Peu avant 4:90 des Ténèbres Une enfance contre le sein de l’ancienne du village, la naissance d’une jeune et téméraire sœur, des champs de caféiers et de la fierté des siens des richesses qu’offrait cette exploitation. Une caravane brinquebalante, une vie toujours mouvante, le bonheur du voyage. Après avoir accompagné ses parents durant toutes ses plus jeunes années, Aderfi désormais prend la tête de l’une de leurs caravanes, et la mène d’une main de maître : la compagnie familiale fleurit et sème son or noir. Il se découvre une passion pour la culture orlésienne qu’il cherche à harmoniser avec ses origines rivéniennes : on l’aime pour cela, pour le pont qu’il représente, pour son talent à allier dans un regard le meilleur de deux mondes si étrangers. Les uns veulent-ils apprendre à connaître les autres ? Dans la force de l’âge, fiancé et héritier d’un empire, rien n’a l’air capable de l’arrêter : et il prend le tout avec une certain humilité affichée qui paraît comme un efficace couperet à ses clients, à ses concurrents. 5:04 des Exaltés Depuis que Llomeryn a chuté, Aderfi sent que beaucoup de choses ont changé. Il se retrouve pris entre deux feux, entre Riveïn et sa méfiance de l’extérieur, désirant garder et contrôler son or noir au détriment du commerce. La magie et le faible contrôle qu’exercent les siennes dessus l’inquiètent, d’autant que sa jeune sœur, qui gère l’exploitation quand lui est sur les routes, soutient cette position des aruspices ; quant à son mariage, il goûte une amertume ironique, et il ressent le besoin de souffler. Le négociant passe toujours plus de temps en terrain neutre : Starkhaven, la Cité des Princes. Dans la Cité, il profite de ces plaisirs qu'il chérit tant mais que sa vie conjugale ne lui offre pas : grâce à l’entremise d’une vieille amie, Vera du Laurier Carmin, il multiplie les rencontres de grande qualité, libère ses désirs et soulage ses doutes et ses soucis, offre et reçoit... Au milieu de toutes ces rencontres, il croise un commerçant antivan bien éduqué et si subtil répondant au doux nom d’Ettore, lui également à la recherche d’une douce compagnie : bien sûr que leur relation éclot au milieu des secrets et des cachoteries, mais elle paraît convenir aux deux hommes quelques années… jusqu’à ce qu’il en soit trop et que l’Antivan coupe soudainement les ponts. 5:13 des Exaltés Finalement, Aderfi a de moins en moins de raisons valables de passer par Starkhaven, et il ne s’arrête désormais qu’aux moments des foires et des grandes ventes. Le Grand Tournoi des Marches Libres en est une, et il compte bien en profiter pour efficacement relancer le commerce du café : son dernier cru goûte merveilleusement bien et, pourtant, l’emprise des haruspices se fait toujours plus étouffante, au point qu’il cherche à s’en libérer… ce qu’elles ne permettent que difficilement. Le négociant commence à développer une certaine crainte de la magie, et peut heureusement compter sur sa sœur, sa famille, pour tenir l’exploitation au pays. Il lui faut, cependant, d’autres liens. À côté, il semblerait que les Orlésiens attendent de lui plus qu’un homme de curiosité, commence à faire entrer dans les contrats des notions de culture et de croyance, qui résonnent particulièrement en son cœur… Alors, oui, le Rivénien demeure quelques semaines à Starkhaven, et il ne sait pas quels trésors il aurait pu y trouver : sûrement pas l’annonce d’un Enclin, et des catastrophes commerciales attenantes. Mais voilà que le Quatrième Enclin éclate et qu'il se retrouve totalement coupé de sa patrie et de sa famille, sans nouvelles des siens... que faire ?

Les levers de soleil n’ont pas la même couleur à Afsaana, à Starkhaven, en Névarra ou à Val-Royeaux ; mais n'importe lequel de ses rayons pare la robe du café d'un chaud éclat. Perdu entre deux mondes, mes racines s’étendent profondément sous les terres de feu, fertiles de la tolérance et bénies par les aruspices ; mais l’arbre a cru, nourri par un commerce florissant et baigné par les sourires des nations méridionales. Cette dualité a embelli le nom des Kahudi : jusqu’à ce jour où l’on me demande de choisir, entre Riveïn dont le conseil seul contrôle l’or noir et cherche l’allégeance de ses marchands, et Orlaïs, appréciant que je reconnaisse le Créateur et que je sois toujours si ébloui de leur culture… Qui de la lionne ou du dragon pour ravir mon cœur passionné et mériter le labeur de mes mains rigoureuses ?