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Mamma mia, here I go again [ft. Amadeus]

Alzyre de Launcet
Alzyre de Launcet
Templier du Cercle
Templier du Cercle
Alzyre de Launcet
Personnage
Illustration : PARKOUR.

Peuple : humain
Âge : 21 ans depuis le 28 Gardien
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Val Royeaux, Orlaïs
Occupation : Jeune templier confirmé
Localisation : Cloîtré au Cercle durant ce chapitre
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Julie "Shuploc" Damgaard
Date d'inscription : 31/01/2022
Messages : 156
Autres personnages : Copper, Miche, Aerontus Nepos
Attributs : CC : 10/10
CT : 13/13
End : 14/14
For : 11/11
Perc : 15/15
Ag : 14/14
Vol : 12/12
Ch : 13/13

Classe : templier
Sorts : Prière à Andrasté : lorsque vous faites une prière pour protéger vous et vos alliés (RP), eux et vous gagnez +2 en défense magique jusqu’à la fin de la rencontre. Ce sort coûte 3 PM.
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t637-alzyre-rejeton-de
Mamma mia,
here I go again
CHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP classique
Date du sujet 16 Gardien 5:13
Participants @Alzyre de Launcet@Amadeus Domitia
TW langage grossier
Résumé Alors qu'Alzyre fait encore des conneries et essaie de semer la trace des gardes, il s'aperçoit qu'il n'est pas le seul à le faire. C'est alors qu'il tombe sur lui dans une ruelle, et qu'il considère la possibilité de se serrer les coudes face à leur ennemi commun.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>16 Gardien 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1166-mamma-mia-here-i-go-again-ft-amadeus">Mamma mia, here I go again</a></li></ul><p><u>@"Alzyre de Launcet" – @"Amadeus Domitia"</u> Alors qu'Alzyre fait encore des conneries et essaie de semer la trace des gardes, il s'aperçoit qu'il n'est pas le seul à le faire. C'est alors qu'il tombe sur lui dans une ruelle, et qu'il considère la possibilité de se serrer les coudes face à leur ennemi commun. </p>[/code]

Alzyre de Launcet
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Templier du Cercle
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Alzyre de Launcet
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Illustration : PARKOUR.

Peuple : humain
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Mamma mia,
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"Look at me now, will I ever learn ?" ––ABBA, "Mamma mia"TW : Langage grossier

De tous les temps atroces qu’il pouvait y avoir dans cette foutue “Cité des Princes”, il fallait qu’il neige ! Mais pas une neige normale, non : celle qui ne prenait pas, trop timide, et remplissait les rues de cette masse pâteuse et sale, hybride maléfique entre de l’eau et de la neige. Chaque pas devenait plus lourd, prodiguant de majestueux “splosh splosh” un peu partout, soit un bijou pour la discrétion évidemment. Les toits et les murs étaient glissants, donc ne pas tenter de folies serait le mieux, mais que pouvais-je y faire ? Il ne neigeait pas au début de la nuit !

Et la cerise sur le gâteau ? Me voilà perdu dans un quartier que je ne connaissais pas encore très bien. Super. Génial. Bravo Alzyre, champion de l’orientation. Mais bon, je n’avais pas de temps à perdre ; une ruelle à gauche, puis une autre en face, une autre encore sur la droite. Si je me perdais, peut-être seraient-ils tout aussi perdus que moi.

Me voilà donc, à déambuler dans toute la ville au cœur de la nuit. Il faisait frais, il faisait humide, et le son des gardes résonnait de partout. Je m’étais arrêté à l’entrée d’une ruelle des plus sombres afin d’observer les alentours. Certaines directions me laissaient perplexe, comme s’ils s’occupaient de totalement autre chose. Ou alors ils étaient stupides et m’avaient totalement perdu. Cela m’étonnait un peu, quand même. Je disparus dans l’obscurité de la ruelle à pas légers, en atteignis une autre, et mes repères revinrent : cette rue menait au bas-cloître, okay. Je pouvais apercevoir la grande porte, comme pour isoler les pestiférés de la ville. Donc .. Clattercraft ? Wow, j’avais fait un sacré détour, j’avais carrément changé d’anneau ! Mais ce n’était pas le moment de se féliciter.

Une silhouette vive attira mon regard. Sur mes gardes, j’avançai prudemment, avant d’entendre les gardes. Tiens donc ? Curieux, pour ne pas dire suicidaire, je tentai aussi de pister cette étrange silhouette. D’autres ruelles furent franchies, avec l’adresse d’éviter les glandus en armure afin de ne pas avoir de problème. Je m’arrêtai contre un mur, protégé par la nuit, l’œil attentif. Ils passèrent devant mon nez, à la hâte, comme s’ils avaient oublié mon existence. Et puis, l’inattendu arriva évidemment.

Une petite masse se cogna contre mon dos. Je trébuchai un peu en avant, manquant de quitter la ruelle pour de bon, ravalai des jurons avant de me tourner subitement. Je retins ma respiration afin de ne pas attirer l’attention, et m’attardai un peu sur qui venait de me percuter à pleine vitesse : un jeune garçon au teint sombre et aux cheveux de jais, les plus chaotiques qu’il m’avait été donné de voir. Essoufflé, ses épaules montaient et descendaient de façon chaotique, tandis que son sombre regard était planté sur moi dans ce que je devinais être de la stupéfaction.

Je murmurai à voix basse, agacé.

- « Mais ça va pas, non ?! Tu veux nous faire tuer ? »

C’était donc ça, la silhouette.


Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Secrétaire de l'ambassade tévintide
Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Mamma mia, here I go again [ft. Amadeus] 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
Messages : 202
Autres personnages : //
Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
Classe : Civil - Niveau 3
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Amadeus, sur le seuil de l’ambassade, inspire profondément.

Devant lui, s’étend le pénible et terrible linceul glacé. La neige. Parfois épaisse et gluante, parfois humide et fondante, d’autres fois, solide et glissante. La neige est traîtresse.

Elle est son pire adversaire.

Depuis 3 années qu’il l’observe, elle ne cesse de le surprendre. Lovée sous une couche molle, voilà qu’une plaque de verglas le met à terre, la poudreuse éclate dans son nez. Parfois, le froid s’insinue dans ses vêtements, d’autres fois, plus secs, il mord ses yeux, ses lèvres. Il souffle, pour se réchauffer – grave erreur ! L’humidité de son souffle s’incruste dans les gerçures de sa peau.

_ Putain de neige !

Commence-t-il. Un défi, lorsqu’il se frictionne, sautille d’un pied sur l’autre, frictionne ses poings déjà serrés.
_ Putain de neige, s’encourage-t-il, les dents serrées.

Il s’avance, avec prudence. Puis plus d’assurance. Il se tient droit, fier, jusqu’à glisser – le jeune homme remue les bras, se tient au mur, jure entre ses dents, donne un coup de pied sur la dalle, manque de tomber une nouvelle fois.

_ Putain de neige !

Rage-t-il, secouant la tête. La pente sournoise passée, il reprend sa marche, sans rentrer les poings dans ses poches non : ses mains restent tendues, pour s’assurer à ce qu’il garde l’équilibre. Il souffle, expire par le nez, d’abord le talon, puis le reste du pied.

Quel est ce bruit ? Amadeus lève les yeux. Le ciel bave. Sa salive répugnante dégouline des toits, une brume mêlée d’eau, crachat. L’air, déjà humide, s’alourdit davantage. A ses pieds, la neige s’imprègne d’eau, elle se ramollit sous ses semelles. Ses vêtements, frileusement, se plaquent contre sa peau tannée par un soleil qu’il n’a plus vu depuis trop de jours.

Ses bras s’entourent alors qu’il tremble frileusement. Ses muscles se contractent, son expression, déjà mécontente, ne peut pas être plus renfrognée.

Nez et sourcils froncés, les yeux plissés sous ses sourcils broussailleux, ses lèvres pincées, ses dents serrées, les insultes parviennent encore à s’échapper.

_ Temps de merde, ville de merde, neige de merde, pluie de merde, déblatère-t-il, bougonnant comme un vieux. Les épaules relevées, la tête rentrée, le visage ridé par la contraction des corrugateurs.

La déambulation l’emmène jusqu’aux profondeurs de la ville. A l’approche du bascloître, il ralentit l’allure, lève les yeux, alerte, tend l’oreille. Le sac sur son dos, finit à terre. Il l’ouvre, espère que l’humidité n’a pas gorgé les beignets fourrés de confiture. Amadeus hésite quelques secondes, pénètre prudemment dans le lieu protégé ; prudemment, il repose son offrande aux racines de l’arbre.

Un silence presque religieux l’entoure. Mais Amadeus n’est pas serein.

Biche craintive, il s’est tendu, aux aguets, les pupilles rondes comme des poings sous la peur. Un mouvement, dans la pénombre, le jeune homme prend ses jambes à son cou.

La neige molle ralentit sa progression, mais elle n’a pas la force du désert. Amadeus s’élève d’un bond, s’arrachant à son emprise, l’atterrissage n’est pas aussi facile. Il n’y a pas de sable pour épouser l’impact, la dalle glissante s’échappe sous son pied, Amadeus trébuche, bascule sur les fesses. La douleur se renvoie dans son coccyx et le froid lui mord le cul à pleines dents.

_ PUTAIN DE… !

Le dernier mot mêle l’elfique au tevintide – une hérésie ! D’ailleurs suffisante pour qu’on l’arrête ?!

Décontenancé, Amadeus perçoit, dans l’obscurité, un mouvement vif, un groupe de gardes armés. Les cliquetis de leurs armures lourdes lui font écarquiller les yeux. Et sans réfléchir, son corps s’est élancé.

