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Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable — Arlisa.

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Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable.CHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP Classique.
Date du sujet 16 Tollecourse, 5:12 des Exaltés.
Participants @Arlisa, @Taenar.
TW Aucun pour le moment.
Résumé Taenar rend une petite visite à Arlisa pour couronner sa longue amitié avec Zélia.
Pour le recensement

Code:
[code]<ul><li><en3>16 Tollecourse, 5:12 des Exaltés.</en3> : <a href="LIEN DU RP">Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable.</a></li></ul><p><u>@"Arlisa", @"Taenar".</u> Taenar rend une petite visite à Arlisa pour couronner sa longue amitié avec Zélia.</p>[/code]

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Il a depuis longtemps remarqué le petit manège de Zélia. La façon qu’elle a de réaménager le contenu des placards pour dissimuler une disparition. Ce petit panier qu’elle a toujours au bras quand elle sort et qui ne semble vide qu’en raison du joli chiffon brodé dont elle le recouvre soigneusement. Le frémissement confus de ses paupières quand elle surprend son regard inquisiteur et interprète anxieusement ses silences. Il l’a laissée faire, évidemment, dans la perspective de récolter un jour les fruits de sa trop grande bonté. Zélia est adorable. Elle ne pense assurément pas à mal lorsqu’elle se donne le droit de disposer ainsi des denrées de l’ambassade. Elle doit croire que leur maître ne lui en tiendrait pas rigueur car cela part d’une bonne intention, et elle n’a sans doute pas tort, au fond ; mais Taenar a horreur du gâchis et, pour lui, la charité en est un, le pire de tous, à plus forte raison quand on est Tévintide et condamné à ne jamais être repayé de ses efforts au nom d’une haine et d’une peur ancestrales vomies mécaniquement même par ceux qu’elles concernent le moins. Zélia se paie le luxe d’être charitable, de n’espérer aucune reconnaissance morale ou matérielle en retour de son bienfait car l’inverse l’aurait rendue suspecte, et c’est bien là tout le problème. Elle se comporte comme si le prisme de la moralité, aux yeux des Havenois, aux yeux du monde entier, prévoyait pour elle une autre place que celle de la bassesse.

Il referme donc autoritairement sa main gantée sur le panier destiné à cette petite marchande du Sullenhall, à un moment où il n’est pas censé surprendre Zélia dans les cuisines, parce qu’elle sait qu’il a normalement mieux à faire que de composer avec sa candeur et sa crédulité. « J’irai moi-même porter ce panier, Zélia. » Il perçoit la crispation qui lui redresse aussitôt le dos, il écoute le vacarme paniqué de son silence. Quand elle se retourne enfin, c’est pour lever vers lui un regard troublé, mélange de culpabilité et de contestation, comme si, malgré tout, elle était sûre de son bon droit, forte de la beauté de son âme et de son geste... Il ne parle pas ce langage-là. « S’il te plaît, Taenar, ne gâche pas tout, murmure-t-elle d’une voix tremblante. Arlisa a été si gentille avec moi depuis notre arrivée, c’est mon amie et la gu
Amie ? l’interrompt-il en haussant un sourcil incrédule. Et il a peut-être un amusement un peu cruel sur le bout des lèvres quand il reprend : Sait-elle seulement qu’elle a affaire à une Tévintide ?
Zélia se met à tricoter avec ses doigts, balbutie comme une enfant prise en faute :
C-cela ne changerait rien, j’en suis certaine… Je sais qu’elle est au-dessus de tout ça, et c’est ce que tu n’arriveras jamais à admettre, pas vrai ?
Il doit prendre une longue inspiration pour rester patient face à la trop grande tendresse de cœur qu’elle lui oppose.
Oh, naturellement, rétorque-t-il avec une ironie tranquille, elle recevrait les pierres qui pourraient nous êtres destinées d’aussi bonne grâce que tous ces paniers, je n’en doute pas. »

Sur ces paroles, il emporte les provisions d’un geste impérieux et Zélia ne prétend pas le retenir : ç’aurait été ouvrir la voie à un épilogue plus cynique encore sur l’impossible gratuité des bienfaits ici-bas, sur les lois de l’opportunisme et les ravages de la naïveté – elle le connaît par cœur. Il est inutile de lui demander pourquoi il a mis tant de temps à la confronter ou ce qu’il compte faire, elle le sait déjà. Elle pense tendrement à Arlisa et se dit qu’il ne peut pas comprendre. Pour lui, un ami n’est pas une source de réconfort ou une épaule sur laquelle s’épancher mais un marchepied – et c’est déjà bien bon, aurait-il enchéri, de faire reposer ses ambitions sur un autre, toujours plus faillible que soi. Elle aurait dû prévoir qu’il chercherait à faire fleurir une dette, sinon un échange de bons procédés dans le terreau de son stupide désintéressement.

