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La fable du lapin et de la clébarde

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La fable du lapin et de la clébardeCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique
Date du sujet Marchiver 5;13
Participants @GREER ELBA" @ATEESHA LETO
TW Alcool & drogue, violence, drague (complété au fur et à mesure)
Résumé La rencontre de deux guerrières en taverne

Pour le recensement


Code:
<ul><li><en3>Marchiver 5;13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1020-la-fable-du-lapin-et-de-la-clebarde">La fable du lapin et de la lionne</a></li></ul><p><u>"GREER ELBA"" "ATEESHA LETO"</u> La rencontre de deux guerrières en taverne</p>

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La Naine Détrousseuse était un établissement de qualité, avec une réputation honnête, respectable, et surtout
une localisation assez éloignée du cercle des mages.  C'était les principales raisons pour lesquelles Greer avait choisie cette taverne là plutôt qu'une autre. En aucun cas une servante de la Chantrie comme elle ne voulait se risquer dans un lieu louche ou sordide. C'était le meilleur moyen pour finir le cul entre deux chaises, à devoir choisir entre devoir et discrétion. Ici elle espérait pouvoir rester discrète, et ne pas avoir à intervenir pour défendre quelqu'un ou empêcher un quelconque crime.
La distance avec le cercle allait lui permettre d'éviter d'être facilement reconnue. Elle était en repos, et n'avait pas particulièrement le souhait de croiser des collègues ou des supérieurs.

Greer arrivait donc en début de soirée, juste avant les heures de transition de tavernes. Le moment où partaient les simples badauds et habitués pour laisser place aux fêtards et autres personnes dont la volonté était de s'alcooliser jusqu'au bout. De cette façon, la jeune femme espérait être parmi les plus sobres. Le manque de lucidité des autres clients rendraient la reconnaissance de la templière plus difficile. Greer était-elle trop prudente ? Peut-être.

Quand elle poussait les portes de la taverne, tout de suite elle avait le sentiment de franchir la barrière d'un nouveau monde. Un monde différent. La musique festive invitait son esprit à s'alléger. Le tout accompagné de quelques chants et discussions joyeuses. Les fumés portaient avec elle des odeurs mêlant plantes à fumer et viandes rôties. L'odeur sucrée de la bière suivait de près cette farandole olfactive.
Les yeux de la Templière n'étaient pas non plus en restes, l'endroit était humblement décoré mais richement coloré. L'adroit mélange d'humilité, de rusticité et d'hospitalité mettait immédiatement à l'aise. Greer n'avait pas d'autres choix que d'être obligée de sourire, surtout alors que le tavernier lui offrait depuis le comptoir un signe de main et une expression franche.

Greer avait laissé de côté son armure pour l'occasion. Il était exclu qu'on associe l'image des Templiers ou de la Chantrie avec le fait de boire. Qui plus est, elle voulait aussi éviter de se montrer particulièrement féminine. Elle avait donc opté pour un pantalon et une chemise ample, et à la coupe masculine permettant ainsi d'effacer plus facilement ses courbes. Ses cheveux étaient soigneusement tirés en arrière, et attachés. La jeune femme avait laissé au cercle son arc mais par précaution avait choisi de conserver son épée à la ceinture. Pour terminer le tableau, elle avait décidé d'assombrir ses joues avec un léger fusain noire. Loin de lui donner un air féminin, cela inspirait plutôt l'ombre d'une barbe. Ca n'était pas parfait mais amplement suffisant pour éviter que les badauds puissent faire le lien. Et puis avec déjà quelques verres dans le sang, il était improbable que la faune locale repère les plus petits détails. Non, pour la majorité, la personne qui venait d'entrer était bien un jeune homme.

