Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €


Retrouvailles salées (Galaad de Sarya)

Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Retrouvailles saléesCHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique
Date du sujet 9 Gardien 5:13
Participants @Galaad De Sarya
TW  Violence, Vulgarité, Sexisme, aiguille & tatouage
Résumé Des retrouvailles agitées entre deux vieilles connaissances rivales

Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>9 Gardien 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1019-retrouvailles-salees-galaad-de-sarya">Retrouvailles salées</a></li></ul><p><u>@"Galaad De Sarya"</u> Des retrouvailles agitées entre deux vieilles connaissances rivales </p>[/code]

Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Je marchais d'un bon pas, en respirant à plein poumons l'air ambiant. L'odeur de la mer m'avait terriblement manqué.

Le grand port était toujours vivant, quelque soit l'heure du jours ou de la nuit. Pêcheurs, marchands, voyageurs, marins, prostitués, mercenaires... J'affectionnais tout particulièrement me mêler à cette faune locale. Je m'y sentais bien plus à ma place qu'au Bascloitre, et cela malgré mes oreilles ou les regards qu'on pouvait me lancer.
Enfin, à leur décharge j'étais un peu la nouvelle tête du moment. Une petite elfe rousse, vêtue d'une chemise de lin et d'un pantalon ample, d'un gilet sombre. Cela permettait de voir les tatouages à mes bras et sur le haut du torse. Mais ce qui attirait le plus l'œil c'était ce chapeau arborait une véritable touffe de plumes colorées. Je n'osais pas imaginer combien d'oiseau exotiques avaient perdu la vie pour finir en décoration sur mon couvre-chef.

J'avais des mécontents sur les côtes, deux équipages pirates, mais après plusieurs longues semaines à me cacher ils avaient finis par reprendre la mer.
Il fallait dire que l'affaire qui nous opposaient était purement personnelle. Chaque jours à décaler leur départ c'était repousser les prochains pillages, les prochains butins, mais aussi et surtout laisser leur coupe-jarret en ville, au risque qu'ils finissent en geôles ou dans des affaires sordides. Je savais qu'ils ne pouvaient pas se permettre de repousser indéfiniment l'appel de la mer, surtout pour une histoire de coucherie. J'avais vu juste, et j'étais presque tranquille. Maintenant il ne me restait plus qu'à débusquer les quelques personnes restées derrières qui allaient vouloir me mettre le grappin dessus pour me vendre à leur retour.

J'avais quelques doutes sur le montant de la prime sur ma tête. Mais je les attendais donc ces fouines. J'étais peut être pas la couteau le plus aiguisé de l'armurerie mais j'étais une fourline plus que compétente. Je ne craignais pas une poignée de marins d'eau-douce. J'avais donc décidé de me montrer à tous. Ceux qui oseraient s'en prendre à moi allaient me servir d'exemple.

Perdu dans mes pensés, je me dirigeais tranquillement vers le lieu de rendez-vous. Une petite mansarde près d'un entrepôt.
"Méfie toi Finley, elle prend tout à rebrousse-poil, elle est tellement mauvaise qu'on peut pas la toucher sans pincettes celle là" entendais-je en dépassant deux grognards qui discutaient depuis le couvert de caisses. Mais je n'allais pas me laisser rebutter pour si peu. J'avais ma place ici, plus que la majorité des sacs qui jactaient en cet soirée. Toutefois je lançais un regard par dessus mon épaule vers les deux hommes. Celui qui venait de parler baissait immédiatement les yeux, le second, celui nommé "Finley", soutenait mon regard.

Je continuais ma route en commençant à imaginer différentes manière de les envoyer par le fond.

Je suis une chic fille, promis. Je n'ai pas vraiment envie de Il faut juste vous rappeler que je suis une femme, une elfe par dessus le marché. Si je veux survivre dans ce milieu, il faut qu'il ne plane aucun doute sur mes compétences, mais aussi sur ma folie. D'un côté, j'allais me faire de nombreux alliés dans le bas peuple. De l'autre, je voulais inspirer la peur aux pions ennemis. Voilà comment je voulais gagner ma tranquillité à court terme.
Mes exploits à venir allaient se charger d'écrire ma réputation sur le long terme. Il fallait simplement que je temporise le temps de placer mes cartes.

