Type de RP classique, flashback
Date du sujet 6 Justinien 5:11
Participants Lachlann Vaël, @Leone
TW aucun
Résumé Invité par Leone, Lachlann et quelques templiers, représentant le Cercle, viennent visiter la commanderie des Gardes des Ombres.
Pour le recensement

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[code]<ul><li><en3>6 Justinien 5:11</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t974-loupiote-outremer-leone">Loupiote outremer</a></li></ul><p><u>Lachlann Vaël, Leone</u> Invité par Leone, Lachlann et quelques templiers, représentant le Cercle, viennent visiter la commanderie des Gardes des Ombres.</p>[/code]

Leone ajusta sa cape à ses attaches, elle avait ceint son plus beau lin bleu outremer frappé du griffon de la Garde des Ombres. Aujourd'hui, elle devait faire sensation. La visite était, certes, de courtoisie mais il en allait tout de même de l'entente entre la Commanderie et le Cercle de Starkhaven. Elle chassa de son esprit Celeste qui ne cessait de remonter à la surface de ses souvenirs. Jamais Leone ne se pardonnerait et, pourtant, il fallait endurer chaque jour... espérer que le Créateur la prenne en pitié pour lui accorder le pardon pour lequel elle priait.

Leone vérifia que la cape tombait juste et, quand elle en fut assurée, ses pas la menèrent dans le hall de la Commanderie. Ni richement décoré, ni tape à l'œil, il représentait bien l'ordre et sa simplicité mesurée.

Des voix s'élevèrent derrière la porte massive de l'entrée, ses oreilles captèrent différents timbres étouffés et puis, son nom. Si l'horaire n'avait jamais été validé, il semblait que les deux protagonistes eurent les mêmes idées de ponctualité et de bienséance. Leone ne pouvait que s'en réjouir, son pouls accéléra lorsqu'elle ouvrit la porte, baissa la tête pour s'en extirper toute entière et se trouva finalement face aux armures brillantes des serviteurs du Créateur. Un sourire fendit son visage quand elle reconnut Lachlann et au moins deux des Templiers -dont les noms lui échappaient pourtant- . Leone inclina respectueusement la tête.

« _ Bienvenue à la Commanderie de Starkhaven. Elle parcourut rapidement du regard le petit groupe arrivé et se trouva déçue de n’y voir que si peu de Mages. Elle avait espéré convaincre et qu’ils puissent se dédouaner des règles du Cercle par cette invitation officielle, mais le carcan semblait bien rigide. Ravie de vous accueillir en nombre. Et, ne désirant pas prolonger les présentations outre mesure, elle les invita à entrer à sa suite dans le hall qu’elle venait de quitter. Bien, comme vous l’avez peut-être compris, je suis Leone et serais votre guide pour la journée qui s’annonce. N’hésitez pas à m’arrêter, si vous avez des questions, ou des remarques. L’exercice était le même lorsqu’elle présentait les lieux aux nouvelles recrues, quoi que là, le groupe lui faisant face était un peu plus… intimidant. Et là où la bleusaille restait souvent intimidée, elle devenait représentante de la Commanderie et chaque hésitation serait remarquée, détricotée et peut-être retournée contre son ordre. Sa marge de manœuvre était réduite. Nous voici dans le hall, derrière vous la fresque qui retrace l’histoire de la Garde et des Enclins. Ou comment les héros aux noms oubliés avaient vaincu le premier Archidémon et comment la Souillure perdurait dans leurs veines, si longtemps après. »

Leone étira sciemment le silence, ils devaient tous et toutes se rappeler du rôle de la Garde des Ombres et, à quel point ils restaient dépendants d’eux en cas d’Enclin. Leone avait conscience que pour une majorité, penser à l’Enclin n’évoquait plus rien, le dernier étant trop lointain et d’autres problématiques étaient à leur yeux bien plus pressantes. Aujourd’hui, elle se ferait un honneur -et un devoir- de remettre ces termes effacés au premier plan.

Résumé : Leone et fière, quoi qu'un peu stressée, d'accueillir une délégation du Cercle. Elle est déçue d'y voir si peu de mages mais contente de voir @Lachlann Vaël au rendez-vous. Et elle commence la visite par le hall et la fresque antique de l'histoire de la garde.

