Type de RP RP Classique
Date du sujet 1er Marchiver 5:13
Participants @Drynne et @Leone
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Résumé Drynne et Leone se retrouvent à la Commanderie, s’occupant de leur griffons respectifs, dans la nuit de la nouvelle année.
Pour le recensement

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[code]<ul><li><en3>1er Marchiver 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t812-sombre-ciel-pour-une-nouvelle-annee-pv-drynne">Sombre ciel pour une nouvelle année</a></li></ul><p><u>@"Drynne" et @"Leone"</u> Drynne et Leone se retrouvent à la Commanderie, s’occupant de leur griffons respectifs, dans la nuit de la nouvelle année.</p>[/code]

La Commanderie de Starkhaven pulsait plus rapidement depuis l'annonce de leur Commandeure. Les doutes marquaient certains visages, cette annonce d'Enclin précipité avait pris les habitudes de court. En manoeuvrant politiquement, Senaste ne s'était fait que des amis, au sein même de ses troupes. Il était néanmoins rassurant de constater qu'une vague de nouveaux prétendants à l'Union s'était présentée à leur porte et Leone serait probablement amenée à juger leur capacité martiale à un moment où un autre. L'anxiété, la peur mais aussi une forme d'excitation dictait ses pas. Toute sa vie elle avait cherché repentance suite à ses multiples erreurs, le Créateur lui offrait aujourd'hui un moyen de se racheter.

Sous les directives de Senaste, les entraînements avait repris bon train, les forges tournaient à plein régime et une nouvelle ferveur imprégnait les lieux. Il était désormais difficile de se retrouver avec soi-même ou de dégoter un recoin calme.

En cette nuit de la nouvelle année, Leone n'aspirait pas aux beuveries de ses camarades. Son esprit solitaire avait besoin de s'en extraire pour décompresser. Elle appréciait la vie en communauté mais avait également besoin de ses moments de pause, hors du brouhaha incessant des parties communes.

C'est pourquoi elle se trouvait en compagnie de Danse-Vent, dans le quartier des Griffons. Cesser un moment de penser pour revenir à des émotions plus simples et moins contraignantes. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas pris le temps de voler avec sa monture, elle avait le mal des grands espaces et du vent fouettant son visage.

Leone flatta le cou de Danse-Vent qui vint coller son bec dans le creux de son cou. Cela fit sourire Leone qui se sentit immédiatement apaisée par ce contact amical.

« _ Salut toi. dit-elle en passant sa large main dans les plumes entremêlées de Danse-Vent. Ce soir, je suis toute à m'occuper de toi. Elle croisa le regard ambré et rempli d'intelligence de la créature. Le monde a basculé, tu sais. Elle prit une inspiration alors qu'elle déballait les outils de soin. Ça y est, l'Enclin a été déclaré. Nous sommes en guerre. Elle s'arma d'une grande brosse adaptée aux griffons et commença vigoureusement à l'appliquer sur l'arrière train de la bête. Toi, moi. On va être aux premières loges. Danse-Vent s'ébroua et racla son sabot contre la pierre boueuse de la griffonerie. Ça n'a pas l'air de trop t'inquiéter, on dirait. Leone continua son massage, les poussières se mêlaient aux petits flocons. Je crois que je réalise pas. Un Enclin. »

Elle soupira tendit que Danse-Vent se cambrait sous les caresses bien placées de sa guerrière. Le Griffon s'ébroua et Leone rangea la brosse, sortant du même mouvement un coupe griffe. Des bruits de pas la firent lever une tête par-dessus son épaule. C'était Drynne, l'un des Garde venu avec Senaste au moment du tournoi. Un grand ami de Mukae, chose assez inexplicable.


« _ Ah c'est toi. Tu profites pas de la soirée avec les autres ? elle zieuta les alentours. Mukae est dans le coin ? et elle attrapa la patte arrière droite de Danse-Vent pour commencer à en vérifier les griffes. »

Les deux Gardes n'avaient pas eu l'occasion d'échanger depuis les évènements de la cathédrale. Mukae les reliait par un fil ténu mais ils n'avaient jamais vraiment parlé non plus.

Résumé : Leone a décidé de passer sa soirée du Nouvel An avec Danse-Vent. Elle est plutôt nostalgique. Elle aborde Drynne lorsqu'elle le voit.