Greer habillait ses lèvres d'un sourire chaleureux et se glissait alors vers le comptoir, saluant le nain qui le tenait, et commandait sans attendre un premier verre de son alcool le moins cher. La nuit s'annonçait glaciale à l'extérieur, aussi passer quelques heures dans l'établissement pouvait permettre autant de réchauffer les corps que les cœurs.
Après plusieurs minutes à discuter avec le tenancier, et quelques poignées à observer les clients, Greer se levait enfin pour aller se joindre à une table de voyageurs. Après quelques sourires joviales, adjoints de verres offerts, la  jeune femme travestie se voyait présentée à la troupe. Les discussions et plaisanteries allaient durer une bonne heure encore, jusqu'au moment où la curiosité de la jeune femme ne la pousse à gagner une autre table pour rencontrer de nouvelles âmes. Ecouter de nouvelles histoires. Cette fois elle passait une demi-heure en compagnie de marins, écoutant avec eux quelques récits glaçants de navires fantômes.

Venait alors un nouveau changement. Cette fois elle repérait une personne, ou plutôt son imposante crinière, qui semblait seule. La femme était en train d'aller re-commander auprès du tavernier. Quand l'inconnue regagnait sa place, Greer lui emboitait le pas.
Affichant alors son sourire le plus rayonnant, elle tirait une chaise et venait s'assoir face à elle.
"Bonsoir ! Que direz-vous d'un peu de compagnie, en cette si froide et triste nuit, Messerah ?
Je m'excuses de ne pas être venue plus tôt. Je ne comprends pas moi-même comment ai-je pu manquer une telle beauté dans ce décor si terne à côté."
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Avant toute chose, j'aimerais clarifier ces rumeurs infatigables qui me poursuivent depuis mon retour à Starkhaven en t'affirmant ceci :  je n'ai aucun problème avec l'alcool. Certes, il m'est impossible de renier cette relation étrange que j'entretiens avec la bouteille depuis maintenant plusieurs années. Mais, pour ma défense, je dois te dire que jamais elle ne m'a empêché d'accomplir mes devoirs. À la différence des miséreux qui boivent pour oublier la rudesse de leur pitoyable existence ou des autres qui s'enivrent pour le simple besoin de se divertir, moi, je bois pour dormir d'une nuit sans rêve ni cauchemar. Bien sûr, tu sais de quoi je parle puisque tu partages, comme moi, cette corruption qui coule dans mes veines. Tu connais les tourments de ces folies nocturnes qui n'attendent que notre repos pour nous accabler, encore et encore. Ces visions dont les nôtres s'accommodent, chacun à sa manière, sans jamais oser s'en plaindre ou s'en émouvoir. Non car, face à elles, nous préférons tous souffrir en silence plutôt que de passer pour des bleus ou des victimes. Hé bien, je ne suis pas une victime. Mais je refuse de me laisser dominer par des peurs face auxquelles mon sommeil ne saurait résister. Avec l'alcool, j'ai trouvé un moyen de court-circuiter ce conflit absurde et d'éviter cet affrontement déloyal avec ces visions troublantes. Grâce à lui, je peux dormir à poings fermés et trouver le sommeil sans avoir à le craindre. Je connais alors des nuits sourdes et aveugles mais étrangement satisfaisantes. Des nuits que j’ai choisies plutôt que celles agitées que le mal des Engeances voudrait m'insuffler chaque soir. Entends-le bien : la cervoise n'est pas un problème ni mon ennemi ; c'est mon arme.

Alors certes, je ne peux pas non plus nier le danger de cette boisson si populaire que les plus zélés des chantristes désignent volontiers comme un poison avilissant le corps et l'esprit. Après le dernier incident, je tâche chaque soir d'en faire une consommation des plus raisonnées et, le plus souvent, loin de Sullenhall pour ne pas avoir à côtoyer mes frères d'armes dans mon pire état d'ébriété. Cela fait de chaque nuit une aventure assez différente. Mais, en dehors de l'ivresse désirée, je n'en attends jamais rien. Les soirées se font d'elles-mêmes, au gré de mes habitudes et de mon expérience à fréquenter les tavernes. Là-bas, je suis très vite reconnue comme étant une garde des ombres, et ce malgré ma discrétion ou mon indifférence face à la question car, en ces lieux, nous sommes tous égaux même si nos intérêts divergent. Je tâche néanmoins de rester prudente pour être certaine de me réveiller le lendemain.