Du coin de l'œil je voyais Finley filer vers la ville. J'ignorais bien qui il filait prévenir, mais j'étais maintenant sûre que j'aurais de la visite d'ici la fin de la nuit. Je soupirais légèrement en ajustant mes sacoches. Mes yeux émeraudes se posaient alors sur un tout autre type de personnage.
Une jeune femme blonde, peu vêtue, s'était appuyée sur le mur voisin du lieu où j'avais rendez-vous. J'ignorais bien qui elle était, mais certainement pas mon rendez-vous. Peut être une putain égarée ? Son regard se posait sur moi, et avec un sourire je me prenais à bomber le torse pour mettre en avant ma menue féminité. Elle-même n'était guère pourvue, aussi en approchant je me permettais de lui glisser quelques mots.
"T'es plate comme une limande, mais c'est ton jours de chance, j'ai un faible pour les poissons" lançais-je à la gonzesse avec un sourire ravageur aux lèvres.

Elle ne se pâmait pas devant ma répartie, non. J'étais plutôt surprise par un violent choc qui venait me heurter la joue et me faire tourner la tête. On pouvait dire que je ne l'avais pas volé celle là, songeais-je en me massant la joue suite à cette monumentale gifle, observant la jeune femme s'éloigner en pestant. "Ouais c'est ça, va donc t'assoir !" grognais-je à mon tour. C'était un peu mon problème ça, je devais toujours avoir le dernier mot. Particulièrement si j'étais en tord.
"J'suis bonne pour me payer un coup de veuve ce soir..." soupirais-je en frappant à la porte délabrée.

Une autre femme m'ouvrait, une humaine. Après de longues secondes à me dévisager en silence, ou plutôt ma joue écarlate, elle s'écartait enfin pour me laisser passer.
"Pas de jasage, Mirlène." marmonnais-je.
Alors que j'entrais m'installer, l'oreille plate déposait un écriteau à l'extérieur. Ce dernier devait sans doute annoncer quelque chose en commun comme "Salle de tatouage temporaire. Venez encrer vos désirs et souvenirs" ou une autre niaiserie du genre.
Je ne râlais pas cela dit, ça avait le mérite d'attirer quelques clients.

J'installais mon matériel et me préparais à plusieurs heures dans cet ruine à discuter les projets de quelques marins ou curieux. Me connaissant je n'allais sortir de la qu'au milieu de la nuit.
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Retrouvailles salées

Voilà maintenant quelque temps que notre héros avait posé ses valises à Starkhaven malgré des débuts pour le moins compliqué, le jeune homme commençait à faire son nid. Quelques contrats par-ci par-là, quelques services rendus, quelques tours de passe-passe avait suffi pour lui créer une petite notoriété. Certains savaient vers qui se tourner lorsque le Carta demandait trop cher, Galaad passait ses journées à tenter tant bien que mal de se donner une légitimité ici-bas, l'Aube Écarlate devait vivre, mais surtout elle devait grossir. Il était seul, il savait que tôt ou tard ça lui porterait préjudice, il fallait impérativement, en parallèle des petits contrats qu'il faisait, engager des hommes de confiance. Cela prendra du temps, mais il savait qu'avec un travail de qualité, il finirait par trouver quelques braves personnes qui viendraient lui emboîter le pas.

