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Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. — Aerontus.

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Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. CHAPITRE DEUX : CEUX QUI MARCHENT DANS LES PAS D'ANDRASTÉ

Type de RP Classique.
Date du sujet 7 Marchiver, 5:13 des Exaltés.
Participants @Aerontus Nepos, @Taenar.
TW Aucun pour le moment.
Résumé Taenar profite d'un moment d'accalmie à l'Ambassade pour rejoindre son maître et regarder l'avenir dans les yeux.
Pour le recensement

Code:
[code]<ul><li><en3>7 Marchiver, 5:13 des Exaltés. </en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t830-ce-qui-vient-au-monde-pour-ne-rien-troubler-ne-merite-ni-egards-ni-patience-aerontus#10248">Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.</a></li></ul><p><u>@"Aerontus Nepos", @"Taenar".</u> <en3>Résumé</en3> Taenar profite d'un moment d'accalmie à l'Ambassade pour rejoindre son maître et regarder l'avenir dans les yeux..</p>[/code]

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Taenar pénètre silencieusement dans le bureau de son maître. La porte en est ouverte, signe qu’on l’y attend. L’ambassade arbore encore les riches tentures installées pour les festivités de la nouvelle année, mais ils sont tout à fait seuls en ce milieu d’après-midi, il y a personnellement veillé : chacun sa course à faire, son rendez-vous à honorer pour renouveler des vœux ici et là dans la Cité... Son maître est tranquillement penché sur une missive, plume à la main. Il lève vers lui un regard souriant mais toujours concentré, comme pour prendre son arrivée en considération tout en lui signifiant qu’il doit absolument achever sa phrase – pénible formalité.

L’elfe attend patiemment. Il avise le pli destiné à la Grande Prêtresse, dont il sait qu’elle ne tolèrera pas la présence d’un esclave lors de son entrevue avec l’Ambassadeur. « Il faudra donc remercier la délégation des Dragons de Rubis de m’avoir promu conseiller. » s’est-il permis de plaisanter lorsque son maître l’en a informé, toutefois il n’a pas insisté. Il sera présent, à sa façon. Il l’a toujours été. Combien d’heures ont-ils passées face à face dans ce bureau, pendant lesquelles il s’est mis dans la peau de l’ennemi – de l’adversaire, aurait ironiquement tempéré son maître – pour le rendre à l’épreuve de chaque coup, de chaque raisonnement captieux ? Ceux qui se trouvent face à lui ne sont guère difficiles à contrefaire, malheureusement, et s’il ne veut pas avoir la vanité de croire que son maître, redoutable casuiste désormais, a un quelconque besoin de lui ou de ses conseils, il aime se ménager le loisir de l’observer à travers ces échanges qui ne sont somme toute qu’un exercice, un perfectionnement. Or ce n’est définitivement plus le même homme qu’il y a six ans. Il est presque étonnant pour lui de constater qu’il ne s’est encore jamais laissé atteindre par un pauvre sentimentalisme, qu’il ne s’est jamais oublié au point de subordonner ses objectifs à ses affinités. Rien ne semble pouvoir le fléchir, le détourner de sa tâche, et l’esclave se surprend quelquefois à s’en trouver satisfait, à croire en sa capacité d’éviter l’écueil de la médiocrité et de la prévisibilité – ce qui est sensiblement la même chose à ses yeux. Et puis son naturel défiant reprend ses droits. Il l’entoure de sa prévenance glacée, l’assiste dans sa quête difficile voire impossible d’alliés à la hauteur, le regarde apprendre à composer avec les ennuyeuses insuffisances d’autrui. L’esclave rappelle insidieusement à son maître qu’il ne peut avoir une pleine confiance en personne et, comble de l’ironie, que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Lorsque l’Ambassadeur se redresse enfin, Taenar le regarde au fond des yeux : « Comment vous sentez-vous ? » Nulle sollicitude dans sa voix : il éprouve simplement sa solidité et sa détermination à la perspective des épreuves à venir. Du reste, il connaît déjà la seule réponse que son maître puisse se permettre de formuler – celle d’un homme qui ne reculera devant rien. Il n’ignore pas ses ambitions, certaines avouées de son propre chef, d’autres découvertes à son insu. Il croit distinguer les contours de son positionnement vis-à-vis d’une nation pleine de superbe, qui aime ses maux et ne souhaite pas en guérir. Il se tait, pourtant, ne l’avertit pas qu’il se montre trop courageux, trop audacieux, trop visionnaire, et que l’humanité, à Tévinter et plus encore dans le reste de Thédas, s’accommode fort mal de ceux qui voient clair – dans son jeu, dans sa petitesse, dans son autolâtrie. Il ne le met pas en garde, non, soit qu’il devine cela inutile voire déplacé, soit qu’il se sente curieux, malgré tout, de découvrir s’il parviendra à se mettre en position d’essayer ses propres remèdes. Ils ont beaucoup de choses à discuter.

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« I shut my eyes and all the world drops dead;
I lift my eyes and all is born again. » — Sylvia Plath


La clarté blanche filtrant à travers les tentures de velours aux fenêtres avale le silence et rehausse agréablement le calme de son bureau en cet après-midi serein. Le Temps passe à la manière d’une orange arrachée à son arbre. Ils semblent loin les aboiements sous la voûte glacée de la Grande Cathédrale – ceux qui annoncent l’Enclin, ceux qui se dispersent sur des tissus vaporeux aux couleurs de l’aurore, ceux aussi qui hurlent un manque de reconnaissance et peut-être même d’amour chez certains. La psychologie intestine des Vaël et de leur cour est un sujet de rumeurs ces derniers temps. On mesure, on escompte, on envisage. On y reconnait le miroir incandescent de familles éventrées, le thème récurrent dans toutes les strates de la société. Plus grave est la dérive de la Chantrie. Ou peut-être est-ce là une nouvelle opportunité, rutilante et apprêtée sous l’onyx du regard ténébreux d’un Impérium qui n'a jamais cessé de veiller.