Peut-être qu’il n’a pas le droit d’aller au bascloître la nuit ? Peut-être qu’il n’a pas droit de s’y rendre ? Peut-être a-t-il profané une insulte interdite ?

L’imbécile ne pense pas même que cette poursuite n’est pas à sa suite : il court comme un dératé. Un coupable assumé. La précédente maladresse effacée par la peur, les quartiers lui sont plus familiers, la neige s’écrase sous ses pas fermes, il se faufile dans les ruelles.

La course le réchauffe, son souffle erratique embrase ses poumons, son cœur pulse, ses chairs s’embrasent. La chaleur monte à ses joues, ses yeux brillants, il ne sait pas pourquoi il court, ni où il va. Une bouffée d’air frais lui arrache un rictus enthousiaste, le froid enfin, le délaisse, ça, il a réussi à le semer !

Sûr de sa victoire, il se retourne légèrement – erreur de débutant, aurait soupiré son frère.

Il percute de plein fouet, non pas un mur, mais un dos. L’impact est suffisant pour l’immobiliser, freinage précipité, ses pieds se sont écartés, ses bras balaient l’air, sa main se referme sur le mur, l’autre, sur le dos de l’homme qu’il tire en arrière. Par pur réflexe.

Haletant, il lève les yeux vers le blondinet qu’il vient de percuter dans un sens – tirer de l’autre.

Amadeus. Amadeus, aurait murmuré sa mère en secouant la tête. Elle l’aurait couvé du regard, son garçon, malgré tous ses défauts. Malgré ses cheveux noirs décoiffés, sa bouille renfrognée, ses sourcils broussailleux froncés. Ses lèvres bouffées par le gel, son nez légèrement tordu par les coups qu’il a reçus. Les hautes pommettes tranchant avec les mâchoires carrées, la fragilité elfique se mêlant à la rusticité humaine, articulations fines et saillantes, muscles puissants, épais, architecture étrange. L’harmonie chaotique de deux natures opposées, réunies sous une écorce, faite d’une peau sombre, d’une chevelure et d’yeux plus sombres encore, d’une force brutale écrasée par la longueur, la délicatesse des membres.

_ Quoi ? Qu’est-ce tu fous là ?

Aboie-t-il, enfin, tente-t-il d’aboyer sans hausser la voix. Il se redresse du mieux qu’il peut, Alzyre le dépasse bien d’une bonne tête, mais Amadeus roule fièrement d’une épaule et jette une œillade dans la ruelle.

_ C’toi qu’les gardes pourchassent ? Qu’est-ce t’as foutu ?

Il murmure, dans la connivence, partenaire d'un forfait dont il n'a pas même connaissance.

Spoiler:

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Un accent fort – désagréable –, qui me laissait comprendre avec aisance qu’il était loin d’être du coin. L’accent de cette cité était à vomir quand il était trop prononcé, mais c’était un autre niveau d’accent auquel je faisais face. Ça, sa petite tête boudeuse – ce serait mentir que de ne pas constater qu’il était quand même pas mal mignon dans son genre –, son petit corps tremblant de froid et les petits sourcils froncés. Trop, beaucoup trop chou.

- « Quoi ? Qu’est-ce tu fous là ? C’toi qu’les gardes pourchassent ? Qu’est-ce t’as foutu ? »
- « Alors je te ferai remarquer que je me portais très bien avant que tu me percutes les fesses- »

Des cliquetis résonnèrent au cœur du bascloître. Les pas ralentirent, étrangement, tandis qu’ils s’affairaient à scruter les parages. Mon regard fut attiré par un sac, déposé avec soin près de l’arbre, que les gardes surprirent également. Qui était le con qui avait déposé ça à la vue de tous ? Mon regard glissa vers le nouvel élément perturbateur.

- « .. Me dis pas que t’es le génie derrière ce geste à la pointe de la stratégie. »

C’était intéressant à noter, il fallait dire. C’était quelqu’un qui se souciait des elfes, ou alors qui en était un ; c’était difficile à dire, maintenant que j’y pensais. L’épaisseur de sa touffe de cheveux rendait impossible de vérifier si ses oreilles étaient rondes ou pointues, tant pis. Les gardes embarquèrent le sac sans plus de cérémonie, et j’observai les traits de mon compagnon d’infortune du soir. Putain, en plus on se les caillait sévère, merde.

- « Bon, il faut qu’on se taille d’ici, sinon on est mort. »

Je guettai dans la ruelle, cherchai une ouverture et m’y faufilai, tandis que les gardes s’éloignaient gentiment de notre position. Je changeai de ruelle, attentif autour de moi. Moi aussi j’avais des bricoles à déposer chez des particuliers. Je ne pouvais pas rentrer au Cercle avec ce que j’avais dans les poches, et encore moins au Laurier. Dans un cas j’aurais des ennuis, dans l’autre je perdrais tout. Je soufflai du nez, évaluant la situation, tandis que les rondes de gardes reprenaient de plus belle dans le secteur, toujours à l’affût du moindre sale gosse aux mains lestes.




"I'm scared to get close, and I hate being alone.
I long for that feeling to not feel at all.
"


Alzyre s'exprime (insolemment) en #006666
Amadeus Domitia
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Amadeus doit lever les yeux pour dévisager le type.

Sa chevelure claire l’auréole de lumière, c’vrai qu’il est visible le bougre. Le Tevintide renifle, penaud, gratte sa pommette, près de la cicatrice qui la perce. Face à ses yeux, il détourne les siens… Avant que le cliquetis des armures n’attire son attention.

Son partenaire se tourne pour observer les gardes ; Amadeus s’avance d’un pas, puis d’un autre, parvenant à se faufiler entre lui et le mur pour observer à son tour. Si sa finesse d’autrefois lui aurait permis de se glisser sans rencontrer de difficultés, sa musculature nouvelle, son dos plus développé, rencontre le torse de l’homme.

Amadeus se sent à l’étroit, déjà qu’il se sent serré dans son veston, étiré sur ses épaules. Décidément, rien n’est fait pour sa carrure ! Il grommelle en se reculant, recule en grommelant, se faufile derrière Alzyre.

_ Bah quoi ? Au moins, y font pas attention à ta gueule, tu vas pas t’plaindre, râle Amadeus.

Inquiet, il surveille la scène. Sous ses sourcils broussailleux, ses yeux vifs vont des gardes au sac, se dirigent vers les ombres, puis les armures de nouveau.

_ Mais putain… !

Les voyant prendre le sac, Amadeus fait un pas en avant. Ses deux poings sont serrés, ses lèvres se sont retroussées comme les babines d’un chien prêt à mordre.

_ C’pas pour eux ! Y z’en ont même pas b’soin !

Crache le Tevintide. La colère masque l’impuissance, seule sa raison retient ses bras armés de muscles noueux, d’articulations tranchantes. Bien qu’il soit confronté quotidiennement à l’injustice de ce monde, il n’arrive pas à s’y faire. Il n’arrive toujours pas à y croire. Et chaque rappel est une saveur amère sur ses lèvres ; une plaie qui se réveille, une brûlure qui le lance.

Né d’un amour triple, d’une union interdite, sang mêlé, un pied dans chaque monde et le cœur au milieu, Amadeus est un équilibriste. Et lorsqu’il a envie de se jeter dans le vide, tant de choses le retiennent sur son fil. Les mains de ses mères sur ses épaules, la promesse à son père, à son frère, cette vie qu’il n’arrive pas à abandonner.

Ce sac qu’on arrache, ce ne sont pas seulement des beignets, ce ne sont pas seulement des heures de travail, son argent, qu’on lui enlève. C’est voler ce qu’il leur a donné. C’est les priver de ce qu’ils n’ont déjà pas. C’est leur prendre le peu qu’ils ont et lui, lui, il ne peut rien y faire.

Il sait que derrière ces quelques gardes, ce ne sont pas que des hommes de chair et de sang qu’il affronte.

C’est tout un monde qui l’écrase. De toute sa puissance, de toute sa masse.

Sisyphe, le rocher s’alourdit au fur et à mesure qu’il avance, au fur et à mesure qu’il remonte la pente. Au fur et à mesure qu’il grandit. Qu’il comprend les cicatrices sur la peau de sa mère elfe, ses jointures manquantes, les pleurs de sa mère humaine, l’inquiétude dans les yeux de son père.

Ce monde n’est pas fait que d’amour.

Au contraire. Ils sont nombreux à arracher la moindre graine qu’il essaye de planter, à piétiner son cœur trop tendre. Endurcis toi ! Reprend son frère, d’une voix ferme. S’endurcir ? Ses mains sont déjà couvertes de corne, brûlées par la chaleur des fours ou écrasées par les machines de fer, sa peau sombre, tannée par le soleil, le sable, et maintenant, le froid mordant. Ses os si fragiles, protégés de muscles et de graisse, d’un dos développé et d’un petit ventre tendre, un discret embonpoint protégeant ses abdominaux, ceinturant ses viscères si vulnérables.

Ces entrailles qui se serrent lorsqu’il les voit s’éloigner avec son bien. Chaque pas qu’ils font, creusent davantage le fossé infranchissable entre les elfes et les hommes. Le renvoie à son impuissance, la futilité de son existence, il se sent déchiré en deux.

La voix de son partenaire d’infortune le rappelle au présent.

Surpris, il tourne les yeux vers lui. Etonné qu’il ne se soit pas contenté de s’en aller.

Et ce simple geste, c’est une main qu’il saisit de toutes ses forces. Il gonfle ses poumons, contracte ses épaules, broie cette douleur, jusqu’à la faire taire. Ses mains s’ouvrent, s’étirent, se referment.