Quoi qu'il en soit, le jeune homme avait les oreilles partout et ayant passé le plus clair de sa vie sur un navire marchand, il savait tout de suite où aller pour apprendre des infos croustillantes. Le port, c'était un endroit idéal pour glaner toutes sortes d'éléments, certains étaient très clairement inutiles et oubliables dans la foulée, tandis que d'autres, parfois, pouvaient s'avérer précieux. Les rumeurs courent vite, bien plus vite qu'une traînée de MST dans une maison close et une simple phrase a suffi pour stopper net notre héros dans sa marche quotidienne au port. En effet, lorsqu'il entendit un pirate râler sur ses hommes, car ils avaient échoué à retrouver une elfe rousse espiègle, le sang de notre héros se glaça sur place. Cela ne pouvait être elle, après tout, le monde est bien trop vaste pour que cette femme soit présente ici, au même endroit que lui et pourtant… Tout dans les quelques mots insultant que ce capitaine avait hurlé sur ses hommes indiquait qu'il s'agissait bien d'Ebba Urena.

Elle était tel un fantôme du passé, une ombre insaisissable, une marque indélébile dans la vie de notre héros. Alors qu'il était encore qu'un jeune adolescent, son navire avait été attaqué par l'équipage pirate d'Ebba, ils avaient pillé les précieuses marchandises que le navire marchand transportait. Emporté par la fougue de sa jeunesse, Galaad avait suivi les traces du navire et s'était stupidement infiltré dans la cale pour reprendre ce qui lui appartenait, jusqu'à ce que bien évidemment, il se fasse bêtement capturer par l'elfe rousse. Galaad a été retenu prisonnier, forçant le navire marchand à payer une nouvelle fois ses pirates pour sa libération. Le jeune homme avait vécu cette expérience comme une réelle humiliation, non seulement, il avait échoué dans sa mission, mais en plus de ça, il avait pénalisé encore plus sa famille et l'équipage en se faisant prendre. C'est sans doute à cause de cet épisode marquant que De Sarya avait décidé de faire sa propre route et de prendre ses distances avec les marchands.

Aujourd'hui, beaucoup de choses avaient changé, il avait gagné en expérience, cependant, il ne savait pas réellement comment réagir. Avec le recul, Ebba avait en quelque sorte façonner son présent, qui sait ce que serait devenu notre héros s'il n'avait pas été prisonnier de cet équipage. Peu importe les questions qui fusaient dans l'esprit de Galaad, il devait en avoir le cœur net, si elle était bien là, alors il devait la voir.

Les pirates quittèrent le port, frustré de ne pas avoir pu mettre la main sur l'elfe, les idiots, ils n'avaient aucun réseau, aucune connaissance qui leur aurait permis d'avancer dans leurs recherches… Chose que Galaad avait bien évidemment, le jeune homme retrouva rapidement quelques contacts, le genre de personne que nul ne remarque, mais qui eux, voient tout. De Sarya, s'était, en effet, lié d'amitié avec de nombreux enfants qui vivaient dans la rue, en échange de nourriture, de quelques couettes pour dormir au chaud, ils étaient ses yeux et ses oreilles. Personne ne fait jamais attention à des enfants qui jouent innocemment, qui court et hurle partout. Ils étaient les espions idéals pour ce genre d'endroit. Ces petits moineaux, comme il aimait à les appeler, lui informèrent rapidement avoir vu une elfe ressemblant à la description qu'il leur avait donné. Ils avaient des oreilles partout et c'est ainsi que notre héros appris où elle serait ce soir ...

Que la journée fut longue pour Galaad, tout en se préparant à la retrouver, il cherchait à savoir comment réagir face à elle. De la colère ? De la haine ? Une sensation de nostalgie ? Des combats, allaient-ils éclater ? Ce genre de situation était imprévisible ... Il laissera son instinct choisir quoi faire lorsqu'il l'aura en face de lui. Habillé comme à son habitude, portant fièrement son chapeau, Galaad marcha lentement vers ce vieux quartier miteux, Ebba serait là toute la nuit, il ne fallait pas lui faire une mauvaise impression. Après quelques minutes de marche, il se retrouva face à une pancarte qui indiquait un salon de tatouage temporaire.

