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Shadows in my eye - Astrid Pelagius

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Shadows in my eyeCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique
Date du sujet 2 Marchiver 5 : 13
Participants Astrid Pelagius, Andra Valheim
TW Fanatisme religieux, violences, violences sur mineur, sang, mutilation
Résumé Andra, fatiguée après une longue journée de recherches, arrive tardivement au réfectoire de la Garde des Ombres et constate que seule Astrid s’y trouve. Qui, malgré sa froideur à son égard, a eu la gentillesse de lui mettre de côté de quoi dîner. S’ensuit une discussion qui explique un peu mieux les réticences d’Andra à l’égard de sa compatriote.
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Code:
[code]<ul><li><en3>2 Marchiver 5: 13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1141-shadows-in-my-eye-astrid-pelagius#14882"></a>Shadows in my eye</li></ul><p><u>Astrid Pelagius et Andra Valheim.</u> Andra, fatiguée après une longue journée de recherches, arrive tardivement au réfectoire de la Garde des Ombres et constate que seule Astrid s’y trouve. Qui, malgré sa froideur à son égard, a eu la gentillesse de lui mettre de côté de quoi dîner. S’ensuit une discussion qui explique un peu mieux les réticences d’Andra à l’égard de sa compatriote..</p>[/code]

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Le sang d’engeances s’infiltrait partout. Poisseux, noir, gluant, il était un poison autant qu’un serpent sinueux qui coulait paresseusement vers sa proie. Et son odeur … Andra ne s’habituerait jamais entièrement à cette flagrance si reconnaissable, qui imitait avec une force étrange l’aspect immonde du liquide. C’était une senteur âcre, doucereuse, puante, glauque, qui renvoyait aux horreurs des Tréfonds, à la folie douce et à la transformation putride et lente des chairs, à l’inexorable qui faisait immanquablement perdre la raison, et à l’irréparable qui corrompait tout, de l’esprit au corps, pour ne plus laisser que la carcasse jadis hurlante qu’elle s’occupait à démembrer consciencieusement. Les premières fois, l’exercice avait manqué la faire tourner de l’œil. Elle aurait pourtant juré ne plus craindre grand-chose. La laideur du monde, elle la connaissait, intimement. L’horreur aussi : la Confrontation n’avait rien d’un moment agréable, et être face à un démon, même dans l’Immatériel, charriait son lot d’immondices. Sans parler de sa vocation, qui la confrontait fatalement aux plaies suintantes des êtres vivants, et nécessitait souvent d’avoir le cœur bien accroché. Pourtant … pourtant, rien n’avait pu la préparer à ce qu’elle avait ressenti, les premières fois, les mains plongées dans cette lie boueuse qu’on appelait engeance. Les affronter, passe encore. Les tuer, ma foi … ça respirait, ça se tuait. Andra était quelqu’un de relativement pragmatique. Mais ça, ça … Un reflux âcre lui venait à nouveau, et elle dut prendre une respiration profonde pour contrôler son haut-le-cœur. Les survivants de Val Dorma parlaient de ce lieu avec une forme de révérence horrifiée. A ses yeux, cela n’avait rien eu de semblable. Peut-être était-ce pour cela que contrairement aux autres, elle en était ressortie … disons que sa santé mentale était déjà suffisamment ébréchée pour que ce ne soit qu’un accroc de plus plutôt qu’une véritable déchirure. A quelque chose, malheur était bon.

Avec un soupir lourd, elle entreprit de se nettoyer les mains dans la bassine d’eau à ses pieds, puis entreprit de décrasser méthodiquement l’étude. Elle disposa le reste à l’endroit ordinaire pour qu’il en soit promptement fait ce qu’il fallait, et se glissa dans sa chambre puis abandonna ses effets maculés pour une robe toute aussi austère, à la propreté toujours relativement douteuse, mais qui n’avait au moins qu’une seule teinte de rouge. Elle hésita un instant, dardant un œil envieux envers son lit spartiate. La fatigue la consumait. Néanmoins, son estomac se rappela à son bon souvenir et gargouilla joyeusement. Avec un grognement, Andra constata que dormir risquait d’être difficile, et résolut de se traîner jusqu’au réfectoire. Peut-être qu’il resterait quelque chose à grignoter. Au moins, au vu de l’heure de tardive, personne ne serait là pour l’ennuyer.

