Miser sur le bon cheval | Ielvin
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Sam 5 Fév - 1:36
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Sam 5 Fév - 1:44
Elle avait souvent fait le déplacement à Corintamh pour assister aux festivités (parfois avec ses enfants, parfois sans) depuis la cérémonie d’ouverture, mais elle s’était un peu calmée ces derniers jours : les effets des soirées de beuveries et des paris perdus commençaient à se faire sentir sur sa bourse déjà pas très lourde. Elle n’avait pourtant pas tant dépensé, mais quand on commence avec pas grand-chose on finit très vite avec rien. L’afflux de touristes en ville lui permettait cependant de renflouer les caisses plus rapidement qu’à l’accoutumée : elle pouvait au moins continuer de nourrir ses enfants, ce qui était le plus important.
Cette matinée, cependant, était plutôt calme. Une vieille humaine qu’elle ne connaissait pas était seule dans la boutique. Arlisa l’avait accueillie avec son plus beau sourire, mais pour toute réponse elle n’avait eu le droit qu’à un regard dédaigneux de sa part. Lorsque la marchande lui avait proposé de l’aide pour trouver ce qu’elle cherchait, elle lui avait simplement sorti un « je regarde » sans même lever les yeux vers elle. La vieille dame parcourait désormais les étagères en silence, grimaçant comme si une odeur la dérangeait. Trop habituée à ce type de comportement, Arlisa ne se vexa pas et observait simplement sa cliente d’un air las. Ah ces humains.
Cela faisait presque une vingtaine de minutes qu’elle parcourait et reparcourait les étagères de la boutique, pourtant pas très grande. Elle ne pipait mot, ne posait aucune question. Parfois son regard s’arrêtait longuement sur un article, sans pour autant sembler s’y intéresser particulièrement. Elle a rien de mieux à faire ? Dans ses pensées, Arlisa s’impatientait, mais elle ne le montra pas. La porte de la boutique s’ouvrit alors et elle reconnut Ielvin dans son encadrement. La vieille dame se tourna également vers l’elfe et, avant même qu’Arlisa n'ait pu le saluer, sortit de la boutique en claquant la langue contre son palais, l’air agacé.
- Bien joué, t’as fait fuir ma seule cliente ! T’étais l’elfe de trop dans sa matinée je crois, le taquina-t-elle. J’espère que tu vas m’acheter quelque chose parce que j’ai perdu une excellente cliente par ta faute.
Elle lui laissa tout juste le temps de rétorquer avant d’appeler ses enfants, qui étaient toujours ravis de voir celui qu’ils considéraient comme leur tonton préféré, sûrement parce qu’il leur apprenait principalement à faire des bêtises.
- SHIRA ! TALEN ! DESCENDEZ, VENEZ VOIR QUI EST LÀ ! Petit gabarit, Arlisa possédait tout de même des cordes vocales impressionnantes : talent certainement acquis en devenant mère.
Ils purent entendre leurs petits pieds se presser, descendre l’escalier à la hâte, puis deux bouilles (presque) innocentes dépassèrent l’encadrement de la porte de l’arrière-boutique. Ce fut Shira qui réagit la première, sautant au cou de Ielvin sans prévenir. Talen suivit juste après.
- Tonton Ielvin ! s’exclama Shira, enthousiaste. Sans perdre de temps, elle enchaîna : Mamie elle dit que tu cours en jupons, c’est vrai ? Comment tu fais ? Moi je trouve ça pas pratique de courir avec ma jupe, je préfère les pantalons.
Arlisa adressa un sourire désolé à son ami, sa mère l’avait traité de coureur de jupons la vieille, mais les enfants n’avaient heureusement pas compris l’expression.
- On a mangé chez mes parents hier soir, tu sais comment ils sont…
La réputation c’était important dans le bascloître, et Ielvin n’avait pas une excellente réputation. Ses parents n’aimaient pas beaucoup ses fréquentations (ils le lui rappelaient dès qu’ils le pouvaient) et Ielvin faisait justement partie des personnes qu’elle devrait éviter selon eux. Ils oubliaient souvent qu’elle non plus n’était pas très bien vue, beaucoup la considéraient comme une trainée pour avoir eu des enfants hors mariage. Ielvin faisait partie des rares personnes qui ne l’avaient pas jugée pour ça, alors peu lui importait sa réputation, elle ne comptait pas tirer un trait sur leur amitié (surtout qu'il la dépannait bien quand elle avait besoin de quelqu'un pour garder les gamins).