*Venez encrer vos désirs et vos souvenirs ... *

Galaad rentra dans cette ruine, immédiatement, il l'a reconnu. C'était elle, ça ne faisait aucun doute, ses cheveux, son tatouage... Marchant calmement vers elle, il se topait net juste devant, il la fixa droit dans les yeux, un léger sourire aux lèvres. Étrangement, son cœur battait de plus en plus vite, il n'avait jamais ressenti pareille pression depuis un moment. Le temps semblait suspendre son cours tandis que ses yeux se perdaient dans ceux de l'elfe.

Galaad De Sarya - Salut Ebba, ça faisait longtemps… Tu te souviens de moi ? À l'époque, j'avais moins de barbe et j'étais nettement moins libre de mes mouvements comparés à toi ...  

Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Je venais tout juste de terminer le tatouage d'une prostituée de Mirlène. La maquerelle pensait que je faisais ça gratuitement pour payer le loyer du local, alors qu'en vérité je l'aurais fais gratuitement même dans des conditions différentes. C'était simplement comme ça que je fonctionnais, on se serrait les coudes entre vermines. Et puis, j'avais été tout à fait ravie de lui tatouer les avant-scènes. Quitte à passer deux heures le nez sur la peau, je préférais ça qu'une paire de miche poilue.
Je ramenais la dame dans la salle principale qui servait à faire attendre les clients quand un gamin entrait. Un avorton aux oreilles plates que je n'avais jamais vu par ici. Brun, la tignasse mal coiffée, il lui manquait aussi quelques cassantes. Le parfait petit chenapan de port.

Il me regardait avec insistance et miaulait vouloir un tatouage lui aussi. Pour le coup ça ne me mettait pas la puce à l'oreille plus que ça. Je le mettais dehors gentiment, en lui filant une piécette. Si ça n'avait été que de moi, je l'aurais tatoué le marmot. Mirlène d'un autre côté n'allait pas aimer que je distribue gratuitement mon temps aux premiers venus. Je m'étirais un peu et retournait sur mes pas pour appeler le suivant. Je pouvais alors guider cet imposant marin, dont les bras faisaient bien la taille de mes cuisses, dans la petite chambre attenante à la salle d'attente. En temps normal cette pièce voyait défiler son lot de couples improbables, toutefois et heureusement pour moi, je n'avais pas choisis ce type de carrière. Si un de nos deux terminait le cul à l'air ce soir, cela n'allait définitivement pas être moi.
Je passais une bonne heure avec lui à discuter de son premier tatouage. Comme je lui expliquais, un premier encrage doit être important pour la personne. Une sorte de symbole. Cela aidait à supporter la longueur mais aussi la douleur. Lui voulait quelque chose pour lutter contre le mauvais sort en mer. Je lui montrais donc mes propres tatouages porte-bonheur, avant de commencer à échanger sur son pays et sa culture d'origine. On allait bien lui trouver le tatouage qu'il lui fallait à ce gibier de potence. Un symbole portant chance et bonheur, mais pouvant aussi imposer le respect. Il se godillait tout du long, alors qu'on s'arrêtait sur une pièce monstrueuse. Un monstre marin du folklore Riveïn. Cela promettait six heures de boulot minimum. Mais le gonce ne semblait pas vouloir négocier le tarif, ce qui m'arrangeait. Je lui donnais donc rendez-vous dans une poignée de lune, le temps de pouvoir lui proposer plusieurs croquis.


Alors que je le raccompagnais, le constat d'une salle d'attente vide s'offrait à moi. Il était hors de question de déjà plier bagage ! Je poussais un long soupire et me dirigeait vers une chaise pour me poser en équilibre sur l'assise.
"Tu ne peux vraiment pas t'assoir comme les gens normaux, gratte-cul aux oreilles pointues ?" râlait immédiatement la maquerelle.
"Non, entendre ton grelot chanter est mon seul but, tu le sais !" répliquais-je en souriant, espiègle. Un certains nombre de minutes passaient avant que je n'entendes le craquement de bois à l'extérieur. Je refermais le carnet élimé que je m'étais échinée à couvrir de croquis, puis glissait le fusain entre mes lèvres. Les pas se rapprochaient, m'annonçant enfin un nouveau client. Ô joie.
C'était alors qu'entrait un homme au long manteau et au joli chapeau. Barbu et moustachu à l'Antivan, il avait quelque chose qui me piquait au vif immédiatement.
Lui, de son côté, pouvait découvrir une masure en ruine aménagée en sorte de salle d'attente. De nombreuses chaises et tapis. Quelques coussins. Dans un coin, une femme mûre vêtue d'un pantalon épais et d'un veston ouvert sur ton torse semblait observer. A l'opposé, assise en équilibre sur l'une d'elle se trouvait l'elfe excentrique, fusain au bec.