Taenar resserre le col de son manteau avant de quitter l’ambassade. La matinée est froide, embrumée d’un brouillard humide qui asphyxie les timides percées du soleil. Sullenhall n’en palpite pas moins chaleureusement sous l’œil éreinté des gardes qui attendent la relève. C’est le tout premier quartier qu’on traverse quand on est un étranger, le tout premier dédale qu’on affronte, avec à chaque coin de rue des taquineries malveillantes pensées pour vous faire tourner en rond. L’esclave n’en garde pas le meilleur souvenir.

Il connaît l’échoppe de celle qui répond au nom d’Arlisa. Il sait qu’elle fait la promotion de l’artisanat elfique et vend des produits de qualité. Il sait que sa vitrine a été brisée par des vandales à plusieurs reprises. Il sait qu’elle a deux enfants et certains clients réguliers. Ceux-ci, rares pendant un moment, se sont multipliés grâce à l’effervescence du Grand Tournoi. Ils finiront par repartir. Qui sait de quoi le lendemain sera fait ? Taenar estime qu’il y a quelque chose à en tirer, et pas seulement parce que son maître est soucieux de s’attacher les commerçants de Starkhaven, des plus modestes aux plus illustres.

Aussi finit-il par franchir le seuil de la boutique. Il aperçoit l’elfe qui la tient, dépose le panier sur le comptoir avec douceur, et la salue d’un hochement de tête. « Messerah. J’apporte ceci de la part de Zélia. » Il est vêtu de façon bien plus ostentatoire que l’humble petite servante, pourtant il se donne l’air d’être ici sur son ordre. « Elle me charge de vous transmettre ses amitiés et de vous dire que c’est moi, dorénavant, qui m’occuperai de passer commande auprès de vous. » D’un œil indéchiffrable, il considère le désordre qui règne à l’intérieur de la boutique. Quel enfer. « Taenar. Enchanté. » La logique aurait voulu qu’elle le sache déjà, mais il sait que Zélia ne lui a pas parlé de lui. Elle ne parle jamais de lui. Il sourit sobrement avant de se détourner, mains derrière le dos, pour examiner les bocaux de tailles diverses qui reposent sur les étagères. « Je suppose qu’elle ne m’a jamais mentionné. De même qu’elle a omis, sans doute, de préciser le nom du bienfaiteur dont elle allège les réserves depuis tant d’années pour exprimer tout l’attachement qu’elle a pour vous ? »

Il reporte son attention sur elle, sans préciser comment va Zélia. Après tout, c’est le rôle d’une amie de s’en enquérir, n’est-ce pas ?

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Ces derniers mois avaient été fructueux : le tournoi avait permis à Arlisa de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants sans avoir à piocher dans l’argent de Dawti. Elle n’avait réalisé pareil profit depuis la guerre des rats. Cependant, les yeux rivés sur son livre de compte, l’expression de la commerçante restait grave. Certains touristes commençaient déjà à quitter la ville, les rues de Sullenhall perdaient progressivement de leur diversité et avec ça, ses nouveaux clients. Le mois prochain, les choses reviendraient à la normale et elle peinerait de nouveau à nourrir ses enfants. Sa poitrine se serrait à cette idée. Elle détestait ce sentiment d’impuissance et les doutes qui lui traversaient l’esprit. Malgré la confiance qu’elle avait en Dawti, elle n’aimait pas dépendre autant de son aide.

Le train de ses pensées fut interrompu par le tintement de la clochette, qui résonnait chaque fois que la porte s’ouvrait. Son air sérieux fut immédiatement remplacé par un sourire accueillant, qui se transforma tout aussi rapidement en une surprise à peine contenue. Le premier client de la journée n’était certainement pas ce à quoi s’attendait Arlisa. Elle n’avait jamais vu un elfe aussi richement vêtu. Les vives couleurs de sa tenue contrastaient avec la robe tristement grise qu’elle portait et, sans même le toucher, elle pouvait dire que le tissu était de bonne facture. D’où sortait-il ? Il n’était pas du bascloître (elle le reconnaîtrait si c’était le cas) et il n’avait rien d’un dalatien (il n’avait pas l’air d’être du genre à dormir à la belle étoile et l’absence de vallaslin était un indice).

