Type de RP Classique
Chapitre concerné Chapitre 3
Date du sujet Nuit du 4 au 5 de Longnuage, 5:13 des Exaltés
Participants @Alzyre de Launcet, @Vera
TW Alcool, prostitution, ?
Résumé Soirée mouvementée au Laurier. Entre migraine et vapeurs d'alcool, Alzyre et Vera règlent leurs comptes.
Pour le recensement

Code:

[code]<ul><li><en3>DATE DU RP</en3> : <a href="LIEN DU RP">TITRE DU RP</a></li></ul><p><u>NOMS DES PARTICIPANTS.</u> RÉSUMÉ DU RP.</p>[/code]

Le vieux soldat s’ébroue sur son divan, asticote, d’une main nerveuse, les pattes entretenues de ses favoris. « … par tous les chemins. Et alors, quoi ? Il faudra bien ouvrir les portes ! On ne peut pas… On ne peut pas les ignorer. Les pauvres hères… »

Elle hoche courtoisement la tête et maquille, d’une moue faussement navrée, la grimace qui lui vient aux lèvres. Intérêt affecté, contrairement à l’orage qui sévit entre ses tempes fatiguées, et que rien, depuis le début de l’après-midi, n’est encore parvenu à adoucir. Ni repos, ni remède - malgré toute la bonne volonté de ses filles. Alors, à défaut de pouvoir dompter la tempête…

« ― Reste que la cité a ses propres problèmes. La procession l’a bien prouvé !
  ― Hm hm. »

Prêche inutile, et il le sait, comme tant d’autres avec lui, malgré les précautions prises et les consignes assénées : Vera l’a éprouvée dans sa chair, cette maudite marche, lyrium dans les poumons, cauchemars qui débordent - et un séjour au Couvent qu’elle se serait bien épargnée, si le poison n’avait pas menacé l’emporter. Absence remarquée. Rien, cependant, qui n’explique la céphalée dont elle éprouve présentement les assauts. Non. Cela, c’est à Antiva, et Antiva seule, qu’elle le doit. Et à un rythme de vie pour le moins dissolu, depuis plusieurs semaines. Depuis qu’elle…

On s’agite, dans le vestibule. Vera perçoit les éclats de voix émailler le brouhaha ambiant, que les cris ne semblent toutefois pas troubler. Froncement de sourcils. Deux ombres, sur les portières : celle de son cerbère, elle gage. Quant à la seconde…

« ― Enfin, nous verrons bien. Le Conseil saura quoi faire.
  ― Vous avez raison. »

… Tignasse blonde, dans l’encadrement de la porte - « Qu’est-ce qu’il… » - qui disparaît aussi vite qu’elle est apparue. Le portier semble en être venu aux mains.

« ― Pardonnez-moi, très chère. Une main parcheminée vient caresser la sienne. Tout va bien ?
  ― Oui. Elle répond sans le regarder, les yeux toujours rivés sur l’antichambre. Une vilaine… »

Un nouveau cri.

« … migraine. Excusez-moi. »

La maquerelle se dérobe d’un sourire, masque d’amabilité sur la mine contrariée, tandis qu’elle quitte divan et partenaire de conversation. Vilain pressentiment, que son instinct lui commande de ne pas ignorer. Alors, d’un pas calculé (qu’elle veille à ne pas trop presser), Vera se presse au milieu des convives, fraie son chemin à travers les couples et les domestiques - une salutation par ici, un ordre par là… Oh, messer, quel plaisir ! - jusqu’à atteindre le seuil du vestibule.

Un coup d'œil à l’intérieur suffit à la convaincre de s’y glisser.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » La maquasse s’avance dans l’entrée, non sans veiller à refermer la porte du salon derrière elle. « Qu’est-ce que vous fabriquez, enfin ?! »

Silence. Une œillade scrutatrice.
L’allure dépenaillée… L’odeur…

« Alzyre. Une pause, le temps de recomposer un semblant d'impassibilité, alors que le tonnerre gronde dans son crâne. Vous êtes saoul. »

Saoul et bruyant.

Et une droite en pleine mâchoire. J’aurais pu tituber, me ramasser la commode même qui jonche non-loin de moi, sur ma gauche, mais deux bras solides me retiennent avec fermeté, comme pour en redemander. Mon sourire satisfait ne doit pas aider à ma situation.

