Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €


Aux croisements parcheminés || Lachlann

Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésCHAPITRE TROIS : ILS S'ELEVERONT QUAND S'ANNONCERA LA CHUTE

Type de RP Classique / Flashback
Chapitre concerné Chapitre 2
Date du sujet 4 Marchiver 5:13
Participants @Lachlann Vaël & @Elyn
TW Vulgarité, prostitution, UC
Résumé Devant les portes du Laurier Carmin, une enfant hésite à rendre visite à sa maman.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>DATE DU RP</en3> : <a href="LIEN DU RP">TITRE DU RP</a></li></ul><p><u>NOMS DES PARTICIPANTS.</u> RÉSUMÉ DU RP.</p>[/code]

Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Trois. Minutes passées - comptées. Devant le bâtiment étranger. L’allure meilleure - les forêts luisantes d’incertitude qui le regardent, s’abreuvent des courbures de la porte, s’interrogent sur l’avenir chancelant. Oscille un instant quand, de l’autre côté de la rue, un homme sort de la maison et reprend sa vie - comme avant. Le bois qui se referme - l’entrée qui se scelle, l’éloigne encore du but qu’elle s’est fixé. Trois. A hésiter comme le ferait une enfant timorée - l’air coupable et le rouge aux joues - l’air fuyant et les pieds plein de boue. De cette enfant il ne reste plus que le visage poupon - cocon percé dont en est sorti un joli papillon. Et pourtant.

Trois fois, déjà, qu’elle s’en revient, sans s’oser à faire le premier pas. Il fait froid - mais ça ne l’arrête pas. Pas plus que ça ne la pousse à trouver un peu de chaleur réconfort. Il doit faire chaud à l’intérieur. C’est rassurant. Elle se souvient de la fraîcheur mordante, il y a vingt ans, congelant les petits doigts - réchauffés par les plus grandes mains. Rousseur doit s’être trouvé un foyer douceur dans la maison couleur. Elle espère du moins. Demie se rappelle, autant qu’elle s’imagine, le sourire sur les rougeurs, les mèches qui se défilent tandis que les rires filent. Et frémit - ce son qu’on hallucine tant on espère l’entendre encore. Revoit les émeraudes brillantes qui s’illuminent qu’importe les malheurs - pleines d’une force dont seul un parent peut se montrer fier.

Dix-neuf. Douze. Mirage chante des airs familiers. Il lui avait semblé que les premières années étaient les plus longues parce qu’elle était à l’autre du bout du monde - tout en étant à côté. Mais ce sont les douze suivantes qui l’ont vraiment éloignées. Frimousse brisée par la culpabilité - les lèvres rongées par l’embarras - le courage envolé dans cette matinée hivernale - pourquoi se sent-elle si embarrassée alors qu’il s’agit de sa maman ? Torturée par des démons si ridicules qu’elle ne serait pas surprise que les passants se retournent pour se moquer de la chétive silhouette qu’elle offre à la vue du monde, toute recroquevillée dans l’épais manteau. Un soupire - et finit bien par s’approcher, vigilante, de l’ouverture, s’y attardant quelques instants, encore - encore.

On perd notion des heures qui défilent lorsqu’on se laisse malmener par des pensées tourmentées - on s’éloigne même du monde des vivants, allant jusqu’à ressasser le moindre évènement, s’attardant sur des détails que les lettres finement transcrites lui avaient transmise, dans leur sens, dans leur calligraphie, dans leurs imperfections - image de l’aimée peinant à contenir ses émotions, tremblements dans les mouvements.

Trois pas en arrière, rapides et fuyards - mais plan tombe à l’eau quand le dos rencontre le torse d’un homme. Sursaut - panique - la main laisse tomber ce qu’elle tient avant que la prise ne se raffermit, évitant à tous ses papiers de finir tâchés. “Merd- euh, mes excuses Messer.” Elle s’incline, autant pour s’excuser de sa voix grave que pour ramasser les lettres malmenées par les insécurités. Oreille attentive jurerait qu’on l’entend grommeler de sa bêtise - parce que ce genre d’incident ne lui arrive jamais - ou plutôt si rarement. Et puis une fois les pages récupérées - trempées par l’humidité du sol - elle prend conscience que, peut-être, l’individu souhaite rentrer dans le bordel - et qu’elle bloque le passage. Un regard se tente pour le détailler - s’informer surtout de son potentiel agacement et puis elle se décale, enfin, une main l’invitant à lui passer devant. “Je suis vraiment navrée, mais je vous en prie." Vraiment - non, ou plutôt, s’il y a quelque chose pour laquelle elle se sent gênée dans l’immédiat, c’est bien de son attitude.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

Laurier appelle – et templier répond, arme et victime, et mage ne peut qu’obéir. Regards appuyés quand le message est trop honteux pour la langue ; ne devrait même pas remarquer la fréquence des visites, ne peut la faire remarquer au mage. Regards suffisants, pour lui qui vit pour les apparences et se soumet aux attentes des plus bas. Du bas monte la pourriture, et il a trop besoin du haut ; Laurier s’impose alors, compromis entre soumission et impunité.

Ceinture trop serrée appartient au passé, laissée là avec les bottes à lacets et autres moyens de perdre du temps – quarante-cinq minutes à tuer pour échapper aux prolongations, aujourd’hui assumées, perdues dans la conversation.

J’ai vu des filles d’ici plus enthousiastes que toi, souffle Rohan dans son oreille. Spectre lointain mais vrai, dont reste la voix et le sourire masqué. L’écharpe aide à celui-ci mais la démarche est de son fait, ferme et hâtée ; passants voient un marchand pressé, templier un mage en manque. De quoi profiter pour les deux, qui s’écartent sur son passage.

Qui aujourd’hui ? Kirwan, Tessa, Saiorse ? Des noms trop familiers, qu’il aimerait chasser mais Vera a des yeux partout et aller ailleurs alerterait plus que les armures, à un moment où prince ne peut se le permettre. Dehors la neige danse, se pose sur les cheveux, flocons blancs sur la cascade sombre. Mage hésite sur le sort pour les préserver de la fonte, connait trop les drames des chiens mouillés, mais dehors le regard pèse et il ne peut que l’épousseter. Aurait dû s’attacher les cheveux. Demandera à la catin élue d’aider.

Laurier n’appelle plus mais embaume l’air de ses clients à capuche et de l’odeur rance du jugement. Des rumeurs. Prince épargné, trop fier pour être cible, traverse dignement la foule jusqu’à la porte, aussi petite que l’intérieur est grand. L’habitude de se faufiler, gâchée quand statue réveillée lui rentre dedans – épaules de mousse et talon de plume contre son tibia, tâche menace plus que bleu. Feuilles s’éparpillent, absorbent l’eau avant que le regard n’ait le temps de se baisser. Beaucoup d’encre.

Il regarde la jeune fille quand enfin elle lui fait face, ignorant un instant sa perte. Jolie ; jeune. Trop pour le lieu comme pour son antichambre. Il attend qu’elle fuie, comme les étourneaux saouls du printemps, mais fuite une fois interrompue l’est à jamais, et figée sur place elle ne l’envisage plus. Signe muet au templier, regard indiscret parti. Juste derrière le coin, en pleine vue pour les autres.

« Merd– euh, mes excuses Messer.
– Je survivrai. »

Léger sourire, amusé par la retenue. Rien à dire, pas assez de dégâts pour excuser ni accuser. Il la regarde ramasser les feuilles trempées, grimace en imaginant l’humidité contaminer celles jusque là sauvées. C’est dommage, pas d’enveloppe dans ses poches – un livre, un carnet, mais rien pour les protéger ni les séparer. La protection du livre, éventuellement, mais les biens bibliothécaires sont sacrés et les taches de la petite, non. Il n’en voit pas grand-chose, entre l’ombre que brunette jette et la course que font ses mains avec la neige. Il attend, se demandant ce qu’ils font tous là, jusqu’à ce qu’enfin elle se relève. Plus curieux qu’agacé, fatigué qu’accusateur.

« Je suis vraiment navrée, mais je vous en prie.
– Tu n’entres pas ? »

Sourcil haussé, ce n’est pas comme s’il attendait mieux – mais trop longtemps elle a fixé la porte pour ne pas l’envisager. Trop bien habillée pour être mendiante, mais à Starkhaven qui sait ?

« Aucune patronne n’embauche ce qui hésite, surtout ici. Mais si tu veux juste te réchauffer, il y a des tavernes moins chères. »

Il observe les éclats bruns, le front pâle et les boucles humides, l’air du professeur qui attend sa copie. Prêt à guider le chemin si elle fait le choix logique.
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Se sont les flocons, d’abord, qui lui apparaissent - dans les cheveux ou qui flottent, éternels - puis éphémères dès lors qu’ils apparaissent. Sur les pages blanches - qu’ils marquent de leurs empreintes glacées. Un instant - fugace - elle se surprend à vouloir en imprimer la forme sur ses papiers, en capturer l’essence tant elle est insaisissable - avant que la réalité ne la rattrape. Secondes volées - perdues. Elyn ne fuit plus, stoppée dans sa course contre cet étrange mélange émotif. Perd à mesure de l’humanité en se réfugiant dans son stoïcisme habituel - inatteignable - elle n’a pas entendu les premiers mots visant à rassurer - ni vu l’amusement - trop occupée à ramasser minces trésors et amertumes. A balayé l'évanescence - prendre soin des pages qui n'ont été que froissées par les aigreurs et garder les moites tout contre son coeur. Quand enfin détaille du coin de l'œil, boucles brunes oublient la raison de leur présence - préfèrent s’enquérir de ce qui anime l’étranger aux allures distinguées - rien qui ne mérite qu’elle se plie davantage, mais qui exige plutôt qu’elle garde courtoisie de bonne éducation.