Aerontus observe, écoute et délimite sous sa plume le deuil d’une société devant ses propres idéaux qui s’effritent, la décomposition lente, la perte de confiance inexorable sous les éclats de voix entendus ce jour-là.
Car les gens doutent. De la Sénaste, du prince, du cercle. Et c’est là tout ce qu’il faut retenir en fin de compte. Ils doutent et c’est le ver dans le fruit, la pointe amère de la pourriture dans la première bouchée d’une pêche qui semblait pourtant mûre.

L’encre se dilue sur le parchemin, fait fléchir la route des mots puis des phrases. Écrire, se pencher sur sa correspondance a toujours été une avancée pour lui, une façon de paver ce que son esprit peut et doit continuer - ce que sa magie, plus tard, pourra alors sans doute parfaire, s’il plait au Créateur. Il a écrit plusieurs lettres - des vraies, des fausses. Les leurres s’accrochent plus terriblement quand le terreau le permet et Starkhaven ces derniers temps dépasse ses espérances à cet égard.
Il trempe à nouveau sa plume dans le pot d’encre. La cheminée flamboie de paisibles crépitements rouges. Dehors il gèle, le verglas implacable rendant les routes impraticables. Le commerce est à l’arrêt, les ports au ralenti. Le froid fige dans un givre argenté la riche cité et ses alentours. Beaucoup ont anticipé l’arrivée d’un hiver mordant, annonciateur de disettes et de difficultés. Il en fait partie. Pour les populations démunies, le temps n’est pas seulement un sujet de conversation autour du thé, c’est un général d’infanterie qui assiège et qui tonne, une guerre permanente. S’il gèle, l’eau potable est moins facile d’accès, il faut plus de bois, il faut plus de fourrure et la nourriture, si elle n’a pas été stockée, se fait plus rare sur les étals de marché.

Aerontus se pince la lèvre du bout des dents, le regard pensif, la mine concentrée. Il cherche le bon mot, la bonne formule. La diplomatie est un Art au même titre que la magie dont il aime les contours précieux. Un faux pas trop important et c’est la mort ou pire, la disgrâce. Tout ceci n’a plus rien de nouveau pour lui mais il continue pourtant d’apprendre tous les jours. Il trouve un apaisement de l’âme à effleurer de nouveaux savoirs sous le roulis des humeurs et les tempêtes des dignitaires de Thédas.
 Il a laissé la porte du bureau ouverte, l’invitation tacite dans le silence merveilleux que connait temporairement l’Ambassade. La présence de Taenar est un voile enveloppant qui imprime un sourire pâle sur ses lèvres. Il y a toujours un trouble autour de l’esclave qui n’en est pas un, une aura nébuleuse faite de brume et de mystère et ce jusque dans sa démarche spectrale. Longtemps, il s’en est méfié, l’imaginaire oscillant entre les extrêmes – soit ils s’endorment, soit ils s’enflamment sous le poids de leurs responsabilités communes. Il le fait toujours évidemment mais les regards se croisent et se comprennent. Tant que leurs intérêts touchent le même horizon, Taenar lui est une force inépuisable, un puits de ressources qui ne semble connaitre ni fond ni difficultés.

Lorsqu’il pose définitivement son ouvrage, l’étrange elfe laisse sa question glisser dans la quiétude chaude de la pièce. « Comment vous sentez-vous ? » Un instant, ses doigts flattent la douceur du bois et viennent aplatir les lettres pliées et prêtes à être expédiées. L’ivresse est légère sous la peau. Il a toujours été à l’écoute de ses sens, l’instinct pavant les terminaisons nerveuses de son épiderme. La magie sans doute présente dans ses cellules en est à l’origine, à moins que ce ne soit une sensualité incandescente qui ne le quitte jamais.

Le sourire est sage, le regard s’octroie quelques minutes supplémentaires de silence. Il sent. Et c’est là déjà source de ravissement. Il sent et vit et rien ne peut faire plier son âme ou ses désirs. « Occupé. » Plaisante-t-il aimablement. Et n’est-ce pas précisément pour l’être qu’il est venu ? Les faits de diplomatie sont des écussons qui brillent jusqu’à aveugler quand ils sont portés à bon escient. N’est-ce pas pour cela après tout qu’il a emprunté cette voie sinueuse, qu’il s’est lui-même fait pion dans ce jeu obsédant ? « Le courrier est prêt pour aujourd’hui. Discuter avec quelqu’un d’avisé plutôt qu’avec du parchemin me fera le plus grand bien. » Et à cet égard, Taenar est un phare apaisant, le conseil insinuant, l’écoute habile. Ils ont passé des heures déjà à affûter leurs lames dans ce bureau. « La confirmation pour la Grande prêtresse s’y trouve évidemment. Elle sera moins surprise cette fois-ci. » Il marque une pause, s'enfonce un peu plus confortablement dans son siège. « Assieds-toi, Taenar. » Il oppose à sa sévérité constante un sourire équivoque, prêt à l'entendre, peut-être à l'écouter. « Nous sommes d'accord, n'est-ce pas, pour considérer que le crédit à apporter aux paroles de la Commandeure-Garde n'est pas la question qui nous importe le plus ? »



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