L'elfe qui avait accueilli le groupe précédemment dû s'écarter de plusieurs mètres afin de continuer son travail de portier. Une tâche ingrate et Leone le remercia d'un léger signe de main. Elle aussi, s'était payée des heures entières en plein cagnard, le soleil dans les yeux, à garder une entrée quelconque d'une Commanderie lointaine. Son attention revint à l'Enchanteur Vaël qui la remercia pour l'accueil mais se précipita sur une question qui hérissa les poils de nuque de la garde. Lui qui l'avait si bien traitée sous les yeux du Créateur, elle qui pensait qu'ils s'étaient quittés comme plus que des connaissances avec une volonté d'en apprendre plus l'un sur l'autre. Voilà qu'il faisait montre d'un dédain courtois. Aujourd'hui, elle était maîtresse de ses émotions et, longtemps auparavant, elle avait baigné dans le Noble Jeu, ce Prince déchu ne l'effrayait pas.

« _ Si nous devons en commencer ainsi, Ansgar, notre Garde-Prévôt, m'a fait l'amitié de me proposer de le remplacer. Car l'invitation émanait de… moi. Sans être aussi habile, je dois pourtant être capable d'en connaître un morceau sur cette bonne vieille Commanderie. »

La guide d'un jour n'attendit pas de réponse et se baissa pour passer la lourde porte. Ainsi, l'elfe pouvait reprendre son travail d'une manière plus habituelle. L'ensemble du groupe entra à sa suite et elle présenta bientôt l'œuvre majestueuse de l'entrée. C'était sans aucun doute la pièce la plus richement décorée et elle comptait bien tirer fierté du silence qui suivit son discours. Alors qu'elle s'en délectait, on lui demanda de quel artiste émanait l'œuvre.

« _ Comme beaucoup d'artistes et d'œuvres de cette époque troublée, nous n'avons aucune certitude de qui il pourrait s'agir. Nos hypothèses penchent pour un riche marchand Orlésien qui l'aurait fait peindre pour l'offrir en remerciement à la Garde des Ombres. Quant à son installation en ces murs, elle ne date pas des dernières décennies. car Leone l'avait toujours connue à cette place. Grandiose et pensive, les pigments dansaient depuis plus de vingt ans sous ses yeux. »

Cette première question la fit ronchonner intérieurement. Évidemment qu'Asgar aurait su le jour exact de son arrivée, il aurait même sûrement pu parler en long, en large et en travers de son origine. Même après vingt ans en ces murs, des informations lui restaient inconnues, le soulagement lui picota la gorge tant il lui restait à découvrir et apprendre.

Lachlann la défia de nouveau sans qu'elle ne parvienne vraiment à comprendre le but qu'il s'était fixé. Avait-il simplement accepté cette visite pour roucouler auprès de ses pairs ? Ou pour rappeler à quel point il se sentait au-dessus de tout cela ?

« _ Nous serons tous deux d'accord pour espérer qu'un nouvel Enclin n'arrive pas. répliqua-t-elle froidement en plantant son regard dans le sien. Ce n'est pas de la fierté que nous exhibons sur nos murs, Messer, mais bien l'allégorie de notre cause et notre combat. »

Enfermés dans leur tour bien gardée, l'image même d'un combat aussi critique qu'un Enclin semblait leur échapper. Leone resta droite, les épaules dressées, elle était ici chez elle et rien n'en abaisserait sa fierté. Elle répondit aux autres interrogations et décrivit avec précision la scène de bataille avant de proposer au groupe de continuer la visite.

« _ Au-delà de cette porte se trouvent la cuisine et le réfectoire, je vous en épargne la visite. Continuons plutôt vers l'une des salles d'armes. Ils prirent la tangente et passèrent une nouvelle porte. Les petites fenêtres laissaient filtrer une lumière pâle et sale, soulevant la poussière du soleil. La salle était fraîche et les bruits caractéristiques du combat se firent entendre. Les râteliers s'étendaient sur les murs et divers mannequins d'entraînements aux états variés trônaient ça et là. C'est ici qu'on s'entraîne, tout simplement. Notre équipement n'est pas de la dernière pluie, on fait pas mal de récupération, à droite et à gauche. Quelques passes, peut-être ? interrogea-t-elle en balayant du regard l'assemblée. C'était bon enfant, même si elle cherchait toujours à prouver que la Garde avait encore de la valeur, même dans cette période sans engeances. »

Résumé : Leone répond aux questions et est saoulée du comportement de @Lachlann Vaël qu'elle juge indigne de son statut. Elle ne prend pas la mouche et continue la visite avec la Salle d'armes où elle se propose de faire quelques passes avec l'un où l'une d'entre eux.