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Lun 7 Fév - 23:26
C'est semblable à un éléphant débarquant dans un magasin de porcelaine que Ielvin ouvre - non brusque la porte de la boutique et s'invite à l'intérieur amenant avec lui une grande bourrasque d'air frais :
- Arlisaaaaaaa ! Gazouille-t-il avec un trop plein d'énergie qui lui vaut le regard plein de reproches de la seule cliente présente dans l'établissement. Cette dernière le bouscule presque pour sortir non sans le gratifier d'un claquement de langue dédaigneux. Mais Ielvin est de trop bonne humeur pour s'en soucier : il tient la porte à la vieille femme et la salut même d'une grotesque révérence doublée d'un généreux surplus d'enthousiasme : Merci pour votre visite au plaisir de vous revoir bientôt Messerah ! Parce que peut-être que c'est un elfe pouilleux du Bascloître, mais s'il y a bien une chose que les mégères comme elle ne pourront lui ôter c'est son sourire !
S'avançant à l'intérieur de l'établissement, il ne perd pas de temps pour s'affaler sur le comptoir et répondre sur le même ton rieur à sa propriétaire :
- Bin dommage pour elle, on vit dans les Marches Libres et pas à Tevinter alors faut qu'elle s'habitue à croiser des oreilles pointues en pleine liberté la bonne dame ! Et attrapant la plaisanterie par le bout du nez : Exactement ! Je te propose de t'acheter une pomme au four ou même un verre de vin chaud sur un des étals de Corintamh !
Et lorsque l'avalanche de bruits de pas annonce l'arrivée de la cavalerie, le roublard se redresse immédiatement pour saluer la petite troupe, le sourire encore plus grand et certainement plus sincère.
- Heeeyyy les ratons ! Braille-t-il en s'accroupissant, bras ouverts en appel à câlins. Ah il se souvient du temps où sa nièce Yara était elle aussi pas plus haute que trois pommes. Comme ça grandit vite ces machins-là ! Ceci dit, il manque presque de s'étouffer de rire en entendant le commentaire de l'ainée et c'est sans réfléchir qu'il réplique aussitôt : Mamie aurait pas plutôt dit que je cours les jupons ? Bin quoi elle est jalouse la v- Une oeillade d'Arlisa l'interrompt et la fripouille s'éclaircit alors la gorge pour reprendre : Ah oui courir en jupons bien sûr que je sais faire. C'est simple, il suffit de tenir ta jupe ! Moi je trouve ça plutôt pratique parce que non seulement tu peux cacher des trucs dessous mais en plus tu perds moins de temps pour aller pisser ! Classe et élégance le tonton, comme d'habitude.
À la commerçante, il hausse les épaules et commente simplement :
- Bah t'en fais pas, ils s'inquiètent sûrement pour leur fille. C'est les parents ça, mais on en a que deux ! Créateur sait à quel point sa mère lui manque. Son père pas tant que ça, mais c'est une autre histoire. C'est pour ça qu'il faut en profiter tant qu'ils sont là. Et ça vaut pour vous deux les ratons hein ! J'espère que vous dîtes souvent à maman que vous l'aimez ! Pas sûr qu'ils comprennent vraiment mais c'est dans le fond tant mieux. Comme dit, ça grandit trop vite ces bidules-là.
Passant une main dans la tignasse de Shira et rajustant le col de Talen, tonton Ielvin se redresse et pose ses deux poings sur les hanches pour continuer à brailler :
- Bon alors qui veut voir la course ? Avec un peu de chance on va voir les alamarris se casser la margoulette ! Peut-être même qu'on pourra demander à toucher un des chevaux si vous êtes sages ! Ça vous dit ? Oh les gamins ne sont pas à convaincre, c'est surtout leur génitrice qu'il faut persuader. Aussi, c'est à elle que Ielvin fait les yeux doux en prenant sa plus petite voix d'elfe battu : Sitôtplait maman, on peut aller voir les barbares et les chevaux ?
Allez c'est pas tous les jours qu'on peut voir tout le gratin de la cité se rentrer dedans à dos de cheval ! Et puis ça leur fera du bien à tous les trois une petite sortie de famille. Et à Ielvin aussi.
- Arlisaaaaaaa ! Gazouille-t-il avec un trop plein d'énergie qui lui vaut le regard plein de reproches de la seule cliente présente dans l'établissement. Cette dernière le bouscule presque pour sortir non sans le gratifier d'un claquement de langue dédaigneux. Mais Ielvin est de trop bonne humeur pour s'en soucier : il tient la porte à la vieille femme et la salut même d'une grotesque révérence doublée d'un généreux surplus d'enthousiasme : Merci pour votre visite au plaisir de vous revoir bientôt Messerah ! Parce que peut-être que c'est un elfe pouilleux du Bascloître, mais s'il y a bien une chose que les mégères comme elle ne pourront lui ôter c'est son sourire !