Tu es fort, mon poussin, glisse sa mère aux oreilles rondes, Ne te décourage pas. L’amour triomphera. Toujours. Toujours.

Alors quand le blondinet s’éloigne, le poussin le suit. Avec une discrétion nouvelle, prenant garde à son pas, aux aguets. Quand le garçon s’arrête, Amadeus hésite, mais se glisse à son côté pour détailler les rues de ses prunelles obscures. L’enfant du soleil ne craint pas la nuit ; il la sait aimante. Aussi, d’un geste de la main, il invite l’homme à le suivre. Avec attention, Amadeus se fond dans les ombres, n’hésitant pas à poser genou à terre, malgré l’humidité qui imprègne ses vêtements.

La colère bouillonne dans ses veines.

Il se redresse, reprend sa marche, jusqu’à rejoindre une petite cour intérieure, où les gardes n’iront pas les rejoindre. Là, un accès étroit permet de rejoindre une rue plus fréquentée, mais en cet instant, ils ne risquent pas d’être surpris.

Amadeus se rend seulement compte de son souffle haletant. Il se tourne légèrement vers son interlocuteur, qu’il dévisage attentivement cette fois.

_ Qu’est-ce tu fous là ?

Répète-t-il, d’un murmure cette fois.

Mais sa demande est différente. Il n’y a pas seulement la curiosité, non. Le désir d’aider. Ce désir resté inassouvi suite à l’intervention des gardes. Il espère qu’Islan interceptera le sac, qu’il le donnera aux siens…

Les paluches aux longues jointures et aux paumes larges se frottent l’une à l’autre, alors qu’Amadeus tente de se réchauffer.

_ Je peux t’aider ?

Demande-t-il plus franchement. Naïvement.

Naïvement ? Il se doute bien que le type en face de lui n’est pas là pour enfiler des perles ou crapahuter dans la neige. Mais il espère qu’il soit comme lui. Qu’il veuille réduire un de ces nombreux fossés qui déchirent cette ville.

D’ailleurs, sa main se lève finalement.

_ J’m’appelle Amadeus.

Un nom si doux, tranchant avec la rusticité du personnage. Il le prononce d’ailleurs, avec un respect surprenant ; non pas pour sa personne, mais pour les personnes qui l’ont aimé.

Il n’a pas peur d’être vu ou entendu. La vieille à l’étage, elle l’aime bien. Il faut dire qu’il lui a porté ses sacs quelques fois. Le plus grand risque n’est autre qu’elle les invite à dormir chez elle si elle les surprend dehors.

L’amour triomphera toujours.
Alzyre de Launcet
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Il devait en effet être l’auteur de ce plan raté - pour ne pas dire stupide, l’effort comptait -, à le voir s’énerver comme si on venait de lui prendre sa maison. Quelque part, en y réfléchissant .. J’avais gardé une main proche de son épaule, pour la saisir dans le cas où il se jetterait tête baissée à sa propre perte. Ce n’était pas pour eux, j’avais vu juste. Enfin, fallait pas être un génie pour constater un truc si simple, mais parfois ma propre intuition m’impressionnait.

Mais au-delà de ça, et je l’apercevais dans la tension de son corps, dans cette frustration et dans cette impuissance : ce n’était pas un combat auquel il était étranger comme je l’étais. C’était un quotidien, il en avait raz-le-bol de ce quotidien, mais il revenait constamment à la charge, et sans la moindre dentelle.

L’espace d’un regard, de quelques gestes, et de ce long et atroce silence, je compris non seulement l’ampleur, mais aussi l’impact de mon devoir. Ce n’était pas simplement aider quelques personnes à passer l’hiver en meilleure condition, un “merci” poli mais gêné ; c’était leur offrir de l’espoir à l’état brute, leur montrer qu’un meilleur avenir était envisageable avec quelques modestes actions. Le noble berruier dans sa tâche ne se souciait guère de sa gloire, ou de ce sentiment de grandeur que les petites gens leur conférait suite à leurs nobles actions : humilité, honneur, devoir, les trois grandes valeurs des plus preux.

C’était suite à cette réflexion que je pris les choses en mains et lui intimai de nous barrer de là ; face à une tâche si grande et laborieuse, il fallait savoir s’entraider. Je pris alors les devants, créant une ouverture pour nous deux dans ces rues pour l’heure incertaine. Mais bien assez vite, ou après une certaine interrogation et réflexion, mon compagnon d’infortune me fit signe de le suivre. Je l’observai, curieux, mais ne réfléchis pas plus que ça avant de le suivre : après tout, nous étions dans la même merde tous les deux. Nous traversions les ruelles une fois de plus, plus étroites, plus fournies en conneries qui traînaient, avant de déboucher sur une petite cour. Je repris mon souffle, les joues rougies de froid, la capuche davantage rabattue sur ma claire tignasse. J’observai les alentours, curieux, mais certain d’être temporairement à l’abri.

- « Qu’est-ce tu fous là ? »

Ce murmure timide me surprit, et je découvris alors deux grands yeux braqués sur moi avec la plus grande des attentions. Etrangement, sa question me prit de court : évidemment que je savais ce que je foutais ici, mais pas moyen de balbutier quoi que ce soit. Mon souffle se stabilisait à peine, et la situation en elle-même m’échappait un peu. Je finis par répondre sur le même ton, me rapprochant un peu pour éviter de trop faire de bruit.

- « La même chose que toi. Quelques pièces de monnaie, mais pas de bouffe. »
- « Je peux t’aider ? »

Une question qui me fit tout drôle, à vrai dire. Je le dévisageai un instant, surpris, avant de regarder autour de moi. Serait-ce une bonne idée de l’embarquer dans mes galères ? Ne devrais-je pas plutôt m’assurer qu’il rentre chez lui sain et sauf ? Lorsque je reposai le regard sur lui, j’eus ma réponse, quelque part : avec une détermination et une colère pareilles, le dissuader de venir serait une grossière erreur. Il tendit sa main avec ferveur, une flamme obstinée qui dansait dans ses pupilles.

- « J’m’appelle Amadeus. »

Je l’observai un instant, intégrant son nom comme information à ne pas oublier. Amadeus. Un nom qui, en effet, n’était pas d’ici. Il devait venir du nord .. ce qui expliquait pourquoi il tremblait comme ça. Je lui empoignai la main avec force mais élégance à la fois, avec respect et engagement : ce soir, contre toute attente, je me faisais un allié à ma bien préoccupante cause.

- « Bardane. »

L’enfant en moi voulait absolument savoir s’il avait entendu parler de mes divers petits cambriolages au cours de ce dernier mois, mais il me fallait user de rigueur et d’humilité. Ce n’était pas une chose qui se demandait comme un abruti.

Je saisis alors une des nombreuses bourses pleines que je me trimbalais à la ceinture, et l’ouvris devant lui pour lui montrer mes petites trouvailles.

- « Je suis cambrioleur, et depuis la montée des prix d’à peu près tous les besoins primaires, j’ai décidé de rendre visite à quelques bourges pour ramener un petit quelque chose aux plus démunis de la ville. Dans les situations de crises, il faut savoir se serrer les coudes. »

Fermant la bourse avec soin, je l’attachai à nouveau à ma ceinture, et fis un signe de la tête en direction du côté moins fréquenté du bascloître.

- « Si tu veux, tu peux m’accompagner, je compte faire le tour du quartier pour laisser quelques petites bourses dans certaines maisons. Ou alors tu peux rentrer chez toi. Comme tu préfère. »




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Amadeus Domitia
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Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Mamma mia, here I go again [ft. Amadeus] 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
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Attributs : CC : 17. CT : 10. Mag : 7 End : 10. For : 15. Perc : 14. Ag : 14. Vol : 12. Ch : 16
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La réponse de l’inconnu ne provoque aucune réaction de la part du Tevintide – pour sortir la nuit et se cacher des gardes, fallait pas être très net.  

Ce qui l’interroge, ce sont ses intentions : ses trouvailles, va-t-il les garder pour lui ? Il en doute. Ce type ne l’a pas balancé aux gardes, alors qu’il aurait été un coupable tout désigné, lui et son accent Tevintide. Il était connu d’eux, en plus ! Mais ça, l’humain ne doit pas le savoir.

Quand il laisse ses yeux clairs parcourir autour d’eux, tout ce qu’il voit, ce sont des murs sales, aux racines noyées de neige souillée, un escalier branlant, des déchets rongés par les rats.

Et quand ses yeux reviennent sur Amadeus, ce dernier se redresse fièrement sans quitter son regard. Ce n’est plus un gamin depuis des années : c’est un homme. Ses cheveux en broussaille, ses sourcils épais, ses yeux noirs, noirs comme la plus profonde nuit, où flamboie une force brute et sauvage. Des émotions si vives, qu’elles lui offrent parfois l’innocence d’un enfant. Ses yeux en amande se plissent sous les morsures d’un vent froid, mais son regard, ne cille pas.

Il le tient, comme il aurait pu le saisir par le col.

Mais cette intensité, malgré tout le mépris qu’il peut ressentir pour un crétin d’Orlésien, n’est pour l’instant armée d’aucune colère, en tous cas, pas dirigée vers le dénommé Bardane. Il est de petite taille, solide et fin à la fois, son corps surprend, quand l’on prend le temps de le détailler.

Les pommettes saillantes, les joues légèrement creusées, les mâchoires carrées. La peau embrassée par le soleil, les baisers de ses mères, tannée par le sable du désert et les vapeurs brûlantes de l’atelier de son père. Ses mains aux ongles fendus, aux jointures égratignées, aux paumes souillées d’encre. Les épaules développées, un nez tordu, un ventre légèrement rebondi, mais les mâchoires imberbes d’un elfe. Ses oreilles sont rondes, bien que légèrement allongées, discrètement décollées.