Lachlann Vaël avait cette manie de toujours vouloir avoir le dernier mot, Leone n'en prenait conscience que maintenant. Là où cela ne l'avait pas dérangé lors de leur discussion à l'église, voilà qu'elle était chatouillée à chacune de ses interventions aux nombreux sous-entendus. Aussi, ne repondit-elle pas quand il décida que c'était un honneur qu'elle soit présente à la place d'Ansgar. Qu'il s'en soit honoré, grand bien lui fasse, Leone ne faisait que son devoir. Elle avait imaginé un plaisir partagé à visiter ce lieu, elle déchantait désormais face à la stratégie m'as-tu-vue de l'Enchanteur supérieur.

Alors, quand il revint à la charge sur cette histoire de tableau, d'Enclin et de message à travers sa disposition, Leone lui prêta des intentions malveillantes envers son ordre. Elle ne se laisserait pas démonter mais l'homme était vraisemblablement trop buté pour que la visite se déroula dans le respect.

« _ Dans la Guerre, la Victoire. Dans la Paix, la Vigilance. Dans la Mort, le Sacrifice. Voilà ce que cela représente pour moi. »

Son cœur pulsait à un rythme plus rapide que d'ordinaire. Si vous y voyez autre chose, grand bien vous fasse ! Surinterprétez nos tableaux dont vous ne connaissez ni l'histoire ni les origines, allez-y, vous êtes l'expert il semblerait, fulminait-elle intérieurement, ne laissant paraître qu'une veine saillante au creux de son cou.

Leone les mena dans une première salle d'armes, au regret d'un certain Templier dont la gourmandise l'aurait volontiers poussé à visiter les cuisines. Elle avait émis la suggestion de terminer cette visite par un en-cas scellant définitivement leur bonne entente mais on l'avait rabroué, question de budget. Désormais, et face au comportement irrévérencieux de l'aîné Vaël, elle comptait bien terminer cette visite au plus vite. Cela ne devait pourtant pas paraître.

Ainsi, elle proposa une petite mise au défi armé qui reçut quelques regards intrigués en plus de déclins polis. En voilà donc des membres du Cercle bien effarouchés ! Tant pis pour eux, décida-t-elle avant d’accéder à la requête du Templier senior.

« _ Si fait, Templier. Elle héla l’autre bout de la salle d’armes. Ervar ! Une naine à l’allure costaude et aux bras dénudés couverts de cicatrices s’approcha. Elle était l’égale de Leone et elles se saluèrent d’un mouvement de tête. Penses-tu pouvoir montrer un peu de ton entraînement à ces quelques Templiers qui nous rendent visite ? Quand vous aurez fini, tu n’auras qu’à les ramener vers la cour, nous y serons. La naine bougonna un instant avant de leur faire signe de la suivre. Les Templiers intéressés se détachèrent du groupe. Ervar était leur doyenne et on se demandait souvent si elle n’avait pas déjà connu un Enclin tant ses connaissances étaient immenses. Continuons par ce que vous êtes probablement venu observer, l’aile des Garde-Acolytes. »

Leone frissonna. Elle n’était jamais à l’aise lorsqu’il s’agissait de Magie et tout ce qui s’apparentait à cette chose qu’elle ne comprenait ni ne maîtrisait. La garde guida le reste de son groupe à travers plusieurs couloirs sans intérêt tant ils étaient sombres, Leone ne les avait jamais connus autrement qu’ainsi, les économies devaient être faites partout. Finalement, ils débouchèrent dans une aile moins austère où un silence feutré régnait.

« _ C’est notamment ici que se trouve notre modeste bibliothèque. assura Leone en baissant d’un ton, ne souhaitant déranger les quelques gardes présents. Nos Gardes-Acolyte y passent la majeure partie de leur temps. Hors Enclin, cette partie n’est pas des plus fournies. »

Cette aile était sans aucun doute la plus richement meublée, des tables, des bancs, quelques coins confortables avec des coussins et des étagères couvrant les murs. Des regards curieux se levèrent vers leur groupe mais aucun mot ne fut échangé. Les lieux de cultes se trouvaient non loin, en plus d’une chapelle Andrastienne la Commanderie avait aménagé une petite chapelle Impériale ainsi qu’un lieu de culte pour les anciens dieux elfiques.