À la Naine Détrousseuse, j'allais sans mon armure mais toujours équipée du pourpoint en cuir clouté qui rayonnait, même dans l'obscurité, des couleurs bleutées de la Garde. À ma ceinture, j'avais comme toujours mon épée et ma dague qui attendaient sagement dans leur fourreau respectif une occasion de s'exprimer. Et comme la nuit était glacée, j’avais revêtu un épais morceau de tissu sombre en guise manteau dont le fermoire n’était autre que la fibule en argent et ornée d’une tête de griffon que tu m’avais offerte. À mes pieds, je portais mes longues bottes antivanes qui, comme le reste de mon glorieux attirail, seraient ravies de trouver un digne acquéreur lorsque viendra l’heure de mon ultime sacrifice à moins d’être un jour dérobées sur mon cadavre. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu'on tue quelqu'un pour lui dérober ses chaussures. Engeance ou pas, je préférais rester vigilante lorsque j'étais seule en quête d'ivresse. Cette taverne avait beau paraître aussi sécurisée que familière, je préférais quand même rester sur mes gardes en me tenant le plus éloignée possible des autres clients. Meric, le tavernier, n'avait aucun problème avec cela tant que je payais mes consommations et m'abstenais de tout débordement au sein de son établissement. C'était un nain bavard mais respectueux ; je ne lui avais jamais parlé de mes raisons comme je l'ai fait avec toi mais il semblait déjà les comprendre sans pour autant se permettre de les juger. Je crois même qu'il lui plaisait de me savoir dans les parages, comme si compter ta seconde parmi ses clients participait au prestige de sa taverne. Avec le sourire, il acceptait de me servir plusieurs fois, et même – fait exceptionnel – de me faire crédit, cette nuit-là.

C'est donc avec un début de dette que j'allais pour entamer ce qui devait être ma dernière cervoise de la soirée. Revenant à ma table que j'avais volontairement choisie isolée du reste de l'assistance, je sentais déjà les affres de la fatigue appesantir ma tête et mes épaules. Pourtant, il suffit d'un simple rebondissement pour qu'un regain d'énergie prenne subitement le pas sur la torpeur galopante.

Bonsoir ! Que direz-vous d'un peu de compagnie, en cette si froide et triste nuit, Messerah ?

Je n'étais plus seule à ma table. Non, un étranger avait eu l'audace de s'y installer comme si je l'y avais convié. Cela me laissait d'abord de marbre ; je ne m'attendais pas à un pareil élan de témérité, surtout de la part de ce pareil gringalet que je dévisageais en silence. Que me voulait-il donc ? La réponse, aussi surprenante fût-elle, ne se fit pas attendre.

Je m'excuse de ne pas être venue plus tôt. Je ne comprends pas moi-même comment ai-je pu manquer une telle beauté dans ce décor si terne à côté.

Pendant qu'il parlait, j'étais restée figée sur ce détail insignifiant qui se dégageait dans son sourire : ses deux petites incisives qui se distinguaient éhontément du reste de leurs camarades. Puis, après avoir compris le sens de ses mots, je restais un instant estomaquée avant de regarder machinalement par-dessus mon épaule, me demandant sans doute si je n'étais pas la victime d'une mauvaise farce. D'ordinaire, j'inspirais la crainte sinon le mépris de mes congénères. Et, même si les sphères les plus hautes des sociétés humaines s'enhardissent de nous traiter avec respect, jamais ses représentants ne m'avaient jusqu'alors adressé la parole de la sorte. Bien sûr, j'avais déjà côtoyé des galants lors de mes jeunes années à Antiva, mais ceux-là s'étaient tous évaporés après ma cérémonie de l'Union.

Reprenant mon souffle après un instant de confusion que j'essayais de dissimuler, je me raclai la gorge avant de bredouiller quelques paroles qui semblaient m'échapper :

J'vous en prie, Serah.