Les articulations, structures fines et osseuses, consolidées par des muscles noueux, nerveux, parfois recouverts d’un peu de tendresse. Son expression sans cesse renfrognée, qui enfin, se relâche un peu quand l’inconnu serre sa main.

Une main qu’il saisit de la sienne, l’autre se referme, il enserre avec une surprenante douceur la poigne qu’il lui tend. Un geste étrangement protecteur. Son père saluait ainsi ses alliés, et serrait même leur poing contre son cœur, mais Amadeus le relâche et glisse ses mains dans ses propres poches.

Lui-même ne se prive pas de dévisager attentivement le jeune homme. Son nom, il l’oubliera peut-être, mais sa tête, il veut la reconnaître. Il essaye d’inscrire tous les détails qu’il peut percevoir, ses yeux, ses cheveux, a-t-il des cicatrices, des traits caractéristiques ?

_ Bardane…

Répète-t-il, le r roule entre ses lèvres, comme le vent souffle sur les dunes, bruisse au travers des buissons secs. L’élégance, l’allure et le verve distingués du jeune homme lui offrent un charisme indéniable. Cependant, Amadeus a encore trop de fierté pour le lui avouer. C’est un Orlésien, il va pas aller flatter son ego, non ?

Alors tout ça, il le scelle bien derrière ses sourcils froncés et sa moue renfrognée. Il se veut donner l’amabilité d’une porte de prison. Enfin, cette porte, ils sont nombreux à la crocheter. Parfois, il suffit d’un peu de malice ou de dextérité pour lui arracher les vers du nez.

En plus ce nom, ça lui dit quelque chose.

Il n’a pas le temps d’y réfléchir : le jeune homme lui montre sans hésitation ses trouvailles. Et voilà que le coupable présumé devient complice. Déstabilisé, il comptabilise la somme d’une œillade, relève les yeux vers Bardane, les lèvres entrouvertes. La somme lui paraît énorme ! Il a pris tout ça à lui seul ?

Le visage d’Amadeus est un livre ouvert, pour celleux qui savent lire en tous cas. Le trouble est chassé par la stupéfaction, puis un respect mêlé d’un peu d’inquiétudes. Ses bras se croisent sous la réflexion, alors qu’il se balance d’un pied sur l’autre, penchant la tête pour observer ses pieds. Ses sourcils se froncent.

Il pense à son père et les quelques pièces qu’il récupérait des ventes. De cette fois où, il rentrait avec sa maman elfe, tenant son panier alors qu’ils revenaient des champs arides. De son père, sa mère humains qui pleuraient, de son frère qui tenait son bras blessé. L’atelier éloigné de la ville était le lieu de prédilection pour des attaques de bandits.

Que doit-il faire ?

Ses yeux suivent la direction indiquée par le dénommé Bardane. Dans un lourd soupir, ses bras se déplient, ses mains se reposent sur ses hanches étroites alors qu’il secoue la tête de droite à gauche. Comme un vieux.

_ Tu te rends compte de c’que tu fais ? C’est dang’reux. Puis qu’est-ce qui t’dit qu’ces gens ont pas besoin d’cet argent ? Comment tu les choisis, tes bourges ? J’espère qu’tu les zigouilles pas… !

Bougonne-t-il. Veut-il vraiment une réponse ou est-ce simplement pour se donner bonne conscience ?

_ …Mais…

Amadeus a un froncement de nez, il renifle, frotte un peu son pif du dos de la main. Il détourne le regard avant de le dresser pour le planter dans celui de son interlocuteur.

_ … Cette ville… Comme toutes les autres… C’toujours les mêmes qui crèvent et qui manquent. J’sais pas si j’cautionne c’que tu fais, et j’veux pas toucher à cet argent mais… Mais l’aide qu’j’essaye d’donner, on m’l’arrache comme l’herbe sous l’pied.

L’expression ne convient pas, mais Amadeus n’en tient cure.

_ J’te dénoncerai pas. Et… Et pour ce soir… Ce soir, j’veux bien t’donner un coup d’main.

Il lève un index.

_ Juste ce soir, hein ! Histoire qu’ma sortie n’ait pas servi à rien !

Insiste-t-il. Mais au vu du tremblement de sa voix, son interlocuteur comprend probablement qu’Amadeus n’est pas si sûr de lui. Ennuyé de ses propres hésitations, Amadeus soupire, ferme le poing, se donne un léger coup sur le front puis fait un pas en avant.

_ T’sais par où commencer ?
Alzyre de Launcet
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Templier du Cercle
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Alzyre de Launcet
Personnage
Illustration : PARKOUR.

Peuple : humain
Âge : 21 ans depuis le 28 Gardien
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Val Royeaux, Orlaïs
Occupation : Jeune templier confirmé
Localisation : Cloîtré au Cercle durant ce chapitre
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Julie "Shuploc" Damgaard
Date d'inscription : 31/01/2022
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Attributs : CC : 10/10
CT : 13/13
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Vol : 12/12
Ch : 13/13

Classe : templier
Sorts : Prière à Andrasté : lorsque vous faites une prière pour protéger vous et vos alliés (RP), eux et vous gagnez +2 en défense magique jusqu’à la fin de la rencontre. Ce sort coûte 3 PM.
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Mamma mia,
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Oh putain c’était un Tevintard.

De toute ma vie, performant mes techniques de chevalier en-devenir, j’imaginais toutes les scènes farfelues des chansons de geste iconiques, les longs combats face à l’ennemi maléficien, qui avait fait mille et un pactes avec les démons, corrompu jusqu’à la moelle, et chez qui on venait asséner un coup porté de lumière. De toute ma vie, je me préparais à cette guerre que menaient mes ancêtres et, j’en étais convaincu, mèneraient mes descendants également. Combattre l’impie, repousser l’hérésie magique, et retourner parmi les siens en héros, preux et courageux.

Et j’étais à présent en train de faire confiance à l’un d’entre eux, et étrangement, je n’étais plus à ça près. Je veux dire : les mages ? Bah je dois les protéger maintenant du reste du monde. Les elfes ? Je les aidais à passer l’hiver. Alors une surprise de plus ou de moins ..

A montrer mes trouvailles – et c’en était qu’une infime partie –, son regard s’agrandit de surprise. Mais il semblait alors réfléchir, tandis que je rangeais ma bourse. J’en avais enchaîné trois cette nuit, autant dire que je n’avais pas chômé. Je commençai à me mettre en route, mais Amadeus reprit la parole, officiellement agacé, pour ne pas dire inquiet.

- « Tu te rends compte de c’que tu fais ? C’est dang’reux. Puis qu’est-ce qui t’dit qu’ces gens ont pas besoin d’cet argent ? Comment tu les choisis, tes bourges ? J’espère qu’tu les zigouilles pas… ! »

Je m’arrêtai, pensif. Était-ce le moment de me mettre face à mes propres actions ? D’effectuer une petite introspection sur ma vie, mes choix, mes convictions ? De passer en revue ce que j’avais accompli, et d’évaluer leur justesse ou leur faute ? Mais avant d’avoir eu le temps de répondre quoi que ce soit, le Tévintard enchaîna directement.

- « …Mais…Cette ville… Comme toutes les autres… C’toujours les mêmes qui crèvent et qui manquent. J’sais pas si j’cautionne c’que tu fais, et j’veux pas toucher à cet argent mais… Mais l’aide qu’j’essaye d’donner, on m’l’arrache comme l’herbe sous l’pied. »

Je l’observai, à présent. Sa frustration et son impuissance face à son échelle d’action ne m’emplissaient pas d’arrogance comme je l’aurais probablement – et tristement – anticipé. Je compris aussi que pas tout le monde connaissait les bonnes méthodes, ou pouvaient se permettre de trop en faire. Une certaine détermination m’emplit, mais également un sens ardent du devoir, comme si moi, Alzyre de Launcet, pouvais faire une différence majeure.

- « J’te dénoncerai pas. Et… Et pour ce soir… Ce soir, j’veux bien t’donner un coup d’main. …Juste ce soir, hein ! Histoire qu’ma sortie n’ait pas servi à rien ! »
- « C’est très aimable à toi, l'ami. »
- « T’sais par où commencer ? »

Je pris le temps de réfléchir un peu, de guetter attentivement autour de nous. Je pris rapidement mes repères habituels, le tout en évitant au mieux les patrouilles de gardes. Je posai les yeux sur Amadeus une fois de plus et hochai de la tête, avant d’indiquer ma direction d’un geste de la main.

- « Je vais commencer de ce côté. On effectuera le tour du bascloître sans trop se faire ramasser par les gardes. »

Attendant d’abord son signe de compréhension de la chose, je me mis ensuite en route dans la direction que j’ai choisi.

- « Au fil du temps, j’ai commencé à comprendre que les gardes ont souvent la flemme de nuit, alors ils oublient certaines ruelles, ou regardent vaguement dedans quelques secondes avant de filer dormir. Ou alors ils abrègent leur tournus dans le bascloître et s’accordent entre eux pour dire ensemble qu’ils ont tout vérifié avec soin. Tant mieux qu’ils aient la flemme, j’ai envie de dire. »




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Amadeus Domitia
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Amadeus croise les bras sur son torse. Ses sourcils se sont froncés.

Ses yeux noirs, incisifs, viennent croiser le fer de l’Orlésien. Il l’observe en chien de faïence et pourtant, quelque chose l’empêche de s’écarter, d’appeler la garde, de le dénoncer.

Les mots si bien choisis de Bardane sont tombés à pic, alors que le vol de son sac, quant à lui, a été un cheveu sur la soupe. La succession de ces évènements a su apaiser ses réticences, mais la méfiance viscérale et instinctive persiste, cette peur et ce mépris de l’Orlésien. Le blondinet partage probablement ces sentiments.

