La lettre que tu as reçu était à l'image de son expéditeur : parfaitement pliée, dans un parchemin et une encre d'une qualité exceptionnelle mais ne disposant d'aucune fioriture, et rédigée d'une écriture plus directe, efficace. Marchande. À ta demande de rendez-vous, @Aerontus Nepos, ce cher deshyr de la Guilde marchande naine Yasrick Kavish t'a répondu par la positive : sans hésiter, partageant sa joie d'avoir une entrevue qu'il regrettait être si peu nombreuses !
Comme si leur conseil informel ne t'avait pas volontairement écarté.

Il te donne rendez-vous au début du mois d'Auguste du Goldhead : bâtisse imposante, grouillante de ces vies qui demandent à consulter bien souvent ce Nain de contacts et d'argent. Quelle que soit l'heure à laquelle tu arrives, il y aura probablement quelqu'un pour quitter les lieux, quelqu'un pour attendre un entretien, quelqu'un pour espérer attraper le riche marchand au vol. Un emprunt personnel ? Une participation à une reconstruction ? Une discussion d'apparences anodines, mais lourdes de sens dans ses coutures ? Pour toi, @Aerontus Nepos, fils de magister, ambassadeur de Tévinter en Starkhaven, nulle attente sous le lourd soleil estival : tu passeras devant tout le monde, privilège des étrangers en une cité qui promet plus de difficultés pour les accepter.

Êtes-vous pourtant si alien dans le foyer dans Princes ?

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Goldhead, un quartier dont l’or ne scintille plus comme jadis. Ses reflets se sont déformés, ses ombres se sont amplifiées ; leur danse solennelle s’est muée en un pas plus cadencé, plus imprévisible, comme si les flammes colonisent toujours les fortunées façades. L’odeur âcre farcit toujours les poumons, la mortelle fumée embrume toujours les yeux, tandis que j’observe dans un étrange silence la place Bagpiper, qui a retrouvé un semblant de normalité depuis une telle horreur. De nombreuses marques sont encore observables sur les pavés, et l’espace d’un instant, il me semble même que la silhouette de cette pauvre femme surgit encore dans les ombres incertaines d’une place à présent hantée. Hantée par la bêtise, hantée par la précipitation, hantée par la haine. Un frisson ne manque de parcourir ma peau à l’idée qu’il s’agit bien là de la première d’une longue et funeste liste.

La demeure vers laquelle nous nous dirigeons avec Rahim, mon fidèle garde du corps, nous apparaît dans le lointain. Telle une fourmilière, elle observe de toute sa hauteur et de toute sa splendeur les ouvriers qui vont et viennent, comme les malheureuses cigales affamées. Quelle tragédie, qui se mue en opportunité ou en profits pour d’autres. Un homme franchit la porte finement décorée, un homme qui tangue de mal être et d’incertitude. Je ne lui adresse nul regard, tandis que Rahim retient la porte pour me laisser pénétrer les lieux le corps droit. Une joyeuse petite foule qui se tient dans le grand hall, qui attend, qui rumine, qui se convainc qu’il s’agit là de leur salut. Sans me préoccuper davantage, je m’avance, tandis que je repère des yeux une jeune naine visiblement débordée avec cette bien instable clientèle. Lorsque son regard effleure ma silhouette, celui-ci s’ouvre grand et se pose directement sur ma personne, tel un voyageur dans une auberge bien vide depuis si longtemps. Je lui adresse un sourire et un léger hochement de tête, elle s’emmêle dans ses gestes corporels et fausse compagnie à ses interlocuteurs en s’excusant brièvement. Certains regards se tournent et me jaugent, certaines bouches râlent, certains nez se soufflent.

Un étranger. Un Tévintide. Un hérétique. Un mage. Un riche.