Je n'avais pas l'habitude de me faire accoster ainsi. Mais l'alcool avait, semble-t-il, anesthésié certains de mes mécanismes de défense. En temps normal, j'aurais certainement renvoyé cet étrange importun là d'où il venait. Or, ce jeune homme m'inspirait une certaine curiosité ; un certain mystère que je ne voulais pas voir disparaître. En laissant mon regard se promener avec hâte sur son visage souriant, j'observais quelque chose qui me paraissait familier et pourtant inaccessible. Peut-être cette insouciance que je n'avais jamais vraiment connue ? Ou alors était-ce cette jeunesse qui me semblait déjà si lointaine ? Je reniflai face à l'incertitude avant de maugréer des mots qui m'étaient déjà plus naturels :

Et... À qui ai-je l'honneur ?
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Affichant son sourire le plus rayonnant, elle tirait une chaise voisine et venait s'assoir face à l'inconnue.

Son regard terne l'étudiait avec une certaine curiosité. D'abord s'attardant sur sa crinière folle, s'égarant dans les boucles de ses cheveux, puis filant sur ses traits avant de vagabonder sur sa tenue. Le pourpoint qu'elle portait sous son sombre manteau, comme sa carrure, trahissait la nature guerrière de sa vis à vis. Il ne planait aucun doute sur e fait que l'épée en sa possession n'était en rien de l'apparat. Ce qui n'était pas pour déplaire à la jeune femme. Les couleurs qu'elle arborait lui semblaient familières, sans que la Templière puisse réellement mettre encore un mot dessus.

Il fallait dire qu'elle n'était arrivée que depuis seulement quelques mois, elle n'avait pas vraiment encore pu nommer chaque personne d'importance, encore moins leur faire correspondre un visage. Si cela s'était avéré gênant à plusieurs reprises, Greer s'en accommodait au final assez facilement. Pour cause, elle montrait du respect envers quiconque et n'importe qui. Il lui était donc inutile de savoir qui lui était supérieur, car elle traitait tout le monde comme en étant un. Cette attitude lui permettait aussi de s'affranchir des rumeurs, racontars et autres à priori. Elle se forgeait sa propre opinion, à chaque nouvelle rencontre, indépendamment des titres et du passé des personnes. Cette attitude naïve ôtait aussi une partie du poids de sa timidité. "Heureux sont les simples d'esprits" lui avait t-on dit à une époque. Si elle ne se considérait pas tellement "simplette", elle acceptait avec humilité ne pas être la plus érudite de ses camarades. Ce constat était un deuil de la performance, mais il la soulageait du poids de nombreuses attentes.

Se doutant avoir commis un impair devant ce silence qui devenait vite pesant, Greer ne se laissait toutefois pas démonter. Pour elle, les rapports sociaux étaient aussi évidents que l'eau d'un ruisseau. Si sa présence gênait, on allait lui dire. Et si on le lui disait, elle s'en irait simplement après des excuses.
Voilà pourquoi au lieu d'excuser en rougissant ou s'enfuir face à ce froid impromptu, sa réponse était simplement un nouveau sourire amical et chaleureux dont elle semblait avoir une réserve inépuisable. Comme si elle voulait rassurer la guerrière, et réchauffer la tension naissante.

" J'vous en prie, Serah"
Ce sourire se muait rapidement en brève expression de ravissement alors que Greer se détendait légèrement.
Chaque inconnu qui acceptait sa compagnie était une nouvelle victoire aux yeux de la Templière. Elle comptait bien savourer et se réjouir de chaque seconde que la sévère guerrière allait lui accorder.

"Et... À qui ai-je l'honneur ?" laissait échapper sa nouvelle camarade de beuverie.