Et pourtant, ce type a choisi de lui faire confiance. De lui montrer son trésor. Naïveté ? Acte de confiance inespéré ? A-t-il reconnu, malgré leurs différences, une volonté proche de la sienne ? A moins que ce ne soit Amadeus qui ne se fasse fourvoyer.

Le Noble Jeu, Amadeus l’a entendu dans de nombreuses bouches. Un jeu dont il ne sait rien, mais qu’il sait dangereux – et dans lequel il ne vaut mieux pas mettre les doigts. Est-il en train de se jeter à deux pieds dedans ?
Puis ce Bardane, il a des manières qu’il n’apprécie pas. Voler, eh ! C’est pas très bien, ça. Tout ce qu’il espère, c’est que ces quelques pièces ne sont pas souillées du sang de leur propriétaire.

Quand l’Orlésien le traite d’aimable, le visage d’Amadeus se renfrogne comiquement : son nez tordu retroussé se fronce, ses yeux sont plissés sous ses sourcils broussailleux, sa bouche affiche la moue boudeuse d’un marmot. Aimable ? Il se moque de lui ou il est sincère ? Il ne sait jamais quoi penser de ces Orlésiens.

Les yeux du voleur parcourent la cour intérieure dans laquelle ils se sont réfugiés. Le seul échappatoire est la ruelle qu’ils viennent d’emprunter. Peut-être en voit-il d’autres, comme l’accès au toit ou encore, à l’intérieur des bâtisses par une porte mal fermée. L’habitation est occupée, par cette grand-mère à qui Amadeus apporte les courses en échange de quelques biscuits secs. Son chat gris reste sur la marche de l’escalier qui mène au balcon : il les détaille de ses yeux d’or, les paupières mi-closes. Le félin les juge et, penaud, Amadeus n’ose pas croiser son regard, préférant rediriger son attention vers son compagnon d’un soir.  

Finalement, Bardane indique la direction d’un geste de la main – Amadeus répond d’un hochement de tête.

_ S’ils ont pris mon sac, tu crois qu’y vont rester dans l’coin ?

Les badauds risquent d’être déçus : tout ce qu’ils dénicheront dans ce sac en toile, ce sont quelques beignets faits maison. Au moins, ça les occupera peut-être quelques minutes.

Le blondinet le précède, Amadeus lui engage docilement le pas. Il observe les ombres à son tour, sur ses gardes. Ses sourcils froncés défient l’obscurité. Ses poings serrés renferment péniblement sa combativité, cette flamme ravivée par l’injustice. Par la peur de se tromper. La crainte que l’Orlésien ne le trahisse ou ne se serve de lui. Pourquoi lui fait-il confiance ?

Car il a l’air de mener une quête si proche de la sienne. Car les alliés sont si rares – et qui aurait crû que ce serait un mec comme lui qui s’en occuperait ? Amadeus ignore encore qu’il s’agit d’un Templier et si un jour il l’apprend… La stupéfaction et l’incrédulité s’uniront une fois de plus sur son visage si expressif.

_ Tu t’y connais…

Constate Amadeus d’un murmure, observant le dos de l’homme devant lui.

Ce type, en une soirée, lui fait ressentir plus d’émotions que tous les autres qu’il croise à l’Ambassade. Une part en lui, innocente, lui accorde sa confiance. L’admire. Malgré sa jeunesse évidente, il fait preuve d’assurance, trahissant la force de l’habitude ou des capacités d’adaptation suffisantes. Il y a, dans son vol, une part d’impudence impétueuse qui l’ébranle tout entier, une provocation dans laquelle il se reconnaît. Il reconnaît le désir de bouleverser le monde, alors qu’ils ne sont rien que des poussières dans cet énorme engrenage mortel. Et une autre part en lui, plus âgée, se remémore toutes ses mauvaises rencontres avec les Orlésiens. Se répugne d’agir hors la loi, de se réduire à n’être qu’un brigand, pour aider les autres. Son éducation l’a sensibilisé à la nécessité des règles – et au devoir de les suivre.

Que faire ? Ce soir, il a fait son choix. Celui de le suivre.

La vapeur tremblotante qui s’arrache de ses lèvres trahit, à plusieurs reprises, les questions qu’il veut poser – qu’il retient. Ils s’engouffrent dans les ombres et Amadeus se rapproche instinctivement de Bardane, sa main épaisse, chaude et sèche comme le sable du désert, se repose sur le dos de l’inconnu pour le suivre malgré la pénombre.

_ B… Bardane ?

A moins qu’il ne claque des dents à cause du froid, sa voix a frémi, une nouvelle fois. Cette voix si bourrue et grognonne s’est faite plus aigüe sur la dernière syllabe, une pointe de nervosité aigre qu’Amadeus ravale et mâchonne. Il cherche ses mots, agacé, il ne trouve rien, alors tant pis, il le sort crûment.

_ T’es Orlésien non ?... Qu’est-ce qui fait qu’tu… enfin… qu’t’aide… ?

Le besoin de comprendre est pressant.

En cet instant où l’ennemi de toujours devient l’allié inespéré – ou le criminel qui va le faire condamner.

Il ne comprend pas vraiment pourquoi, mais en s’entendant, une boule se consolide dans sa cage thoracique, pèse dans ses viscères, une nervosité qu’il a peur de formuler.

Il se doute que le type pourrait lui renvoyer la question : il est Tevintide et le voir traîner près des elfes, c’est pas bon signe. Il esquisse un faible sourire à cette idée, bien que ses yeux se détournent vers les ruelles humides.

_ J’croyais qu’les Orlésiens, y z’étaient tous riches. Ou connards. Y’en a pas mal qui m’ont fait chier, et j’en ai p’t’etre fait chier aussi en fait.

Reconnaît-il, maugréant un peu sous la gêne. La honte. Il gratte l’arrière de sa nuque.

_ Enfin… Merci pour eux… Même si y te l’disent sûrement et que j’aime pas qu’on vole mais… mais merci d’aider… d’Les aider. Et d’pas t’en foutre.

Confie-t-il à la nuit. Douce sincérité, quelque peu hachée par son souffle rapide, par cette timidité qu’il prend à bras le corps. Soulagement, à l’idée que cette nuit apportera à ceux qui ont besoin.

Cette idée, il s’y accroche pour balayer les doutes inutiles et les pensées blessantes, celles qui titillent son ego ou le châtient de ses décisions. Il a fait son choix.

Celui de lui faire confiance, de l’aider, malgré toutes leurs différences.

Ses mains tremblent. Le froid. L’inquiétude. L’excitation. Sous leurs pas, la neige glisse, leurs ancêtres s’offusquent et le Monde s’ébranle.  
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Mon compagnon d’infortune Tévintard souleva un point auquel je n’avais jamais pensé : je m’y connaissais. J’avais pris mes marques, depuis un mois que je me démenais dans mes petits cambriolages. Je ne connaissais pas encore toutes les bonnes rues, toutes les bonnes adresses, mais j’avais déjà mes propres repères, mes propres habitudes. J’avais ma liste de salauds à cambrioler, mes petits habitués par mes petites actions. Je connaissais déjà nettement mieux les tours de garde dans la Cité des Princes, et pourtant j’avais commencé le mois dernier à peine. Décidément, ma soirée ne serait que constats et révélations.

J’embarquai dans une petite ruelle étroite, où il fallait contourner les caisses et autres babioles qui traînaient dans ce si petit espace. Je m’arrêtai devant une étroite petite porte un peu écorchée, probablement un peu pourrie aussi par les intempéries naturelles ou humaines. Je guettai dans une maigre fenêtre sur le côté, l'œil attentif ; je ne tenais pas à me foutre dans une embuscade, encore moins accompagné. Des yeux minutieux au possible, presque inquisiteurs, observaient mes moindres gestes. La maisonnette me paraissait tranquille : je déposai une maigre bourse sur le pas de la porte, frappai avec force et m’enfonçai aussitôt dans la nuit, intimant Amadeus à me suivre rapidement. Je me postai un peu plus loin, observant alors une jeune elfe ouvrir la porte, frêle silhouette qui s’accroupit avant de s’exclamer à voix basse : “Grand-mère ! Grand-mère, c’est Bardane !” et la porte se referma derrière elle.

Bardane, c’était un surnom accidentel. Mais très accidentel. J’avais eu des ennuis et, dans ma folle course, j’avais dû faire un grand détour par les champs pour me défaire des gardes à mes trousses. Lorsque je déposai la première bourse à la première maison, une humble bardane s’était décollée de ma semelle pour demeurer près de mon présent anonyme. J’avais alors remarqué que le vieillard avait ramassé la fleur également, intrigué, et la conserva comme présage. Depuis, j’attachai toujours une bardane séchée sur les bourses, trouvant cet ajout involontaire plutôt poétique, et ainsi, ils savaient que c’était moi sans le savoir. Une petite touche de printemps en des temps durs, très durs.

Je repris ma route, Amadeus sur les talons, et ce fut à ce moment-là qu’il reprit enfin la parole.

- « B… Bardane ? T’es Orlésien non ?... Qu’est-ce qui fait qu’tu… enfin… qu’t’aide… ? »

Sa question m’avait tellement surpris que je m’étais arrêté, de grands yeux emplis d’étonnements posés sur lui.

- « J’croyais qu’les Orlésiens, y z’étaient tous riches. Ou connards. Y’en a pas mal qui m’ont fait chier, et j’en ai p’t’etre fait chier aussi en fait. »

Je ne pus retenir mes lèvres de s’étirer de façon moqueuse. Ce n’était pas vraiment de la moquerie, c’était surprenant, en fait : c’était l’exacte image que j’avais des Tévintards, la magie en plus. Je haussai des épaules.