« Drynne? »
“ Hm? “
« Passe-moi une pièce, s'teu-plait. »
“ C’est pour d’la charité? “
« ROOOOhhh, c’est bonnn... »

L’elfe dalatien lui lança une piécette, la deuxième de la soirée, lâchant un soupir qui fit ricaner leurs camarades.  
Son amie Mukae était une fervente parieuse, mais cela ne rimait pas nécessairement avec expertise, dans son cas. C’est que la naine perdait des heures à se détrousser, pariant autour de cervoise et bavardage.
Drynne était assis à l’écart de la table, coudes sur les genoux, installé sur un petit tabouret de fortune, assistant au spectacle de la table animée avec amusement. Tous les gardes étaient déjà un peu touchés par l’alcool, mais le vacarme était gaillard et enthousiaste.

L’elfe observa son amie, un fin sourire aux lèvres.

L’air intense, les expressions faciales de la petite guerrière passaient du déni au rire, puis du ringard au charismatique. Il l’admirait pour ça, et l’enviait presque aussi.
« Éh bon! Au moins j’aurai assez forte influence sur Anja pour pas qu’elle ne témoigne de mon écrasage - tiens, oui j’en veux une aussi! »  Une autre chope, qu’elle enchaînait avec hardiesse avec leurs compagnons. D’ailleurs, Mukae n’oublia pas de frapper son collègue voisin, qui manqua de s’étouffer dans la sienne, sans qu’elle s’en rende réellement compte ; les dés déjà lancés sur la table pour une nouvelle ronde de paris.

La Garde des Ombres avait été insufflée de nouvelle vitalité. Un mixe de mélancolie, attente impatiente de nouveaux ordres concrets, mais aussi de camaraderie, comme s’ils mourraient demain. Aucun doute, ce soir-là était mérité. Car ces dernières semaines avaient été intenses ; les entraînements avaient repris et les semaines qui suivraient étaient importantes: Senaste avait fixé un jour pour leur parler bientôt.  

Drynne s’était levé, et contournait à présent la table. Il piqua une miche de pain pour se mettre sous la dent. “ Bon, je vous laisse. Essayez de ne pas trop la dépouiller, bientôt elle devra vous vendre son marteau. ” Il tapota l’épaule de la naine en guise de taquinerie, et bien sûr elle le chassa de ses lourdes mains, mais l’elfe était plus agile. « Eh beh toi ! Personne touche à mon marteau ! »  Le sourire du garde était bien ouvert ; seuls les Gardes connaissaient ce côté de Drynne à présent. Il avait trouvé au sein de cette famille ce qu’il avait perdu il y a plus de douze ans, et se permettait ces ouvertures d’amitié avec eux.

Ne voulant pas retrouver les rues de Starkhaven, où les gens ne cessaient de leur poser des questions, le dalatien se dirigea naturellement vers la griffonnerie, où Dhaveira, l’embrassée par la neige l'attendrait.

Une fois sur les lieux, il lui fut facile de distinguer Leone, la Garde sénior, et son griffon Danse-Vent, une brave bête au caractère de baron. Non loin d’eux, Dhaveira avait piaffé à la vue de Drynne, et ses ailes s’ouvrirent comme pour l’accueillir. (Ou comme pour le gronder de l’avoir quittée depuis ce matin)

Leone avait zieuté par-dessus l’épaule, et il la salua d’un coup de tête. Ils ne s’étaient jamais parlé, et bien, c’était l'occasion d’y changer.  « Ah c'est toi. Tu profites pas de la soirée avec les autres ? Mukae est dans le coin ? »

L’elfe s’était déplacé vers sa monture, qui lui vint pincer amicalement les mains de son grand bec. Le dalatien semblait en avoir l’habitude, et ne bronchait d’aucun muscle, quoique les cicatrices sur ses mains étaient à l’évidence causées par la géante.

“ Je viens d’y être - Mukae se fait déposséder, et ça ne promet pas de changer. ” informa-t-il avec une voix si lasse, qu’elle avait un quoi de comique. Son accent dalatien rendait le discours d’autant plus inouï. “ Si j’y restais, elle finirait par parier de ma propre poche, donc j’ai choisi d’être prudent.”