Ou pas. Se tenant assise à l’une des tables, une unique silhouette occupait la longue salle. Adieu, solitude enviée, solitude désirée ! A la place, elle devrait endurer la présence d’une autre personne, et la sociabilité associée. Son enthousiasme, déjà mesuré, descendit encore d’un cran lorsqu’elle constata l’identité de la personne. Non, c’était injuste, se morigéna-t-elle, comme souvent. Mais l’instinct était plus qu’elle. Astrid Pelagius venait des Anderfels, Astrid Pelagius était heureuse et d’un optimisme contagieux, Astrid Pelagius avait cette jolie foi dans la Garde des Ombres, Astrid Pelagius représentait ce qu’elle aurait pu éventuellement être, si elle n’était pas mage : quelqu’un de bien. Astrid Pelagius était le rappel constant de ce qui avait été abandonné, un jour, dans la campagne des Anderfels. Et rien que pour cela, elle lui vouait un ressentiment viscéral. Qu’elle tentait de tempérer tant bien que mal, parce qu’en plus, Astrid Pelagius était agréable, avait une curiosité qu’elle aurait, en d’autres circonstances, qualifié d’adorable – si du moins le terme pouvait correspondre à une guerrière de son acabit – et ne cessait de chercher à se rendre sympathique. Elle aurait presque pu réussir. Presque. Son œil d’airain se posa sur l’autre femme, et son visage demeura de marbre tandis qu’elle s’approchait.

« Bonsoir, Astrid. »

Il eut été grotesque de fuir et s’asseoir ailleurs. Andra se glissa donc en face. D’une voix parfaitement neutre, elle demanda :

« Est-ce qu’il reste quelque chose ? Mes recherches m’ont … retardées.»
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Shadows in my eyeFt. Andra Valheim


Les yeux, fatigués, glissent sur les pages du manuscrit, que les doigts tournent au rythme de sa lecture. Une page après l’autre. Geste méthodique, au son des échos lointains et discrets de la Commanderie. L’agitation, toutefois, se résume à bien peu de choses à cette heure avancée de la nuit : quelques bribes de conversation, échangées au hasard d’elle ne sait quel couloir, les éclats diffus d’une toux sèche et les crépitements réconfortants des braseros voisins. Nuit calme, à la sérénité réconfortante, loin de l’affolement habituel de cette drôle de ville ; froide, humide et si bruyante.

Penchée au-dessus de l’une des longues tables du réfectoire, Astrid se trémousse sur son banc, une main massant distraitement son épaule. La rigueur des entraînements qu’elle s’impose a abîmé ses muscles, que des années au sein de la Garde ont pourtant rompus aux exercices martiaux. La faute à cette sensation désagréable, vicieuse et désespérément subjective de ne pas être à la hauteur. De ne pas être à sa place, au milieu de ces hordes d’inconnus dont elle peine à gagner les faveurs. C’est que son intégration est laborieuse… mais peut-être n’en fait-elle tout simplement pas assez ? Logique destructrice, qui l’a conduite à se malmener un peu, dans l’espoir, un brin naïf, de s’attirer la sympathie des siens. Frères et Soeurs de l’Ordre… Ces étrangers le seraient-ils jamais ? « C’est toi l’étrangère, ici. »

Des semelles claquent à l’entrée de la pièce, mais l’information lui échappe : l’esprit s’accroche au texte, enveloppe le monde qui l’entoure d’un voile opaque, doux, qu’elle rechigne à quitter. Mais voilà que résonne une voix, froide et grave, à ses côtés :

« Bonsoir, Astrid. »

L’intéressée sursaute, « Mer… », relève brusquement le nez de son bouquin et croise l'œil terrible d’une Andra visiblement fatiguée. « Désolée. » s’entend-elle péniblement bredouiller. « Bonsoir. Je ne vous ai pas entendu arriver. »