Le Créateur bénisse ma naissance de ne pouvoir entendre leurs pensées. Le Créateur bénisse mon sang de recevoir de mes géniteurs la patience d’une tortue et l’assurance d’un lion. Leur frustration et leur colère bourdonnent dans le hall, qui peut hélas se justifier par n’importe quelle idiotie si facile d’accès. Ah, le désespoir, véritable peste dans le cœur des Hommes. Désespoir qui corrompt les justes, désespoir qui brouille leur raison, désespoir qui poussent les innocents dans les flammes de la tyrannie. Le monde sombre dans la folie, et si l’on souhaite penser que l’Enclin en est la cause, il nous faut admettre avec amertume avérée qu’il s’agit bien là de sottises, de vaines illusions. Une idiotie si facile d’accès.

Le silence qu’a engendré mon arrivée reprend à peine, entrecoupé de temps à autres par quelconque grognement à voix basse, par quelconque conversation ou ragot dissimulé. Le Créateur bénisse ma naissance de ne pouvoir entendre leurs pensées, mais il apparaît que je n’ai nul besoin de cette malédiction pour comprendre ce qui loge au fond de leurs sombres regards.

Un grand feu de joie, un ambassadeur attaché à un poteau, une foule furibonde et hilare.

Aerontus s'exprime en #B48C22.
Rahim, son garde du corps, s'exprime en #B46022.

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Il suffit d'un regard pour comprendre de quoi il en retourne. Ils sont nombreux, les membres de la Guilde marchande présents en ces lieux pour travailler, pour consigner leurs dépenses et pour récupérer leurs profits ; tu identifies pourtant d'un regard de celle qui sait qui tu es et pourquoi tu te trouves ici. La grefffière naine s'arrête, t'observe toi, @Aerontus Nepos et ton garde du corps et, la surprise passée, hoche la tête pour disparaître derrière un très lourd rideau de velours que tu jurerais provenir des plus beaux marchés de Minrathie.

Celles et ceux qui ont vu votre manège s'arrêtent dans leurs activités, s'ils ne profitent simplement pas d'une pause, pour te détailler : parvenu ou invité désiré, havenois ou surfacien, chaque regard se forge un avis sur ta personne. Il faut dire que tu n'as pas lésiné en matière d'apparât, et moins encore en matière de fierté : personne ne peut seulement douter de tes origines. Qu'attendre de moins de la part d'un ambassadeur, d'un homme se devant de représenter, de défendre et d'être solidaire avec les siens ? Alors qu'ils est si jeune. Mais la terre andrastienne est fidèle à ses jugements qui ne t'épargneront pas, fils de Magister.

« Allons bon ! Je m'en vais l'accueillir moi ! Personne ne surprendra un deshyr à faire preuve d'impolitesse envers un Tévintide ! »

Derrière les lourds rideaux qui séparent le vestibule des appartements privés du manoir, la voix de Yasrick Kavish s'élève et force les conversations à se changer en murmures : si le deshyr n'a pas pour réputation d'être absent, il est souvent beaucoup trop occupé pour se permettre d'accepter des visites. Pourtant, le voilà qui ne tarde pas à sortir de son bureau, modèle du parfait notable nain. La barbe fournie mais finement taillée, le regard éclairé, son pourpoint vert entremêlé de fils d'or resplendit dans la lumière rasante d'un été lourd.

« Messer Nepos, je vous souhaite la bienvenue en mon humble demeure ! Votre élégante visite nous fait honneur, à la Guilde marchande et moi-même. »

Yasrick Kavish s'avance à grands pas dans ta direction. Hormis ces exclamations qui semblent avoir forcé les regards indiscrets à se détourner, et les murmures à se changer en silence, il ne se permet aucune familiarité supplémentaire : il paraît respecter ta personne et ton rang, et se tenir aux manières tévènes.

Cet accueil-là est-il cependant à ton goût, @Aerontus Nepos, ambassadeur de Tévinter ?