Ainsi elle cède la place, volontier - avant que ne retentissent quelques vers - courts, curieux - mal avisés car éveillant le tambourin pourtant sage. Est-ce colère ou désolation ? Un brin d’éclair passe dans les forêts sombres. Imperceptiblement lèvres se plissent - respiration au cœur du contrôle - courbe légèrement la tête et sourire malice en coin, de ceux qui ne mentent pas sur l’agacement certain - mais par politesse ne s’expose pas. Couper net ses intentions de désertion n’aura pas suffit - il fallait que d’une certaine façon il la pousse - l’aide - à accomplir ce que seule elle était incapable de faire. Passer le pas d’une misérable porte - en réalité bien plus somptueuse que celles de tous les autres bordels où sa mère avait pu mettre les pieds - faillible - orgueil mal placé. “A votre suite.” Elle rentrera - car elle n’est certainement pas aussi pressée qu’un client - qu’un amant - seul amour simpliste réside dans le myocarde d’un enfant. Mais qu’il lui faut encore un peu de temps - rassembler le peu qu’elle a en son sein - son désir le plus pur et ses ambitions les plus seines.

Il se méprend - émet des hypothèses qui ne conviennent pas - prêche sûrement le faux pour avoir le vrai - fin mot de l’histoire de l’étrangère qui s’ose à convoiter le terrain familier. Cela l’amuse - d’une certaine façon - alors le sourire s’en retourne à l’impassible expression du visage de marbre - et les prunelles seules restent indices de l’égaiement soudain - certain. “Ne dit-on pas que c’est ici qu’on trouve le meilleur remède lorsqu’on est en mal d’amour ?” Clair. Aiguise les préjugés - piétine les convenances. “Mais je ne cherche ni travail ni chaleur.” Pour quelle autre raison demoiselle pourrait mettre les pieds dans un tel lieu de débauche - quand bien même ici on peut parler de qualité ? A son tour de détailler un peu mieux l’homme en face d’elle - la richesse dans les tissus - la créativité brodée par dessus. La tenue plaît - démunie de toutes autres réflexions, sinon qu’il est plus âgé - le genre d’homme qui a dû toucher sa mère, autrefois - et cette pensée la ramène à ses ombres - fidèles alliées dans la lumière de ses travers.

L’hésitation s’abat de nouveau sur les épaules - et demie balance ; les questions qui tournent sans cesse - ritournelle - l’aime-t-elle encore, l’a-t-elle remplacée - idioties immatures quand on sait qu’Elyn était son choix - à n’en jamais douter. Paupières closes - chasse les idées - déterminée. “Vous êtes un habitué ?” Puisqu’il semble si bien renseigné, peut-être que son point de vu l’aidera à savoir si tendresse a besoin de sa fille.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

« À votre suite. »

Il n’est pas sûr de son rôle dans l’affaire, ni de celui que l’enfant veut obtenir. Eut-ce été un jeune Lachlann devant lui qu’il aurait entendu tout l’orgueil de l’abandon refusé, mais la ressemblance est si mince qu’il ne peut confirmer sentiment si profond. Il attend l’explication, habituellement offerte sans grande interrogation ; les hommes sont si simples, et les jeunes filles encore plus, et ça ne manque pas ici non plus.

« Ne dit-on pas que c’est ici qu’on trouve le meilleur remède lorsqu’on est en mal d’amour ? » interroge-t-elle avec une vigueur retrouvée. Sans amour l’on a toujours froid. Ça aurait pu lui plaire, s’il était assez niais pour le dire à voix haute, mais il se contente de silence jusqu’à la fin de sa réponse. « Mais je ne cherche ni travail ni chaleur.
– Ni consommation, » complète-t-il l’évidence.

Trop neutre pour le vouloir, même si Vera ou Sioned la convaincraient certainement de se laisser tenter, pour peu qu’elles devinent une bourse sous l’épais manteau. Oubliant son invitation, elle s’est remise de face, bloquant à nouveau la porte d’entrée – qu’heureusement personne ne demande, ni de dehors ni de l’intérieur, heure sûrement trop ensoleillée pour attirer beaucoup de clients. Il attend donc, sans la lâcher du regard. Une chance qu’il ne soit pas pressé.

« Vous êtes un habitué ?
– Je connais la gérante, » évite-t-il, ton qui ne claque pas assez, ferme mais se veut étouffé par la neige avant de parvenir au templier, parce que ce n’est pas un secret mais il n’aime pas que ça se sache trop quand même. Un reste d’intimité dans le lunapar, auquel il tient étrangement. Pour cela, et pour combien d’autres raisons, il préfère que les templiers le croient habitué que fidèle. « Depuis le temps, on peut dire habitué. Tu… vous ? » s’interrompt-il, pensif. Le vouvoiement se joue aux dés au Cercle, et il commence à oublier que dehors il est de mise même face aux plus jeunes. Il attend une réponse, un signe, avant de finir. « Il vous faut quelque chose ? »
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Il complète - comprenant bien qu’il n’y a rien au Laurier qu’elle recherche - que le trésor convoité s’y trouve sans y être complètement mêlé. Lueurs s’estompent à mesure que les souvenirs remontent. Lâcheté mise de côté - elle questionne, il répond - évasif, sous-entendant quelques subtilités qu’elle ne peut pas attraper, ni trop fort, ni pas assez, pour qu’elle puisse l’entendre, à l’inverse des passants - du templier qu’elle avait déjà remarqué bien avant mais dont la présence n’importe pas, pas plus que l’identité. Tout de même, l’information est empochée - mère-maquerelle comme celle qui a employé la mère. Interrogation sur les formalités à utiliser. “Comme vous le souhaitez.” Ca lui est égal à dire vrai, dès l’instant où l’on ne manque pas de respect.

“Il vous faut quelque chose ?” L’attente, la réponse - les secondes qui défilent et les flocons qui flotent. Quand ils parlent, il y a de la buée qui s’échappe, ça la fascine sans qu’elle n’en ait l’air. “Les filles ici sont-elles mieux traitées que les clients ?” Directe et lunaire - cela ressemble à des paroles en l’air. C’est tout ce qui l’importe, au fond. Quand bien même sa maman ne fait plus partie de ce que l’on vient consommer, en y mettant les pieds. Cela l’inquiète, finalement - le rôle qu’elle a à jouer, encore, dans un lieu comme celui qui s’élève dans le dos - dans un lieu comme le Laurier. Léger grincement - demie se décale pour laisser passer le client - un peu surpris de voir petit rassemblement à la sortie. Coup d'œil furtif - elle laisse la porte se refermer, encore, mais sans chercher à s’y dérober.

“Peut-être…” Elle n’hésite pas - cherche ses mots plutôt, la façon dont il faut les formuler dans une langue qu’elle n’a jamais pu oublier. L’antivane pourtant lui vient en premier - seul reste des dernières années. “J’ai une personne qui m’est chère.” Et elle semble être la seule, au vu de la manière de l’annoncer. “Elle travaille ici, au Laurier.” Les horizons se perdent dans la brume du matin, percée par quelques rayons solaires alors qu’il s’arrête de neiger. “Peut-être que vous la connaissez.” Elle se mure - devient statue comme si cela pouvait éviter à l’un, comme à l’autre, de se sentir gêné par les révélations dévoilées. “Elle se nomme Rosala.” Ou peut-être que c’est par le surnom, plutôt, qu’il la reconnaîtra. “Rosa.” Les feuilles de papiers meurtris pour en attester.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

Il s’en tient donc au vouvoiement nouvellement retrouvé, qu’elle lui a offert la première et qui est la vraie parure des nobles, malgré le quartier qui appelle à la familiarité.

« Les filles ici sont-elles mieux traitées que les clients ? »

Question fréquente parmi les autres qu’attire la renommée du Laurier, mais qui surprend tout de même – franc-parler apprécié toutefois, qu’il rend sans peine. Le Laurier n’est pas une charité, dit toujours Vera, et l’établissement le crie en écho. Les cocottes sont précieuses, remplaçables mais à quel prix ? Il n’a pas besoin de voir le bilan trimestriel pour deviner le contenu, fonctionnement sensiblement similaire à celui de la fraternité. Tout est un investissement, et au-delà de l’humanité que Vera ne peut enterrer, ce titre protège filles et domestiques. Plus que les clients ? Parfois.

