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I'm seeing red

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I'm Seeing RedCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique
Chapitre concerné 3ème
Date du sujet 20 Longnuage 5:13
Participants @Nyree @Vera
TW Alcool, à venir
Résumé Nyree donne rendez-vous à Vera dans une auberge miteuse de Cairnayr pour parler affaires...
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>20 Longnuage 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">TITRE DU RP</a></li></ul><p><u>@Nyree @Vera</u> Nyree donne rendez-vous à Vera dans une auberge miteuse de Cairnayr pour parler affaires...</p>[/code]

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Le liquide tourbillonne dans la chope, chuchotement distinct des bulles allant mourir sur la paroi de bois clair. Le mouvement s’accentue jusqu’à la limite du raisonnable, quand la bière n’en peut plus d’être contenue et rêve d’espace, d’autres perspectives que ce las gosier. « Hum hum. » Pupilles glace levées vers la figure broussaille la dévisageant avec mécontentement de la surface du comptoir, main qui se fige pour laisser le temps à sa boisson de retrouver un semblant de contenance. Elle fronce les sourcils en jaugeant le nain et reporte son attention vers son environnement immédiat : une taverne sombre et une chaise vide.

L’idée était pleine de bon sens et pourtant saugrenue. Elle voulait s’entretenir avec la maquerelle, lui livrer le fond de sa pensée et jauger peut-être de l’étendue des dégâts à venir, mais savait qu’il n’était pas dans son intérêt de se présenter dans son établissement. La maîtresse des lieux aurait sans doute profité de tout son ascendant pour éviter de s’engager dans quoi que ce soit. A l’inverse, il était presque certain qu’elle aurait refusé de se rendre à la Fin du Monde pour les mêmes raisons. Nyree avait donc proposé un rendez-vous ailleurs, dans un espace neutre où elles pourraient se rencontrer sans avoir le poids d’un lieu, des regards des curieux et des oreilles de habitués.

Les Trois Pêcheurs était un drôle de nom pour une taverne dont la clientèle semblait exclusivement constituée de nains qui n’avaient certainement pas l’allure de marins. Une énième planque du Carta, à n’en point douter. L’avantage de ce genre d’endroit, en dehors du déconfort qui poussait à rester sur ses gardes à chaque instant, était l’anonymat relatif qu’on pouvait y trouver. A chaque table, les habitués semblaient manigancer quelque chose, d’une conversation posée en jouant aux cartes ou endiablée, querelles réglées autour d’une bouteille crasseuse d’alcool douteux – et s’il était évident que certains mots élèveraient forcément l’attention, personne ne retiendrait quelques menaces, une dispute, ou un accord tacite. Tout pourrait bien se passer si Vera était là, mais la prétentieuse femme d’affaires brillait par son absence.

La mâchoire serrée, Nyree recommence à faire tourner le contenu de sa désormais demie pinte avec plus de douceur pour ne pas contrarier l’hôte du coupe-gorge. A-t-elle peur de cet endroit ou se gausse-t-elle dans son coin, vautrée sur un luxueux canapé, satisfaite de ce faux-pas et des retombées possibles sur une potentielle adversaire ? La chope se porte à ses lèvres et elle boit quelques gorgées de bière tiède, la repose sur la table, à deux doigts de l’envoyer contre le mur. Une ombre l’effleure et une silhouette se détache dans la pénombre pour s’installer sur la chaise libre. Nyree ne lève pas les yeux, contrariée, et laisse planer un silence avant de prendre la parole d’une voix égale : « Est-ce ainsi qu’on se languit habituellement de vous, Sera ? » Son regard perçant se lève finalement pour la dévisager, quelques fragments de seconde avant que la surprise n’y déferle. Doigts fins viennent effleurer les lèvres pour effacer la pellicule de mousse qui semblait s’y être déposée.
Vera
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Salonnière de l'Acanthe
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Vera
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Peuple : Humain
Âge : 36 ans
Pronom.s personnage : Elle
Occupation : Ancienne prostituée, désormais propriétaire d'un salon
Localisation : Vera passe l'essentiel de son temps dans son établissement, l'Acanthe
Pseudo : Velvet
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Nightingale, Anastasiia Horbunova ; Delilah Copperspoon, Dishonored 2 (winterswake & Sergey Kolesov & coupleofkooks & KOHTLYR) ; Nathie (signature)
Date d'inscription : 09/07/2021
Messages : 708
Autres personnages : Marigold
Attributs : CC : 11
CT : 11
End : 15
For : 11
Perc : 15
Ag : 13
Vol : 15
Ch : 15

Classe : Civile, niveau 2
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I'm seeing redFt. Nyree


Des regrets.