Résumé : Leone est déçue et choquée de la manière dont Lachlann remet sans cesse tout en question et pense savoir tout sur tout. Elle laisse couler. Leone propose au Templier sénior de suivre Ervar, une naine, pour observer l’entraînement qu’elle est en train de donner. Et Leone emmène le reste du groupe du côté de l’aile des Gardes Acolytes.

L'organisation innatendue suivant la demande du Templier senior lui fit perdre le fil des diverses questions. Ce ne fut qu'à la seconde itération de Lachlann qu'elle se remémora l'inquiétude formulée par ses visiteurs. Leone se trouva alors face à un enchanteur qui semblait sincère et souhaitait en savoir plus sur leur quotidien. Elle s'éclaircit la gorge, toujours en remontant un couloir large mais peu distinct dans la pénombre ambiante.

« _ Cette visite fait partie de mes assignations du jour, pour être précise. Normalement, en effet, je passe mes matinées en salle d'arme, entre entraînements et formation. Ce n'est pas aussi monotone que cela peut le laisser paraître, nous patrouillons souvent, vigilants à la souillure. Parfois même à l'autre bout du continent, nos voyages sont nombreux. »

Et, finalement, ils en arrivèrent au Cercle. Leone observa avec pudeur les diverses réactions de son assemblée. Elle sentit quelques Templiers se raidir en apercevant des mages qui échappaient à leur joug et ne manqua pas l'intérêt de Lachlann qui se tut -évènement rare- et continua sa visite en s'approchant des étagères pour distinguer les titres. La garde en avait lu quelques-uns, s'acharnant même sur des titres décomposant l'histoire de son ordre et détaillant les traités durement négociés au fil des Enclins. Rares étaient les moments où elle pouvait prendre du temps pour sa lecture traînante et manquant d'exercice.

Leone se posta près d'une fenêtre, laissant le loisir aux visiteurs de faire le tour de la pièce et même de poser quelques questions aux Acolytes. Ils avaient été prévenus mais l'on pouvait sentir que l'évènement les mettait mal à l'aise, cela en électrifiait l'atmosphère. Elle n’aimait pas se trouver là, elle n’était pas à sa place et imaginer leur pouvoir incompréhensible la rendait nerveuse. La guerrière ne laissa pas traîner ce moment extraordinaire et elle donna bientôt le signal du départ, se coulant d'un mouvement ample vers la sortie du fond.

« _ Nous devons désormais les laisser à leur étude. Puis, une fois qu'ils eurent tous franchi la porte, elle haussa à nouveau la voix. La griffonnerie nous attend ! Et ses yeux petillèrent car c'était sans doute le passage le plus remarquable de la commanderie tant les griffons étaient majestueux et uniques à leur ordre. »

Ils bifurquèrent de nombreuses fois entre les couloirs, les salles vides et les pièces de débarras. Les commanderies vivaient lors des Enclins et pulsaient de vie lors de ces moments fatidiques. Des décennies sans engeances faisaient oublier à tous le nombre de personnes déambulant entre ses murs. Les murs étaient calmes et froids et, après d'interminables cheminements sinueux où seule le cliquetis des armures résonnait, ils sortirent à l'air libre.

Une vague de sensations familières envahit Leone, l'odeur des animaux, d'abord. Puis, son ouïe nota des bruissements de plumes, probablement un retour de patrouille. Enfin, elle n'eut besoin que de faire un pas supplémentaire pour avoir une vision d'ensemble la dizaine de griffons présents. Une bouffée de fierté déferla en elle tant ils étaient majestueux et dévoués à leur garde.

« _ Les voici... souffla-t-elle. »

Résumé : Leone avait oublié de répondre à la question de @Lachlann Vaël, donc elle y répond, elle l’observe déambuler dans le Cercle. Puis, assez mal à l’aise dans ce lieu, elle continue la visite vers le clou du spectacle : les griffons !

La nouvelle interrogation de son visiteur accentua le sourire de Leone. Si elle devait citer la différence notable et marquante de la Garde des Ombres, c'était sans aucun doute celle-ci qui en faisait son originalité la plus poussée.