« Mieux ? Non. Mais au moins aussi bien qu’eux, et pas moins appréciées. Tu les as peut-être vues aux diverses processions des derniers mois. »

Car parfois être vu démystifie ; est-ce pour cela que Vera a sorti ses cocottes à la cathédrale ? La manœuvre l’a laissé perplexe, lui qui approuvait la discrétion du Laurier, toujours est-il que c’est le seul bordel à s’être montré en groupe, front uni, et que ça peut dire beaucoup à la jeune fille.

La question n’en est pas moins mystérieuse, et il la regarde avec curiosité. Enfin, avec des mots choisis ou combattus, elle confirme l’inévitable : bien sûr qu’il y a quelqu’un, à l’intérieur, quoi d’autre motiverait cet intérêt trop spécifique ? Une enquête de terrain ? Le soleil revient timidement, rayons pâles qui illuminent les cheveux et adoucissent le visage – lui profitera doublement du premier pour compenser l’absence du second, mais quand on n’est pas le centre de la conversation ce n’est pas bien grave.

« Peut-être que vous la connaissez. » Il l’espère, en tout cas. Elle n’a pas l’air prête pour un refus. « Elle se nomme Rosala. Rosa. »

Rosa, Rosa, Rosam, les déclinaisons du nom courant défilent dans sa tête jusqu’à s’arrêter sur une Rosala. Une elfe rousse, assez… Non, plus si jeune – plus de dix ans se sont écoulés. Plus de quinze ? Connaitre est un bien grand mot, mais il se souvient d’elle, de ses mains délicates et du regard qui l’a suivi pendant les visites qui ont suivi celle qu’il lui a dédiée. Il se souvient du visage, souriant, trop inquisiteur pour ressembler à celui devant lui, sans parvenir à le replacer dans une quelconque chronologie. Deux fois il lui a parlé, pourtant, au-delà du bonjour de passage ; c’est la deuxième fois qu’il a appris pour sa fille, dans une histoire de compassion, de flou et d’amour. Elle n'a pas aidé alors à le mettre à l’aise, n’a fait que réveiller son manque et définitivement le dissuader de la choisir à l’avenir, mais ça ne l’a pas effacée de sa mémoire pour autant ; ni l’elfe, ni la demie, le cœur arraché loin des yeux.

« Tu dois être Elyn ? »

Ma petite, Elyn. Réponse à rien qui se justifie enfin. Les mots étaient d’une douceur infinie, avec une expression si nostalgique, éloignée de l’homme qu’elle essayait d’amadouer, que même Lachlann n’avait pas osé l’interrompre. Le reste importe peu, l’enfant a trop grandi, mais le prénom au moins a dû rester. Il redécouvre la petite, essaie de la voir par le prisme parental et de l’ancrer dans une vie.

« Je te croyais… partie. Ta mère ne sait pas que tu es là ? »

Note de jugement arrive trop tard, alors il fronce les sourcils pour compenser. Il n’apprécie pas Rosa, mais il a la désagréable impression que la simplicité de sa fille n’était qu’une illusion que son influence pourrait solidifier.
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Calme et froide - la neige qui recouvre de son voile de velours blancs les pavés de la rue, attise une certaine familiarité dans les échanges avec un étranger. Il est de ceux-là - du monde dont elle se méfie mais qui pourtant arrive à atteindre -effleurer- par l’esprit - juste ça. Non - en réponse si honnête qu’elle l’apprécie - mieux quand il lui apporte un peu plus d’informations - impossible à deviner, quand bien même ses petits travaux l'avaient amenée à écouter les ragots, il y réside toujours un peu de faux. Ici, en lisant autant le ton que les yeux, elle ne perçoit que les impressions sincères. Elle pourrait arquer un sourcil quand le brun lui fait comprendre que les prostituées se sont montrées, ont été vues - mais non. Une part d’elle applaudit l’idée - sans doute aurait-elle pu moquer les têtes des allurés incapables de savoir où regarder - une autre ne se sent pas concernée. Elle n’a jamais fait que regarder ce monde là de loin, protégée par la mère - à sa manière.

Pas plus de mot, ni même de regard - demie se perd dans ses réflexions sans pourtant en oublier le monde qui l’entoure - toujours un pied ou l’autre dans cet entre-deux. Et puis viennent les mots révélations - évidence qui parfois ne demande qu’à être justement posée pour qu’on puisse en mesurer le poids. Et le silence qui va de pair avec le froid de l’hiver - avec son duvet et l’idée que ce temps est reposant. Pourrait rester comme ça longtemps, à juste dessiner dans la tête le passage des rayons du soleil sur la neige - les traces de ceux qui ont à faire - la boue qui vient la recouvrir, la tâcher - lui faisant perdre toute sa splendeur. Des années. Cela la marque - parce qu’elle se rend compte qu’elle n’a pas la moindre idée de qui sa mère côtoie - de qui sont ses amis, ses amours - si elle a gardé des amants ou adopté d’autres enfants. Et puis un nom la tire de ses réflexions - le sien, dans la bouche du magicien. Cela lui semble évident, tout d’un coup, que Rosa s’est permise de parler de sa fille, que sûrement chaque être ici présent au moins a dû entendre parler de sa tendre enfant.

Maigre sourire, blanc et sans joie - si pénible à reconnaître tant il n’existe que pour soi. “Vous avez deviné.” Dans une douceur qu’elle ne contrôle pas, emplie de souvenirs qui ne lui appartiennent pas - plus vraiment. “Je te croyais… partie. Ta mère ne sait pas que tu es là ?” Partie - enlevée - arrachée. Jusqu’à revenir - puis repartir, oui. Les justes mots employés par celui qui n’en a qu’entendu parler. Un mirage qui se dessine dans la brume - c’était il y a si longtemps. “Il y a un moment où on grandit. Et où on nous autorise à faire notre vie.” A revenir. C’est ainsi - le père qui la libère de ses calvaires - tout en sachant pertinemment qu’il y aura un jour où elle finira par lui revenir. “Pas encore.” Sinon, sans doute qu’Elyn n’hésiterait pas autant à lui rendre visite - à imposer sa présence -nouvelle- dans la vie de la rousseur douceur. Les forêts parcourent le monde avant de s’attarder dans les joyaux de l’inconnu qui devient peu à peu rencontre - durs et suspicieux - difficulté à comprendre les comportements de l’enfant qui s’en vient retrouver sa maman.

Y a-t-il des explications à donner - des certitudes à apporter ? “Je pensais lui faire la surprise, mais je me suis aperçue il y a quelques jours qu’en réalité, ce n’était que de la lâcheté.” Elyn a l'impression de trop parler. Est-ce que sa mère l’aime encore ? Est-ce que sa mère peut l’aimer encore ? Après tant d’année - risque d’être remplacée - un choix effacé. De quoi a-t-elle peur exactement - de sombrer dans les bras réconfortants ? De disparaître dans la chaleur d’une étreinte, de s’engouffrer dans les tréfonds d’un amour sans fin ? L’entrée s’ouvre une nouvelle fois - et elle a froid soudain, mordue par la chaleur de l’intérieur. Elle retient la porte avant qu’elle ne s'abat. “Vous entrez ?” Sans que la détresse ne parvienne à s'exprimer.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

Chacun est la somme de ses parents, alors naturellement il cherche l’influence de Rosa – il a du mal avec Rosala – dans l’enfant, en vain. Elle n’a pas ses cheveux tranquilles, ni sa voix tantôt soprano tantôt éraillée (il faut dire qu’il l’a connue en hiver), et certainement pas son sourire facile, qui lui a toujours paru sincère. Celui d’Elyn n’est là que parce qu’il faut bien mettre une expression sur chaque visage ; et il douterait presque de ses déductions, suspecterait que plus d’une jeune fille peut s’intéresser à l’elfe, sans la confirmation.

« Il suffit de se souvenir. »

Alors même qu’il accepte le doute à ses côtés et se promet de la surveiller, sait-on jamais quel imposteur a besoin d’une mère entremetteuse. Les pièces s’emboitent maladroitement, mais il devine cette fois le tableau. Fille enlevée, espérée protégée, revenue grande, avec un « on » paternel désagréablement vide d’émotion. Elle doit être difficile à cerner sur des sujets moins personnels, même si aujourd’hui le masque n’aveugle pas suffisamment pour que Lachlann s’y attarde. Une enfant, encore une, qui veut juste – si c’est elle – revoir sa mère.

« Je pensais lui faire la surprise, mais je me suis aperçue il y a quelques jours qu’en réalité, ce n’était que de la lâcheté.
– Au moins en es-tu consciente. »

C’est la seule consolation qu’il puisse offrir. Et la seule qu’il est prêt à céder à une adolescente tourmentée – il ne refera pas l’erreur, elle volera seule, trouvera son courage sans béquille enchanteresse. Espérons.