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Chaque regard, chaque pensée dessine une bien étrange silhouette autour de ma prestance. Ebauche de feu et d’acier surchauffé qui se permet de grossir les détails, d’ignorer les atouts ; une ébauche vulgaire, copie éhontée et abjecte de mon humanité, de ma complexité. Cependant, dans ces odieuses caricatures esquissées au creux de leurs prunelles, au cœur de cette camera obscura volontairement déréglée en ma présence, une tenace et amère évidence resplendit dans chacunes de ces cruelles parodies : la fierté, le prestige, une allure digne d’un roi. Une évidence à en faire pâlir les plus envieux parasites présents dans ce bien charmant hall, et je m’en délecte avec une arrogance justifiée et une félicité sans faille.

Lorsque la voix imposante et tant attendue émerge de ces somptueux rideaux, les fusains oculaires se suspendent dans l’air, comme si les élèves paresseux réalisent bien tardivement que l’heure a achevé son cycle. La silhouette familière du deshyr apparaît enfin, réduisant la vermine au silence. Je lui adresse un sourire d’appréciation, avant d’incliner la tête pour répondre à son salut.

- « Messer Nepos, je vous souhaite la bienvenue en mon humble demeure ! Votre élégante visite nous fait honneur, à la Guilde marchande et moi-même. »
- « Tout l’honneur est pour moi, deshyr. Je vous remercie de me faire la grâce de votre agréable présence. »

La courtoisie naine a toujours été si particulière. Si certains nobles raseraient leur nez à même le sol pour une once d’attention et d’égard, les nains possèdent leur fierté et leur rustre et sophistiquée étiquette. Exiger davantage d’un nain, de haut rang de surcroît, ne serait que la source d’une folie des grandeurs. Après tout, bien que tant d’incapables aient tenté au fil des âges de leur imposer leur supériorité, les nains possèdent toutes les cartes en mains pour non seulement vous ignorer, mais aussi vous tourner au ridicule dans l’entièreté de l’Imperium. Qui sous-estime leur influence se verra mordre non seulement la poussière, mais également son propre souillé linceul.

Désormais à sa hauteur, je m’empresse de l’inciter à me sortir de cet étrange nid de vipères, désormais certes silencieuses, mais dont le venin bourdonne de frénésie. Et puis, évitons d'attirer davantage la mauvaise attention sur soi.

- « J’ose espérer que ma venue n’ébranle qu’un minimum votre emploi du temps si chargé », que je ponctue d’un léger mouvement de tête en direction des bien imposants rideaux tout de velours.

Car si je garde une face ravie et relativement de marbre, je n’ai ni le loisir, ni l’envie de me perdre en fioritures lors de cette entrevue.

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« Ne vous inquiétez pas, ambassadeur ! Je vous ai accordé une entrevue, c'est donc que vous ne me dérangez pas. De plus, quel marchand ferait du profit s'il n'est pas capable de revoir ses priorités à tout moment ? »

Sous la longue barbe bien apprêtée, Yasrick Kavish adresse un large sourire à son invité, comme il adresse un avertissement à la patience pour ces autres patients : après tout, s'il est un deshyr prompt à l'accueil et aux négociations, et au nom que trop connu dans la Cité-État, il n'est pas le seul, n'est-ce pas ? Si on souhaite le rencontrer lui, alors autant mériter l'entrevue, et le temps supplémentaire qu'il leur offre n'est qu'un cadeau pour qu'ils présentent mieux leurs désirs.

Et le Nain ne manque pas ces signes discrets que tu lui partages, @Aerontus Nepos, entre respect réservé à sa personne et volonté de quitter cette pièce bien trop pleine de regards, de murmures et de pensées des plus indisposantes. Un acquiescement accueille ta demande silencieuse et de ses grandes mains bien entretenues, il écarte le rideau et t'invite dans le bureau dont il vient de sortir : dans ton dos, il adresse quelques gestes à celle qui l'assiste, et s'engouffre à ta suite.
Le velours tévintide bat encore tandis qu'un lieu plus calme s'offre à votre vue : mais Yasrick Kavish te fait bien comprendre qu'il ne vaut mieux pas s'attarder.

