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EVENEMENT - [7] Fouiller la zone

Frère Génitivi
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Frère Génitivi
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Illustration : EVENEMENT - [7] Fouiller la zone Lgqv

Occupation : Je retranscris vos histoires pour que les ères suivantes s'en souviennent...
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Évènement - Chapitre 2

Observer le mal dans les yeux

Crédits : SPEEDPAINT - Ascenders (ANTIFAN-REAL, DeviantArt)
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Tour 7
Vous avez choisi de...
... fouiller la zone.

La première vue de toutes les choses abominables traînant dans cette grande alcôve ne suffit pas à vous retourner totalement l’estomac. Et les clameurs des combats plus allant dans le boyau ne suffisent pas à vous détourner des lieux : un instinct vous souffle que partir ne serait plus revenir, et que ce que vous découvrirez ici ne peut être vu qu’une seule fois. Quant à savoir si, pour vos âmes, c’est la fois de trop… Votre lumière éclairant l’hideuse céramique souillée, vous commencez à admirer sous tous ces angles ces pots, voyez combien ils sont beaucoup trop remplis. Une odeur ferreuse saisit votre nez : les plus expérimenté.e.s pourront déduire de celle-ci qu’elle est fraîche. Nul doute possible au fil de votre observation : vous devinez le sort des hommes du village disparus. S’il y a des mages parmi vous, vous sentez désormais que le Voile est extrêmement fin ici, et d’autant plus autours des pots à sang les plus vidés : de la magie du sang, et non souillée, a bien été à l’œuvre ici. Lorsque vous faites part de cette découverte à Turab, celui-ci vous rétorque que de ce qu’en sait un Nain, les engeances n’ont jamais fait ça.
Alors que les clameurs au loin se sont tues, de nouveaux appels vous parviennent : de l’assistance, de l’aide, pour un.e blessé.e. À moins d’emmener un de ces grands pots poisseux avec vous, vous ne tirerez rien plus, et rejoignez vos camarades au plus vite. À leurs pieds, vous découvrez les genlocks que vous devinez être ceux qui vous ont effrayé.e.s plus tôt ; mais pas le temps de vous occuper de la blessure ou de faire quoi que ce soit que le temps vous rattrape…

Issue

Observé le mal dans les yeux : Malheureusement, les engeances ont réussi à blesser l'un.e des vôtres dans l'escarmouche : et, tandis que vous tentez de le.a stabiliser en appelant soigneurs et soigneuses, un hurlement tonitruant vous arrête net.

Consignes
  • Le prochain tour s'ouvrira le 29 octobre 2022.
  • Pour ce tour 7, vous avez fouillé la zone et découvert le sort des villageois disparus... sans comprendre pourquoi. Vous avez juste le temps de rejoindre vos camarades.
  • Observer le mal dans les yeux et les choix attenants s'adressent en premier lieu aux Gardes des Ombres et aux organisations affiliées. Si vous pensez que votre personnage est concerné, n'hésitez pas à contacter @Frère Génitivi.
  • Vous pouvez vous joindre dès ce post à l'event.
  • Vous pouvez poster à la suite pour contextualiser et détailler le choix de votre personnage. Ce post est optionnel et doit être, de préférence, court.
  • N'oubliez pas que les évènements qui se déroulent dans l'event sont, par principe, des secrets avoués, connus des joueurs et joueuses mais pas des personnages.



Durant mes pérégrinations, toutefois, j’ai trouvé un récit commun à toutes les peuplades de cette contrée ; un récit d’orgueil et de damnation qui, malgré quelques variations, reste identique en substance.
Celle de leur combat contre la chute inévitable de notre monde.

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Ce post mentionne des scènes macabres et gore, dans une ambiance clairement horrifique



Difficile, pour un mage de la Création, de ne pas être familier avec le sang. Ainsi, l’Ecole la plus appréciée de la Chantrie avait bien trop en commun, parfois, avec son usage le plus détesté. Ironie, dont Andra mesurait souvent la cruelle vérité, tandis qu’elle évaluait avec cynisme les flots qui avaient parcouru son existence, probablement bien davantage qu’un maléficien confirmé. La texture comme l’odeur ne laissaient que peu de doutes, une fois qu’elle s’était penchée vers les brocs infâmes. Le liquide carmin était frais, et au liant reflétant une provenance en dehors de la souillure de l’engeance à proprement parler. La flagrance ne lui sembla pas chargée, a priori, d’autre chose, mais il conviendrait d’analyser ses échantillons plus avant afin de confirmer ou d’infirmer sa théorie. En d’autres circonstances, elle aurait peut-être procédé à un test sur le bout de son doigt ou sur le creux de sa langue, mais elle n’en avait pas le temps, et la crainte d’une contamination quelconque l’en empêchait : leur mission dans les entrailles de la terre n’était pas terminée. Avec circonspection, elle évalua le volume entreposé.