« Vous entrez ? »

Sa main se pose au-dessus de la plus petite alors qu’il la dépasse et entre, l’invitant à le suivre. Les courants d’air les accompagnent dans le vestibule, soutiens inestimables contre la chaleur, quelques secondes de plus alors que le templier les rattrape avec un regard mécontent – d’avoir dû se presser depuis son coin pour ne pas les perdre, surpris, vexé d’avoir été oublié ? Le mage hoche la tête, approbatif, pour le calmer avant de laisser la porte se refermer sur eux. Le Laurier est tout autour d’eux désormais, encens léger, rires étouffés, feu crépitant hors de vue ; il dépose son bâton et laisse le templier faire de même avant de le congédier d’un signe.

« Je ne sais pas si elle travaille aujourd’hui, avertit-il Elyn. Venez. »

Il la guide vers le petit salon et un divan vers le fond, aussi intimiste que les autres mais qui ne tourne le dos à rien, pour s’asseoir – libre à elle de prendre place sur le même, ou de se tirer une chaise, un fauteuil ; la pièce n’en manque pas. Il accepte du vin qu’il ne boira pas, pour les recettes et Elyn, et se laisse observer la jeune fille. Êtes-vous un habitué ? avait-elle demandé ; suffisamment pour que personne ne l’accuse de profiter de la chaleur sans payer, ni ne le dérange.

« N’oublie pas de grandir, à profiter de ta liberté retrouvée, déclare-t-il soudain. On ne peut pas rattraper les années d’enfance perdue, injuste que ce soit. »

Tu en sais quelque chose, n’est-ce-pas ? L’eau qu’on lui a apportée en accompagnement rincera l’amertume.
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Rosala - aux vallaslins délicats, aux rousseurs savamment nouées, à la douceur du cœur qu’elle porte des lèvres jusqu’aux touchés. Rien de tout cela, elle n’en a hérité - même les regards forêts font pâles figures à côté des émeraudes maternelles. Il n’y a qu’une humaine qui semble enfant - rien à voir avec l’elfe qui est maman. Les souvenirs d’une même femme à la tendresse légendaire - mais différents pour les étrangers. Pourtant, ils semblent parler de la même Rosa - et en cela, Elyn s’incline. La mémoire parfois peut faillir - pour lui, l’inconnu dont elle ne connaît toujours pas le nom, cela semble hors de propos. Quelques explications bancales - faites pour ne pas éveiller quelques malheurs devenus secrets sans doute - brune ne sait trop comment interpréter ce qui se lit sur la dureté des traits de l’enchanteur - car qui d’autre pourrait se promener aussi aisément accompagné seulement de son templier ?

La discussion lui semble irréelle - à croire qu’en parler pourrait la libérer. C’est souvent ainsi pour les autres - chercher réconfort dans la sociabilité - trouver alliés dans les doutes et les erreurs pour se rassurer quant à ses choix et ses préjugés. Est-ce suffisant, seulement, d’en avoir conscience ? C’est le genre de question auquel elle n’a pas pour habitude de songer - cela serait la pousser trop loin dans ses maigres capacités. Plutôt demie invite à entrer, comme pour qu’il puisse lui indiquer le chemin - chose qu’il fait de toute sa magnanimité - semblant de suspicion qui flottera sûrement jusqu’à ce qu’il ait percé le moindre de ses secrets. Derrière, templier suit - elle ne s’y intéresse pas, pas plus qu’aux autres silhouettes qui n’ont rien du charme de sa mère - jugement biaisé par l’âme qui a été élevée par cette dernière. Préfère observer les lieux, l’intimité qui s’en dégage sans que les odeurs musquées habituelles des bordels ne lui parviennent au nez - elle sait, dès lors, que l’endroit est aussi prestigieux que sa mère a pu lui conter aux travers des lettres malmenées - toujours là, dans l’une de ses mains.

Question est soulevée - sa mère est-elle présente aujourd’hui ? L’absence l’étonnerait, se souvenant de papiers trop plein de détails, énumérés comme s’ils pouvaient combler l’absence de sa fille - mémorisés, si bien qu’Elyn a souvenir qu’aujourd’hui est un jour plein habituellement. Mais peut-être a-t-il raison et connaît mieux ses horaires - peut-être - sans doute a-t-elle pris sa journée pour faire la charité aux enfants du bascloître, tel qu’elle avait pu l’écrire sur les lettres envoyées ? Nous, je veux dire, je verrais bien.” Pourrait presque rire de savoir que cet homme qui a dû passer quelques nuits en sa compagnie en sait davantage de la mère que sa fille. Mais l’ironie est tût tout au fond - l’égo ébranlé de trop pour le souffler - autant que la lâcheté parle depuis ce qui semble être des années. Dans le petit salon, mage s’installe - elle tire une chaise pour ne pas déranger l’intimité - refuse quant à elle le vin ; elle ne boit pas. Et tandis que l’un préfère observer l’acolyte improvisé, l’autre s’attarde sur les détails de la pièce - de la richesse sobre, de l’agencement de bon goût - des couleurs qui n’ont rien d'original mais qui s’accordent entre elles dans un ballet royal.

Et puis les mots lui parviennent - viennent rompre autant le silence que l’analyse de la pièce - résonner même dans la tête comme écho aux propres craintes. “N’oublie pas de grandir, à profiter de ta liberté retrouvée.” Peut-on encore grandir quand l’âge adulte a déjà été atteint ? Le mot en lui-même lui paraît étrange - tant éloigner de sa réalité que d’une vérité familière - grandir, mûrir - prendre en maturité - devenir adulte. Tant de façon de décrire la même chose - Elyn dirait juste qu’elle a changé - évidemment qu’elle n’est plus la petite fille que sa mère a élevée - mais parfois il lui semble même que cette gamine n’existe plus et s’est transformée puisque le fossé qui les sépare ne saurait être juste décrit par les années. Il a raison - pourtant - en un sens - même si quelques mystères planent encore sur la façon dont elle pourrait en profiter. “Vous, un moyen de le pointer, de l’impliquer, vous feriez comment ? Pour profiter de votre liberté.” Des pistes que peut-être elle explorera si elles lui semblent à son goût.

On ne peut pas rattraper les années d’enfance perdue, injuste que ce soit. “Vous savez ce que c’est, je suppose, que d’être enfermé.” Déclaration à la légèreté questionnable - question au fond, sans se douter ce qu’est réellement la vie au Cercle - n’en sait que ce qui s’ébruite. Cage qui n’a de limite que les libertés enchaînées - elle peut prendre forme au travers des quatres murs d’une seule pièce ou à mesure que les voyages nous éloigne des êtres chers. “Merci pour le conseil.” Elle s’incline légèrement - à peine - effleurée par la prétention à pouvoir lui en donner, autant que par son amabilité à le faire. Au fond, ils étaient rares ceux qui, par simple bienveillance inavouée, avaient tenté de la guider. Goûte à l’amertume autant qu’à la sérénité - muée par un sentiment qu’elle a du mal à reconnaître - et ne risquerait pas à exprimer - elle continue de parler. “Je ne crois pas être ici pour rattraper le temps,” cela serait bien trop orgueilleux de toute façon, “mais, je me dis que…” Soucieuse, elle se stoppe - cherche quelques secondes comment verbaliser l’exactitude de ses pensées. “J’ai été son choix, il y a longtemps. Aujourd’hui, j’aimerais lui montrer qu’elle est le mien.” Sinon elle ne serait pas là.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

Si elle l’a entendu – réponse il y a, mais trop distraite pour affirmer une attention profonde – elle ne se décourage pas, et c’est tant mieux. Qu’elle soit là ou pas – il n’en a réellement aucune idée, ne s’est jamais intéressé à ses allées et venues tant que la présence n’était pas imposée juste sous ses yeux – découvrir son nouveau domaine est une étape par-dessus la distance. Jamais entremetteuse n’aura plus de pouvoir, l’enfant prodigue en est-elle consciente ? Rosa n’a pas l’étoffe d’une maquerelle et les chances qu’un bourgeois l’épouse sont – pas inexistantes, mais minces, surtout avec une fille. Ça ne parait pas la déranger si elle s’en rend compte, toute à un regard appréciateur, qui prend presque un air de compliment – en l’absence de Vera et sachant qu’il est mérité, il se laisse en être flatté.

Il ne sait d’où vient le conseil, des minutes seulement après avoir décidé à raison de n’en donner aucun. De cette affection commune pour le Laurier, ou pour éviter de retrouver ici une copie de Rosala le mois suivant, peut-être. Ou serait-ce seulement pour l’éloigner ? Une part de lui envie cette facilité à simplement revenir comme si les années n’étaient rien, certaine d’être accueillie. L’elfe fera tout pour sa fille, sûrement, comme toutes les mères qui aiment, et il faudrait du Mal pour l’en empêcher ; seule l’humaine, la jeune fille sûrement moins parfaite, peut se retenir, et il ne peut espérer qu’elle le fasse. Reste un peu loin. Dise bonjour et reparte. Entretienne le froid et la distance imposés par la séparation. Il y a sous l’amour fusionnel une affection suffisante. Pourquoi ne s’en contenterait-elle pas, alors que c’est déjà plus que n’a – plus que n’ont la plupart ?