Il s’approcha du comptoir pour y déposer un panier vaguement familier auquel elle ne prêta pas attention, trop subjuguée par cet inconnu. Du haut de son mètre cinquante-sept, elle devait presque se tordre le cou pour le regarder dans les yeux.

Messerah ? Elle chercha une quelconque ironie dans son intonation sans en trouver. Était-ce une erreur ou avait-elle simplement mal entendu ? Il mentionna ensuite Zélia et la confusion d’Arlisa n’en fut que plus grande. Elle ne comprenait pas quelle était sa relation par rapport à son amie et pourquoi il devait la remplacer désormais pour passer commande. Lui était-il arrivé quelque chose ? L’homme restait énigmatique malgré la mine inquiète de la marchande.

- Arlisa, répondit-elle simplement lorsqu’il se présenta. Elle ne savait pas encore si elle était enchantée de le connaître ou pas.

- Je suppose qu’elle ne m’a jamais mentionné. Elle hocha la tête de droite à gauche. De même qu’elle a omis, sans doute, de préciser le nom du bienfaiteur dont elle allège les réserves depuis tant d’années pour exprimer tout l’attachement qu’elle a pour vous ?

Elle crut sentir son cœur descendre lourdement dans ses entrailles.

- Non, je lui ai pas demandé pour qui elle travaille. Qu’elle serve le prince ou le petit bourgeois changeait peu de choses de son point de vue. Peu importait l’identité du bienfaiteur, il avait bien trop à manger pour ne pas partager. Pourquoi Zélia peut pas venir elle-même ? demanda-t-elle avec méfiance. Elle est malade ? Elle espérait sincèrement qu’elle n’ait qu’un simple rhume mais, au fond d'elle, savait que ce n'était pas le cas. Elle craignait le pire : les employeurs n’étaient pas tendres avec les voleurs, encore moins lorsqu’ils étaient elfes. Elle repensait au nombre de fois où Zélia lui avait assuré que son patron n’y verrait aucun inconvénient lorsqu’elle lui exprimait ses inquiétudes. Aujourd’hui, elle regrettait de ne pas avoir refusé la charité de la jeune domestique. Et t’es qui, exactement ? Pourquoi tu passerais commande à sa place ? C'est que t’as pas vraiment la tête d’un domestique… fit-elle remarquer. Le ton de sa voix n'était pas agressif, malgré sa méfiance évidente envers ce Taenar.
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Arlisa. Il hoche à nouveau la tête, comme s’il ne le savait pas déjà. Oui, songe-t-il, c’est un bien joli prénom, qui fait un agréable nœud sur la langue. Elle paraît déconcertée, évidemment, et il se livre à son examen sans impatience, observant en retour la nuance d’inquiétude qui obscurcit son regard. Il a remarqué qu’elle n’avait guère prêté attention au contenu du panier, et qu’elle semble à présent bien plus soucieuse du sort de Zélia, dans ce qui s’apparente à un obligeant désintéressement, une sollicitude qui l’emporte peut-être sur la recherche du profit et les considérations pécuniaires. Pas de conclusion prématurée, cependant.

Ses questions trahissent une méfiance qui manque de le faire sourire encore une fois. Malade ? « Je suppose que c’est une façon de voir les choses. » se contente-t-il de répondre, comme s’il n’avait pas perçu son envie d’être rassurée à cet égard. En un sens, il est vrai, sans doute, que Zélia est malade :  malade de naïveté, malade de niaiserie, malade de bonté… Et il désespère presque d’y porter remède un jour. Il ajoute d’une voix égale, l’air de se donner la prévenance de vouloir l’éclairer, sans que la moindre générosité n’atteigne ses yeux : « Ses attributions ont été limitées. » L’esclave a un petit sourire faussement désolé : il aurait tout aussi bien pu dire qu’il a fallu lui couper la main et qu’elle n’est donc plus en mesure de s’acquitter de sa tâche. Hélas, il ne saurait l’importuner avec leurs sombres histoires de valetaille, n’est-ce pas ? Aussi prétend-il les lui épargner.