Et ce fut l’élément qui la perturba le plus. Il ne s’agissait pas d’un recueil issu d’une blessure quelconque, d’éclats, mais … pour remplir de telles quantités, et si fraîches, il avait fallu saigner à mort des êtres vivants adultes. Le souvenir des hommes enlevés et du comportement a priori erratique des engeances lui revint en mémoire. Cela correspondait. Cela faisait sens, et en même temps, cela n’avait aucun sens. Certes, la malfaisance de l’engeance n’avait guère de bornes, et en plus d’une décennie au service de la Garde des Ombres, Andra avait eu l’occasion de le constater, de visu ou à travers les récits de ses comparses, présents ou passés. Les sévices et tortures infligées potentiellement par les créatures odieuses envers les êtres capturées étaient connues. Mais cela concernait davantage les femmes, et généralement, les restes étaient exposés dans ces cairns de chairs que les engeances affectionnaient tant. Là, il y avait eu un acte volontaire pour …

Le sang, le sang, le sang, le sang, le sang, le sang …

Un grattement désagréable, comme un ongle noirâtre, râcla sa conscience. Entièrement focalisée sur les pots, la mage était parvenue à en faire fi. Mais brutalement, à mesure que son œil demeurait fixé sur le liquide rougeâtre, les voix retentirent. Elle tenta de les ignorer, comme elle s’y employait si souvent mais leur violence redoubla. Le murmure enfla, et un chœur susurrant battit à ses tempes, tandis que le Voile claquait autour d’elle, tremblotant sous les assauts d’un ailleurs à portée de mains, fissuré par les profanations qui s’étaient tenues en ces lieux.

Douleur, douleur, douleur, douleur, douleur, douleur, douleur …

Aux murmures d’Outre-Voile se mêlèrent les gémissements d’Outre-Tombe, victimes agonisantes d’une magie pervertie dont les échos résonnaient encore entre les murs pierreux de la caverne. Le tourbillon retentit plus fortement, et Andra sentit ses mains se crisper, autour de son bâton comme de sa besace, et les lanières de cette dernière s’enfoncèrent dans sa chair. Une sensation de nausée la saisit, et la sensation de brûlure sur ses paumes manqua devenir intolérable. A ses tympans, vagissait le chœur supplicié :

Le sang, le sang, le sang, le sang, le sang, le sang …

Des images se formèrent dans son esprit, faisant écho à ses propres souffrances, et la spirale de visions accentua son vertige. Pressentant le danger, la garde ferma les yeux, et, instinctivement, se focalisa sur quelque chose d’ô combien plus tangible : l’onde aigue qui parcourut son corps tandis qu’elle se mordit la lèvre inférieure suffisamment fort pour se concentrer. L’attention portée lui permit d’orienter la part reptilienne de son cerveau vers sa mission, reléguant la menace à un endroit cadenassé de sa conscience. Ce qui, évidemment, ne parut guère les satisfaire.

Douleur, douleur, douleur, douleur, douleur, douleur, douleur …

Une expression de dégoût absolu se peignit sur son visage, et, se tournant vers Turab, elle explicita ses conclusions – toujours à voix très basse - , ne dissimulant guère la répulsion que lui inspiraient ses propres paroles :

« C’est du sang frais. Très frais … Au vu des quantités, et de ce que je peux percevoir …

De la magie du sang a été utilisée. »


Mais ce n’était pas le problème. Parce que cela aurait pu paraître logique. Les créatures les plus immondes utilisant l’arcane interdite, un mariage qui eut dû ne pas surprendre. Sauf que là encore, Andra avait suffisamment d’expérience pour mettre le doigt sur un détail de taille. Bien que très rares, les émissaires, soit les engeances capables d’utiliser une forme abâtardie de magie, canalisaient cette dernière d’une façon différente, à travers la souillure. Cela ressemblait à la magie du sang. Mais ce n’en étaient pas. Et cela, elle le savait, comme Turab devait aussi le savoir.

« … De la magie du sang non souillée. »

Comme en réaction à cette obscène dénonciation, les voix s’intensifièrent.