« Vous, vous feriez comment ? Pour profiter de votre liberté. » La voix douce ne chasse pas Jalousie, mais elle la bâillonne. Conseil importun ne fera pas plus de mal – à une inconnue ni à une autre. « Vous savez ce que c’est, je suppose, d’être enfermé. »

On serait en droit de se le demander en réalité, surtout en le rencontrant dans une maison qu’aucun sermon chantriste ne peut possiblement justifier, et il est vexé par l’accusation. A-t-il à ce point l’air soumis aux lois du Cercle ? Comme s’il enviait aux tévintides ce qu’il n’a jamais connu et visait des souvenirs trop lointains pour compter ! Il n’est pas en prison, Créateur, ni restreint ni privé de civilisation. C’est une partie du monde extérieur qui est enfermée – un palais enchainé pour ne pas voir Lachlann –, pas lui.

« Je côtoie des personnes qui le sont chaque jour, dit-il, pouce appuyé plus fort contre la tranche du verre, demi-correction similaire à celle qu’il a offerte sur ses habitudes. Quand ce ne sont pas de leurs familles ou leurs amours qu’elles se plaignent, c’est la liberté en soi dont elles rêvent. Se lever après le soleil, manger au rythme de sa propre faim… Ce n’est pas à ceux qui connaissent l’enfermement qu’il faut demander, ils ne connaissent rien de leurs options. » C’est pour cela qu’il est bien meilleur interlocuteur et qu’il répondra. Parce qu’il n’a jamais été suffisamment prisonnier pour se perdre. Mais est-on jamais libre, tant qu’on est enchainés à un corps et à des attentes ? « Pour ma part je ne ferais rien d’intéressant. Parler à mon père, faire un tour dans les Anderfels, où il n’y a rien d’autre que le vent pour paysage… » Thédas est grande, quel dommage qu’il se soit attaché à des murs avant d’avoir pu la connaître. Elyn n’a probablement pas ce problème – même s’il ne sait où elle était, en réalité… « Je ne peux pas vous dire comment en profiter, seulement de ne pas oublier qu’elle prendra fin, et qu’il vaut mieux avoir choisi son port d’attache et la taille de son ancre avec soin avant de le regretter. »

Pour le coup le sous-entendu – ne pas rester chez maman par facilité – n’était pas voulu, conclusion naturelle parfaitement innocente. Soupir. Il savait que c’était une erreur, le voilà avec une leçon sans queue ni tête dont elle ne tirera probablement rien, puisqu’il ne peut rien dire de plus précis. Qu’il déteste ces conseils trop généraux. Il hausse les épaules, peu fier. Suis ton cœur, quelle tristesse.

« Ça ne vous avance pas beaucoup.
– Merci pour le conseil. »


Polie, au moins, et il hoche la tête en réponse. Sujet clos.

« Je ne crois pas être ici pour rattraper le temps, mais, je me dis que… J’ai été son choix, il y a longtemps. Aujourd’hui, j’aimerais lui montrer qu’elle est le mien. »

Le pire ? Ça fait sens. Et il ne l’envie que plus pour ce choix, qu’il n’a jamais été, même s’il a un léger sourire à ses mots. Rien de sa mère, sauf le sang et l’assurance. Une assurance contre laquelle il n’ira pas.

« Elle en sera assurément heureuse. Je vous souhaite de belles retrouvailles. »

Son regard s’éloigne d’Elyn pour regarder les courtisanes. Peu est plus méprisable qu’une rencontre de circonstances qui s’éternise, et l’âge ne joue pas en sa faveur ici – ignorant le cœur qui n’y est pas, il porte son attention ailleurs.
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Les mots se dessinent sous les doigts - on pourrait la surprendre à caresser les pages, s'imprégnant de leur douceur, s’inspirant de leur sens pour se faire une idée du Laurier - les beaux bâtiments cachent toujours de sombres secrets, non ? Et pourtant Rosala y a un bon salaire - une jolie chambre - des affections même. De quoi vivre - et lui acheter avec sa première paie un bracelet dont elle ne se sépare jamais. De longues minutes d’hésitation à le contempler pourtant avant de se décider à le porter. Moins longues tout de même que celles passées à attendre devant l’entrée. Effrayée - petite enfant - à l’idée que la mère l’accepterait et ce malgré tous les changements - sans grand mérite - seule raison d’avoir été le choix une fois, et ce pour l’éternité. Pluie le conseil - il paraît difficile et vide pour celui qui le livre - mais plein de sens pour celle qui l’entend. Ses vers flottent - parviennent tels que pensés, dans une injure qui lui échappe sans que la conscience n’en soit effleuré - pas tant qu’il ne la corrige pas. “Je côtoie des personnes qui le sont chaque jour.” D’autres, mais pas lui - prétentieux d’un pouvoir qui lui échappe, autant que son nom - mais dont elle comprend la force au travers d’un récit dont il ne revendique pas le fond.

Docile, elle écoute, en tire quelques leçons - ceux qui ne connaissent que leur cage seront toujours bien incapables de s’imaginer le monde en dehors - est-ce l’ambition qu’elle perçoit à travers ces premiers mots ? Il ne lui semble plus après avoir entendu la suite - simplicité des actes pour plus belle des preuves que l’on est libre de ses actions, seulement soumis à ses envies. Cela sonne beau - cela semble juste. Parce que d’Antiva, elle revient ici - parcourt les rues qui ont marqué l’enfance - pour rejoindre sa mère. Sont-ils si différents ? Les liens sont plus doux lorsqu’ils sont appréciés. “Je sais.” Si rapide - si bas - elle le coupe presque quand il parle de fin, parce que l’écho bat au rythme de ses propres convictions. Pour le reste de la phrase cependant, elle ne relève rien, comme déjà amarrée à un quai impossible à quitter. “Ca ne vous avance pas beaucoup.” Tirades à n’en plus finir pourrait perdre aisément - oui, elle l’accorde - mais le fin mot de l’histoire, on ne lui avait jamais murmuré avant ce jour - et en cela, ça signifie beaucoup - sûrement.

Le sourire qui se forme - âcre dans ce qu’elle est incapable de deviner - curiosité effacée. “Merci.” A nouveau. De belles retrouvailles - dans un sens sûrement. De dehors on pourra observer les deux corps se retrouver - les larmes d’une mère désolée et soulagée - le fin sourire d’une âme qui se torturera encore et encore de son insouciance, incapable de savoir si elle a fait le bon choix, mais heureuse de l’avoir fait tout de même. C’est ainsi - demie ne peut plus reculer maintenant qu’elle est entrée - que l’assurance a été contée. Mais l’attention est détournée - demoiselle pourrait fuir maintenant - sans n’en avoir le cœur - alors elle suit les yeux, voit les courtisanes ondulées, s’égayer sous les prunelles des clients satisfaits. Blanc dans la scène dont elle ne tire aucune chaleur. “Puis-je avoir votre nom ?” Pour chérir l’instant lors d’un jour égaré - où les réflexions sont plus floues que d’autres. Et dans l’encadrement dénote la couleur si caractéristique de la chevelure maternel - espoir. Lentement elle se lève - indécise - quelques pas en avant - non. Elle se recule en apercevant la frimousse juvénile - se rassoit sagement. Aveuglée par l’impatience, ne s’est pas attardée sur les détails - sur les formes trop pulpeuses, sur la démarche si étrangère - n’a de sa mère que la couleur des filins et les tresses qui les assemblent. Précipitation rattrapée, les iris s’abaissent avant de revenir détailler un peu mieux le brun.

“J’ai conscience d’avoir déjà usé de votre temps…” La suite, il s’en doute - elle va lui tenir la cheville encore un petit moment - juste un peu, elle n'aime pas abuser d'une chose si précieuse que les secondes qui défilent. “Vous avez dit connaître la gérante.” Vera - les lettres qui ressassent le nom sans cesse, presque autant que le sien - la tendresse certaine qui en ressort. Plus que patronne - bienfaitrice. Le visage est flou pourtant - et ses sentiments incertains. Parce que si elle a tant changé, quand est-il de la maquerelle ? Fantômes oubliés  tournoient - loin de tout, loin de là. “Vous savez s’il y a un met ou, un objet, qui lui plaît tout particulièrement ?” Aimerait se montrer reconnaissante - en souvenir du passé - en présent au présent.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

« Puis-je avoir votre nom ?
– Veuillez m’excuser, je n’y avais pas pensé. Lachlann. »


Combien de fois il se présente ainsi sans donner la fin. La moitié de la ville le mettra au niveau des elfes sans clan, à ce rythme… Il l’aime pourtant, son nom, pilier de son identité, seulement la moitié du temps il ne vient pas. Les petites gens n’ont peut-être pas besoin de voir le Prince dans un bordel alors qu’ils attendent toujours la baisse des impôts – quitte à se montrer inutile et privé, autant le faire en sa propre personne. En quoi Rosala concerne-t-elle Lachlann Vaël ? Qu’a fait Elyn pour faire face à un noble ? L’anonymat dure, partagé, si elle ne compte pas les années pour deviner qui est derrière le prénom relativement populaire dans la région. Ne connaissent pas leurs passés respectifs, et ce qu’ils ont suffit, sauf qu’elle ne part toujours pas – mais se lève, le regard lointain, qu’il suit pour découvrir Dasyra. Aussi rousse autour des oreilles pointues, mais plus belle et plus usée, souffle une voix cruelle qui l’autre jour seulement l’admirait.