- « Bah alors ? Ma mère colle des baffes plus redoutables que ça, et elle se donne jamais à fond- »

Et une autre droite en pleine poire. Quoique, elle venait de la gauche .. Une gauche ? Un revers, comme en sport ? Bonne question. C’est intriguant quand même. Non parce qu’est-ce qu’on dit une droite quand c’est de la gauche, et pas de la droite ? On vit dans un monde étrange, quand même. Tant de questions sans réponses.

Ce carnage festif aurait pu continuer de bon train, mais voilà qu’intervient le bras armé du Laurier, celui que je rencontrais souvent en ce moment, car évidemment, je me retrouve dans des situations un peu embêtantes. Ce soir, c’est Miche qui débarque en grandes pompes. Imposant en taille et carrure, mais d’un calme à en devenir transparent. Il repousse mon assaillant d’une main ferme, qui titude et retombe sur ses camarades. Puis on me pousse en avant, et je m’écrase royalement contre le sol humide. Évidemment qu’il est humide, ça ne serait pas drôle, sinon. Je m’appuie sur mes avant-bras, ma tête tourne, elle me fait mal aussi. La foule se dissipe un peu, part boire ailleurs si j’y suis, et me voilà les yeux face aux grosses chaussures sombres du Miche.

- « Quoi. J’m’en sortais très bien .. »

Sans le moindre mot – évidemment, c’est Miche –, il me soulève par le col. Je croise les deux noisettes sombres qui lui servent de pupilles, ses sourcils constamment froncés, ce rictus désapprobateur qui transparaît rapidement sur son visage usé par le temps. Miche ne parle pas, ne juge pas : il fait son travail, c’est-à-dire arrêter les bagarres et faire le café à la vieille. Ce dernier détail me fait sourire, car justement, j’apprécie avoir l’attention de son chien de garde premier.

- « C’est marrant que tu sois là parce qu’en fait- »

Il me lâche sans plus de cérémonie. Je titube d’abord, mais mes pieds sont trop mous pour m’empêcher de retrouver mon amant du moment, c’est-à-dire le sol crasseux de Starkhaven l’amie. Je pousse un râle, me frottant le bassin, assis dans un creux de foule qui ne prête plus attention à moi.

- « Miche !! Vas-y j’étais en train de te parler ! »

Mais il s’éloigne, droit dans sa posture, le regard attentif – et on aurait dit que son regard repoussait les ivrognes, déviait leurs yeux à moitié éteints, voire les poussait à reculer d’effroi. Miche est un homme calme et assez banal d’apparence et de façon d’être, mais quand il faut user de ses bras, c’est l’homme de la situation. Ah, sacré Miche.

Mais bon là il m’a laissé en plan, ça ne va pas du tout.

- « Tss. Pas sympa. »

Je me redresse péniblement, grimace au visage et grincement désagréable qui se faufile hors de ma bouche. Et puis, comme le sale garnement que je suis, je décide d’entrer dans le Laurier. Ce Laurier, toujours victime de son succès, mais à peine la porte passée que Miche me toise du regard, les bras croisés, appuyé avec aise contre l’encadrement de la porte.

- « Oh allez Miche, je dois parler à la patronne. »

Mais il ne bronche pas, ne répond pas, ne soupire pas. Il se contente de me regarder avec dureté, sans bouger le moindre poil. Agacé, je m’avance vers lui, mais le voilà, à me dépasser de presqu’une bonne tête. Il ne fait que tendre une main devant lui, qu’il enfonce dans mon épaule pour me bloquer la route. Okay, j’ai voulu être aimable, je vais être moins aimable.

- « Miiiiiiiiche .. Laisse-moi passer. »

Aucune réponse. Evidemment.

- « Okay, tu l’auras cherché. »

Coup de pied dans le genou, et j’essaie de me faufiler. Mais il ne lui suffit que de faire un grand encart de la jambe pour me barrer la route, m’attrape aux flancs sans peine, me soulève par-dessus son épaule – la vue y est vertigineuse, je ne vais pas mentir –, et se dirige vers la sortie. Mais putain Miche.

- « JE PARS PAS D’ICI AVANT D’AVOIR VU LA VIEILLE. »

Et voilà que, du haut où je me situe, je l’aperçois, assise sur le canapé à me regarder bizarrement. Parfait, j’avais mon occasion.