Les muscles se crispent sous le gilet - réflexes imputables à quelques échanges passés, guère agréables. Astrid, pourtant, avait espéré beaucoup de cette rencontre : une andérienne, guérisseuse de surcroît, versée dans l’étude de l’Engeance… Hélas… Valheim n’avait fait montre, à son égard, au mieux que d’une franche indifférence, au pire d’un sincère agacement, de sorte qu’Astrid s’arrangeait désormais pour l’éviter. La chose n’avait pas été simple à digérer, tant le champ d’études de la mage intéressait Pelagius, mais restait néanmoins préférable aux remarques cinglantes de sa consoeur. « Consœur… » Comme cela sonnait mal !

« Est-ce qu’il reste quelque chose ? Mes recherches m’ont … retardées. »

Valheim se glisse sur le blanc, face à elle, forçant Astrid à remiser son ouvrage. La proximité soudaine avec l’autre Garde, cette Garde, la prend un instant de court, de sorte que les mots s’embrouillent bien vite. « Euh… » Réponse désastreuse, qu’elle s’empresse néanmoins de corriger : « Je vais voir. Ne bougez pas. »

« Qu’est-ce que tu fais ? » se surprend-elle à penser tout en se hissant d’un pas vigoureux à l’autre bout du réfectoire. Son empressement lui fait l’effet d’une adolescente en émoi, sans qu’elle ne parvienne à réfréner cette énergie soudaine. Encore et toujours ce besoin puéril et viscéral de bien faire, d’être bien vue. Surtout par elle. Sa propre faiblesse morale lui fait horreur, mais combattre ce naturel serviable est difficile, surtout par temps d'incertitudes. Alors, Astrid se hisse jusqu'à la tablée où reposent les dernières victuailles épargnées par l’appétit des Gardes et, d’une main soucieuse, rassemble ce qu’elle estime pouvoir satisfaire l’appétit de son aînée : une demie miche de pain, une généreuse portion de fromage et une modeste clémentine.

« Le reste semble avoir été englouti. » Glisse-t-elle avec un brin de contrition dans la voix, comme si elle était à l’origine de la disparition du repas d’Andra (certes, elle avait bien profité de cette soupe, mais tout de même !). Déposant le plateau devant la brune, Astrid regagne docilement sa place, l’esprit agité, sans toutefois s’asseoir : « Je devrais la laisser seule. ». Elle hésite. Oui, pourquoi rester ? Il n’y a rien à tirer de bon de cette femme qui, visiblement, ne veut pas d’elle. Mieux vaut partir. La manœuvre de retraite est, du reste, assez simple : elle n’a qu’à ramasser ce livre, souhaiter une bonne nuit à Valheim (après tout, elle n’est pas une sauvage) et se retirer tranquillement dans sa ch…

« Vos recherches avancent bien ? »

Oh, bon sang...

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« … de. »

Andra compléta le mot de Cambronne dans sa tête, et retint à grand peine un sourire un rien cruel d’ourler ses lèvres en voyant le sursaut de sa cadette, ainsi que sa tentative de se rattraper. Un bref instant, la mage ne manqua pas de trouver ironique qu’elle puisse inspirer un malaise relativement perceptible chez une guerrière notoirement plus musclée qu’elle-même – ce qui n’était certes pas un grand exploit – et une fière andérienne. Dommage que tous leurs compatriotes n’aient pas été inspiré de la même manière pour l’éviter. Mais il était plus aisé de craindre une adulte à la réputation d’utiliser les arcanes interdits plutôt qu’une gamine apeurée. C’était là toute la marque des faibles, qui s’en prenaient aux cibles aisées, et rechignait à attaquer les plus délicates. A nouveau, une vague puissante de mépris l’envahit, qu’elle eut le plus grand mal à contenir. Astrid n’était pas responsable de cela. Néanmoins, il y avait un abîme entre le savoir, et l’admettre. C’était plus fort qu’elle, comme un remugle de haine contenu dans les tréfonds de ses entrailles qui rejaillissait brutalement à chaque intonation reconnue, à chaque inflexion rugueuse devinée dans les arrondis du commun. En vérité, la réaction était quasiment physique, et comme souvent, la mage dût faire un effort considérable de contrôle d’elle-même pour ravaler ses répliques cinglantes. Elle était fatiguée, l’heure n’était guère à la controverse. Surtout qu’il y avait des combats sans honneur, et que celui-ci en représentait peut-être l’exemple le plus évident.