« Ce n’est pas elle, » confirme-t-il en même temps qu’elle se rassoit. Il hésite à appeler l’employée – elle n’est pas populaire pour rien et il n’est pas plus difficile qu’un autre – mais ça semble déplacé, et la courtisane se pose auprès d’un autre client. Ils ont l’air partis pour se tenir compagnie longtemps, à coup de remarques isolées… S’il pouvait partir, lui, il le ferait, mais le mouvement a rappelé son attention. Elle a l’air encore plus petite qu’avant.

« J’ai conscience d’avoir déjà usé de votre temps… »

Certes, mais c’est un changement – une libération – agréable, et il la gratifie d’une expression d’absolution sincère. Les relations et interactions ne sont faites que de ça, temps usé, qu’il soit offert ou volé, alors il ne peut lui en vouloir – l’eut-elle laissé qu’elle aurait été sûre de ne pas perdre de points, mais n’en aurait pas forcément gagné. C’est un jeu où le neutre ne se voit pas, et il n’est pas pressé.

« Vous avez dit connaître la gérante. Vous savez s’il y a un mets ou, un objet, qui lui plaît tout particulièrement ? »

Pourquoi ? Il réfléchit instinctivement, mais sans comprendre le but. Prévoit-elle de passer par tous les supérieurs de sa mère pour obtenir le droit officiel de lui parler ? Il est vrai qu’elle est venue à son travail, choix déjà étrange.

« Elle aime la pâte d’amande. Mais vous n’avez besoin de rien lui offrir, quel que soit votre raisonnement. Elle n’est pas… Ce n’est pas parce que c’est une bonne employeuse qu’elle mérite ou a besoin de cadeaux. Vera se remercie en efficacité et ne paie rien d’autre. » Cesse donc d’écarter cette enfant, elle essaie de se faire des amis. « Si, toutefois, vous y tenez, quelque chose de plus artistique aurait plus de chances de la toucher. Si tu as une petite sculpture, par exemple… »

Il réfléchit un instant, imagine la rencontre entre les deux. Sans doute n’aurait-elle pas lieux, le présent passé par des mains intermédiaires, mais Elyn ne parait s’en faire pour aucune des options ; les maquerelles sont bien le monstre sous le lit des petites filles pourtant, non ? Malgré tout elle a l’air de connaitre le métier et l’établissement – malgré l’excès de confiance et l’absence totale de crainte et de prudence.

« Ta mère a dû t’en dire beaucoup de bien. » Conclusion s’impose.
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Lachlann - le nom à la consonance familière mais étrangère. Pour sûr, est-ce répandu ? Qu’importe, elle a au moins un patronyme à poser sur cette tête - saura décrire l’homme autrement que par le physique ou les dons. L’attention détournée - demoiselle est aimant au loin - charme qui se rompt dès lors qu’elle n’impute plus à la courtisane ses illusions pleines d’espoir. Ce n’est pas elle - en effet - mais ça ne l’empêche pas de l’observer encore un instant - jeunesse sur les traits qui rappellent que sa mère avait son âge, il y a 26 ans en arrière. Temps qui marque - déjà la dernière fois, il y a douze ans, une part de la demie s’était trouvée surprise de voir les rides apparaître aux coins de lèvres - aujourd’hui l’elfe doit porter sur elle la trace du temps. Vingt-six ans. Adulte n’est plus une enfant. Fin sourire incertain - heureusement que le ridicule ne tue pas - juge son propre comportement jusqu’à présent.

Conversation par la simplicité et la profondeur tout à la fois agréable - pas dans les habitudes des âmes solitaires - alors elle la continue - tente du moins, s’il le veut bien - mais ne se trouverait pas ébranlée s’il décide d’y mettre fin. L’expression sur le museau suffisamment explicite pour qu’elle pose sa question - mystère toujours qui plane quant à la nature de ses relations. A-t-elle conscience au moins qu’il est difficile de la suivre parfois ? Sûrement comme elle sait l’expressivité faiblesse tant elle est absente. Et bien que brune sente la perplexité, la réponse ne se fait pas attendre. Notion de mérite qui revient, lui tire sourire plus prononcé avant de l’effacer sans précipitation - de poser sa main sur le palpitant, là où dans une poche réside petit carnet de portraits timides - mais bien sûr ce ne sera pas suffisant et elle se sent un peu honteuse d’y avoir songée - comme une enfant. Prend note toutefois - aisément - sur les goûts. “Ta mère a dû dire beaucoup de bien.” Presque cinglant - comme l’évidence qui vient éclaircir tous ses secrets - jusqu’à même la raison de sa présence ici. Petite voix au fond s’amuse de la situation quand le minois garde son perpétuel sérieux - éclat dans les prunelles forêts - le même qui s’est attaché aux broderies sur les vêtements de Lachlann.

“Je ne compte plus les compliments sur le Laurier - ni même sur la bienfaitrice de ma mère, comme c’est ainsi qu’elle la décrit.” Un doigt songeur passe sur les lignes d’une des lettres - l’écriture y est claire, espacée - la calligraphie légère. “Mais il n’y a pas que ça.” Le cacher à ce stade serait mentir - et quelque chose lui dit qu’il ne connaît pas juste la gérante - d’une façon ou d’une autre, il la fréquente. A moins qu’il soit très bien informé sur l’intégralité de son entourage. Pourtant elle n’est pas certaine des mots à employer - de ce qui se dit ou non dans le milieu. Professionnalisme peut-il être entaché par des liens passés ? Un coup d'œil prudent aux alentours - trop certaine que malgré les coussins et les tissus poussant à l’intimité, des oreilles indiscrètes se faufilent aisément tant parmi les domestiques oubliés que les courtisans avisés. “Ma mère et Vera ont été collègues, pendant un temps - vous devez vous en douter.” N’apprend rien mais recontextualise un peu. “Petite, elle me gardait parfois.” Quand la mère réchauffait aussi bien l'âme que le corps. Le lien exposé - sans savoir comment réellement l’expliquer. Il n’y a plus que des images aussi flous que ses dessins dans l’esprit qui a mûrit - des rires pour bercer les nuits et des demandes d’une gamine qui aimait bien cette nounou improvisée - mais dans le myocarde persiste un brin de douceur - affection liée au bonheur des instants partagés.

“C’est vrai oui. Ma mère m’en a dit beaucoup de bien - de ce que je vois, à raison.” La main vient caresser l’étoffe sur l’accoudoir de son fauteuil - car elle décrit là que le matériel. “Mais je me sens aussi reconnaissante, aujourd’hui, d’avoir eu ce genre de moments privilégiés.” On décrit rarement les heures passées dans un bordel en étant enfant de cette façon. “Tout autant que d’avoir permis à ma mère de ne pas être rattrapée par son âge. Et peut-être que vous avez raison - ma reconnaissance n’a pas besoin d’être appuyée par un présent. Mais dans ce cas, elle me le dira d’elle-même si elle souhaite m’accorder un peu de son temps.” Elyn toutefois n’a pas la prétention de savoir à quel point l’adolescente qu’elle a connue a changé - il y a des expériences qu’on est pas prêts à s’imaginer. “Je vous remercie à nouveau, Messer Lachlann, d’avoir répondu à chacune de mes questions.” Cela devient presque redondant.

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

« Je ne compte plus les compliments sur le Laurier - ni même sur la bienfaitrice de ma mère, comme c’est ainsi qu’elle la décrit. Mais il n’y a pas que ça. »

Il hausse un sourcil, curiosité éveillée. Une demande alors, bien sûr, comme le monde exige. Souhaite-t-elle un emploi ? Récupérer Rosala, craignant que la maquerelle ne l’ait enfermée comme d’autres aiment à faire ? Cette dernière ne fait pas sens, avec Vera-la-bienfaitrice en tête, mais il doit y avoir mieux. Il voit peu de choses à obtenir d’elle pour une enfant, pourtant – c’a toujours été un de ses défauts, et il attend l’éclaircissement inspirant. Peut-être l’invitée surprise éclairera-t-elle l’horizon de chants nouveaux. Pour l’instant l’idée que ça tourne autour du bagage de Vera et non des ambitions d’Elyn ne l’effleure pas, forcément, distrait par la porte infaillible à l’étage et le cœur ouvert devant lui.