« _ La Garde des Ombres transcende les frontières, ma famille s'étend au-delà de Starkhaven et des Marches Libres. Il est important que nos liens perdurent et restent forts. D'autant plus en ces temps calmes. Alors, oui, il est primordial d'aller visiter les autres Commanderies. J'imagine qu'en cela nos ordres se distinguent ? scruta-t-elle, se remémorant les similitudes évoquées à la chapelle. Les Griffons sont essentiels pour cette tâche, d'ailleurs, c'est la dernière étape de notre visite. »

Ils explorèrent le coin des Acolytes mais Leone décida de ne pas s'y attarder, malgré le mécontentement visible de ses visiteurs. Et notamment de Lachlann Vaël qui maugréa en sortant de la bibliothèque, Leone roula des yeux lorsqu'elle reprit la route. C'était elle qui leur faisait visiter, donc ils se pliaient à son guidage. Elle ne se formalisa pas sur le nouveau trait d'humour -qu'elle ressentit comme une nouvelle pique- et s'attacha à une réponse sans second degré.

« _ Non, les disciples sont d'abord cantonnés à un lieu fixe en journée, puis à leur dortoir et, petit à petit, ils apprennent à s'y retrouver. Ne me faites pas croire qu'il est plus aisé de ne pas se perdre dans votre tour. »

Leone ne verrait probablement jamais ce lieu, elle ne pourrait que croire sur parole le Mage. Ce fut après quelques coudées supplémentaires qu'ils débarquèrent dans la cour, attenante au lieu de vie des griffons. La guerrière observa avec attention les réactions de son groupe et fut ravie de découvrir que la magie opérait, quelques soupirs d'extase, des yeux brillants, des bouches arrondies par la surprise, quelques sans-voix et un accord commun : la beauté des bêtes.

La garde s'avança jusqu'au duo de patrouilleurs qui venait de se poser. Elle fit signe à ses deux homologues qui demontaient.

« _ Alors ? s'enquit-elle.
_ Tout est calme, de la côte au Cent Piliers, les rives de l'Aguera sont peuplées d'une normalité d'humains, d'elfes et de surfaciens tout à fait à propos. Leone apprécia la réponse d'un bref mouvement de menton. Qui sont-ils ? Demanda l'homme toujours juché sur sa monture.
_ Le Cercle nous illumine de sa présence et je m'assure qu'ils soient satisfaits. Je t'aide à desceller ? »

Ravick accepta, jeta quelques coups d'œil nerveux vers le groupe mais s'occupa de démonter, usant de la main tendue de Leone. Il prit son Griffon par la longe tandis que Leone se dressa de toute sa hauteur, jusqu’à la pointe de ses pieds, pour désarnacher la selle et les vivres solidement fixés. Cela fait, elle déposa son encombrement à l’endroit approprié avant de revenir vers le groupe qui s’était placé en observateur.

« _ Pas d’Engeance à l’horizon, nous pouvons continuer notre activité. rassura-t-elle son groupe avec un sourire mutin. Je vous laisse apprécier le spectacle. N’approchez pas les Griffons à moins qu’ils ne viennent à vous, ils sont extrêmement fiers et… têtus. Leone se frotta la paume de la main, là où, plusieurs années auparavant, elle s’était faite mordre par un griffon revêche. Quelques centimètres plus loin, il lui sectionnait les tendons du poignet et Leone finissait manchot. Le souvenir vivace de cette douleur la fit frissonner, elle resta alerte au cas où une personne du groupe soit un peu trop entreprenante. »

Résumé : Leone répond aux questions de @Lachlann Vaël (team 1er degré), trouve une différence majeure entre le Cercle et la Garde des Ombres. Echange quelques minutes avec Ravick qui est de retour de mission. Elle met en garde le groupe contre les griffons et les surveille, ne souhaitant pas de blessé.

Lachlann Vaël exagérait, assurément. Les couloirs étaient certes nombreux, quoi qu'un peu biscornus et s'étendaient vers divers recoins dans plusieurs directions dont certaines menaient droits à des cul-de-sac barrés d'un baril débordant d'un meli-mélo d'affaires en tout genre, mais, s'y retrouver ne nécessitait qu'un mois d'accoutumance à errer après le souper. Quant à la description du Cercle, Leone imaginait sans mal la précision répétée dont avaient fait preuve les constructeurs pour élever un édifice à la hauteur de la morosité ambiante de ce lieu de réclusion. La tour ronde semblait offrir un environnement rassurant pour qui avait peur de se perdre et la guerrière comprenait sans mal l'importance que cela revêtait pour des Mages, errants si proches d'une autre réalité. Elle ne releva donc pas mais apprécia le trait d'humour qu'elle crut déceler sous la trajectoire lassante des murs du Cercle, la garde s'esclaffa donc en bifurquant derechef.