La vague l’écrase à mesure que ses yeux glissent le long de la devanture douteuse de la gargotte, s’accrochent à la gueule vermoulue des planches, à la teinte peu engageante des croisées en mica, à la faune hirsute, patibulaire et jaugeuse que la maquerelle trouve sur le pas de la taverne tandis qu’elle s’y presse sans hâte. « J’aurais dû décliner. » L’idée lui a traversé l’esprit, bien sûr, bien avant qu’elle ne se décide à mettre un soulier dehors. Une kyrielle d’alternatives, toutes plus créatives les unes que les autres, pour s’épargner une entrevue qu’elle pressent barbante : consentir et oublier, refuser, ignorer, prétexter un empêchement de dernière minute, diligenter Sioned à sa place, envoyer Miche… Elle ignore ce qui l’a finalement convaincue - curiosité ou ennui ? Orgueil ou professionnalisme ? -, mais, désormais enlisée (métaphoriquement parlant, ces chaussures coûtent cher, merci bien) dans la fange de Cairnayr, voilà que Vera regrette. Profondément. Vertement. Amèrement. Et l’irritation augmente, enfle à chaque pas qui la rapproche du seuil du bouge, dont elle pousse, non sans morosité, la porte poisseuse des embruns marins. Créateur : même la poignée colle !

Un souffle chaud, puant l’aisselle et le houblon, accueille la maquasse lorsque le sort vomit finalement sa carcasse dans la taverne. Museau qui se crispe, alors que les yeux, déjà, sondent la demi-obscurité ambiante - on manque de lumière comme de goût dans ce taudis branlant. Sans la connaître, Vera ne tarde pas à identifier la tique à l’origine de ses tourments. L’exercice n’est pas une épreuve (contrairement à l’odeur) : le beau sexe semble avoir déserté les lieux, à l’exception d’une femme, assise à une table, seule, le nez penché au dessus d’une chope de bière. Nyree, assurément.

Ravalant à grand peine l’exaspération qui lui étreint la poitrine, Vera s’avance calmement en direction de sa consoeur, pelisse sur les épaules, dont elle caresse la broche. La démarche est agile, calculée ; si ce royaume l’exaspère, il lui faut pourtant le faire sien, imposer son allure, y étendre son ombre. Qui sait quel genre de bataille il lui faudra y mener ?

« ― Nyree, je présume. Lance la matrone en tirant la chaise libre de la table. Elle s’y installe sans attendre de confirmation, d’une poussée maîtrisée, robe caressant les angles du siège. Il lui faudra la laver.
  ― Est-ce ainsi qu’on se languit habituellement de vous, Sera ? »

Un haussement de sourcils accueille la question, bientôt accompagné d’un sourire faussement léger, mutin. Sous cape, pourtant… « Tu aurais au moins pu feindre d’être agréable, garce. Ne serait-ce qu’un instant. » Oh, des regrets, des regrets, des regrets… Et l’envie furieuse, à présent, de ne rien lui épargner. Tant pis pour elle.

« Je ne parlerai pas d'habitude. Tout dépend de la nature de l'entrevue, très chère. » Elle minaude, tout en croisant ses jambes. « Mon retard, toutefois, n'est ici pas de mon fait. » Un mensonge. « C’est que j’avais fort à faire, voyez-vous. » Un autre mensonge - sauf si “chercher une bonne raison pour m’épargner ce rendez-vous” compte comme activité à part entière. « Du reste, vous semblez avoir patienté en bonne compagnie. Il vous reste un peu de mousse, juste ici. » De l’index, elle pointe la chair au-dessus de ses lèvres peintes.