« Ma mère et Vera ont été collègues, pendant un temps - vous devez vous en douter. Petite, elle me gardait parfois. »

Vera ? Jeune Vera, enceinte de Cadwell, fillette à la main – ou avant encore ? La surprise l’étreint et colore ses traits, alors qu’il imagine son amie nounou – l’image est presque amusante. De celle qu’il connait éclot bientôt celle qu’il a rencontrée il y a de cela des années, déjà marquée mais plus proche que le présent de celle qu’a connu Elyn. Les années n’aident pas, ni la description vague, indices inexistants sur les âges, et il s’oblige à compter. Il a parlé à Rosa il y a… treize ans ? Elyn avait alors un an de moins, et Rosala une collègue de moins. Les détails manquent pour affiner l’image de Vera, de toute façon trop jeune pour ses souvenirs. Le silence dure un peu pendant la construction du tableau et l’assemblement des pièces – plus de bougies, moins de centimètres, un bébé plus humain, des braillements plus réalistes – et elle semble le prendre pour un encouragement, car elle revient à elle. Se rend-elle seulement compte des années qui ont passé ?

« C’est vrai oui. Ma mère m’en a dit beaucoup de bien - de ce que je vois, à raison. » Le Laurier ne lésine pas sur les dépenses pour le confort. Souvenirs de clients et de filles ennuyés par des paillasses trop dures peut-être ; le froid encourage l’achat mais n’invite pas à revenir. « Mais je me sens aussi reconnaissante, aujourd’hui, d’avoir eu ce genre de moments privilégiés. » Dont elle ne peut se souvenir. Comme lui ne se souvient pas de sa nourrice, malgré toute sa mémoire – mère ne l’aimait pas assez pour la louer, mais l’eut-elle fait que son visage lui serait resté aussi inaccessible que toute tendresse. « Tout autant que d’avoir permis à ma mère de ne pas être rattrapée par son âge. Et peut-être que vous avez raison - ma reconnaissance n’a pas besoin d’être appuyée par un présent. Mais dans ce cas, elle me le dira d’elle-même si elle souhaite m’accorder un peu de son temps. »

Il acquiesce, peu désireux de se mêler de ce verdict-là.

« Je vous remercie à nouveau, Messer Lachlann, d’avoir répondu à chacune de mes questions.
– Je vous en prie. »


Il constate enfin qu’il n’y a pas eu de demande. Contexte pour la justifier ou innocence sincère ? Il balaye la salle du regard – agréable, exceptionnelle. Il sait, même s’il n’y va pas – certaines sorties méritent d’amputer le budget – que ce ne sont pas des adjectifs répandus, a fortiori des années plus tôt.

« Que ces moments aient été dans ce genre de lieu ne vous gêne pas ? »

À son tour, les questions qu’il ne pensait même pas avoir et qu’elle peut refuser, même si lui n’en donne pas l’option ; seulement ton si banal qu’elle peut aisément s’y soustraire de ses propres efforts.

« Si je puis me permettre, votre expérience m’intéresse. Comment décririez-vous une enfance dans une maison de joie ? »
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminésDes soubressauts enfantins

Les iris se perdent par instant dans les méandres de ses souvenirs - recueillent quelques scènes d’une vie partagée entre réalité et imagination d’une petite fille qui a grandi. Etait-ce cela, vraiment ? Il lui semble que oui - que tout n’est pas entièrement falsifié et que même si le regard adulte porte une attention plus mitigée à l’ensemble du vécu, les sentiments de sécurité persistent en son fond. Curiosité la voile d’un léger frisson mais ne l’arrête pas dans ses explications - il est naturel qu’il ne sache rien de tout ça - pourquoi parler d’une chose qui a disparu, que l’on a sans doute oubliée - qui n’existe plus ? Le temps a filé - battement de cil - effacée. Alors plutôt elle revient au présent, regarde la pièce - sent la chaleur et le confort - un air familier qui n'en a pourtant pas l'air.

Fin du discours sonne l’heure des remerciements - voilà toute l’histoire qu’elle peut offrir à cet étranger - le lien qui l'unit si étroitement à la maisonnée sans qu’elle n’y ait jamais mis les pieds - les relations à l’intérieur - presque semblable à un foyer. L’affection qui y est toute confiée - les yeux presque fermés. Car il n’y a que des cendres à côté. A son tour elle se dérobe un peu à l’instant, s’installe plus confortablement dans le fauteuil, comme légère d’avoir parler, les forêts qui s’accrochent au plafond - si souvent avides de voir le ciel, mais qui ici ne se sentent pas oppressées. C’est étrange, se murmure-t-elle, à quel point elle est reposée, sans crainte qu’on vienne perturber le répit. Et puis les paupières s’abaissent quand les premières questions se posent - on laisse vivre dans l’esprit les instants d’un autre temps - les observe de tout le savoir du présent.

“Non.” Aussi doux qu’abrupte - conclusion juste d’un avis subjectif. “C’est certainement les autres que ça gêne le plus.” Ceux qui pointent et croient bien penser - ceux qui parlent et imposent leur jugement comme vérité. Ceux-là, qui n’oserait même pas mettre les pieds au Laurier - où ceux qui savent parce qu’ils y ont mis les pieds justement. Oui - à n’en pas douter, quand on manque de tout, un rien rend plus heureux - croit-on. Mais l’expérience lui a appris que les Princes sont rarement plus heureux que les paysans. “Si je puis me permettre, votre expérience m’intéresse. Comment décririez-vous une enfance dans une maison de joie ?” Les prunelles viennent jauger l’homme autant que la question - les mains sont propres et les cheveux tout autant. Ca ne la dérange pas, Elyn, qu’on s’intéresse à ce qu’on a -sûrement - elle se laisse le bénéfice du doute- pas connu. C’est s’ouvrir sur le monde et la vie, en une façon. C’est s’instruire. Mieux qu’à travers les livres - même si peut-être - et encore - un peu moins objectif.

“Avec le recul, le savoir - parce que j’ai grandi, je suppose que je peux dire que ça m’a marqué.” L’empreinte de l’expérience - des noms affublés à l’enfant qui n’en avait pas. Elyn - Elyn la fille de - Elyn du bascloître - Elyn la gamine qui accompagne la mère - Elyn dans les bordels. Quand l’identité est incomplète, les gens s’aiment à la compléter, l'inventer. “Mais enfant, même si j’avais conscience que c’était difficile, c’était un quotidien qui me paraissait doux.” Ignorante innocence - les sacrifices, les souffrances cachées - elle était fille de prostituée sans savoir ce que cela impliquait. “Ca serait mentir de dire que je n’ai jamais pleuré - je détestais savoir que ma mère me laissait pour aller étreindre des inconnus. Je détestais ça… par pure jalousie - sans m’imaginer ce que cela impliquait réellement.” Le bout des doigts se glace - dégoût parcourt l’échine - pour elle, pour eux - mais pas pour Rosala - jamais. “Et puis j’oubliais. Parce qu’il y avait les autres filles autour de moi - Vera. Les histoires qu’on me contait pour m’endormir quand il était tard. Les tresses dans mes cheveux pour me rendre jolie. Les berceuses, les danses… Et toujours des bras autour de moi - comme pour me protéger…” Si jamais quelqu’un comptait l’emporter.

L’allure change, elle se repositionne - droite et les mains qui se chevauchent sur les cuisses. “Il y a dans les bordels, entre les prostituées, plus de solidarité qu’on ne peut l’imaginer. Parfois, c’est vrai, elles se chamaillaient - mais les rires me reviennent plus facilement que les cris.” Comblant le vide et l’absence - recouvrant ce qu’oreilles enfantines ne sauraient reconnaître par delà les murs. Il y avait ces deux sœurs aussi, un peu plus jeunes que sa mère lui semble-t-il - toujours à se tirer les couvertures, à se bousculer pour accéder au seul miroir de la pièce où chacune attendait son tour. “C’était vivre.” Dans le petit carnet, rares dessins de ces scènes qu’elle s’imagine plus qu’elle ne se remémore. L’enlèvement - la fin d’une vie. Elle ne se sent pas émotive - ni désolée - pas pour cela non.

“Le plus dur, je crois, c’est aujourd’hui - de savoir.” Le bonheur qui a été malheur d’une autre. TW : violences physiquesLes tissus qui recouvrent la peau, là pour cacher les traces des étrangers sur la peau - non pas pour garder du froid. Les parfums pour recouvrir ce qui s’est imprégné sur les draps, les robes - les âmes. Les rires pour effacer les pleurs. “Malgré tout… ce fût de belles années.” Le timbre se fond dans la tendresse qu’elle porte - songeuse de ce qu’aurait été sa vie si elle avait ainsi continué. “Entouré des bonnes personnes, je suppose que l’environnement n’a que peu d’importance.” Ce que la vie lui a appris - leçon de voyages. Respiration s’allonge, les mots lui viennent sans qu’il n’y ait besoin de réflexion cette fois.

“Quand on a froid et qu’il n’y a pas de feu, on se frotte les mains - puis on se met à bouger. Les mouvements deviennent très vite un peu plus gracieux ou amusants - cela dépend de votre talent. Et puis les autres suivent - c’est comme ça qu’on passe de survivre à vivre. C’est comme ça qu’on transforme un mauvais moment en un beau souvenir. C’était tout ce qu’elles faisaient pour moi, ces filles de joie.” Les maisons closes - les portes se ferment.