Voyant l’autre femme se lever pour aller vérifier – ce qu’elle n’avait pas demandé, Andra se maudit pour son incapacité à passer outre son rejet viscéral. C’était insupportable, d’être aussi serviable. Parce qu’il était impossible de justifier une détestation aussi puissante envers quelqu’un de réellement gentil, qui était capable d’aller chercher de quoi manger, même après avoir pris quelques remarques particulièrement doucereuses, de ces poisons lents que la mage était capable de distiller dans ses mauvais jours. Résultat ? Elle s’en voulait, ce qui l’agaçait, et la faisait donc redoubler d’aigreur et augmentait sa méchante humeur. Et pour couronner le tout, Astrid s’excusait quasiment du manque de nourriture restante, comme si elle avait tout ingurgité à elle seule. Le contrôle fut d’airain pour ne pas s’entendre siffler comme un serpent. A la place, elle se contenta d’inspirer profondément et de lâcher, avec une voix à l’ironie mordante :

« Et dire que je pensais que personne n’intégrait la Garde pour les plaisirs de la table … »

Son œil tomba sur les reliefs assemblés par l’autre femme, et elle étira ses lèvres en un demi-sourire – honnêtement, il ne fallait pas lui demander d’aller au-delà – néanmoins sincère, et ajouta un simple :

« Merci. »

Nul besoin d’ajouter quoi que ce soit d’autre, ni de s’appesantir. Commençant à couper, avec une certaine dextérité, le fromage et le pain, Andra se concentra sur sa tâche, se demandant à quel moment son interlocutrice allait la laisser seule et regagner ses quartiers. Après tout, il n’y avait pas de raison de rester maintenant que davantage de mots doux avaient été échangés en trois minutes qu’en plusieurs semaines. Les vertus sociales avaient été honorées, chacune pouvait poliment retourner à ses affaires. Mais non. L’abominable accent andérien revint à la charge, et la mage sentit le couteau déraper légèrement dans sa main. Chaque aspérité mal placée lui rappelait une autre voix, presque oubliée, qui résonnait dans sa tête. Qui, fut un temps, l’avait bercée, ou l’avait grondée. Et puis, soudainement, elle enflait, elle hurlait, et ses cris résonnaient à ses tempes, massacraient son esprit, vrillaient ses sens, oblitéraient ses pensées.

« Merde … »

Décidément, ce mot était une constante de leur conversation. Ignorant la question posée, Andra regarda sa main entaillée – assez profondément en plus - et grommela entre ses dents, clairement contrariée :

« Par les tétons d’Andrasté ! »

Juron à la grossièreté toute blasphématoire mais relativement courante, et qui eut le mérite de lui offrir un plaisir puéril. Reposant avec agacement son couteau, la mage se concentra et focalisa son attention sur la blessure. Elle sentit le Voile répondre délicatement à son appel, et sentit cette pulsion si particulière au moment de converger vers l’Immatériel la parcourir. La chair, doucement, se reconstitua peu à peu, Andra guidant les filaments magiques pour, délicatement, accélérer la régénération ordinaire des plaquettes afin de former la cicatrisation, avant d’augmenter le cours normal de régénération cellulaire des tissus adipeux. Le travail était chirurgical, tout en contrôle. Bientôt, il n’y eut plus aucune trace de l’incident. La garde des Ombres sentit un léger étourdissement venir, et elle mâchonna le quignon de pain pour se remettre, avant de consentir à retourner son attention vers sa vis-à-vis. Alors seulement elle commenta :

« Mes recherches se passent. Quoique vu l’état de mon attention, y demeurer aussi tard n’est pas d’une réelle utilité.

Dormir pourrait être intéressant, parfois. »
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