Il souffla du nez, en plus il était persuadé que ça serait vrai. Quand on défiait Mukae aux paris, cela promettait des heures pour aboutir à une fin. Et la fin était souvent : une naine détroussée.  On disait que c’était d’ailleurs une taverne environnante, ici à Starkhaven, mais bondée de filous.
Mais il n’avait pas spécialement envie de finir en elfe détroussé lui aussi.

“ Et toi? "
La tutoyer lui semblait bizarre, mais elle avait initié comme ça, et ça ne serait pas lui qui irait contre.
Il observait l’humaine faire, une main doucement longeant le bec de Dhaveira, lui gratouillant entre les narines.
Quoique fiers et gracieux, Drynne avait réussi à approcher d'autres griffons, et avait réussi à découvrir chacun de leurs noms, sans pour autant toujours les associer à leurs maîtres. Le grand gris aux airs de daron lui appartenait donc.  ” Danse-Vent fait sa toilette? “

Une façon de dire, car c’était plutôt la grande femme qui semblait plier plus l’échine que le fier griffon choyé.

Résumé:

Leone s’attarda sur cette patte, à force de rester coller au sol de la griffonnerie, Danse-Vent manquait d'exercice et cela se ressentait face à ces griffes trop longues. Leone rassura d’une caresse sa monture et arma son coupe griffe, elle le serra d’un coup et dans un grand  Clac le bout de griffe indésirable se détacha. La guerrière se prépara à répéter le mouvement, malgré la volonté du griffon de faire échapper sa patte, la garde tint bon en réaffirmant sa prise et en claquant de la langue.

Du coin de l'œil, elle observa Drynne rejoindre sa propre monture. Une peste qu’il était impossible d’approcher, Leone en avait vu plus d’un se faire rabrouer à coup de bec et n’avait donc jamais tenté de se faire arracher un doigt. Le garde-acolyte semblait avoir le truc lui permettant de rester en un seul morceau. Bien. Les Griffons étaient de braves bêtes, nobles. Mais aussi têtues, et il fallait pouvoir les maîtriser en toutes circonstances. Apprécier les liens entre cavaliers et montures faisait partie de son rôle.

Leone souffla par le nez quand l’elfe annonça l’évidence : Mukae était en train de perdre sa solde. Leone avait bien tenté de lui apprendre à jouer convenablement mais le tempérament imprévisible de la naine la rendait piètre élève. La guerrière regretta presque de ne pas l’affronter aux cartes ce soir, elle aurait probablement encaissée quelques pièces sonnantes et trébuchantes.

« _ On ne l’a refera pas. Cette tête de mule va encore tout perdre. Enfin, si déjà elle ne peut plus te taxer ton salaire à toi, c’est déjà ça. Tu as bien fait de prendre la fuite. C’était sérieux, Mukae pouvait s’entêter des heures à perdre en espérant pouvoir se refaire une santé lors de la prochaine manche. Lorsqu’elle s’en rendait compte, c’était trop tard. Leone pouvait comprendre, il lui arrivait aussi de se faire avoir de l’exacte même manière. »

La femme libéra la patte de Danse-Vent quand Drynne l’interrogea. Elle haussa les épaules et s’étira dans un vaste mouvement, réprimant un bâillement. Elle n’avait pas besoin de mentir, même si elle n’était pas tout à fait à l’aise pour avouer qu’elle voulait simplement se retrouver seule avec ses pensées.

« _ Je… je voulais prendre l’air. Et passer un moment avec Danse-Vent. Tout s’est un peu… précipité. J’ai moins de temps à lui consacrer. Elle coula un regard dans sa direction, elle savait qu’il devait comprendre. Tous les Gardes étaient dans la même situation. L’Enclin. A sa question, elle approuva d’un signe de tête, c’était le grand bain même ! Merci. Elle se retourna franchement dans sa direction cette fois-ci.Merci de donner de ton temps à Danse-Vent, je sais qu’il apprécie tes friandises. La garde inclina la tête avant de reprendre son œuvre. »

L’outil toujours en main, elle termina la patte droite en quelques coups de ciseaux supplémentaires. Elle se releva et observa les griffes l’autre patte, celles-ci, étrangement, ne nécessitaient pas d’être coupées. Cela interrogea Leone, il fallait qu’elle reprenne l’habitude de visiter Danse-Vent.