D'un pas calme, gardant le silence, il se dirigeait droit vers moi. Souriant, il m'observait avec intensité. Foutreciel, encore un à qui j'avais fais une gniafferie ? Ou alors était-ce un des chasseurs de primes ? Mon regard volait de lui à la porte, avant de revenir plonger dans les siens.

" Salut Ebba, ça faisait longtemps… Tu te souviens de moi ? À l'époque, j'avais moins de barbe et j'étais nettement moins libre de mes mouvements comparés à toi ... "

Mes pensés se bousculaient rapidement sous ma caboche. Je ne prenais même pas le temps de bien le regarder, occupée à planifier ma fuite.
Mirlène se levait comme un ressort, elle m'interrogeait du regard. Je n'étais pas armée, elle, si. L'inconnu me connaissait, mais ne semblait pas hostile. Je levais lentement la main vers elle. Il était hors de question que j'expose une des seules humains qui m'avait laissé une chance, ou pire ses filles, au danger. J'ignorais si il était seul, et à quel point il était dangereux. Il était clair que je serrais les fesses, mais je tâchais quand même d'afficher un grand sourire.

"J'suis contente que t'ai finis de tresser des chaussons de lisières, mon petit lapin vert des îles !" lançais-je sur un ton guilleret. A vrai dire, je temporisais encore, je ne l'avais pas encore reconnu. D'un geste théâtrale je désignais la porte derrière moi.
"Si mon bon prince charmant veut bien me suivre ! On pourra ainsi rattraper le temps perdu et faire un peu chanter la lumière !" roucoulais-je avant de me laisser tomber en arrière sur ma chaise toujours en équilibre. Dans un craquement et un bruit sourd, je me vautrais au sol, certes, mais je mettais aussi un peu de distance entre le danger et ma carcasse. Suffisamment pour ouvrir la porte et m'y engouffrer. Mirlène haussait un sourcil devant ce triste spectacle, puis reprenait place sans chercher à plus comprendre.

"Si vous venez la troncher, faudra quand même me payer pour l'utilisation du local !" grognait-elle vers Galaad.

Si ce dernier prenait la peine de me suivre, il allait découvrir en effet une chambre chaudement décorée. Lui du luxe d'une maison de compagnie, ou même d'un bordel, l'endroit semblait avoir le minimum du confort. Un lit deux places couvert de fourrure et de coussins. Des tapis et quelques rideaux, sans oublier un paravent et une bassine d'eau. Seul les très nombreuses aiguilles et fioles sur une table laissaient penser à une pièce de tatouage plutôt qu'une chambre de passe. La décoration était dans les ton saphirs, et l'odeur mêlait encens et sueurs.
Mon chapeau à plume et mon propre gilet reposaient sur un tabouret.

Quand à moi, votre humble servante, j'étais débout, perchée sur le lit avec une dague en main droite. Une bourse en main gauche. Cette dernière contenait du poivre, de quoi calmer quelques ardeurs et temporiser si la situation devenait épineuse. Evidemment mon visiteur n'en savait rien, et je n'allais pas l'éclairer avant de savoir ce qu'il me voulait donc. Je prenais enfin le temps de le regarder de pied en cape. Hélas, pour moi, tout les humains se ressemblaient.