- « Je croyais que les Tévintides étaient tous riches, mages et une grande brochette de saloperies démoniaques. On a tous nos grandes surprises ce soir. »

Puis, je quittai mon air plus comique avant de croiser les bras, pensif. Je n’y avais jamais vraiment pensé. Y avait-il des pauvres en Orlaïs, empire solaire et point central de la plus grande religion de ce continent ? Sûrement, mais en vérité ..

- « Enfin… Merci pour eux… Même si y te l’disent sûrement et que j’aime pas qu’on vole mais… mais merci d’aider… d’Les aider. Et d’pas t’en foutre. »
- « Je suis jeune, je n’ai pas encore tout vu du monde. Mais je pense que ce qui m’a surpris le plus dans cette “Cité des Princes”, c’est sa misère. Ce qui m’a choqué le plus, c’est que personne s’en soucie vraiment. »

Marquant une pause, je guettai autour de nous pour nous assurer qu’aucun garde nous tomberait dessus. Tout de même, il fallait savoir rester prudent. Je repris après un bref silence.

- « Je n’ai jamais vu de pauvre avant de venir ici. Enfin, très pauvre. Du genre qui galère à avoir son pain et un toit au-dessus de la tête. J’ai des principes, tu sais .. et protéger les plus faibles en fait partie. »

Lentement, je repris ma route. Je ne pouvais pas non plus m’éterniser ici, même si pouvoir enfin poser quelques mots sur cette histoire faisait un bien fou.

- « J’ai mis longtemps à oser sauter ce pas, comprendre comment je pourrais leur venir en aide au mieux, et l’hiver a frappé, les rumeurs sur l’Enclin en ont effrayé plus d’un. C’est une catastrophe cette saison, faut se le dire. »

Cet hiver était rude, très rude. Ceux qui n’avaient pas grand-chose n’avaient plus rien, et alors ceux qui n’avaient rien de base .. Mais je ferais mon possible pour aider au mieux le plus que je pouvais. Il fallait que quelqu’un le fasse.




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Amadeus Domitia
Amadeus Domitia
Secrétaire de l'ambassade tévintide
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Amadeus Domitia
Personnage
Illustration : Mamma mia, here I go again [ft. Amadeus] 5d53fe74ccd97a7070dae7daf760e32b

Peuple : Humain - Imperium
Âge : 27 ans
Origine : Tevinter
Occupation : Secrétaire de l'Ambassadeur
Localisation : Près de l'Ambassade, dans les tavernes, au marché
Crédits : Pinterest (artiste : Merwild) / Moi-même
Date d'inscription : 15/04/2022
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Face à l’étroitesse des rues, peu conscient de sa masse, Amadeus se faufile de profil, heurte légèrement une caisse de l’épaule, marmonne un grognement entre ses lèvres serrées.

Pour autant, il ne se laisse pas distancer. Ses pas s’allongent, parvenant à rester à hauteur de l’humain et de ses grandes jambes sans difficultés. Son souffle reste lent, mesuré, alors qu’il observe avec attention la pénombre. Aucune menace à l’horizon, si ce n’eut été quelques rats qui s’enfuient sur leur passage. Amadeus les suit songeusement du regard.

Ils approchent d’une petite maison sans prétention. Amadeus remarque le bois bouffé d’humidité, gondolé par le froid, les murs fissurés – l’eau s’est sûrement faufilée là, gelée, elle menace la solidité du mur. Du sable, aurait dit son père, du sable ou de l’argile pour absorber l’humidité, mais après ? Ici, l’eau n’est pas aussi rare que chez eux : elle incruste l’air, les cheveux, les poumons, ses vêtements, la pierre elle-même est mouillée. Face au calme de la maisonnée, Amadeus hésite et sa main se repose contre la roche.

La pierre est rude. Elle mord sa paume, à pleines dents. Ses incisives rocheuses ne parviennent pas à fendre le cuir qui recouvre ses doigts. Amadeus presse légèrement sa paume. Aucune chaleur. Pas suffisante pour réchauffer les murs. Ont-ils froid ? Devrait-il leur emmener des couvertures ? Peut-être devrait-il se remettre à la broderie et à la couture.

Il n’est pas aussi doué que sa mère elfe, aux doigts si agiles et ce, bien qu’elle manque de quelques phalanges. Elle rapiéçait si bien ses pantalons ! Et ses gros chagrins, d’un bisou sur le front.

Un mouvement attire son regard, Bardane dépose au pied de la porte une de ces bourses ventrues. Amadeus comprend, bien que l’entendre toquer avec force contre la porte le fait sursauter. Inquiet, il fixe aussitôt la rue, les yeux grands ouverts, à la recherche d’un mouvement, d’un cliquetis d’armure… Déjà, Bardane s’éloigne, Amadeus ne le quitte pas. Par réflexe instinctif, protecteur et naïf, Amadeus reste derrière lui et ne se dissimule que lorsque la porte s’ouvre.

Il voit la jeune elfe sortir de la maison. Cette elfe, il la connaît.

C’est celle qui a pris peur, face à lui, lors de son premier passage au bascloître. Il se souvient de ces enfants qui l’ont nerveusement entouré, de cette fille qui s’est armée d’un bâton, l’a abattu sur lui. Ce dont il se souvient le mieux, c’était ses yeux : écarquillés. Emplis d’une peur innommable. Indescriptible.

Amadeus cauchemarde encore parfois de cette vision. De cette enfant qui, effrayée, avait été prête à lui faire face pour défendre les siens. De ses poings serrés, de ses jambes tremblantes.

Sa peur avait attiré l’attention des adultes. Amadeus avait été la source d’une pseudo-émeute, où les elfes avaient abattu leur rage sur lui. La cicatrice creusant sa pommette était le témoin de cet évènement, et parfois, il la grattait nerveusement.

Lui aussi avait eu peur, ce jour-là. Il avait eu peur, et mal aussi.  

Mal de voir les siens acculés entre ces quelques murs, de les voir effrayés par lui. De se prendre en pleine tête sa différence et son impuissance. De voir le danger qu’il représentait pour eux, pour eux et comme tant d’autres, tout cela à cause de son apparence, de ses origines, peut-être d’autres choses ?

Amadeus aurait tant voulu les aider.

L’enfant s’accroupit, se retourne. Elle appelle sa grand-mère. Et par l’entrebâillement de la porte,  Amadeus perçoit son sourire. La joie dans ses yeux. La rougeur sur ses pommettes. La porte se referme, le trésor est à l’abri et plus encore, l’enfant l’est aussi.

Amadeus s’est figé. Observant ce miracle. Cet instant de bonheur si pur, si intense, si sincère, qu’il sent tout son être frémir.

Son cœur trop gros, se gonfle dans sa cage thoracique. L’émotion monte, dans sa gorge, jusqu’à ses yeux, assez pour que ses prunelles s’humidifient. La morsure du froid ? Il se mord la lèvre et ses épaules se relâchent, avant qu’il ne courbe docilement l’échine.

Elle est heureuse.

Cette pensée lui fait du bien.

C’est avec un nouveau respect, qu’il tourne les yeux vers Bardane.

Le remerciement qui s’échappe de ses lèvres est vibrant de force. D’une force difficile à définir. D’une affection puissante et tenace, pour ces elfes qui sont sa famille, bien qu’il n’ait pas leurs oreilles, bien qu’il ne partage pas leurs racines.

Il a fait le bon choix.

Amadeus en est convaincu, à présent.

Un battement de paupières chasse l’humidité de ses yeux si noirs : ses prunelles s’embrasent d’une détermination nouvelle.

_ J’vais pas nier. T’as pas tellement tort.

Reconnaît-il lorsque Bardane fait mention des clichés habituellement liés aux Tevintides. Des clichés criant d’une vérité incisive, mais qu’il a appris à saisir à pleines mains. La fierté qu’Amadeus tire ne vient pas de ce sang maudit, de cette histoire noble et terrible, où l’ambition a emporté et condamné tant d’âmes.

Il est l’héritier de ce fardeau : et il est de son devoir de payer leurs fautes.

Non, non, la fierté qu’il a, c’est celle d’être né d’un trouple aimant. D’un père travailleur, d’un artisan, d’une mère humaine malicieuse, endurante et aimante, d’une mère elfe bourrue, solide et si fragile à la fois. Il était leur fils, il avait été élevé entouré d’amour, de tolérance, d’union malgré les différences. Une oasis au milieu du désert Tevintide.

_ J’ai appris qu’l’âge, c’une connerie. Y’a des vieux cons qu’ont les yeux fermés, qui voient plus l’monde comme il est. Tu gardes les yeux ouverts, sur c’que beaucoup veulent pas voir.

Amadeus renifle, son nez coule un peu, il crache par terre, écrase la neige sous sa semelle en enfonçant ses mains dans les poches de sa veste, il essaye de se réchauffer.

Il est plus âgé que le blondinet en face de lui – mais il a beaucoup à apprendre de lui. Bardane se remet en marche, Amadeus vient cette fois à ses côtés.

_ Sont pas plus faibles. Sont plus solides qu’tous les autres. C’p’t’être pour ça qu’y font tout pour les faire crever. On leur donne rien. Et on dit qu’c’sont les Tevintides qui maltraitent les elfes ?

Il fronce le nez.

_ Mon père s’occupe bien d’ma mère. Elle a toujours eu un toit et d’la bouffe. Ici, j’croyais que c’serait différent, ça l’est, mais c’pas mieux. On les enferme, on les prive de tout, on les écrase.