« _ Vous semblez proches. reprit-elle en faisant glisser sa main sur le haut du crâne de la bête. C’était une affirmation banale. Chaque Garde était fatalement proche de son Griffon, c’était une symbiose essentielle, un lien qui traversait bien des épreuves et des années. Quel est son nom ? Contrairement au mage, elle ne pouvait se targuer de connaître tous les patronymes des griffons de la commanderie. »

Résumé : Leone continue de s’occuper de Danse-Vent. Elle rigole en apprenant que Mukae fait globalement n’importe quoi et continue la conversation avec @Drynne.

Taxer son salaire, c’était peu dire. Heureusement que la naine semblait parvenir à acquérir d’autres pièces par d’autres moyens, sinon il serait à ce jour dépourvu de toute monnaie lui-même! Non pas qu’il fusse matérialiste, mais il avait droit à pouvoir s’acheter ses petits trucs tranquillement. Parfois, il avait besoin d’encre pour ne pas perdre la main à l’écriture. À d’autres occasions, l’envie le prenait de décorer Dhaveira de gentils rubans de laine, qu’il tressait d’une façon typiquement dalatienne sur ses brides, en guise de protection. Puis les lacets de son carnet de bord avaient souvent besoin de substitution, pour le protéger des intempéries. En outre, il s’achetait aussi des fruits secs pour en avoir toujours sur soi - un aliment dont il était spécialement friand, surtout si provenants du Névarra.  

« Je… je voulais prendre l’air. Et passer un moment avec Danse-Vent. Tout s’est un peu… précipité. J’ai moins de temps à lui consacrer. »  

C’est vrai que depuis l’annonce de Senaste, le temps avait semblé s’écouler d’une vitesse prodigieuse - Drynne aurait du mal à résumer tout ce qui s’était passé depuis. Entre les questions pressantes de la pègre, les intrigues non seulement en dehors de la Garde, comme aussi à son intérieur, l’organisation un peu chaotique, la logistique de fin d’année, avait consommé une grande partie de leur temps soi-disant «libre». Même lui avait remarqué le manque de temps pour les griffons et Dhaveira. Cette dernière vint lui ébouriffer les cheveux, comme pour les lui remettre en ordre aussi, à l’image de l’humaine qui avait brossé le griffon aux airs de daron, juste à côté d’elle.

« Merci de donner de ton temps à Danse-Vent, je sais qu’il apprécie tes friandises. » Drynne sourit légèrement, il ne s’attendait pas à cela- elle s’était même tournée vers lui, signifiant qu’elle était véritablement reconnaissante. L’elfe respectait cette bienveillance envers ces bêtes - leur tenir compagnie et les habituer à la vue d’autres gardes était un processus important, primordial, que peu de gardes entreprenaient. Il fallait cet esprit de groupe parmi leur montures aussi. Comme pour tous les souder entre eux - après tout, ne volaient-ils pas ensemble? Ne serait-il pas important qu’ils sachent viser les engeances, au lieu de s’entretuer?
Le sentiment d’appartenance était bien trop familier chez lui ; c’était après tout un pilier de toute son existence, de sa culture - une mentalité de clan, où tous s’entraidaient, tous avaient leur place. Il lui était tout à fait naturel que d'autres gardes, n’ayant pas tellement de leur temps à consacrer aux animaux ailées, se verraient ailleurs - et d’autres compenseraient de leur manque de disponibilité. Leone semblait le reconnaître, et comprendre cette importance. Pas tous les gardes étaient ainsi.

” Ce n’est rien. Elle refuse parfois les siennes, autant dire que beaucoup d’autres griffons en sont ravis. “
L’euphémisme était grand - la griffonne pouvait se montrer des plus fières, ses jeûnes étaient aussi arbitraires que son humour du jour. Les fois où l’elfe s’était arrangé avec un boucher pour lui apporter une viande particulièrement exquise, et bien, messerah griffonne-la-difficile semblait en rien sensibilisée de ces efforts triviaux. Et puis une fois le gibier livré ailleurs, elle raffolait de jalousie.

En effet, même si Drynne veillait à tous ces griffons avec une certaine mentalité de clan, il savait que chacun d’entre eux était particulièrement proche de leurs respectif cavalier, et que cela était tout à fait naturel chez eux. Après tout, cela faisant écho aux paires que formaient beaucoup d’oiseaux de moindre taille, des liens forgés à vie.