LE SANG, LE SANG, LE SANG, LE SANG, LE SANG, LE SANG …

Il fallut toute la force de sa volonté pour se concentrer sur les paroles de Turab, qui indiqua ce qu’elle redoutait : ce n’était pas un acte connu de la part des engeances. Et l’hypothèse qui, par conséquence, germait dans sa tête, était bien trop empreinte de conséquences funestes pour ne pas exciter les créatures au-delà du Voile.

LE SANG DOULEUR LE SANG DOULEUR LE SANG DOULEUR LE SANG …

D’autres voix, cette fois tangibles, déchirèrent l’espace confiné, et la mage, une expression farouche dans le regard, chassa les échos des enfers pour se concentrer sur les flammes d’ici-bas. Il fallait partir. Quatre à quatre, leur groupe se précipita sur la piste des appels, pour finalement retrouver leurs camarades, et la troupe de genlocks qui les avaient dépassés tantôt. A nouveau, l’odeur de sang revint. Fraîche, toujours. Avec les réflexes d’une vie entière consacrée à la guérison, Andra se porta naturellement au-devant de la personne à terre.

Le hurlement qui s’ensuivit figea la troupe. Et au loin, les murmures n’avaient pas failli.

Le sang, la douleur, le sang de la douleur, la douleur dans le sang …
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Fouiller la zone


TW : gore, sang et autres fluides dégoûtants, ambiance et propos intentionnellement dérangeants

Saam

Andrasté, je vous en prie, préservez-nous des malheurs qui ici rampent et s’annoncent… En cette heure funeste, j’avais contemplé pour la première fois – et, pour nos ténèbres à tous, non la dernière – les engeances. Jamais dans mes plus fiévreux cauchemars n’aurais-je pu leur dessiner visage aussi pétri de perfidie ; cependant, ces tristes portraits de déchéance n’étaient rien, encore, à côté des sinistres œuvres qu’ils savaient perpétrer.

Et j’étais sur le point de le réaliser, alors que je titubais à la suite d’Andra dans cette interminable galerie des horreurs.

La Garde de rang s’approcha d’une série de jarres étranges dont je ne devinais pas, sur l’instant, le contenu dégouttelant de leurs pourtours en terre cuite, asphyxié que j’étais sous la brume amère de la nausée qui refusait de me quitter. Bientôt pourtant, une puanteur insoutenable vint s’ajouter à mon calvaire ; une puanteur différente de l’âcreté encline dont le souvenir chargé de noirceur flottait toujours aux alentours, mais non moins évocatrice des supplices que sa corruption féroce s’en venait amener.

L’odeur rouillée du sang encrassa mes narines.

L’odeur rouillée du sang.

L’odeur du sang.

Du sang.

Du sang.

Du sang.

Du sang…

Un regard en plongeon dans les vases répugnants me révèle l’onde bourgogne qui lèche, écume de la mort, les rebords gorgés de… Elle m’aspire dans un siphon une spirale, je me sang partir, l’abysse, je des-sang… Humeur impropre impure, écho sang-piternel des souffrances en son sein rêche racle sang relâche la réalité, lâche, elle sang-ble pousser un cri, est-ce moi, est-ce moi qui crie, non, tu le sais tu le sang, les chuchotis cares-sang sont loin, loin, tiens-les loin, ne les laisse pas te sang-gler cingler, cinglé, cinglants, SANGLANTS ! SANG-vient l’appel, SANG-suit la peine, SANG-porte la haine, vice avan-SANG, inspire expire, ils souhaitent, renonce accepte, pensent et dispensent la SANG-CTIFICATION, renonce, accepte, accepte, accepte, à l’aide… À l’aide ! Non reprends-toi, tu es, repousse-les, tu es plus puis-sang – plus fort que cela ! Con-sang- concentre-toi, Saam ! Bon sang, concentre-toi !

Glaçant, l’Immatériel perçait au travers de mon esprit par les mailles de ce Voile élargies à l’aiguille de l’innommable. Le monde d’un coup parut vaciller tandis qu’un instinct de pure survie me détournait à grand mal des mots – maux sirupeux qui s’étalaient en phrases – flaques suppurantes. J’oubliais la silhouette abaissée, à la source rougie immergée, de serah Andra, j’oubliais la présence inquiète de Cenwyn près de moi, j’en aurais presque oublié la menace oppressante des engeances sur l’épilogue de notre périple si leurs ricanements ne persistaient pas à ricocher le long des parois – de la grotte, de mon crâne, depuis les Tréfonds et les tréfonds de l’autre monde où leurs exactions encore lançaient des âmes de douleur et des ombres en peine en pâture aux suppôts des songes.