« Nous ne resterons pas dans ce bureau, non : montons là où les fauteuils sont plus... confortables. Votre garde du corps peut rester ici. »

Pourtant les lieux sont agréables, hormis peut-être cette légère odeur de tabac qui pèse dans la pièce : elle n'est pourtant pas si entêtante, mélange d'herbes aromatiques que tu jurerais de connaître de toute ton âme et de toutes tes tripes, @Aerontus Nepos. Et elle n'a rien d'havenoise. Pourtant, sans que tu n'aies le temps d'y réfléchir, le deshyr t'invite à traverser le fin parquet et à passer à côté des larges coffres pour atteindre l'escalier au fond – et après les marches couverte d'un mince tapis, une pièce somme toute plus... discrète.
Pourtant pas bien différente de celle plus d'en bas, si ce n'est que tout y est plus petit, plus confortable, et même l'odeur du tabac persiste avec plus de force – similaire, presque, à de l'encens. Et sur la table basse autour de laquelle étaient disposés plusieurs fauteuils, sur lesquels Yasrick Kavish te prie de prendre place.

« Désirez-vous boire quelque, messer Nepos ? Que la boisson soit rafraîchissante ou réconfortante, je peux vous servir ce que vous souhaitez. »

Lui reste debout au milieu des étagères aux quelques parchemins et objets, les yeux rivés vers cette splendide pipe posée sur la table et ciselée avec minutie. Il est, comble de la politesse, l'hôte qui te sert – pour l'instant.

« À moins que le sujet de notre rendez-vous soit urgent et vous-mêmes pressé ? »

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L’architecture naine en surface conserve bel et bien ses racines rocheuses, malgré ce détachement dont ils parlent souvent. Bien plus modeste que l’Ambassadoria, le bois dominant la pierre, non sans manquer de ce charme rustique si caractéristique. Cette dentelle du marbre qui se retrouve dans les mélanges astucieux de bois et de motifs, les tapisseries qui parent la demeure de ses plus beaux atouts, une sculpture pointue de la lumière, étudiée avec autant de minutie que la charpente et les fondations.

Mon regard quitte une intrigante tapisserie lorsqu’il indique une toute autre direction. A l’abri des regards et des oreilles, et cela m’arrange. J’adresse un regard et un hochement de tête rassurant à l’égard de Rahim, qui accepte d’attendre mon retour dans ce bureau. Nous empruntons l’escalier au fond du couloir, et atteignons une pièce plus modeste encore, plus charmante dans sa simplicité, où le deshyr m’invite à m’asseoir, ce que je fais sans le faire attendre davantage.

- « Désirez-vous boire quelque, messer Nepos ? Que la boisson soit rafraîchissante ou réconfortante, je peux vous servir ce que vous souhaitez. À moins que le sujet de notre rendez-vous soit urgent et vous-mêmes pressé ? »
- « Je m’en voudrais de vous incommoder, mon ami. Cependant, j’ai bien peur que ma longuissime verbe ait raison de ma gorge si je ne vous demande un verre d’eau. »

L’urgence, oui. Cependant, ma demande risque d’être longue, très longue.

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« De l'eau ? Alors ce sera de l'eau ! »

Le temps que tu t'installes, @Aerontus Nepos, Yasrick Kavish attrape deux verres de cristal – une belle richesse ! – pour te servir l'eau tant désirée : tu sais qu'il y a quelques domestiques en ces lieux, mais votre entrevue est privée et doit le rester. Ainsi, lorsque la rafraîchissante boisson atterrit devant toi, et que le maître des lieux reprend sa place à son bureau, vos graves voix se baissent d'un ton encore, et se dérobent aux oreilles et aux yeux les plus indiscrets.

Pris de soif après s'être ainsi tu, Yasrick Kavish vide son verre d'une traite ; mais l'eau ne rince pas tout à fait sa gorge, et il toussote un instant. Ses doigts tâtonnent son bureau avant de tomber sur sa splendide pipe si finement ouvragé.