Sa main vint gratouiller la mâchoire de Dhaveira, là ou son bec finissait et où son doux plumage commençait - elle raffolait de ces caresses et roucoula comme un poussin.
” Je l’appelle Dhaveira.” la transition vers l’élfique était élégante, roulant sous sa langue avec naturalité, les consonantes du V et du R étaient spécialement douces. Puis ajouta, conscient que Leone ne saisirait point sa vraie signification, “En élfique, cela signifie ‘embrassée par la neige’. Une expédition au Névarra, j’ai visité la griffonnerie par curiosité. Je ne voulais même pas de griffon- trop de responsabilité,... et puis, comme dalatien, j’aime bien marcher et courir. Mais hélas, une fois son œuf ouvert, je crois qu’elle m’a vue et… je n’ai pas eu d’choix, vraiment. “

Un récit qui n’était pas si insolite que ça, mais qui dans sa mémoire marquait une époque où sa vie avait été un peu basculée par cette nouvelle mission, celle de s’occuper d’un griffon ; une liaison que l’on ne pouvait pas  refuser, et que comme Garde des ombres, l’on devait honorer et même remercier. L’air qu’il avait adopté était songeur, et il reporta son regard profondément gris vers Danse-Vent, tout aussi curieux de savoir comment Leone et lui s’étaient trouvés l’un et l’autre.

“ Danse-Vent est un très beau nom, presque digne de poèmes. Il faudrait demander à Anja d’en écrire des versets.  “ il observa le griffon le zyeuter, comme s’il savait parfaitement qu’on le mentionnait. Braves bêtes. Danse-Vent semblait tout à fait ravi d’être en compagnie de l’humaine.  “ Je suppose qu’il t’a choisi il y a longtemps aussi? “

Dhaveira lui croqua l’oreille doucement, comme pour lui demander plus de flatteries.

Résumé:

L'image de Mukae finit par s'estomper dans la conversation. Comme si les deux gardes n'avaient désormais plus besoin de cette accroche commune pour poursuivre leurs bavardages. L'esprit et les angoisses de Leone s'étaient calmés depuis l'arrivée de Drynne, son pragmatisme et sa dévotion totale envers les griffons était une source de respect. Ainsi chacun proche de sa monture, mais chacun partageant des fragments de son être à l'autre dans une forme de confidence uniquement troublée par les petits flocons qui fondaient en touchant terre.

« _ Danse-Vent ne fait pas la fine bouche. »

Contrairement à la griffonne du Garde-Acolyte, celui de Leone mangeait tout ce qu'on pouvait lui présenter et ce, à n'importe quel moment de la journée. Une gourmandise qui lui avait déjà joué des tours en mangeant des restes avariés qui l'avaient cloué au sol pendant une semaine sous l'air déconfit de sa cavalière. Cet appétit en faisait l'un des griffons les plus imposants de la Commanderie. Tel Garde, tel Griffon.

Un nouveau fragment vint se placer sur la gigantesque mosaïque mentale de Leone. Drynne et Dhaveira, « embrassée par la neige ». Elle en resta un instant subjuguée par la poésie du moment, un cadre parfait où Dhaveira disparaissait petit à petit sous les flocons, blanc sur blanc, en ébouriffant son Garde du bout de son bec. Leone grava le tableau dans son esprit et souffla.

« _ C'est d'une justesse rare. Puis, elle écouta avec un intérêt grandissant l'histoire de leur rencontre. Elle avait du mal à donner un âge à l'elfe, mais Dhaveira avait dû le sortir de son innocente jeunesse pour l’appeler vers de nouvelles responsabilités. Quelle histoire mignonne. S'entendit-elle dire quand Drynne eut terminé. Elle le pensait sincèrement. Elle a attendu ta visite pour éclore. »

Leone inclina la tête, elle n'était pas certaine que Danse-Vent soit aussi poétique que Dhaveira, quoi que puisse en penser l'elfe. Elle flatta à nouveau l'encolure de sa bête avant de se plonger dans les souvenirs d'une journée bien particulière.