Amadeus broie ses poings au fond de ses poches, la colère fait ressortir son accent. Les syllabes glissent entre ses lèvres, danse sinueuse et serpentine, les consonnes mordent, elles accrochent son palais, retentissent contre ses dents. Il balance, sans réfléchir, ce secret. Un secret qui pourrait lui poser problème, si ça se savait. Mais il n’arrive pas à le cacher, il n’y parvient pas, il aime sa mère. Qu’elle soit esclave, ne change rien à ses yeux.

_ J’supporte pas. J’supporte pas ça. T’as raison…. Tout l’monde s’en branle… La cité des princes, mon cul ouais, c’toujours les mêmes qui manque d'rien, comme partout !

Son expression reste renfrognée. Plus bourrue, alors que sa voix s’adoucit.

_ Ah là, si j’pensais qu’un jour, j’serais d’accord avec un Orlésien…

Finalement, un sourire s’esquisse sur ses traits. Un sourire carnassier, tranchant, la vie, il la mord à pleines dents. Ses yeux reviennent saisir ceux de Bardane, c’est comme s’il avait attrapé ses mains dans ses poings solides, qu’il l’avait étreint à plein bras.

_ … J’suis content d’pas être tout seul à penser ça.

Puis la pudeur reprend ses droits. Amadeus frotte l’arrière de son crâne et détourne timidement les yeux, il renifle encore, toussote pour se redonner de la dignité, gonfle le torse, avance.

_ Ouais, c’la merde. Même si pour eux, j’pense que tout s’enchaîne et s’acharne depuis tant d’années. J’aimerai leur donner d’l’espoir moi aussi. J’donnais d’la bouffe, j’me dis que j’devrais leur ramener des couvertures. Je… Si tu veux, j’pourrais t’aider d’autres soirs. Ca… Ca m’ferait vraiment plaisir.

Avoue-t-il du bout des lèvres. Il cligne des paupières, tourne les yeux, attrape Bardane et se plaque contre un mur. Deux gardes traversent la ruelle en face d’eux sans se préoccuper d’eux.

Mais Amadeus, courbe l’échine et fronce les sourcils.

Le Tevintide semble quelques secondes prêt à jaillir : le coin de ses lèvres, son nez, se froncent. L’agressivité qu’il émane est palpable : ce sont ses muscles qui s’étirent sous le tissu, qui tirent son vêtement, ses poings dont les phalanges blanchissent. Une tension qu’il relâche d’un soupir, quand les gardes jettent au sol le sac vide – et s’éloignent en finissant de grignoter les beignets qu’il a préparés.

Les insultes qu’il profère mêlent l’élégance raffinée du dalatien aux consonances fracassantes du langage nain, à cela se mêle quelques touches d’un orlésien plus que rudimentaire – des mots dont Amadeus n’a probablement pas conscience du sens, comme « ambassadeur » et « escalope ».

Frustré, Amadeus souffle comme une forge, jusqu’à se forcer à se redresser, enraidi par le froid et la colère qui bouillonne dans ses veines.

_ … Qu’est-c’qui t’a fait franchir le pas ?

Demande le jeune homme après un silence, son attention encore fixée sur le sac qui finit de se tremper d’humidité.

_ Et qu’est-ce qui fait qu’tu t’es dirigé dans cette voie ?

Pourquoi lui n’y avait pas pensé ?

Peut-être car il a veillé à toujours respecter les lois. Car son père, ses mères, lui ont fait comprendre qu’il avait tout intérêt à suivre les règles, à baisser les yeux face aux puissants.

Car malgré tout leur amour, il n’était rien, rien de plus qu’une poussière du désert.

Mais n’est-ce pas la poussière, n’est-ce pas ces fragments de pierre, qui usent les engrenages ?

_ Comment ça s’fait qu’à Orlaïs, y’a pas d’pauvres ? Y’a… y’a vraiment qu’des riches là-bas ? Où on enferme les pauvres comme y font là ?

Alzyre de Launcet
Alzyre de Launcet
Templier du Cercle
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Alzyre de Launcet
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Illustration : PARKOUR.

Peuple : humain
Âge : 21 ans depuis le 28 Gardien
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Origine : Val Royeaux, Orlaïs
Occupation : Jeune templier confirmé
Localisation : Cloîtré au Cercle durant ce chapitre
Pseudo : Adamant
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CT : 13/13
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Classe : templier
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Il n’y avait pas de doute : Amadeus était empli d’une émotion nouvelle, d’une flamme nouvelle. Je le comprenais. A voir d’autres faire également, c’est motivant, ça donne espoir. Voir aussi celles et ceux qu’on aidait s’émouvoir face à nos présents donnaient davantage de sens à notre mission.

Mais aussi, le constat amer des différences pas si différentes que ça, à travers les cultures : Tevinter n’était pas si différent de nous, au final, sur certains points. Et Amadeus parlait, s’exprimait, jurait, s’énervait, soupirait, soufflait, s’étonnait. Tant de choses en un seul être humain .. enfin pas si humain que ça, car à bien comprendre, sa mère était donc une elfe. Bon, ça pouvait arriver, hein. Je haussai des épaules face à toutes ses déclarations, celles qui vinrent meubler la nuit avec appréciation de ma part. Je n’aimais pas les moulins à paroles, d’ordinaire ; trop de choses dans trop de directions. Insupportable. Mais là, ça ne me dérangeait pas, bizarrement. Un peu de bla bla en monologue pour me distraire un peu, c’était réconfortant, quelque part.

- « Ouais, c’la merde. Même si pour eux, j’pense que tout s’enchaîne et s’acharne depuis tant d’années. J’aimerai leur donner d’l’espoir moi aussi. J’donnais d’la bouffe, j’me dis que j’devrais leur ramener des couvertures. Je… Si tu veux, j’pourrais t’aider d’autres soirs. Ca… Ca m’ferait vraiment plaisir. »
- « Oh tu sais, ça me dérange pas tant que ç– »

Je me retrouvai plaqué contre le mur froid, le souffle coupé. Et aussi, avec la petite présence discrète d’Amadeus contre moi. Oh wow d’accord. Alors. Comment on respirait, déjà ?

Plus sérieusement, ce fut lorsque j’aperçus les gardes que je compris son petit manège, et lorsque j’aperçus le petit sac que je compris pourquoi il était tendu de toute part. Bon .. Je le gardai contre moi d’une main ferme, comme pour l’empêcher de faire une connerie – c’était le cas, évidemment –, la main ouverte et large plaquée contre ses omoplates. Une fois la tempête en armure passée, Amadeus se redressa, s’échappant sans mal de mon emprise qui ne se voulait que précautionneuse. Je me levai à mon tour, l'œil et l’oreille attentifs. Je sortis la tête discrètement, observant de chaque côté, écoutant chaque son nocturne avec attention.

- « … Qu’est-c’qui t’a fait franchir le pas ? »

Le vide existentiel ? Le besoin de donner un sens à cette vie absurde ? De me faire passer pour un héros comme je l’avais toujours aspiré ? Parce que j’avais un don pour me mettre dans des merdiers pas possibles ? Parce que j’étais loin de chez moi et de mes proches, complètement perdu, et coincé dans un Cercle par obligations ?

- « Je sais pas. »
- « Et qu’est-ce qui fait qu’tu t’es dirigé dans cette voie ? »

Pourquoi cette façon d’aider la veuve et l’orphelin ? Parce que je lisais trop de romans ? Parce que je ne pouvais plus prétendre être Chevalier ? Parce que mon avenir était à ce point foutu, alors autant tout jeter par la fenêtre histoire d’aller jusqu’au bout des erreurs ?

- « Je sais pas non plus. »

Je haussai des épaules, détaché mais assombri de questions. Ce fut distraitement que je quittai la ruelle pour m’en faufiler dans une autre, et encore une autre. Là, une autre porte ; je détachai une autre bourse, la posai avec soin sur le pas de la porte, avant de frapper avec force. Cette fois-ci, je ne m’attardais même pas, reprenant ma route comme si j’étais seul.

C’était vrai ça, pourquoi je faisais ça ?

Enfin. Comment j’en étais arrivé là ? Pourquoi d’un coup j’avais le besoin de me rassurer, de me dire que j’étais quelqu’un de bien ? Que j’avais de bonnes valeurs ? Le faisais-je vraiment pour les autres ou est-ce que je ne le faisais que pour me donner une sorte de bonne conscience ? Ce besoin fiévreux de reconnaissance, qui nous faisait faire toutes les pires conneries, simplement pour être remarqué. Simplement pour que quelqu’un s’intéresse à nous.

- « Comment ça s’fait qu’à Orlaïs, y’a pas d’pauvres ? Y’a… y’a vraiment qu’des riches là-bas ? Où on enferme les pauvres comme y font là ? »

Ah oui, il était encore là. Je ralentis la cadence, me tournant vers lui pour l’observer un peu. Je soufflai du nez, haussai des épaules, avant de poursuivre ma route.

- « Oh je ne me berce pas d’illusions, ils doivent très bien les enfermer .. Le plus grand Bascloître de Thédas est à Val Royeaux, la capitale, et je veux même pas savoir à quel point c’est la misère. »

J’avançai prudemment, pensif, en quête d’une autre maison chez qui déposer une bourse. J’en avais encore pour pas mal de temps, et je n’avais pas toute la nuit, donc .. Fallait vraiment que j’arrête de me perdre en papotages.




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Le bras qui le retient, le surprend.

La main, dans son dos, emplit tout l’espace entre ses omoplates.

La fine veste en laine mouillée, la chemise de toile, ne retiennent pas la chaleur de son corps. La puissance de son cœur. Il bat, contre la paume de l’Orlésien. Avec la force d’un tambour de guerre. Sa petitesse et ses articulations saillantes fragilisent une architecture presque taurine : la force brutale d’une musculature entretenue. Des mains couvertes de corne. D’une tête de bois, qui s’est plus d’une fois cassée le nez.