- « EH LA VIEILLE !! EEEEOOOOH !!! »

Mais évidemment, tout le monde braille, tout le monde prend son pied, elle risque pas de m’entendre. Encore moins maintenant que Miche m’a collé un poing dans les tripes, après m’avoir relâché contre la porte d’entrée. Je me laisse m’écrouler contre ce qui me soutient encore, le souffle coupé, la tête qui tourne. Je ricane sans vraie raison, la tête rejetée en arrière. A en juger le regard de Miche tourné vers l’intérieur, impassible, quelque chose se passe. Et dans toute sa splendeur de patronne, la patronne a débarqué. Je ne peux pas retenir un sourire de se pointer sur mes lèvres, un sourire fatigué, carnassier, impatient.

- « Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que vous fabriquez, enfin ?! »

Miche s’est retiré dans un coin sombre de cette si petite pièce, prêt à réagir en cas de débordement. Elle avait quand même un sacré chien de garde, la vieille, il fallait le lui reconnaître. Je m’appuie sur le mur derrière pour tenter de me redresser, à mon grand dam, puisque voilà que Miche s’en mêle, m’attrape sous l’épaule et me redresse sans le moindre mal. La vache, il est vraiment costaud son chien galeux.

- « .. Salut, la vieille. »
- « Alzyre. Vous êtes saoul. »

Je ricane à sa plaisanterie, ou son effroyable vérité. Des jours et des jours que je les passais à boire, à déprimer, ou les deux. J’avais même arrêté de compter, à force, parce qu’à quoi bon ? Il y en aura d’autres, bien d’autres. Je ne m’en inquiète pas. Bon, que Miche me tienne encore est un peu gênant, on va pas se mentir. Mais je hausse les épaules, essayant au passage de me défaire de l’emprise de Miche, sans succès. Mais quel têtu, ce putain de Miche.

- « Pas plus que d’habitude. Mais eh tu tombes bien parce que je suis venu te voir. »

Essayant de garder une posture un peu digne – un véritable échec, entre le sang qui perle de mon nez et de ma lèvre fendue, les bleus bien visibles, les cheveux en bataille, les habits pleins de crasses, j’ai connu meilleure impression. Mais ma tête est droite, bien que chancelante, mes épaules se consolident, mes mains sont unies dans mon dos pour le meilleur et surtout pour le pire, et je ne quitte pas d’un pouce les yeux de la patronne.

- « J’ai une super nouvelle ! Je me casse. »

Que c’est libérateur, comme déclaration. Je me casse affronter le Mal de ce monde, je me casse pour enfin être utile, pour enfin faire ce pour quoi je suis né.

Comme convenu avec @Alzyre de Launcet : les réponses prennent désormais la forme d'un résumé rapide de la situation.

Vera accueille l’invective avec une fatigue évidente, plus dépitée que scandalisée par le comportement d’Alzyre. « Mais encore ? » elle l’interroge, sans le prendre au sérieux et clairement plus inquiète pour l’état de son parquet - si, d’aventure, le fripon décidait d’y répandre sa bile d’ivrogne - que de celui du jeune homme. Anticipant du mouvement sur le seuil du bordel, elle invite (non sans une franche lassitude) Bardane à la suivre dans le corridor de service, attenant au vestibule. Miche les accompagne, légèrement en retrait. Une fois à l’abri des regards, Vera demande à Alzyre de s’expliquer. Sa mine sévère trahit un agacement certain, tandis qu’entre ses tempes fatiguées, la migraine demeure.

Alzyre constate le manque de sérieux de la réponse de la vieille, ce qui l’agace. Elle l’invite à le suivre, il n’hésite pas longtemps compte tenu du grand chien galeux sur ses talons. Une fois dans leur petit coin à part, Alzyre croise les bras, appuyé contre le mur pour soigner sa posture, un regard aussi déterminé que furieux planté sur la maquerelle.

- « J’estime avoir largement épongé la dette que j’avais envers toi, et je pars au front. Y’en a marre de se planquer alors qu’un Enclin nous arrive sur la gueule. Je pars m’enrôler dans la Garde des Ombres. »

Elle voulait une explication, elle l’a eue.

Comme convenu avec @Alzyre de Launcet : les réponses prennent désormais la forme d'un résumé rapide de la situation.