Repoussant ses épaules contre le dossier de sa chaise, dos droit, Vera laisse courir son regard sur la mine contrariée de la jeune femme, détaille, sans chercher à s’en cacher, le nez bien fait, la bouche boudeuse, les yeux bleus - très bleus, trop bleus.

« Le temps nous étant précieux à toutes les deux, n’en perdons pas davantage. Aussi, je vous écoute : vous souhaitiez, je crois, parler affaires. »

La matrone détache la broche retenant sa pelisse, dégage son cou de la fourrure qui le dissimulait jusqu’alors.

Prête à en découdre.
Avec le sourire, bien sûr.



Adore her. She demands it.

She dreams of all the world bowing, but more than that. Loving her. Breathing her name.

Vera devise en #993366
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Pupilles glace détaillent en silence la silhouette qui se dessine en face d’elle. Gracieuse, élancée, une robe fine qu’elle devine de très bonne facture – attention remarquable portée sur son apparence, personnage détonnant en tout point avec la faune locale. La maquerelle n’a visiblement aucune intention de chercher à passer inaperçue si cela implique de se mettre à la hauteur du peuple qu’elle conchie. Cela ne la surprend nullement mais l’information est bonne à prendre, tandis que sa comparse lui adresse un sourire calculé, sans doute poli par les années d’exercice. Dans d’autres circonstances, si elle en savait moins sur les activités du Laurier Carmin, Vera lui aurait probablement fait grande impression, à s’oser de la sorte, comme si rien ne pouvait l’atteindre ici, comme si le monde n’était que ce qu’elle décidait qu’il soit. Les femmes de pouvoir ont souvent cette aura magnétique. Les faits, cependant, viennent ternir le tableau, et les mots échangés quelques jours plus tôt n’allègent pas la scène. Elle n’est pas nécessairement une ennemie, mais certainement pas une alliée.

« Je ne parlerai pas d'habitude. Tout dépend de la nature de l'entrevue, très chère. Mon retard, toutefois, n'est ici pas de mon fait. C’est que j’avais fort à faire, voyez-vous. » Nyree sourit à son tour, faute de parvenir à dissimuler son amusement. Un rendez-vous est un rendez-vous, et une personne aussi organisée et bien entourée qu’elle ne devrait pas avoir d’encombre à tenir ses engagements. « Bien sûr, vous devez être très occupée. » « Du reste, vous semblez avoir patienté en bonne compagnie. Il vous reste un peu de mousse, juste ici. » Vera la coupe presque, et sa pique atteint sa cible sans mal. Les joues de la tenancière s’empourprent tandis qu’elle s’efforce de s’essuyer convenablement les lèvres, à plusieurs reprises, se maudissant silencieusement pour le malheureux timing. Son ainée n’a rien besoin de plus pour prendre l’ascendant, et Nyree perd dans l’embarras toute répartie qu’elle tentait de construire en réponse.

« Le temps nous étant précieux à toutes les deux, n’en perdons pas davantage. Aussi, je vous écoute : vous souhaitiez, je crois, parler affaires. » Ses pupilles ne la quittent pas tandis qu’elle ouvre sa broche pour dégager son cou, sourire aimable trônant toujours sur ses lèvres suffisantes. Magistrale et implacable. A cet instant, la femme lui fait penser à une louve, cheffe d’une meute prête à tout pour avoir ce qu’elle pense lui revenir de droit. En cela, cette dernière pense peut-être avoir affaire à une brebis égarée, dépourvue de tout instinct de survie. Elle n’est pas chez elle cependant, et pas plus légitime à imposer son tempo que Nyree, qui était à l’heure après tout, et avait eu tout loisir de s’approprier les lieux. « Bien entendu. Il y a un peu de route du Laurier Carmin jusqu’ici, non ? Souhaitez-vous quelque chose à boire ? Je vous invite bien sûr, je vous ai fait venir après tout. » Elle lève la main en direction du nain, dont la tête repose si bien sur le comptoir qu’on pourrait se demander s’il n’a pas été fait pour lui. « Du pain, une tourte havenoise, une chope de bière et… ? » Glace effleure Vera avec politesse, lui offrant la possibilité de formuler une quelconque demande.