« Cela ne vous gêne pas si je fume, ambassadeur ? Des herbes et de l'eau, c'est un peu ma manière de profiter de l'heure du thé. »

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Dans toute sa bonté, le Deshyr en personne me sert mon eau. Un geste quelque peu surprenant, mais dans un tel contexte, chaque détail compte, et ce geste pourtant si simple, quoiqu’anodin pour une personne de son rang, me prouve le sérieux avec lequel il traite non seulement ma présence au sein de sa demeure, mais également ma demande des plus intrigantes. Lorsque le verre est rempli, tandis que je m’en saisis, je le remercie comme il se doit.

- « Je vous remercie, mon ami. »

Tandis qu’il encaisse chacun de mes mots, son visage change, malgré les précautions qu’il prend à le masquer, précautions exécutées avec une expérience certaine. Une lueur indescriptible danse dans son regard, tandis qu’il reprend place à son siège.



J’attrape mon verre, pensif, examinant avec attention la complexité élégante pourtant rustique des motifs qui y sont gravés, avant d’avaler une gorgée d’eau. Le Deshyr imite sans le vouloir ce geste, mais lui en vide l’entier du contenu, avant d’attraper sa si caractéristique pipe.

- « Cela ne vous gêne pas si je fume, ambassadeur ? Des herbes et de l'eau, c'est un peu ma manière de profiter de l'heure du thé. »
- « Nous sommes chez vous, mon ami. L’idée de vous dicter une quelconque contrainte sous votre propre toit ne traversera jamais mon esprit. »

Si l’odeur est bien plus imposante que l’encens, irrite parfois même le nez ou la gorge, la distance suffira à me contenter pour l’heure. Et puis, quel faux pas que de trop s’imposer, alors que la situation ne joue clairement pas en ma faveur. Il ne s’en formaliserait sûrement pas, mais un fumeur qui doit attendre son désir présent se montrera plus irritable, ce qui n’est pas franchement recommandé.

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L'autorisation que tu donnes à Yasrick Kavish de profiter de son tabac attire un sourire de contentement au maître des lieux, politesse avant l'indisposition, et tu le vois se saisir de cette pipe à la forme si particulière – le rossignol a-t-il été taillé dans le métal, ou bien dans un bois recouvert de métal ? Les volutes s'élèvent rapidement, doigts agiles qui savent manier la pierre à feu avec habileté, souffle salvateur qui sait donner vie aux braises pour qu'elles deviennent flammes... pour qu'ainsi, le rossignol ne devienne pas phénix.

Pour l'extérieur du bureau, un moment s'est écoulé depuis le début de l'entrevue : un moment avant que l'associée de Yasrick Kavish ne toque et n'entre précipitamment, perturbant votre entrevue. Avant que tu n'aies le temps de réagir, @Aerontus Nepos, tu vois le regard de Yasrick s'arrondir et son visage devenir dur ; elle le remarque aussi, mais se précipite pour justifier son entrée :

« Deshyr Kavish, il y a un marchand venu des Anderfels qui souhaite s'entretenir urgemment avec vous...
- Pas maintenant, la voix est dure et les dents, serrées.
- Il a vraiment insisté sur l'urgence..., tente-t-telle encore en sentant bien les limites qu'elle franchit.
- Pas maintenant. Et ne t'avise pas de revenir sans que je ne te donne l'autorisation. »

D'une tête abaissée, la jeune Naine cède, paupières closes, et se prépare sans douter à une altercation similaire au dehors : la pauvre fille est venue vous déranger au pire moment. Mais sont-ce là tes affaires, @Aerontus Nepos ? La même question passe dans son esprit, et elle se décide à ne pas traîner plus longtemps.

« Bien, deshyr.
- Merci. »

Le contenu de sa pipe terminée dans une dernière et profonde bouffée, Yasrick Kavish attrape un bol à côté de lui et commence à y déverser les cendres et les restes imbrûlés. Avec solennité et diligence.

« Pardonnez-moi pour le dérangement, ambassadeur Nepos. »

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