Elle l’observe de pied en cap, tandis qu’il sature l’atmosphère de son honneur suranné et de son haleine d’ivrogne. La mention de l’Enclin et de la Garde lui renvoie à la figure le deuil d’une autre idiote à l’habit bleu, et une bouffée de colère la saisit : contre Alzyre, pour sa bêtise crasse, sa naiveté d’adolescent et ce chagrin - terrible - qu’il convoque malgré lui ; contre elle-même, pour ce désintérêt dont elle est tout à fait incapable, cette flamme qui l’invite à prémunir le garçon des mirages et des héros. Son coeur est trop sec, et ce depuis de bien trop nombreuses années, pour qu’elle encourage pareille démarche. La disparition d’Andra n’a rien arrangé à l’affaire. Mais plutôt que de tenter d’apaiser la fougue d’Alzyre, de faire montre d’une patience raisonnable, Vera procède comme elle l’a toujours fait quand les sentiments se mêlent à la danse : elle pique.

« Et que penses-tu avoir de plus que les cadavres qui jonchent Antiva ? Des gardes bien plus habiles que tu ne le seras jamais sont morts là-bas. Des soldats d’expérience. Tu n’as pas l’étoffe d’un héros, Alzyre. »

Il y a une arrogance aigre dans sa voix. Une insupportable hauteur, pour le ramener, lui, sur terre.

« Du reste, c’est à moi de décider si je juge, ou non, ta dette remboursée. Et j’estime que ce n’est pas le cas, au vu du tort que tu as causé à cet établissement. »

Sa façon à elle de le protéger.

« La discussion est close. Tu peux rentrer chez toi. »

Tu n’as pas l’étoffe d’un héros, Alzyre.

Alzyre accuse le coup, ou plutôt les couardes excuses, d’un hochement de tête, puis d’un rire mal ravalé. Vera continue ses propos qui ne veulent plus rien dire au blondin, dont les yeux s’éparpillent d’ennui et de colère. Elle ne sait rien, c’est évident.

Miche de son côté adresse un étrange regard à Vera, qui peut la surprendre ; un regard douloureux, mais qui remercie d’être aussi bornée que lui, dans le fond. Il n’approuve pas l’entier de son message, seulement sa conclusion.

- « J’ai jamais dit que c’était une discussion. Je pars demain. Estime-toi heureuse que j’ai eu la gentillesse de venir te prévenir. »

Pour Alzyre, qui s’en doutait déjà un brin, c’était une perte de temps, mais il est aussi important d’être au clair avec ses collaborateurs. Il n’a jamais demandé l’avis de personne, et c’est bien là ce qui mettra le feu aux poudres. Mais il hausse des épaules, effroyablement insouciant, avant de se tourner vers la sortie.

- « La discussion n’est donc pas close, vu qu’elle n’a jamais commencé. Adieux. »

Et sans un mot de plus, Alzyre se dirige vers la sortie.

Comme convenu avec @Alzyre de Launcet : les réponses prennent désormais la forme d'un résumé rapide de la situation.

Sa patience, déjà copieusement entamée par la tempête qui sévit entre ses tempes, s’étiole davantage encore à mesure qu’Alzyre se rebiffe et piaffe d’insolence. La maquerelle, pourtant, ne change pas d’avis, encouragée par l’expérience cruelle des années, et persiste à dénier l’élan homérique de son jeune associé. Son effronterie, toutefois, finit par blesser trop violemment le flegme de Vera, qui s’emporte, acidité aux lèvres :

« Eh bien, va-t’en puisque tu t’entêtes ! J’ai suffisamment perdu de temps avec toi comme cela. Va-t’en et, si l’Engeance t’épargne, ne t’avise pas de revenir ici. »

Pathétique puterelle à l’orgueil blessé. La colère déborde.
Et, s’adressant à Miche :

« Raccompagne-le dehors. »

Le ton monte, mais aucune dissonance sociale ne peut atteindre cet Alzyre effronté, persuadé là de sa détermination. Aucune réaction de sa part, la colère lui passant au-dessus de la tête depuis bien longtemps. Personne ne comprend son sens du devoir, mais il ne s’offusque plus. De toute façon, quoi qu’il fasse, les gens gueuleront. Autant faire la bonne action, alors.

Miche accuse l’ordre sec de sa patronne avec une fermeté égale à la sienne. Il hoche de la tête, emboîte le pas du jeune insolent, et le conduit vers la sortie.

Il n’est plus le bienvenu ici, alors .. Tant pis. Il n’est plus le bienvenu au sein de sa propre famille, alors un bête bordel ..