Devait-elle donner son véritable nom ? En inventer un nouveau comme elle l'avait déjà fait quelques fois par le passé ? Quelque chose l'intriguait, elle ne pouvait pas encore mettre le doigts dessus. La prudence était de mise, mais la sincérité était la plus efficace des clefs selon Greer. Aussi, fidèle à elle-même, elle décidait de répondre la pure vérité. Prenant un air et un ton contrit, la jeune femme s'excusait : "Oh. Mais suis-je bête. Mes sincères excuses. J'étais si éblouie par votre charme que j'en ai égaré ma politesse. Je plaisanterais bien en disant que je suis votre humble servant... Mais vous pouvez simplement m'appeler Greer, Messerah."


"C'est un honneur que vous me faites en acceptant ainsi ma compagnie. Un honneur et un grand plaisir. Que dis-je, un enchantement même. Je vais tâcher de ne gâcher aucune de ces précieuses minutes. Mais et vous, Messerah ? Comment dois-je vous appeler ?" Reprenait de plus belle Greer, sur un ton qui se voulait plus doux, attentionné.

Quelque chose dans l'attitude de la femme au manteau poussait la naïve templière à vouloir passer du temps avec elle.
Cela n'était pas tant son physique comme la "mignonne" improvisée pouvait le laisser entendre lors de ses flatteries. Ni non plus la curiosité initiale qui l'avait poussé à entamer le dialogue.
Non la raison était maintenant tout outre, et elle pouvait enfin l'identifier.
C'était son regard ! Un regard plein d'ombres, qui avait vu son lot d'événements difficiles. Mais il y avait aussi le bref regard jeté par dessus son épaule qui laissait entendre une certaine surprise d'être ainsi abordée. Et puis, finalement, le simple fait de venir seule en taverne pour écluser dans un coin isolé. Ce pourpoint n'était pas l'unique armure qu'elle portait. Cette femme semblait seule, isolée, subissant des blessures plus difficiles à cerner que de bêtes cicatrices. Le regard de Greer changeait lui aussi, abandonnant la façade de jeu pour simplement laisser place à la sympathie.
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Oh. Mais suis-je bête. Mes sincères excuses. J'étais si éblouie par votre charme que j'en ai égaré ma politesse. Je plaisanterais bien en disant que je suis votre humble servant... Mais vous pouvez simplement m'appeler Greer, Messerah.

Je sentais peu à peu mon dos s’enfoncer dans mon siège alors que je continuais à le regarder. Instinctivement, mon regard cherchait un indice sur la provenance de ce curieux personnage. Mais, outre l’épée accrochée à sa ceinture, il n’y avait aucun bijou ni aucun signe distinctif me permettant de le rallier à une quelconque aristocratie. Pourtant, ce sentiment d’étrangeté que j’avais ressenti dès les premières secondes au contact de ce Greer continuait de me troubler comme s’il y avait quelque chose de pas net dans sa démarche ou dans son accoutrement. Que me voulait-il ? Et surtout : pourquoi m’avait-il choisie moi plutôt qu’une de ces autres demoiselles n’attendant qu’un jeune et beau parleur comme lui pour égayer leur soirée et, peut-être même, réchauffer leur couche avant l’aurore ?

C'est un honneur que vous me faites en acceptant ainsi ma compagnie, continuait-il. Un honneur et un grand plaisir. Que dis-je, un enchantement même. Je vais tâcher de ne gâcher aucune de ces précieuses minutes. Mais et vous, Messerah ? Comment dois-je vous appeler ?

Face à tant d'exubérance, j'attrapais ma cervoise et en buvais une épaisse gorgée comme pour me donner une dose de courage avant de lui répondre. Je n'avais pas à cœur de lui paraître désobligeante mais, tu t’en doutes, j’étais incapable d’apprécier ses flatteries comme l’aurait fait une autre.

Moi, c’est Ateesha, fis-je simplement.

Tu me connais, je ne suis pas la plus bavarde de la garnison. Là d'où je viens, il était malvenu de parler inopinément ou de poser trop de questions. L'art de la discussion m'y était toujours apparu comme un privilège que seule la haute pouvait cultiver, et ce avec une certaine indécence face à ceux dont la maîtrise laissait à désirer. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai toujours préféré les arts martiaux : un guerrier, lui, ne perdrait pas son temps à humilier un adversaire moins expérimenté que lui ; il mettrait rapidement fin au combat en frappant juste et droit, épargnant ainsi, à toutes et à tous, un spectacle humiliant que je me garderais bien de subir ou de regarder.

