresse de Vera, que Cadwell aurait pu mal entendre si tous ses sens n'étaient pas exacerbés par la nervosité :

"Je vais te suivre alors, ma chérie."

Il pinça les lèvres en baissant la tête pour cacher son sourire, avant d'attraper le menu et de le tenir face à son visage pour faire rempart entre les deux femmes et lui. Il ne savait pas s'il allait fondre dans son armure ou exploser d'un rire nerveux. Apparemment, il avait 12 ans d'âge mental, ce soir. Il se racla la gorge et articula calmement :

"Très bien, moi aussi."

Gougères aux épinards pour tous ! Au moins, ça avait l'air délicieux, et ça lui donnerait une excuse pour ne pas trop parler. Juste manger et exprimer son appréciation du plat, cela, il savait le faire. On ne leur servait pas beaucoup de gougères au Cercle... ou alors, il mangeait à la mauvaise table.

Mais comme il avait exprimé son accord, et que la boisson avait déjà été commandée, il n'avait plus d'excuse pour se cacher derrière son menu. Il le reposa devant lui, feuilletant quelques pages pour la forme - savait-on jamais, des fois qu'ils proposaient du raisin avec du fromage ou des desserts... - cherchant le courage d'engager la conversation.

Après leur échange précédent, il ne s'attendait pas à ce qu'Andra s'adresse directement à lui, aussi sa question le surprit. Mais très vite, son expression laissa place à un sourire, légèrement soulagé : oui, sur ce sujet-là, il pouvait se débrouiller. Et sa réponse, très rapide et un peu trop enthousiaste, le trahissait :

"Oui !"

Le temps que la Garde explique à la mère-maquerelle les raisons sous-jacentes de cette question, Cadwell avait recomposé une expression neutre pour répondre plus amplement. Il se garda bien de prononcer le nom maudit qui commençait par A et finissait par -tiva, et prit son temps, afin de laisser aux deux autres le loisirs de réagir ou de rebondir sur un des sujets abordés. Et, au fur et à mesure que son récit se déroulait, la tension quitta petit à petit sa voix, et son corps, laissant place à un sourire plus calme :

"J'ai voulu m'y rendre dès que j'ai appris que Starkhven allait accueillir des réfugiés. Je pensais que les Soeurs auraient besoin d'aide pour préparer leur arrivée. Mais on avait besoin de bras au Cercle aussi, bien sûr, pour les mêmes raisons. Mon rôle s'est essentiellement cantonné à l'installation des chambres et des espaces communs. Je suis sorti une fois, en compagnie de l'Enchanteur supérieur Vaël, afin de commander des vêtements pour les nouveaux mages. Quand j'ai enfin pu me rendre au Couvent, les réfugiés étaient déjà arrivés depuis quelques temps. Alors nous avons fait de la soupe, que les Soeurs distribuaient alentour. Une fois, nous sommes même allés jusqu'à Cairnayr avec Soeur Rosemary et Soeur Denise. Il y a encore beaucoup de gens sans abri là-bas. Ce n'était pas grand-chose, mais je crois que ça leur a fait plaisir", ajouta-t-il, pour achever son récit sur une note moins morose.

Il tapota légèrement la table devant lui, avant de croiser les bras. Il voulait demander à Andra si elle avait également eu l'occasion d'y retourner, mais à ce moment-là, on leur apporta la bouteille de vin antivan et Cadwell retint tout commentaire.

Heureusement pour lui, on ne lui proposa pas d'y goûter le premier, et quand vint son tour, il était assez détendu pour décliner poliment et sans rougir :

"Pas d'alcool pour moi, merci."

L'éclat de son armure était assez éloquente pour justifier son choix, du moins il l'espérait. C'était bien le seul moment où il ne regrettait pas de l'avoir emmenée, puisqu'il n'aimait pas boire en temps normal. De toute manière, il ne s'y connaissait absolument pas en vin, il n'aurait pas su apprécier la bouteille. Cadwell ignorait si demander une cruche d'eau se faisait dans ce genre d'établissement, alors il adressa son sourire le plus aimable au serveur :

"N'importe quelle autre boisson fera l'affaire."

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Un dîner presque parfait | Vera, Andra & Cadwell