Au milieu des exhalaisons du décor morbide et des émanations de l’au-delà amplifiées par mes propres terreurs, les murmures muqueux macéraient au creux de mon être une séduction doucereuse qui acheva de me révulser.

Je me projetai sur le côté avec la vivacité du dernier espoir, l’énergie des bêtes épouvantées par l’approche prégnante de la fatalité, et ce fut cette fois sans parvenir à me retenir que je rendis contre la pierre le contenu maigre de mon estomac. Bras tremblants, mains pressées sur le mur graisseux, je continuai à hoqueter bien après que mes entrailles affolées n’eurent plus rien à recracher, incapable de réduire au silence ma pénitence.

Résiste, résiste, résiste…

Quelle pitié, quelle fragilité navrante démontrais-je là, devant ceux de mes compagnons à tenir posture vaillante en dépit de la tourmente ! Et dans ce calme appréhensif sous l’œil de la tempête, mes débordements retentirent comme des plaintes éperdues, comme des râles d’agonie, comme des prières entendues à ce que les engeances revinssent sur notre piste, cueillir notre sang, répandre notre vie.


Cenwyn

Holà, mais c’est qu’y est falot comme une vieille chiffe ! C’est tout l’sang qui le moufle comme ça ? Y balance, pis qu’en p’eine venteuse. Fais gy Saam, tu vas t’prendre les pieds dans les pantoufles ! J’fais un saut d’avant, quand j’le vois qu’y trabuche, mais pas l’temps d’l’agrafer qu’y décide enfin à roter son jus sur la déco. Beuh, pas sûre que l’jaune dégueulis rit mieux que l’rouge guignolant, hein, mais on va pas rempoter ce qu’est sorti là d’où ça vient, maint’nant. J’sais pas trop ce que j’peux fiche pour l’calmer, alors j’approche au pas-loup, au pas-lent, j’y tapote le dos comme que f’sait Maman à marmot. Y crachouille ‘core, la bile aux babines. J’crois, les aut’, y sont pas heureux du raffut qu’sa débecte cause, et j’sais ben, pas pus envie qu’eux qu’l’engeance r’vienne nous saigner comme du cochon d’lait, mais y z’ont qu’à se remuer pour l’aider, aussi ! Même la Andra, là, elle l’a ‘core pus gris qu’à l’habitude tant qu’elle trempe son nez dans le bouillon. Purin, z’allez pas me tourner dans les pognes tous les deux, hein ?

Pis quand même, la magotte s’relève, et Saam qu’essaie de remballer son cœur, aussi. L’est tellement ballotant que j’me dis, Cen, y’a pas, va falloir l’tenir toi-même, ma cocotte. Y s’frotte la bouche, fait mine de r’prendre pied, mais c’est un tel chavire que j’y saisis tout de paume pour l’empêcher de biser au plancher. Son ballant est si maigrelet… Ses guibolles si tremblotantes qu’j’ai l’impression de traîner pépé Beavin après qu’la goutte a gondolé ses genoux. On cloche et on ricoche sur l’sol fracassé, mais on finit par r’joindre le gros du troupeau. C’est là que j’me défige pour de beau. Qué-ce… Qué-ce qu’y z’ont gargotté, les Gardes du rang ?

« D’la… d’la magie du sang ?! »

Ça a pas l’temps d’me rosser du r’gard qu’un tas de cris horribles crisse comme une sonnerie d’tocsin, et que d’un coup tout s’précipite, qu’on s’retrouve à courir en flots, à noyer au milieu des bleus et des gris. Saam valdingue sur ses pilotis, j’le serre à lui pincer la couenne - mes tripes elles me hurlent que si on traîne ça va barder, et pas qu’une fois rentrés, j’veux dire. Ça pour au bout débouler d’not’ boyau et patiner d’vant une boucherie. Vingt dieux, y z’en ont pas laissé la moindre chance à ces foutues engeances ! D’la carcasse partout, ça r’tourne les mirettes et les naseaux. J’sais pas le miracle qui fait que j’tiens toujours gaillarde et qu’le rouquin débouche pas son goulot pour une deuxième tournée, mais ça fait bien, Créateur, pa’ce que l’chaos prend pas près d’la fin. Y’a un gars qui geint, Andra la Garde-chiourme s’y fonce à son ch’vet. Côté, Saam frétille, j’crois qu’y veut que j’le libère.

« Tes affutiaux sont ben plantés ? Vas-y mou, j’te lâche… »

J’recule pendant qu’il bringuebale pus loin. Y commence à ouv’ir l’bec…

GRRRRRRRRRRRRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Résumé:

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