Oui, tu me connais. Et c’est à tes côtés que j’ai appris qu’une discussion pouvait être pareille à un combat. En utilisant les mots justes et en frappant fort, il était possible de désarçonner un interlocuteur comme on le ferait d’un adversaire. C’était une stratégie hasardeuse pour ceux comme moi qui n’étaient pas des plus à l’aise avec les longues tirades et les bons mots à employer. Cela dit, j'ai toujours su me montrer habile avec le rythme permettant de prendre l'autre au dépourvu. 

C'est pourquoi, sans attendre, je repartais à l'assaut :

Et alors, Greer, ça fonctionne ?

Je marquais une pause comme pour le laisser mariner. Ce faisant, je me redressais quelque peu sur ma chaise et venais poser mes avant-bras sur la table entre nous. Je le dévisageais alors comme si nous étions engagés dans une partie de grâce perfide, curieuse de déceler, et ce malgré l'alcool, le moindre indice qui échapperait à son impeccable stature. Après quoi, je continuais mon attaque, espérant obtenir de lui quelques étincelles capables d'allumer une lumière dans ma lanterne obscurcie par la boisson.

Les aut' donzelles se laissent-elles avoir si facilement par de si fascinants discours ?
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"Moi, c’est Ateesha.'

Greer tiquait un bref instant face à cette réponse. Non pas que sa laconicité la perturbait, non. Son trouble venait avant tout du prénom qu'elle lui donnait : Ateesha. Ateesha. Ce nom résonnait dans le lointain de son esprit comme le tintement fugace d'une cloche. Comme si elle l'avait déjà entendu ? Au détour d'une conversation au cercle peut-être ?
Un léger picotement venait parcourir la nuque de la templière. C'était la deuxième fois en cette si brève discussion que son instinct lui soufflait qu'elle devait reconnaitre cette bretteuse. Elle muselait toutefois ce sentiment temporairement. Après tout, elle n'était nullement en danger. Et prendre la fuite était encore une possibilité. Peut-être qu'en la faisant parler elle pouvait essayer de ressembler les informations qui lui manquaient ?


"Et alors, Greer, ça fonctionne ?'
Parfois une poignée de mot est bien plus efficace qu'un long discours. Perturbée par ses propres songes dont elle était tirée, la jeune femme ne voyait pas venir l'estocade vicieuse d'Ateesha. Le coup oratoire touchait et imposait un silence.
Greer penchait légèrement la tête sur le côté, confuse. Elle allait tenter de temporiser l'assaut de l'inconnue par une simple esquive, un simple "plait-il" pouvait suffire à lui gagner les quelques secondes nécessaires pour se remettre en garde. La templière pouvait alors voir le changement de posture de sa vis à vis. Elle reprenait de l'assurance et cherchait à récupérer l'ascendant. Hélas alors que Greer ouvrait la bouche pour tâcher de répondre, la guerrière revenait de nouveau au front avec une attaque foudroyante.
" Les aut' donzelles se laissent-elles avoir si facilement par de si fascinants discours ?'

"Ehm-...?" laissait filer la jeune femme, prise de court, alors que la compréhension des mots se lisaient sur ses traits. Ses pensées se bousculaient dans son crâne, filant à toute allure dans une avalanche mentale afin de reconstruire un nouveau plan. Sa confusion durait quelques secondes pendant lesquels Greer se mordait la lèvre inférieure, gênée.
Comme sur le champs de bataille, les discussions pouvaient suivre de nombreuses stratégies. Greer n'avait jamais été une grande oratrice, ni une stratège. Que pouvait-elle faire ? Répondre en mordant, attaquer à son tour en suivant la voie qu'Ateesha avait désigné pour cette discussion ? Persévérer sur le chemin de la flatterie quand bien sa vacuité ? S'aventurer vers la voie de la gentillesse ?
Le sombre doute s'insinuait, la menace du mensonge planait. La seule véritable solution était de rester fidèle à elle-même.