Elle inspire, calme. "Mais si vous voulez plus de réalisme à mon histoire - moins de cette vision enfantine, alors voici ; si l'ont vient à vendre son corps, c'est que le pain manque dans la main - qu'on a ni assiette ni couverts. Qu'une fois qu'on fait ce pas, il n'y a plus retour en arrière. Et les gens jugent, méprisent - ça ne suffisait pas d'être demie, j'étais aussi fille de prostituée. Et les autres enfants n'ont jamais voulu jouer avec moi." Les cailloux ont volé, les rires se sont transformés en cauchemar - mais tout a été chassé par les bras de la mère une fois rentrée. "Si c'est de la réalité que vous voulez parler, et il y a de la conscience dans la voix, ce monde n'est pas fait pour ceux qui n'ont rien. Il n'y ni respect ni considération en dehors des maisons de joie - même pour ceux et celles qui viennent consommer." On est heureux de voir ce qu'il y a dans l'assiette car il n'y a eu besoin ni de le chasser, ni de le préparer. Mais personne s'oserait à goûter à une chaire qui a déjà été consommée - ou à tendre la main à ce qui a perdu de sa valeur dans la société. Enfin - tout cela, il le sait, n'est-ce pas ?

Lachlann Vaël
Lachlann Vaël
Enchanteur supérieur du Cercle
Enchanteur supérieur du Cercle
Lachlann Vaël
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 39 ans depuis peu
Pronom.s personnage : il
Occupation : Prince-héritier déshérité | Enchanteur Supérieur
Pseudo : Trèfle
Pronom.s joueur.euse : elle
Crédits : Gal Or
Date d'inscription : 29/07/2021
Messages : 838
Autres personnages : Mélisandre O'Hara
Attributs : CC : 18
CT : 10
Mag : 18
End : 10
For : 10
Perc : 9
Ag : 10
Vol : 18
Ch : 18

Classe : Mage niveau 3
Sorts : Désorientation (en ; immobilise)
Drain de vie (en ; moitié mag)
Sommeil (en ; immobilise)
Épouvante (en2 ; immobilise)
Maléfice de vulnérabilité (en2 ; ralentit, def/2)
Réanimation des morts

Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t243-lachlann-vael

Il l’écoute parler, longtemps, essayant de réconcilier son histoire avec la vision que lui s’est faite. Incompatibles. Des filles, des garçons peuvent se réunir autour d’une enfant, innocente qui ne deviendra jamais rivale si mère réussit assez – même lui apprendre leur art, partager la force qu’ils ont apprise ou celle qu’ils ont dû abandonner –, mais elles se retourneront toujours l’une contre l’autre dès le petit dos tourné. Trop de gens dans une industrie trop personnelle pour y échapper – il a eu vent, vu ou entendu, des vols comme des dénonciations. Subtils, oui, mais assumés par les regards défiants et les sourires satisfaits. La solidarité dont elle parle est un mythe dans l’océan de rancœur qu’il connaît. Une unique petite fille, car même si elle parle d’autres les maisons de passe ne sont pas des garderies, a-t-elle suffi à purifier à ce point les esprits ? Il n’y voit que de l’aveuglement enfantin et, s’il en croit chaque mot, ne les imagine pas une seconde vivre hors de son champ de vision.

Le ressenti est ce qui compte le plus, finalement : la compagnie est-elle plus heureuse que les moqueries des enfants ? Le concret il l’imagine sans peine, mais ce qu’elle en fait l’intéresse un peu plus. Comment est-ce, de grandir ici ? Elle a raison, ça le gêne, et le gênerait d’autant plus s’il l’avait croisée plus tôt, mais si les bons souvenirs sont plus lourds que les mauvais ça va. Peut-être. Les yeux détaillent la fourrure de bonne qualité et l’air soigné, très propre. Ou on l’a enlevée aux bras protecteurs à temps, ou ils ont bien rempli leur office.

« Ça serait mentir de dire que je n’ai jamais pleuré - je détestais savoir que ma mère me laissait pour aller étreindre des inconnus. Je détestais ça… par pure jalousie - sans m’imaginer ce que cela impliquait réellement.
– Comme on est jaloux d’une sœur ou d’un frère. Ça n’a pas besoin de bonnes raisons. »


Voix basse pour ne pas interrompre l’inspiration. À quelques mots près, elle pourrait par moments décrire le Palais. Apprendre, après coup, la portée des nourrissons invisibles ; savoir l’affection partagée avec l’ambition, partager ce qu’il en reste avec des arrivés (arrivée) plus tard… Sauf qu’Elyn ne s’alliait pas avec ses rivales mais les siennes, et que le soir venu elle restait fille unique. Triste vie. Et pourtant même constat des bonnes personnes, encore qu’il estime les siennes bonnes plus entièrement.

« Quand on a froid et qu’il n’y a pas de feu, on se frotte les mains - puis on se met à bouger. Les mouvements deviennent très vite un peu plus gracieux ou amusants - cela dépend de votre talent. Et puis les autres suivent - c’est comme ça qu’on passe de survivre à vivre. C’est comme ça qu’on transforme un mauvais moment en un beau souvenir. C’était tout ce qu’elles faisaient pour moi, ces filles de joie. »

Il se dit qu’elles méritent leur nom, et qu’une protégée n’est parfois rien d’autre qu’un client sans attentes. Ou avec toutes les attentes du monde, au contraire ? Qu’importe, elles le font bien et même à travers les ans, se montrent si convaincantes qu’il croit à leur propre joie éphémère. C’est plutôt Elyn qui le faisait pour elles, mais le cercle vertueux – pour une fois – suffit peut-être.

Elle inspire, calme, annonciatrice d’une suite quand il était prêt à accepter la fin. C’était bien, version acceptée. Au contraire pourtant elle ramène l’extérieur, qu’il avait oublié, dans la discussion. C’est vrai qu’on ne grandit jamais que dans une maison. Bien sûr, c’est le froid qui pousse dans les bras d’autrui, souvent encore plus froids ; la prostitution est rarement une carrière choisie. Tout cela il le sait, ainsi que le mépris. Il a grandi dans un Cercle créatif en insultes et avide de trouver plus misérable que soi, après tout, et s’ils portent peu de jugements moraux – tout au plus envieux de la paie – il n’ira pas jusqu’à dire qu’ils voient les catins comme égales. Il n’est pas hypocrite à ce point. Elles n’ont qu’à travailler ailleurs, qu’il n’a plus formulé depuis des années et qu’il ne fera pas l’erreur de lâcher aujourd’hui non plus.

« Si c'est de la réalité que vous voulez parler, ce monde n'est pas fait pour ceux qui n'ont rien. Il n'y ni respect ni considération en dehors des maisons de joie - même pour ceux et celles qui viennent consommer.
– En effet. »

Le monde est pour ceux qui ont, et c’est bien normal. On ne construit pas une société sur… pour… Sourcils froncés, il cherche où placer les pauvres dans ce fameux monde. Les bourgeois paient, donc on les voit ; n’est-ce pas naturel ? Les autres… Les autres se défendent, en réalité. Le haut est rempli de puissants pour que les paysans aient quelqu’un d’efficace dans leur camp. Le monde n’est-il pas fait pour eux alors, en un sens, même s’ils n’en sont que spectateurs et pions ? Viser la satisfaction commune a toujours été une évidence, mais mettre les mots dessus se révèle plus difficile. Pas étonnant que Tiarnan cherche la sortie s’il faut toujours justifier la source de son pouvoir.

« Il y a un conseiller aux affaires publiques et le Prince prend régulièrement des audiences, sans parler de la Princesse. S’il y a de meilleures solutions qu’envoyer à vos voisins un nouveau Cantique, allez leur parler. »

Yeux bleus glissent vers la fenêtre, point bleu écrasé par le cocon orange.

« Je pense néanmoins que le problème n’est pas dans le monde. Les enfants qui refusent de jouer avec vous ne sont que des individus isolés, qui suivent leurs instincts naturels. Chaque homme – et elfe, et j’imagine que les nains ne sont pas mieux – a soif de négatif autant que de bonheur. Que ce soit colère ou haine, le cœur humain la chassera toujours, à vos dépens ou ceux d’un autre. Ceux qui n’ont rien manquent seulement d’un endroit où riposter sans tout perdre. »

Quelle idée quand même, de défendre un monde qu’il n’a même pas pu construire. Quelle idée aussi d’avoir ce débat entre Lilley et Vera. Il se ressert de l’eau et en propose à son interlocutrice.

« Vous devriez enlever votre manteau avant de vous habituer à la chaleur. Essayez de faire comme chez vous, ce sera peut-être plus agréable pour elle que de vous trouver prête à partir dans la seconde. »

La trouver trop à l’aise gênerait sûrement – peut-être – mais elle en est encore loin, et les vêtements d’hiver vont si mal au Laurier.

« Mais je crois que quelqu'un vient pour vous, et il est temps pour moi de trouver compagnie également. Je vous souhaite de belles retrouvailles, » déclare-t-il en se levant, s'inclinant poliment avant de la laisser.

Fin du RP
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Personnage
Feuille
Joueur

 

Aux croisements parcheminés || Lachlann