Ses mains se posent sur la table et elle fait tourner l’anneau à son index, mine pensive. « J’espère que vous n’avez pas eu d’ennuis en chemin. Les réfugiés se font plus nombreux chaque jour aux abords de la ville, et ils ne comprennent pas qu’on ne leur ouvre pas les portes après tout ce qu’ils ont subi. Tout ce qu’ils ont perdu. Antiva à feu et à sang en quelques semaines, toutes ces vies brisées. Sombre époque. » Pupilles remontent vers le visage de Vera, semblant de sourire. « Il n’y en a pas dans cette pièce, rassurez-vous, on ne devrait pas nous importuner. Le Carta ne nous cherchera pas d’ennuis parce que nous ne sommes pas une menace, pour le moment. C’est drôle parce qu’il se raconte que la situation actuelle leur est plutôt profitable en ce qu’ils savent bien exploiter la misère et l’orienter pour arriver à leurs fins. La plupart des personnes qui s’y essayent se brûlent, pourtant. »

Son sourire se fait plus large et elle arrête de jouer avec sa bague. « Oh, mais quelle impolie, j’oubliais ! Comment se porte Andra ? J’ai appris son décès, puis son retour. Quelle femme admirable, n’est-ce pas ? Et quelle amante… » Toute forme de sympathie est à présent envolée, aussi bien dans sa posture que dans sa voix. Nyree dévisage Vera, froide et dure, enfin prête à engager une négociation musclée.
Vera
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Les doigts glissent sur la robe d’alépine, plissent le tissu contre la cuisse. Main distraite : l’attention de la maquerelle est ailleurs. Sur ces prunelles claires, glacées, qui ne cessent de défier les siennes ; sur les joues empourprées - embarras charmant, qu’elle savoure d’un sourire. Un coup pour l’audace de sa première lettre, et pour l’incise de cette entrevue. Les négociations peuvent désormais commencer.

« ― Bien entendu. Il y a un peu de route du Laurier Carmin jusqu’ici, non ? Souhaitez-vous quelque chose à boire ? Je vous invite bien sûr, je vous ai fait venir après tout.
C’est aimable à vous. La caresse lui coûte bien peu, alors pourquoi l’en priver ? Ma foi, volontiers.
Du pain, une tourte havenoise, une chope de bière et… ?
Un verre de vin de mûres. La ruiner serait fort peu élégant, et elle n'a pas grand appétit. Et puis, considérant d’un œil las le tenancier et son bouge sordide. À défaut, une chope de bière fera l’affaire. »

Son regard revient à la jeune femme assise en face d’elle, à ce nom sans gloire, échoué à Starkhaven depuis son Nevarra natal. Une fille bonne sous tout rapport, lui avait-on dit, et généreuse avec ça ! Sainte Nyree, aux bras volontaires et au nez par trop fouineur. Joli nez, au demeurant, quoiqu’un brin délicat. L’odeur de la pègre paraît lui être insupportable ; soigner la misère, oui ! Mais seulement si elle se rend à la messe. Hypocrite.

« ― J’espère que vous n’avez pas eu d’ennuis en chemin. Les réfugiés se font plus nombreux chaque jour aux abords de la ville, et ils ne comprennent pas qu’on ne leur ouvre pas les portes après tout ce qu’ils ont subi. Tout ce qu’ils ont perdu. Antiva à feu et à sang en quelques semaines, toutes ces vies brisées. Sombre époque.
Une véritable tragédie. »

Elle acquiesce d’un air affecté, tandis que, sous le masque, la bile se répand. « Je les ai vu, oui, comme tu l’espérais. J’ai vu les haillons et les gueules creusées. Bah ! Tu aurais pu nous épargner, à toutes les deux, l’effort de la marche. Je n’avais pas besoin de démonstration. » Elle n’a pas attendu l’Enclin pour découvrir l’odeur de la détresse et le goût de la boue. On choisit rarement de devenir putain.