La jeune femme prenait une gorgée à son verre le temps de rassembler ses esprits. Puis répondait sur un ton plus calme, bien moins exubérant et grandiloquent, affichant de nouveau un sourire emprunts de douceur :
"Ca fonctionne... Bien que je ne vois pas ça comme une tactique. C'est simplement assez rare pour ces dames de ne pas apprécier être vu comme les princesses qu'elles mériteraient d'être." Disait-elle en venant se passer la main dans les cheveux, nerveusement, avant de reprendre : "Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis. Ca n'est pas moi qui suis en tord de les traiter comme des reines, alors qu'elle le sont. Je penses sincèrement tout ce que je vous ai dis, Ateesha."

Greer avait regagné un semblant de calme, offrant un sourire qui se voulait apaisant alors qu'elle portait une main au niveau de son cœur. "Je comprends votre méfiance, et si vous me le demandez je m'en irais. Mais notez que mentir n'est pas dans mes habitudes. Vous pouvez me croire quand je dis que j'apprécie votre compagnie."
Elle ponctuait sa phrase par un clin d'œil, avant de reprendre tranquillement une gorgée.
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Ce fut un joli coup. Greer semblait un instant déstabilisé par mon offensive ; il perdait quelque peu de sa superbe et commença à se mordiller la lèvre inférieure en dévoilant, sans doute malgré lui, ses dents de lapin. Je ne pouvais m’empêcher de les regarder faire, ces petites dents devancées par ses deux fortes incisives qui martyrisaient alors cette innocente babine. Je commençais même à leur trouver un certain charme avant que mon interlocuteur ne les dissimule derrière son verre, le temps d’une gorgée. Après quoi, elles réapparurent dans un sourire différent des précédents. Un sourire qui me semblait tout de suite plus sincère.

Ça fonctionne... Bien que je ne vois pas ça comme une tactique. C'est simplement assez rare pour ces dames de ne pas apprécier être vu comme les princesses qu'elles mériteraient d'être, répondit-il nerveusement. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Ce n'est pas moi qui suis en tort de les traiter comme des reines, alors qu'elles le sont. Je pense sincèrement tout ce que je vous ai dit, Ateesha.

Sa réponse me fit réprimer un ricanement méprisant qui échappa à mes narines. J’avais beau le dévisager avec insistance, la naïveté de Greer me semblait belle et bien sincère. Tant et si bien que je me tus un instant pour regarder une fois encore par-delà mon épaule. Derrière moi, je contemplais la salle principale de la taverne et observais ces différentes reines dont parlait Breer ; toutes ces femmes qui me paraissaient susceptibles de faire battre la chamane à son coeur indolent pour ensuite le faire souffrir jusqu’à le dégoûter de cette candeur qui l’animait alors. J’aperçus quelques visages et me figurais quelles mésaventures pourraient être les siennes avant de revenir vers lui en secouant mollement la tête.

Si vous l’dites…, marmonais-je alors.

À cet instant, je pensais à toi. Car tu es la seule reine que je connaisse ; la seule vers laquelle mes pensées pouvaient s’égarer dans ce moment d’ivresse et de solitude. Qu’il l’ait voulu ou non, les paroles de Greer t’avaient rappelée à mes bons souvenirs. Et, même si j’avais cessé de le regarder pendant ces quelques secondes, je sentais son sourire rayonner à nouveau.

Je comprends votre méfiance, et si vous me le demandez je m'en irais. Mais notez que mentir n'est pas dans mes habitudes. Vous pouvez me croire quand je dis que j'apprécie votre compagnie.