Ils entrèrent alors dans la cour bruyante et agitée et la garde échangea des nouvelles avec Ravick, présentant ainsi le groupe en présence. Leone fut satisfaite de constater qu'ils restèrent à une distance raisonnable sans chercher à approcher les griffons. A ce sujet, l'enchanteur l'apostropha.

« _ On ne peut plus vraies, messer. Acquiesça-t-elle. Prenez les meilleurs canassons et vous arriverez sans doute avant un griffon quand les plaines sont vastes, sèches et dépeuplées. Mais, un griffon ne risque pas de s'embourber, ni de chuter suite à un mauvais appui et s'il a besoin de repos, il parcourra tout de même deux fois plus de distance avant de s'épuiser. Il pourra s'encombrer du matériel pour une personne pour une semaine, comme un cheval, mais c'est qu'il défit la nature à faire voler un poids si grand. Leur robustesse n'est pas feinte, ni leur résistance à la souillure. C'est incroyable que nos ancêtres soient parvenus à les dompter. Et qu'ils nous acceptent encore aujourd'hui. »

Leone parcourut des yeux la poignée de griffons composant le tableau, tous les gardes étaient loin de posséder le leur mais ces quelques individus suffisait à faire la fierté de la commanderie de Starkhaven. Ses pupilles se stoppèrent sur Danse-Vent, la bête la plus imposante de la griffonnerie, au poitrail bombé et à l'œil attentif qui zieutait autant leur groupe que le retour des patrouilleurs. Une pointe de fierté émergea dans la nuque de Leone qui se sentit revigorée par la présence de cette stature. Elle restait parfois des heures à arpenter le sol nauséabond juste par plaisir de côtoyer ces animaux fantastiques, pour tenter de les comprendre et de les approcher. Avec ça, elle n'était pas très douée mais leur unique présence l'ébaubillait.

La garde se perdit dans la contemplation de ce moment serein, la normalité de la scène la rassurait et montrer cette ambiance aux représentants du Cercle assurait une bonne image. Ses épaules se détendirent et elle fit rouler ses muscles sous sa lourde cape. Bientôt, la griffonerie se para d'un calme relatif, les griffons s'assoupissaient sous la douce chaleur et Leone jugea qu'il était temps. Le groupe de templiers laissé à la salle d'entraînement les rejoignit.

« _ Tout s'est-il bien passé ?
_ Très bien, merci de nous avoir permis d'y assister. Et ils échangèrent quelques banalités sur la mise en place des entraînements, leur régularité, méthode de travail ou encore sur les spécificités des combats contre les engeances. Leone sentit ce point sensible et n'insista pas, c'était une réalité que peu savaient affronter et souvent, le peuple de Thédas préférait l'oublier. »

Visiter la commanderie permettait d'évoquer à nouveau ces images douloureuses, mais nécessaires. Leur génération n'était pas à l'abri d'un Enclin.

Leone se dirigea vers une autre sortie, jouxtant les solides murs de la bâtisse aux hautes barrières de l'enclos des griffons. Elle ouvrit la petite porte et la tint pour laisser passer les membres du Cercle. Les bruits du quartier envahirent aussitôt la scène et Leone salua un par un les personnes qui avaient daigné faire le déplacement.

« _ Merci d'avoir pris le temps d'accéder à ma requête. J'espère que cette visite vous a éclairé sur les pratiques et habitudes de la Garde des Ombres. Messer Vaël.  Elle s'inclina. Merci d'avoir porté mon invitation à l’attention du Cercle de Starkhaven. Peut-être nous croiserons-nous de nouveau. »

La Garde salua à nouveau le groupe et referma la porte, espérant que leur rencontres futures ne soient pas teintées d’une aura dramatique. Elle soupira en retrouvant l’ambiance familière de l’enclos, elle jugeait avoir fait du bon travail même si converser avec Lachlann Vaël s’avérait parfois difficile et le convaincre de son erreur d’interprétation, encore plus. Elle n’était pas moins têtue que lui et cela avait apporté un peu de houle à cette matinée calme. Leone s’étira avant de gagner la compagnie de Danse-Vent, cette après-midi, elle retrouverait la sueur de l’entraînement.

Résumé : Leone rigole au trait d’humour, en espérant que s’en soit un. Elle répond à toutes les questions de @Lachlann Vaël, contente de l’enthousiasme face au clou du spectacle. Elle profite de l’ambiance et c’est finalement la fin de la visite !