"Hey bien, salut salut ! Vas tu pisser ton gluau et me dire ce que tu me veux ? T'ai-je arnaqué ? Ai-je tromboller ta sœur ? Ta mère peut-être ? Ou es-tu avec ces voyous d'eau-douces ? Je me dois de t'avertir, je ne compte pas visiter le royaume des taupes tout de suite !"

Après de longues secondes à le regarder en chien de faïence, je commençais enfin à recoller les morceaux. Si je ne reconnaissais pas vraiment le jeune homme à son physique, en égarant mon regard émeraude dans ses yeux, j'étais saisis de quelques souvenirs. Le bruit des chaines et des vagues.
Mon expression changeait alors, passant de la méfiance à la surprise.

"Attends attends... Ces yeux... Je te reconnais ! Le petit marchand trognon, qui pensait pouvoir nous voler comme un vrilleur !" lançais-je, quand même un brin soulagée. Je restais méfiante, bien sûr, mais au moins j'étais à peu près sûre qu'il n'allait pas me livrer mon ancien équipage. Il restait encore à voir ce qu'il me voulait.
"Je te préviens. Si tu viens récupérer ce qu'on t'as volé, je ne suis plus avec eux. Et je suis aussi fauchée que les blés !"
Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Retrouvailles salées

Nous avons tous connus, un jour ou l'autre, ce fameux moment gênant, où une personne vous reconnaît et vous parle amicalement alors que vous n'avez pas la moindre idée de qui cela, peut-il être. Ce moment, Ebba était en train de le vivre actuellement, la belle rouquine ne semblait pas pouvoir remettre un prénom sur le visage de notre héros, mais après tout comment lui en vouloir ? Contrairement à Galaad, ce qu'il s'était passé il y a bien des années n'avait certainement pas eu un impact particulier sur elle, d'autant plus que ce genre d'événement devait sans nul doute faire partie de son quotidien. De son côté, Galaad avait bien remarqué la méfiance de l'elfe ainsi que de la tenancière, le garçon avait l'habitude de ce genre de situation, la moindre étincelle pouvait provoquer une explosion. Il n'était pas là pour se battre, il n'était pas là pour se venger et à dire vrai, il ne savait pas réellement pourquoi il était là face à cette belle femme rousse.

Ebba avait une façon de parler qui trahissait une vie sur les mers avec des pirates, elle était très imagée et elle avait une façon de parler que seul des hors-la-loi utilisaient. C'était clairement amusant à entendre, beaucoup ne s'imaginerait pas une aussi belle femme parler de cette manière, mais ça ne manquait pas de lui rajouter un charme supplémentaire. D'une façon assez chaotique, Ebba tomba de sa chaise pour inviter notre héros à la rejoindre dans une autre pièce. D'instinct, Galaad se demanda si tout ceci n'était pas un piège, après tout, rien n'indiquait clairement qu'elle ne faisait pas semblant de ne pas le reconnaître et qu'elle préparait un plan pour s'enfuir ou tenter d'attaquer notre héros. La prudence était toujours de mise, d'une façon globale, Galaad ne faisait jamais réellement confiance à personne, après toute la vie est un combat et dans un combat, on ne baisse jamais sa garde, pas vraie ? Quoi qu'il en soit, sans dire un mot, le garçon fit un pas en avant, avant d'entendre une voix lui informer que s'il était là pour du plaisir charnel, il allait devoir payer. Cette remarque fit sourire le jeune homme qui tourna la tête tout en souriant légèrement.

Galaad De Sarya - Si on en arrive là, c'est que les choses auront beaucoup trop dérapé… Mais j'en prends bonne note. Votre établissement est très… Accueillant en tout cas, un réel plaisir.

Puis le jeune homme rentra dans la pièce pour retrouver son ami, la chambre était chaudement décorée, une légère odeur d'encens venait chatouiller les narines de Galaad tandis qu'il fixait Ebba perché sur son lit. Cette dernière annonça qu'elle ne savait pas qui il était, mais, après quelques très longues secondes où l'elfe scrutait le moindre détail de notre héros tandis que ce dernier ne disait mot, elle finit par avoir cette étincelle dans le regard. Elle avait enfin retrouvé toutes les pièces du puzzle, d'une façon assez directe, elle annonça qu'elle était fauchée et qu'elle ne faisait plus parti de l'équipage de pirate qui avait attaqué le navire marchand de ses parents.