Il retrouve sa plus parfaite impassibilité lorsque les questions de la boutiquière se font un peu plus franches. Il ne ressemble nullement à un domestique et, pour cela, il ne constitue sans doute pas un remplaçant convenable. Il feint d’être contrit, s’incline légèrement devant elle, une main sur le cœur : « Pardonnez-moi, Messerah, murmure-t-il humblement. Je suis, au même titre que Zélia, le serviteur de Messer Aerontus Nepos, ambassadeur de Tévinter. » Pas exactement au même titre, c’est vrai, et elle l’aura sans doute remarqué ; mais qu’importe. Il la dévisage d’un regard devenu plus incisif, puisqu’elle se montre si expressive depuis son entrée : « J’espère que cela ne changera rien à vos dispositions bienveillantes à l’égard de Zélia… ni à votre petit arrangement. » Il sait que le mot « arrangement » n’est pas tout à fait correct et se demande si elle va chercher à s’en dépêtrer comme d’un piège à filet. À en juger par sa manière de s’exprimer, elle paraît plus adepte de la clarté que de l’approximation retorse – ce qui, dans l’absolu, ne peut que lui convenir. Il lève tranquillement les yeux au plafond, comme pour deviner – d’aucuns auraient dit débusquer – ce que la boutique compte de vie à l’exception d’Arlisa. « C’est que vos produits sont de qualité, et que mon maître en est friand. » Le mot est vilain, sans doute, mais elle a dû en entendre d’autres, très certainement ?

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Les paroles cryptiques de Taenar ne lui apportèrent aucune information sur la situation de Zélia. Ses attributions ont été limitées. Cela pouvait dire beaucoup de choses, trop de choses. L’impatience se lisait sur le visage de la marchande qui ne comprenait pas le petit jeu de son interlocuteur : son sourire désolé manquait de sincérité et sa façon de tourner autour du pot l’agaçait. Pourquoi refusait-il de lui apporter une réponse claire ? Elle voulut en savoir plus sur lui : qui était-il pour Zélia ? Un parent ? Un ami ? Un collègue ? Rien de tout cela ne lui semblait plausible.

- Pardonnez-moi Messerah, elle releva un sourcil : encore cette marque de politesse. Il lui parlait comme si elle était humaine. Je suis, au même titre que Zélia, le serviteur de Messer Aerontus Nepos, ambassadeur de Tévinter.

Ses deux sourcils se haussèrent à cette révélation et sa bouche s’entrouvrit. Tévinter ? Se foutait-il d’elle ? Elle chercha une trace d’humour dans son regard, mais n’en trouva pas : il était donc sérieux. La stupeur laissa place à l’incompréhension.  

Arlisa connaissait Zélia depuis quelques années maintenant et elle n’avait pourtant jamais mentionné une origine tévintide. Lui avait-elle au moins posé la question ? Elle ne se souvenait plus. Elle savait qu’elle n’était pas née à Starkhaven, mais jamais elle n’aurait imaginé qu’elle venait d’un pays où les elfes vivaient en chaînes. Elle ne ressemblait en rien à une esclave, ou du moins à l’idée qu’elle s’en faisait. Taenar non plus : il avait plus d’allure qu’elle et que tous les elfes qu’elle avait pu côtoyer au cours de sa vie. Sans les oreilles pointues, elle aurait pu le prendre pour un nanti.

- J’espère que cela ne changera rien à vos dispositions bienveillantes à l’égard de Zélia… ni à votre petit arrangement. Elle se terra dans un silence offensé suite à cet insultant sous-entendu. La pensait-il suffisamment cruelle pour fermer sa porte à une amie en raison de ses origines ? C’est que vos produits sont de qualité, et que mon maître en est friand.

Maître. Le mot la fit frissonner, son malaise évident. Elle croisa les bras, sa posture toujours plus tendue.

- Il est au courant ton… ambassadeur, commença Arlisa sans pouvoir se résoudre à prononcer le mot maître, que la plupart des produits dont il est si friand sont faits par des elfes ? Des elfes qui sont compensés pour leur travail ? Le ton était cinglant, mais elle abandonna rapidement cette défiance en repensant à Zélia et les conséquences de sa charité. Ses épaules s’affaissèrent tandis que l’inquiétude la gagnait de nouveau. Qu’est ce qui va lui arriver, à Zélia, maintenant qu’il est au courant pour notre arrangement ? Est-ce qu’il est prêt à alléger sa peine si je le rembourse ? J’ai pas beaucoup d’argent, mais j’ai des trucs qui valent quand même quelque chose ici, dit-elle en désignant d’un geste vague les étagères désordonnées.
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