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EVENEMENT - [3] Dénoncer les malades

Frère Génitivi
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Frère Génitivi
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Illustration : EVENEMENT - [3] Dénoncer les malades Lgqv

Occupation : Je retranscris vos histoires pour que les ères suivantes s'en souviennent...
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Évènement - Chapitre 2

Observer le mal dans les yeux

Crédits : SPEEDPAINT - Ascenders (ANTIFAN-REAL, DeviantArt)
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Tour 3
Vous avez choisi de...
Dénoncer les malades (choix majoritaire)

Vous observez un dernier instant ces regards pleins d’humanité, mêlant à la fois pitié et fermeté, d'un espoir d'un miracle ou juste d'un choix refusé : mais si vous comprenez qu’ils n’aient pas pu prendre la meilleure décision pour leurs proches malades, vous savez que c’est, désormais, votre rôle à vous, votre devoir. Vous acquiescez à leur demande silencieuse, vous vous promettez de retenir les visages des malades, et vous sortez de la tente pour marcher droit vers la Commandeure-garde des Marches Libres, pour lui exposer sans détour – et peut-être avec humanité – la situation et vos doutes : votre supérieure approuve votre décision et votre sens du devoir et vous assure de prendre la situation en main, une fois qu'ils seront sortis de . Votre aide sera sûrement requise à ce moment-là, et vous savez que le repos ne vous est jamais permis : voici la mission de la Garde des ombres. Le regard de Senaste ne porte aucune équivocité : si vous avez bien fait, à vous de vivre avec ce choix.

Choix

Approcher des Tréfonds : au niveau de la falaise, des voix appellent la Garde des Ombres et leurs alliés. L'entrée des Tréfonds a été découverte, et il est temps de pénétrer les profondeurs. La suite se déroule ici.

Consignes
  • Le prochain tour s'ouvrira le 7 octobre 2022.
  • Pour ce tour 3, vous avez donc décidé à la majorité d'abréger les souffrances des malades, et ce sera fait à votre retour des Tréfonds qui, désormais, vous appellent.
  • Observer le mal dans les yeux et les choix attenants s'adressent en premier lieu aux Gardes des Ombres et aux organisations affiliées. Si vous pensez que votre personnage est concerné, n'hésitez pas à contacter @Frère Génitivi.
  • Vous pouvez vous joindre dès ce post à l'event.
  • Vous pouvez poster à la suite pour contextualiser et détailler le choix de votre personnage. Ce post est optionnel et doit être, de préférence, court.
  • N'oubliez pas que les évènements qui se déroulent dans l'event sont, par principe, des secrets avoués, connus des joueurs et joueuses mais pas des personnages.



Durant mes pérégrinations, toutefois, j’ai trouvé un récit commun à toutes les peuplades de cette contrée ; un récit d’orgueil et de damnation qui, malgré quelques variations, reste identique en substance.
Celle de leur combat contre la chute inévitable de notre monde.

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L’avantage de la jeunesse, c’était son feu ardent. Andra s’en rendait compte, tandis que l’émotion perlait dans les mots – plus éloquents que les siens – de Saam. L’amertume de la répétition, et la certitude désolée avaient depuis longtemps affadis ses propres élans démonstratifs, sans parler d’un manque de prédisposition de caractère. Entre l’élan de l’un et l’austérité navrée de l’autre, peut-être qu’il s’agissait du mélange le plus approprié pour faire comprendre l’inéluctable. Il y eut des hochements de tête, des murmures, et quelques dos tournés. La mage sentit la poigne de l’enfant dans sa main se faire plus molle, et elle la raccompagna doucement vers sa mère, amenant la menotte menue sur le bras tremblant et veinulé de la mourante. Un instant, elle hésita puis, se penchant à nouveau vers ce petit bout courageux d’humanité enfantine, elle lui chuchota :

« Dis à ta maman tout ce que tu veux lui dire. »

« Pourquoi ? »

« Parce que … parfois, on ne dit pas aux gens qui comptent dans notre vie ce qu’on ressent pour eux … et on le regrette. Parce qu’on aurait aimé qu’ils le sachent, tu comprends ? »

La fillette fronça les sourcils, pondérant ce qu’elle venait d’entendre. Puis elle murmura, de cette voix fragile qui témoignait davantage de ses émotions que les lames silencieuses qui roulaient sur ses joues :

« … Tu crois qu’elle s’en souviendra ? »

Andra laissa son regard traîner vers la main de l’enfant, à présent serrée dans celle de sa mère qui, malgré ses doigts gourds, paraissait apaisée par la sensation. Et elle répondit, en pesant chacun de ses mots :

« Toi, tu t’en souviendras. Et à travers tes souvenirs … ta maman continuera d’être avec toi. »

Le froncement de sourcils s’accentua, et la mage se douta que ces mots n’avaient vraisemblablement guère de sens pour une enfant. Il faudrait des années, pour qu’ils en aient. Ce n’était pas grave. Se redressant, elle souffla :

« J’essayerai de revenir. »

Pour achever ce qu’ils avaient commencé. De sa besace, elle sortit une tablette et un stylet, et entreprit de relever les noms. Pour qu’ils ne soient pas oubliés. Pour que la sentence soit effectuée. Les deux, hélas, ne s’excluaient pas.