Le visage arborant un léger sourire, Galaad enleva son chapeau qu'il posa sur la table, à côté de toutes ses aiguilles et fioles. Regardant autour de lui, il attrapa une chaise pour se mettre dessus. Le silence se faisait de plus en plus pesant, le jeune homme fini par échanger quelques mots avec l'elfe.

Galaad De Sarya - Galaad De Sarya, je dois reconnaître que je suis surpris que tu te rappelles de moi. Je pensais devoir passer un long moment par te remémorer le passé. Je suis assez surpris de retomber sur toi ici, je ne pensais pas revoir un jour la personne qui m'a nourri pendant ma captivité. Dans le fond, je ne sais pas si je dois être en colère ou reconnaissant envers toi.

Soupirant légèrement, Galaad regarda autour de lui dans la chambre puis il reposa ses yeux dans ceux d'Ebba, toujours perché sur son lit telle une enfant prête à bondir pour faire casser les ressorts du matelas.

Galaad De Sarya - Tu peux te rasseoir, tu sais, je ne compte pas me battre. Je viens juste discuter… Alors c'est ça ta vie maintenant ? Tu fais des tatouages et tu te prostitues en plus ? T'as pas l'impression de gâcher tes talents de chapardeuse ?

Tout en arborant un sourire malicieux, Galaad repris une nouvelle fois la parole.

Galaad De Sarya - Tu m'as sauvé la vie une fois, tu m'as indirectement montré un nouveau chemin à prendre. Je me sens quelque peu redevable envers toi, tu sais… Je ne sais pas de quoi ton avenir sera fait, mais si tu le désires, toi et moi, on pourrait travailler ensemble. Je cherche des membres capables et compétents pour mon organisation. Bon d'accord, actuellement, je suis le seul dedans, mais faut bien commencer un jour ou l'autre pas vrai ?  

Invité
Invité
Invité
avatar
Personnage
Feuille
Joueur

 

Je l'observais faire. Son attitude détendu, son geste où il posait son chapeau sur la table comme s'il était chez lui. Il allait même jusqu'à tirer une chaise pour s'assoir. Je me faisais la morale intérieurement. J'avais été surprise, j'avais laissé montrer un manque d'assurance, et maintenant il envahissait l'espace comme pour montrer sa dominance. C'était certains il me testait. Il voulait voir de quel écorce était faite ma coque. Je m'exhortais au calme, cherchant à calmer mon souffle. Je reprenais peu à peu contenance maintenant que la surprise était passée.

"Reconnaissant. Sois reconnaissant. Ca sera plus simple que d'être en colère !" marmonnais-je depuis mon perchoir. Heureusement que je n'avais pas mes bottes, Mirlène m'aurait tué sinon. D'ailleurs l'intrus pointait ce détail, me tirant une rougeur brève aux joues. "Discuter ?" Je descendais donc du lit sans le quitter des yeux la moindre seconde. Je n'étais pas encore prête à baisser la garde. Surtout que ses provocations faisaient mouches, me tirant un grognement. J'ouvrais la bouche pour répliquer alors qu'il se parait d'un petit sourire en coin comme s'il avait déjà gagné, mais il reprenait sans me laisser me défendre. Je plissais les yeux et tiquais des oreilles, signe qu'il réussissait à m'énerver. C'était une chose rare, il fallait l'admettre. Mais je n'étais pas au bout de mes émotions. Comme un navire qui tangue dans la tempête, sauf que le navire c'était mon cœur, et la tempête ses paroles.