Le geste, lui rappelle une tendresse familière, celle d’un frère.

Alors Amadeus relâche ses poings serrés. Ses épaules retombent, son souffle ralentit, tremble, entre ses lèvres serrées.

Amadeus ? La main de son frère heurte son épaule, fourrage dans sa crinière. D’un éclat de rire, il le dépasse, le soulève, l’attrapant par la taille, le fait tournoyer. Arrête ! Râle le gamin, battant des pieds. Arrête ! Hurle-t-il, quand son frère écrase sa joue contre la sienne, qu’il le broie contre son torse.

Arrête, demande la main plaquée dans son dos.

Arrête.

Alors Amadeus, docilement, il s’immobilise. L’air froid pique ses yeux ardents, faisant poindre une humidité qu’il renifle avant de se frotter le nez de sa manche. Quand la menace disparaît, il se dégage d’un pas en avant, et si Bardane observe les environs, c’est vers lui qu’il lève les yeux. Dans une moue bougonne, quelques rougeurs ayant saisi ses pommettes. Renfrogné, il grommelle dans sa barbe inexistante et gratte le coin de sa joue.

L’absence de réponse laisse Amadeus frustré. Alors ce type, il l’embarque dans ses magouilles et veut rien dire de plus ? Il lève un sourcil surpris, les lèvres pincées dans une moue dubitative.

_ T’sais, j’suis assez grand pour comprendre hein, lâche-t-il avant de détourner les yeux, Enfin s’tu veux pas dire, c’pas grave.

Il répond, comme un gosse. Il soupire.

_ L’important, c’faire c’qui te semble juste. Pas qu’les gens t’comprennent.

Murmure-t-il en massant ses paumes. Son père disait souvent ça, lorsqu’il rangeait ses livres. Lorsqu’il se perdait dans ses souvenirs. Le gamin s’ennuyait, de ces phrases toutes faites, qu’il trouvait abstraites. Maintenant, quand il y repensait, c’était plus clair.

Ce qui lui venait en tête, c’était le regard de son père vers ses mères. C’était son frère qui lui donnait la fin de sa gourde d’eau, lorsqu’ils allaient se promener. C’était Bardane, qui donnait ses pièces et s’évanouissait dans l’obscurité. C’était lui, qui l’avait aidé, alors qu’ils se connaissaient à peine, qui marchait à ses côtés.

Peut-être devait-il se satisfaire de ce qu’il accepte de lui donner.

Cette pensée l’apaise un peu, son visage se décrispe, redevient alerte alors qu’il se glisse à ses côtés. Ils marchent en silence quelques minutes, déposent une nouvelle offrande. Si Bardane ne se retourne pas, Amadeus le fait, parfois. Aperçoit un éclat de joie, qui le touche en plein cœur – en réponse, il sourit.

L’homme ne semble plus tellement l’attendre. Il a vraiment dû merder, en posant sa question. Inquiet, Amadeus l’observe davantage, son grand dos, jusqu’à ce qu’il retourne pour lui faire face. Le soupir qui franchit ses lèvres trahit une impatience ou une lassitude qui fait détourner les yeux d’Amadeus.

Il hoche la tête à l’information que l’Orlésien daigne lui donner avant de se glisser docilement à sa suite. La misère, à Val Royeaux ? C’est si étrange d’y penser.

Enfin, comme c’est bizarre, de voir un fils de riche voler pour donner aux pauvres. Un Tevintide, fils d’elfe, se battre pour leur cause. Un sourire amusé éclaire ses lèvres alors qu’il secoue légèrement la tête de droite à gauche. Ses mains, se plongent dans sa tignasse, à l’arrière de son crâne, il s’étire, alors que la nuit défile.

Les contraires s’attirent, il faut croire. Et qu’il est beau de voir, que dans ce monde, il y ait de si bonnes surprises. Ses bras retombent de chaque côté de son corps, alors que bourru, il donne un coup d’épaule à son comparse.

_ Si j’pensais qu’un jour, j’irai tirer les étoiles avec un Orlésien… !

Pouffe-t-il. Ses yeux se lèvent vers le ciel, le visage barré d’un sourire d’une force infantile. La puissance d’une innocence, qu’aucune déception ne saura vaincre. D’une lumière que l’obscurité n’est pas prête d’avaler. D’un espoir, qu’aucun ne saura ravir. D’un trésor, qu’il est prêt à donner.

_ J’suis content. C’est… Ca fait que’qu’chose d’voir qu’on n’est pas tout seul à vouloir faire un truc. A rendre le monde plus beau. En soit j’m’en fous de c’qu’y faisaient nos vieux, et en fait, j’m’en fous un peu d’où tu viens. C’qui compte, c’est c’que tu fais aujourd’hui et… ça m’plaît. T’es pas un mauvais gars. Pas quand j’vois leurs sourires.

Et pour qu’il dise ça… Le tout en reniflant un peu, frottant son nez du dos des doigts. La moue d’un type qui s’y connaît, comme un nain face à une pièce d’or, il renâcle un peu, le grognon veut préserver un semblant de dignité. Il gratte son torse dans un geste de réflexion.

_… T’sais quand t’vas y r’tourner ? J’pourrais t’aider ? Qu’est-ce qui t’s’rait utile ? Qu’j’fasse le guet, d’la distraction ?

Amadeus hésite, avant de gratter sa nuque.

_ J’sais un p’tit peu chahuter, s’y faut. J’suis pas le plus doué du coin mais j’me démerde. Après, j’aime pas frapper pour rien, si on peut s’en passer, ça m’va très bien…

La nuit défile. Et sous le couvert de la lune, une alliance des plus impromptues s’esquisse.

Alors que le monde tremble et que ses racines frémissent, des cœurs chavirent, des mains, s’unissent.  
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Dans le fond, c’est presque frustrant de ne pas avoir de réelle réponse à ses questions. Pourtant, ça devrait venir tout seul, non ? De savoir pourquoi on fait les choses, dans quel but ? Sauver le monde ? Se prouver qu’on n’est pas un raté, ou qu’on n’est pas quelqu’un de mauvais ? Parce que c’est trop stylé d’aider son prochain ? J’en sais rien, moi, et c’est vraiment agaçant, à force d’y penser. Pourquoi le faire ? Pourquoi avoir pris cette si dangereuse décision ?

- « L’important, c’faire c’qui te semble juste. Pas qu’les gens t’comprennent. »

Son murmure me parvient tout de même, simple mais profonde phrase qui coupe mon souffle l’espace d’un instant. Je m’arrête brièvement, le temps de digérer tout le sens de ce propos pourtant si juste, qui visait pile le bon endroit dans ma poitrine. C’est pas grave si je sais pas pourquoi je le fais, du moment que c’est une bonne action. N’est-ce pas ?

L’important c’est que ce que j’accomplis fait sens pour leurs destinataires. Que ce que j’accomplis les aide en ces temps difficiles, au ciel davantage assombri encore. L’important, c’est de donner espoir, ou de le garder, plutôt. Le perdre, c’est pourtant si effroyablement simple. Et c’est ce que me fait comprendre ce soudain coup d’épaule : qu’à donner espoir, on semble étrangement en retrouver quelques poussières, quelques miettes.

- « Si j’pensais qu’un jour, j’irai tirer les étoiles avec un Orlésien… ! »

Je retiens difficilement ce petit rire moqueur de filer dans la nuit. Petit rire qui se moque d’une situation si particulière, si improbable, et pourtant .. Nous y voilà, hein. Moi et Amadeus, à errer ensemble dans la nuit noire, à éviter les gardes soigneusement ensemble.

- « J’suis content. C’est… Ca fait que’qu’chose d’voir qu’on n’est pas tout seul à vouloir faire un truc. A rendre le monde plus beau. En soit j’m’en fous de c’qu’y faisaient nos vieux, et en fait, j’m’en fous un peu d’où tu viens. C’qui compte, c’est c’que tu fais aujourd’hui et… ça m’plaît. T’es pas un mauvais gars. Pas quand j’vois leurs sourires. »

Je crois que je commence gentiment à comprendre où est ma place, en vérité. Peut-être qu’en fin de compte, ce n’est pas plus mal d’avoir atterri à Starkhaven, d’avoir dû recommencer la vie depuis le départ, avec rien d’autre qu’un Ordre de Templiers dont je me serai bien passé. J’observe le quartier à venir, que je dois finir cette nuit, un sourire illuminant mon visage d’ordinaire râleur et boudeur.

- « … T’sais quand t’vas y r’tourner ? J’pourrais t’aider ? Qu’est-ce qui t’s’rait utile ? Qu’j’fasse le guet, d’la distraction ? »

Et je le regarde se vendre auprès de moi, me faire la liste de tout ce qu’il pourrait faire, dire, penser. Et pourquoi pas ? Les temps sont durs, et je ne pourrai pas tout faire tout seul. Pourquoi pas. Je hausse des épaules, avant de tendre une main dans sa direction. Comme pour sceller ce jour si hasardeux, et pourtant si miraculeux.

- « C’est d’accord. Je te tiendrai au courant de mes prochains périples. »

Et la nuit se poursuit, les petites bourses sont déposées. La nuit se poursuit, baignée d’étoiles des plus brillantes ; petits astres dont la lumière réchauffe le cœur de ceux qui errent dans les ombres du soleil, de ceux qui ne dorment pas la nuit.




"I'm scared to get close, and I hate being alone.
I long for that feeling to not feel at all.
"


Alzyre s'exprime (insolemment) en #006666
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Mamma mia, here I go again [ft. Amadeus]