« _ Notre histoire n'est pas aussi romantique. Après mon Union, la Garde des Ombres n'avait plus beaucoup d'œufs et le peu de Griffons qu'on me présenta refusèrent que je les chevauche, probablement dû à ma stature pour le moins… imposante. Finalement, on m’a emmené à la Griffonerie de Weisshaupt et Danse-Vent m’a choisi. Lui, un griffon dans la fleur de l’âge ayant perdu son précédent cavalier dans de bien sombres circonstances. Leone sentit Danse-Vent tressaillir sous sa main. Le précédent Garde qui l’avait monté s’en était allé, meurtrissant sa monture pour le restant de ses jours. Sa volonté de choisir Leone ce jour-là demeurait mystérieuse, mais la guerrière ne pouvait qu’en tirer une grande fierté. Fier, certes, mais rapide et de grande envergure. C’est grâce à lui que je me suis retrouvée à voler dans tout Thédas comme l’une des messagères privilégiées de la Garde. »  

Leone se leva et contourna Danse-Vent en gardant une main sur l’animal. Chaque fois que son regard accrochait ses plumes, elle se rappelait à quel point il était parfait, vif, attentif, robuste et fidèle. Elle n’oublierait jamais ces douloureuses nuits, où, impuissante, elle avait assisté à la mélancolie de Danse-Vent, gémissant des heures durant. Perdre une nouvelle cavalière mettrait probablement fin à ses jours. Elle croisa une nouvelle fois son regard ambré et une chaleur brûlante se répandit en elle. Elle n’était pas prête de mourir.

« _ Starkhaven te plait ? J’imagine que ça n’a pas dû être facile de débarquer dans ces conditions. La Commanderie aussi affairée et grouillante est plaisante à admirer. Même si, parfois, je regrette son silence et sa tranquilité. »  

Résumé : Leone est contente d’en apprendre plus sur Drynne et Dhaveira, elle est touchée par leur histoire. Elle conte la leur, une tragédie super dramatique pour faire pleurer dans les chaumières. Puis, elle alimente la conversation sur la vie à Starkhaven.

 « Elle a attendu ta visite pour éclore. »  

Leone n’était pas la première à faire cette constatation, et Drynne fut content de l’entendre sortir de sa bouche. Après tout, peu importait leur foi ; pour l’elfe, rien n'appartenait au hasard. Quelque part, à un certain moment, les dieux tissaient, tissaient leur trame.
Le garde des ombres écouta longuement le récit que lui relaya l’humaine. Ceci l’aida à peindre ce portrait sensible et juste de sa sœur d’armes, alors que Mukae ne lui avait balancé que des adjectifs comme « fâchée », « sérieuse », « forte d’esprit ».
Danse-Vent aussi avait choisi sa cavalière. Sensible à ces choses, l’elfe repéra les tressaillements du plumage de la grande et robuste bête sous la main douce de la femme.
” Il a bien choisi. “ se surprit-il à déclarer. ” Ce sont des bêtes fantastiques. “

Drynne se plaisait à témoigner de leur complicité; comme quoi, les elfes n’étaient pas les seuls à pouvoir se lier si particulièrement avec les animaux. Mukae détestait les griffons, et quelques autres gardes ne prenaient plus tellement soin d’eux - accusant Drynne d’être bien trop préoccupé et soucieux - notamment lorsqu’il avait retourné Starkhaven sur la tête pour lui trouver des rats. Tout pour qu’elle retrouve son appétit de bourgeoise.   Et cela avait finit par marcher, c'était tout ce qu’il leur rétorquait.

« Starkhaven te plait ? J’imagine que ça n’a pas dû être facile de débarquer dans ces conditions. La Commanderie aussi affairée et grouillante est plaisante à admirer. Même si, parfois, je regrette son silence et sa tranquilité. »  

La question n’était pas si simple que cela. Bien qu’habitué au froid, l’elfe avait prit goût aux températures plus modérées du nord, notamment d’Antiva. Dhaveira ressentit cette pensée et croassa en réprobation. Elle n’était pas du même avis.
Drynne la gratta à nouveau entre les  narines, et réfléchit encore un moment.
Starkhaven était loin d’être sa ville préférée, mais comment expliquer à un humain, que son coeur appartenait au beau milieu de la forêt, ou de marais? Quelque part dehors.

