MèreTrop jeune pour s’occuper d’un enfant, Cadwell ne reproche pas à sa mère de l’avoir confié à des mains plus expérimentées que les siennes. Sans doute aurait-il même préféré qu’elle l’y laisse pour de bon et renonce simplement à le visiter. Vera, après tout, n’incarne en rien le modèle maternel si souvent fantasmé. Qui voudrait d’une catin pour mère ? Maquerelle, de surcroît ! Figure sévère, distante mais envahissante, la matrone semble nourrir pour son fils des ambitions que ce dernier ne comprend pas. Déjà particulière, leur relation s’est sensiblement dégradée depuis que Cadwell a rejoint l’Ordre contre l’avis de sa mère. Et pourtant… Vera est toujours là. Agaçante ? Certainement. Rassurante ? Sans doute un peu, quoiqu’il ne l’avouera jamais.

BienveillanceLeur rencontre initiale n’est pas de son fait : ce sont les Soeurs du couvent qui, soucieuses de présenter leur indésirable marmaille, l’ont conduit jusqu’au devant de leur généreuse bienfaitrice. Lui, moutard timide aux genoux cagneux et elle, jeune femme à l’aube de sa vingtaine, auréolée d’un patronyme glorieux. De chacune des visites d’Eibhlin Byrne, Le garçon garde un souvenir agréable, empreint de bienveillance et d’admiration. Qu’importe le temps qui passe, le respect de Cadwell lui reste résolument acquis.

Orgueil et préjugésDifficile de cerner cette anguille… Tantôt brillant, tantôt superficiel, disponible puis fantomatique, Nucci Mansilla est une énigme que Cadwell n’est pas encore parvenu à appréhender. Si le Premier Enchanteur semble avoir la confiance du Chevalier-Commandant, le mage n’a pas encore complètement convaincu son subordonné, qui ne l’apprécie que bien moyennement. Cadwell a remarqué la passivité de Mansilla à son égard, lorsque les railleries fusent dans l’indifférence la plus totale. Son silence a des allures de connivence et le garçon le méprise pour cela.

GuideFaire ses armes auprès de pareil personnage a de quoi impressionner. Cadwell, le premier, s’est sensiblement inquiété de cette assignation. Le temps passé aux côtés du Vaël a pourtant fini par effacer la fébrilité d’alors : plus qu’un mage puissant, Lachlann est avant tout un homme dont le garçon admire la stature et l’indéniable force de caractère. Imperturbable, lucide, intelligent… Cadwell s’est trouvé un modèle qui, comble de la félicité, semble apprécier sa compagnie, souvent silencieuse.