« Il n’y en a pas dans cette pièce, rassurez-vous, on ne devrait pas nous importuner. » Un sourire discret, auquel Vera répond d’un vague haussement de sourcils et d’un rictus amusé. La drôlesse. « Le Carta ne nous cherchera pas d’ennuis parce que nous ne sommes pas une menace, pour le moment. C’est drôle parce qu’il se raconte que la situation actuelle leur est plutôt profitable en ce qu’ils savent bien exploiter la misère et l’orienter pour arriver à leurs fins. La plupart des personnes qui s’y essayent se brûlent, pourtant. »

Le plancher craque sous le poids du tôlier, qui quitte le couvert de son comptoir pour se hisser à leur hauteur, les bras encombrés d’un plateau qu’il vient porter sur leur table. « L’reste arrive. » grogne-t-il en déposant leur commande - une chope, une demie miche de pain et son tranchoir, et une coupe en bois - avant de regagner silencieusement son perchoir. Interlude bienvenu.

« Merci pour le verre, ma chère. » Le sourire, charmant, tranche avec l’ombre des menaces éructées plus tôt, qu’elle embrasse d’un regard de fausse connivence. « Hélas, certaines mains semblent assurément plus secourables que d’autres. Une affaire de bons mots, et de moyens. » Un éclat de sincérité : elle le pense, à défaut de s’en inquiéter. « Je gage toutefois que la Chantrie saura rivaliser de générosité pour prémunir ces pauvres hères des griffes de la pègre. Personne ne devrait avoir à choisir entre la canaille ou la mendicité. »

D’une main légère, maîtrisée, la maquasse attrape la coupe posée devant elle. Un regard appuyé à l’adresse de Nyree - à la tienne, trésor -, avant de porter le verre à ses lèvres. « Et maintenant, la quête. Allons, ne sois pas timide. Je sais où tu m’amè… »

« Oh, mais quelle impolie, j’oubliais ! Comment se porte Andra ? J’ai appris son décès, puis son retour. Quelle femme admirable, n’est-ce pas ? Et quelle amante… »

Calice suspendu aux lèvres - elle remercie le Ciel pour cette gorgée qui n’a pas déraillé, malgré la surprise de l’assaut. Combien de secondes de flottement ? Deux, peut-être trois, avant que la coupe ne regagne la table, et un semblant d’indifférence le visage de la maquerelle. Entre-temps, une débauche de sentiments : étonnement franc, incompréhension et… colère ? Autant de lueurs au fond des prunelles grises, qui jaugent la fille d’un œil nouveau. Amer. « Sale garce. »  Vera n’apprécie pas la manœuvre, pour ne pas avoir su l’anticiper. Mais comment aurait-elle pu ? Sa vie privée, la matrone a toujours veillé à la préserver des oreilles indiscrètes et des langues trop pendues - par méfiance autant que par pudeur, et un sens aigü des affaires. Des maîtresses, quelques rares confidents… Et, dans le cas présent, les pensionnaires de son bordel. Mais qui ? Qui ?!

Et cette jalousie qui monte, monte… Aigreur dans la poitrine. Vera le déteste, ce fiel qui lui tapisse la gorge, et s’efforce de l’étouffer d’un sourire.  « Toi aussi, tu as vécu avant elle. » Paroles sages, qu’elle mâche et remâche, alors que lui revient la suffisance dans la voix de Nyree, et cette pique puérile - crachat en plein visage - : « Et quelle amante… » Quelle amante… Pute de Névarrane !

« Tu as passé l’âge. » souffle la raison. Oui, bien sûr. Sans doute. Reste que l’orgueil a été froissé, et que la chose n’a rien d’un accident. Garce.

« Le retour d’Antiva a été difficile, vous vous en doutez. » La voix est douce, sirupeuse, aux notes chagrines. « Ce qu’elle a affronté là-bas est innommable, et les quelques récits qu’elle m’en a fait sont tout à fait… glaçants. » et quelle amante… « Mais le Créateur soit loué, Andra est revenue, et je m’efforce de l’accompagner au mieux dans les épreuves qu’elle continue de traverser. L’Enclin a laissé de terribles traces. » Le sent-elle, à présent, le tranchant glacé de la honte ? « Votre sollicitude vous honore. Je tâcherai de transmettre votre bon souvenir à Andra. » Et puis, portant une nouvelle fois la coupe à ses lèvres :

« Ou mieux : pourquoi ne pas passer nous voir au Laurier, à l’occasion ? »

Surprenant comme ce vin est bon.



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