” Starkhaven est… particulière. “ commença-t-il avec une intonation d’euphémisme. Mais il n’allait pas se censurer pour longtemps, ” Beaucoup de gens les uns sur les autres. Du bruit, les rues sont plus étroites qu’à Antiva. J’ai l’impression que la populace n’est pas aussi heureuse, peut-être que c’est à cause du manque de vert. Mais j’m’y fais. J’ai vécu pire- “
Ils avaient tous vécu pire, pas vrai? Ce sang d’engeance qu’ils avaient en commun, ce n’était pas gratuit.  Ça, cette sensation, ils l’avaient eu tous deux, et rien ne pourrait y changer à présent. Il avait haussé les épaules avec résignation - un garde des ombres allait où il fallait, ça c’était sûr. Et c’était ce qu’il ferait, jusqu’à trouver la fin.

” Mais la Commanderie est plaisante, oui. On a assez d’espace pour grandir. Puis les griffons s'y plaisent. “

Ce n’était pas l’éloge le plus passionné, mais Drynne n’aimait pas embellir ses récits. Observant la réaction de Leone, il se rattrapa à temps de ne pas paraître totalement inepte, lui lançant à son tour une question. C’était c’qu’on faisait pour continuer une conversation, non? Sa dépression l’avait rendu un peu gauche en termes de socialisation, et ça ne lui avait pas toujours plu.

” Et toi, tu y es depuis longtemps? Tu est née ici? “

Résumé:

Leone continua sa minutieuse inspection, Danse-Vent était parfaitement apprêté et semblait en pleine santé. Griffes limées, plumes ordonnées, poitrail luisant et queue battante, la garde s'était surpassée, le travail était net et précis. Elle passa sa main sur son arrière-train, lissant ses poils ras. Leone laissa ses doigts parcourir diverses cicatrices, marques indélébiles de souvenirs désormais enfouis. Le compliment de l’elfe lui transperça le cœur tant cela semblait évident mais, sincère. Sa main se crispa sur l’animal qui tourna la tête, interrogatif.

« _ Ils sont vraiment magiques, je ne sais pas comment je m’en serais sortie sans Danse-Vent dans ma vie. soupira-t-elle, pleinement consciente que ce trop plein d’affection pouvait être une faiblesse. »

Leone acheva son inspection, mais, au moment où elle allait retirer sa main, elle sentit une boule sous la pulpe de sa peau. Elle se pencha en avant pour observer de plus près cet élément perturbateur, il s’agissait sans aucun doute d’une tique qui s’était glissée dans les poils de son derrière. Leone renifla de dégoût, s’empara d’une pince et s’approcha de la bestiole sauvagement accrochée. Danse-Vent renâcla au contact et la guerrière le calma d’un nouveau claquement de langue. D’une main assurée, elle agrippa la base de l’insecte et tourna en quelques secondes la tique lâcha prise et Leone pu l’écraser sous sa botte. Ainsi, elle prêta à nouveau attention à Drynne qui lui faisait part de ses doutes, de sa froideur et d’une certaine sensation de trop plein face à Starkhaven. Néanmoins, elle salua la sagesse de sa réflexion, ils étaient vivants, pas encore tourmentés par les morts, tout ne pouvait qu’aller pour le mieux.

« _ Tu es resté longtemps à Antiva ? C’était sans aucun doute l’une des régions qu’elle connaissait le moins, malgré ses voyages en ces contrées. La chaleur plombante, les paysages ternes à perte de vue, même ses jolis ornements, ses rues larges et sa vie paresseuse ne l'avaient pas convaincu. Ca fait un bout de temps, maintenant. C’est rare que j’en parle. Leone veilla à ce que sa voix ne flanche pas. Évidemment qu’elle n’aimait pas aborder le sujet de son passé, toutes les autres problématiques revenaient au galop. Mais, non, je ne suis pas née ici. conclut-elle. »

Drynne était peut-être armée des meilleures intentions du monde, elle n’avait aucune envie de s'épancher sur Orlaïs, ses nobliaux de parents et mari et tout ce qui s’en suivait. Ils flirtaient sans doute avec des sujets dont ni l’un, ni l’autre, n’avaient envie d’aborder. Leone chercha une stratégie pour éviter d’instaurer une ambiance de plus en plus malaisante. Elle s’écarta de Dance-Vent pour attraper quelques friandises qu’elle tendit à Drynne.

« _ Tu veux en donner à Danse-Vent ? Finalement, il était plus simple de ne pas engager de conversation trop personnelle. »

Résumé : Leone continue de s’occuper de Danse-Vent, elle trouve une tique èé et on continue la papote avec @Drynne même si elle a pas des masses envie de parler d’elle.