Il revenait donc à la charge. Il se sentait redevable ? D'avoir été prisonnier ? Mais la chose la plus surprenante qu'il allait dire était encore à venir. Il voulait monter une organisation ? Et il voulait travailler avec moi ? Je restais sur le cul, j'en étais à deux doigts de casser mon verre de montre, affichant une nouvelle fois mon incrédulité. Il pouvait facilement lire tout ça sur mes traits, j'avais un visage très expressif que je n'avais jamais appris à feinter si j'étais prise au dépourvu, c'était pour ça que je perdais systématiquement aux jeux de cartes.

Bien qu'il marquait une pause pour me laisser répondre, je ne laissais pas encore sortir le moindre son. Il m'avait mouché, celle là je ne m'y étais pas attendue !
Dans un geste un brin nerveux je venais ajuster mes cheveux en arrière, puis je rassemblais le peu de concentration qu'il me restait pour répondre :
"Alors, alors, alors. Ca c'est inattendue. C'est plus fort que de jouer au bouchon avec des pains à cacheter dans six pieds de neige. Un boulot ? Hu. Enfin... Enfin enfin. C'est un genre de carotte ? MAIS. Déjà y'a un malentendu. J'suis pas une pute. Qui voudrait d'une elfe avec deux œufs au plat ?  Non, réponds pas à ça. Mpf. Je réfléchissais à devenir mercenaire. C'est presque pareil, mais quand même un peu différent. Je vend mon art, je vendrais ma lame et mon corps. Mais mon corps genre mes muscles, pas mon con ou mon balcon, v'là la différence" disais-je en levant l'index et en parlant sur un ton pédagogue, comme s'il ignorait réellement la différence entre les deux métiers.

Je prenais le temps d'éventuellement l'écouter répondre avant de moi-même répliquer sur le reste de ses interrogations posées plus tôt : "Je me vois pas rejoindre une organisation. Ou en former une. Une elfe ? Personne me suivra. J'ai pas la réputation pour. Ni l'argent. Et puis j'te connais pas. Et toi tu me connais pas non plus. Pourquoi tu prendrais ce risque ? T'es venu jusqu'ici pour ça ? Me remercier de t'avoir filé la becqueté et me proposer un travail ? Et c'est moi l'originale ?!" commençais-je à débattre à voix haute. Je n'étais pas contre bosser avec lui. Mais s'il voulait plus, il allait falloir du temps et surtout des actes. Je ne donnais pas ma loyauté si facilement.

Je le quittais enfin des yeux, quelques secondes, le temps de ramasser une aiguille qui était tombée. J'en profitais pour déposer la bourse à malice que j'avais en main. Mes pensées dansaient sous mon crâne, égarées, alors qu'il répondait. J'ignorais pourquoi je reprenais à voix basse. Peut être était-ce parce qu'il était ce qui se rapprochait le plus d'une vieille connaissance, ici et maintenant.
"J'ai pas balancé mes alênes, je continue la chaparde. Mais... Mpf... j'me suis mise plusieurs équipages à dos. Dont celui que tu connais. Ils offrent même une petite récompense. Alors ouais, je fais bande à part. Profil bas et je reste seule. C'est ça ma vie maintenant. La terre. Comme une rodeuse" marmonnais-je en regardant le tapis sous mes pieds nues. J'avais passé les dernières semaines à me cacher, à fuir et à combattre pour ma survie, sans jamais prendre le temps d'y réfléchir. Un sentiment de malaise s'emparait de moi. Tout d'abord une vague de solitude. Puis venait la nostalgie. Le mouvement constant de l'eau, à quelques mètres sous mes pieds, me manquait. L'air frais marin aussi. Les nuits depuis la vigie. Le bruit des goûtes sur le pont. Je plissais les yeux vers le sol, avant de les relever sur Galaad, entre la colère et la détresse :  "Bordel je crois que j'ai le mal de terre. C'ta faute ! J'te dis pas merci, rossignol à gland va ! " le réprimandais-je.

Agacée je commençais à faire les cent pas dans la pièce.
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Personnage
Feuille
Joueur

 

Retrouvailles salées (Galaad de Sarya)