Et Greer m’adressa alors un clin d'œil. Je restais bouche-bée mais secouais lentement tête lorsqu’il parlait de partir. Je ne l’avais pas encore admis mais sa présence ne m’était pas désagréable. Or, avant son apparition, la soirée avait été particulièrement maussade. Sans doute ignorait-il vraiment que j’appartenais à la Garde des Ombres mais, de toutes les étrangetés dont il avait fait preuve jusqu’à présent, celle-ci semblait de loin la plus charmante. J’avais envie de m’accrocher à elle, juste le temps d’une discussion, pour ainsi oublier ce noble mais si épuisant fardeau qu’était le mien.  

Mais alors, qu’est-ce qui vous amène à Cairnayr ?, lui relançais-je avec intérêt. Vous êtes de Starkhaven ?
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Le ricanement méprisant de sa vis à vis planait au dessus de Greer comme un oiseau dans le ciel. Elle avait conscience de celui-ci mais il lui passait tant au dessus qu'elle ne s'en formalisait pas, n'en tenait pas même compte. Au contraire elle le prenait comme un signe d'amusement sincère, et donc une petite victoire. Une double victoire même, quand elle voyait l'expression de surprise passer sur les traits d'Ateesha, et surtout son refus à son offre de la laisser.
Si la taverne était un champs de bataille où la discussion était un affrontement, alors Greer venait de faire une botte si incongrue, si anti-conformiste, qu'elle avait prise par surprise la vétérane.

Finalement elle était ravie d'avoir écouté son instinct en approchant cette baroudeuse solitaire.
Confirmant sa position et baissant un peu la garde, Greer prenait une gorgée à son verre. La sincérité avait fonctionné. La combattante semblait baisser les armes, au moins pour un temps, et s'intéressait même, posant quelques questions. Quelques questions qui s'avéraient cependant plus compliquées à répondre qu'elles n'y paraissaient. Si elle décidait de laisser de nouveau parler la vérité, alors elle risquait fortement de laisser échapper quelques informations gênantes. Non pas qu'elle avait honte d'être une femme. Non, c'était plutôt qu'elle ne souhaitait pas réellement qu'on puisse relier cet alter-ego finaud à la langue de velours à la jeune recrue des templiers. Cela risquait de faire bavarder dans les dortoirs.

Elle laissait filer quelques secondes pour prendre le temps de peser sa réponse. Il lui était impensable de mentir autrement que par omission, aussi elle mesurait chacune de ses phrases pour éviter de donner trop de détails, parlant plus lentement : "Je vie à Starkhaven en ce moment, oui, mais je viens en vérité de Kirkwall. On ne peut pas dire que cela soit la cité la plus agréable des Marches, je préfère amplement ici" commençait-elle en regardant alentours. Starkhaven avait aussi son lot de vices, d'inégalités et de pêchés mais ça n'était rien en comparaison de sa ville natale, régulièrement ravagée par l'instabilité et même fuit par les marchands.
"Je préfère venir boire ici. Les marins et voyageurs ont tant d'histoires et fables passionantes à raconter. Sans oublier les rumeurs. Je ne parles pas des potins qu'on peut entendre en ville, mais plutôt des avertissements sur tels ou tels créatures. Les bandits sur les routes. Ce genre d'informations utiles. Et puis si je dois être tout à fait franch- franc." butait-elle légèrement avant de se corriger, puis de continuer comme si de rien n'était. "Je ne tiens pas non plus à aller boire près de chez moi quand je suis seule. Prendre le risque de tomber sur un camarade, une connaissance, un voisin..." développait-elle en agitant la main, puis en faisant une grimace : "Si je veux sortir avec des compagnons. Je les invites moi même, je n'espère pas qu'ils me tombent dessus au pire moment" disait-elle en laissant à Ateesha la libre interprétation de quel était ces "pires moments" potentiels.

"Et vous, Messerah Ateesha ? Que faites vous en ville ? Vous marquez un arrêt durant un voyage ?" lui demandait-elle avec une pointe de curiosité, s'attardant une nouvelle fois sur ce manteau qui semblait lui dire quelque chose. Il ne s'agissait pas de la garde locale ou d'un Templier, ça elle en était certaine.
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