Leur tâche accomplie, tous sortirent, et ils se dirigèrent vers l’endroit où se trouvait toujours la Commandeure-Garde. Obtenir son attention fut aisé. De son phrasé neutre, Andra résuma brièvement la situation, qui n’était guère surprenante, glissant néanmoins une indication sur le comportement déjà respectueux de son devoir de Saam. Bien entendu, cela n’avait que peu d’intérêt pratique : l’Union se moquait de cela. On n’entrait pas dans la Garde en ayant été une bonne recrue. Mais cela, il ne le savait pas. Un moment, elle soutint le regard de Senaste, et son expression demeura insondable.

Le contact se rompit, et ils apprirent que l’entrée des Tréfonds avait été découverte. Cette fois, un sourire sinistre s’étira sur les lèvres de la Garde-Acolyte, et elle souffla à l’adresse de Saam :

« Les cadavres ne consolent pas des morts, mais ils aident les vivants. »

Ils s’en furent vers le point de ralliement.
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Dénoncer les maladesTW : Descriptions de blessures, désespoir


Un instant terrible, je crus que les familles endeuillées allaient retourner contre nous ces poings qui serraient, avec le dernier espoir, des mains et des visages déjà dilués par le lavis de l’Immatériel. L’appréhension maculait mon cœur, dont les roulements rapides rythmaient la balance du silence entre leur affliction et notre salut ; et puis, soudain, enfin, la tension tomba, l’abdication s’obligea. Les yeux se voilèrent et les épaules s’affaissèrent. Les foyers embrasés par l’injustice étouffèrent sous un sceau d’inéluctable.

Qu’il était étrange, et même dérangeant, pour nous qui portions en étendard le devoir d’une lutte inlassable contre un mal sans cesse renaissant, de prôner tout à coup la résignation comme ultime victoire. Comment le triomphe pouvait-il résider dans l’abandon ?

Et pourtant, quelle autre délivrance offrir à ces vagues de l’âme soulevées par l’impuissance ?

À la dérive sur ma morne contemplation, je m’efforçai de présenter calme et solennité alors qu’Andra emportait avec elle l’enfant dépenaillée, aux petits doigts toujours fragilement blottis contre sa paume sévère. Je les vis de loin accoster le repos d’une mourante, et la mage courber sa charpente pour chuchoter quelques mots au joli visage lavé de larmes.

Alors que d’autres silhouettes accablées épousaient le mouvement, et regagnaient le chevet des agonisants le temps d’un épilogue que trop peu, à l’approche de la fin, pouvaient s’accorder, je demeurai immobile, le dos droit, le regard balloté par l’errance de ces frêles esquifs humains. Je me tins coi ; j’observais, mais la sécheresse s’était établie dans ma gorge et je n’avais plus le courage de l’en déloger ; j’entendais, malgré moi, la rumeur des murmures prononcés pour le secret d’oreilles qui n’étaient pas les miennes, et que je partageais au défi de l’intimité qui leur était réservée, au défi même de leur langage étranger, car peu de choses forcent tant les hommes à se rassembler que la mort.    

Grave comme la tombe, je soutins le déferlement des émotions qui s’octroyaient finalement le droit de s’écouler.

Cependant Andra se redressait, sa tâche psychopompe accomplie ; elle laissa la main retroussée de la fillette dans celle, trop noire et trop pâle, de sa mère trop sereine, et attrapa de ses sacoches le matériel nécessaire à retranscrire leur tragédie. Quelques visites silencieuses aux condamnés essoufflés par la lutte, parfois déjà immobiles, me suffirent à saisir sa volonté. Sans un mot, naviguant entre la houle des lamentations, je la rejoignis afin d’assister à sa mission.

Avec elle, je pris les noms. Avec eux, nous emportâmes un fragment de ce que leur vie avait signifié. Avec lui, nous nous assurions que leur fin, elle aussi, avait compté.

Mon cœur battait la chamade à l’idée du dénouement qui s’annonçait, autant pour moi que pour les souillés ; mais nous avions encore à faire notre rapport à messerah Senaste. Je talonnai Andra comme son ombre, masquant de mieux en mieux les tremblements de mes mains à mesure que je les serrai dans mon dos, et que nous nous éloignions du nœud de tentes qui tordait si bien mon ventre.

Face à la Commandeure-Garde, je n’osai soulever les yeux, là où mon aînée, inébranlable, dressa d’une voix atone le portrait de la corruption que nous avions débusquée. Elle exposa notre décision, et pointa, à ce moment, la vaillance dont j’avais fait preuve en dépit de la cruauté de notre devoir – et je cillai, un peu surpris de cet appui subit. Je redressai la tête juste assez pour voir serah Andra et messerah Senaste entrechoquer leur regard, sans que l’une ou l’autre ne trahît un signe de faiblesse. Le sens de leur échange me resta impénétrable.

Puis, alors que je sentais mes jambes défaillir d’avance pour la sentence qu’il me faudrait bientôt appliquer, une nouvelle angoisse succéda à la première : car nos autres camarades avaient mis au jour la porte d’entrée des monstres, et il était temps dorénavant de pénétrer les entrailles de la Terre pour les confronter par le fer. Près de moi, Andra esquissa un vicieux rictus.

« Les cadavres ne consolent pas des morts, mais ils aident les vivants. »

Incapable de trouver à répondre au creux de ma gorge rêche, je me laissai entraîner par ce constat sanglant, la main fébrilement pendue au pendentif caché dans mon col.  

Résumé:

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