S'avançant à l'intérieur de l'établissement, il ne perd pas de temps pour s'affaler sur le comptoir et répondre sur le même ton rieur à sa propriétaire :
- Bin dommage pour elle, on vit dans les Marches Libres et pas à Tevinter alors faut qu'elle s'habitue à croiser des oreilles pointues en pleine liberté la bonne dame ! Et attrapant la plaisanterie par le bout du nez : Exactement ! Je te propose de t'acheter une pomme au four ou même un verre de vin chaud sur un des étals de Corintamh !
Et lorsque l'avalanche de bruits de pas annonce l'arrivée de la cavalerie, le roublard se redresse immédiatement pour saluer la petite troupe, le sourire encore plus grand et certainement plus sincère.
- Heeeyyy les ratons ! Braille-t-il en s'accroupissant, bras ouverts en appel à câlins. Ah il se souvient du temps où sa nièce Yara était elle aussi pas plus haute que trois pommes. Comme ça grandit vite ces machins-là ! Ceci dit, il manque presque de s'étouffer de rire en entendant le commentaire de l'ainée et c'est sans réfléchir qu'il réplique aussitôt : Mamie aurait pas plutôt dit que je cours les jupons ? Bin quoi elle est jalouse la v- Une oeillade d'Arlisa l'interrompt et la fripouille s'éclaircit alors la gorge pour reprendre : Ah oui courir en jupons bien sûr que je sais faire. C'est simple, il suffit de tenir ta jupe ! Moi je trouve ça plutôt pratique parce que non seulement tu peux cacher des trucs dessous mais en plus tu perds moins de temps pour aller pisser ! Classe et élégance le tonton, comme d'habitude.
À la commerçante, il hausse les épaules et commente simplement :
- Bah t'en fais pas, ils s'inquiètent sûrement pour leur fille. C'est les parents ça, mais on en a que deux ! Créateur sait à quel point sa mère lui manque. Son père pas tant que ça, mais c'est une autre histoire. C'est pour ça qu'il faut en profiter tant qu'ils sont là. Et ça vaut pour vous deux les ratons hein ! J'espère que vous dîtes souvent à maman que vous l'aimez ! Pas sûr qu'ils comprennent vraiment mais c'est dans le fond tant mieux. Comme dit, ça grandit trop vite ces bidules-là.
Passant une main dans la tignasse de Shira et rajustant le col de Talen, tonton Ielvin se redresse et pose ses deux poings sur les hanches pour continuer à brailler :
- Bon alors qui veut voir la course ? Avec un peu de chance on va voir les alamarris se casser la margoulette ! Peut-être même qu'on pourra demander à toucher un des chevaux si vous êtes sages ! Ça vous dit ? Oh les gamins ne sont pas à convaincre, c'est surtout leur génitrice qu'il faut persuader. Aussi, c'est à elle que Ielvin fait les yeux doux en prenant sa plus petite voix d'elfe battu : Sitôtplait maman, on peut aller voir les barbares et les chevaux ?
Allez c'est pas tous les jours qu'on peut voir tout le gratin de la cité se rentrer dedans à dos de cheval ! Et puis ça leur fera du bien à tous les trois une petite sortie de famille. Et à Ielvin aussi.
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Lun 14 Fév - 13:24
Attendrie, Arlisa observait ses enfants sauter au cou de leur oncle le sourire aux lèvres. Sourire qu’elle perdit rapidement lorsqu’il tenta de corriger Shira sur la vraie signification de l’expression « courir les jupons ». Elle n’était pas prête à expliquer toutes les choses de la vie à ses enfants, et encore moins ces choses-là. Pas sûre qu’elle serait un jour vraiment prête à le faire d’ailleurs : après tout, ses parents ne lui en avaient jamais parlé… Et elle s’était retrouvée enceinte d’un type qu’elle connaissait à peine et avait eu deux enfants hors mariage ; peut-être n’étaient-ils pas le meilleur exemple.
Heureusement pour elle, Shira et Talen étaient encore trop innocents pour saisir la différence (subtile) entre courir en jupons et les courir. La fillette ne prêta pas attention à ces premiers mots peu appropriés et se concentra plutôt sur la suite : elle hurla de rire lorsqu’il prononça le mot « pisser ». Ah, l’humour des gamins…
- Oui, le pantalon quand tu fais pipi faut le baisser et après t’as froid aux fesses ! Mais maman m’a dit qu’il faut pas que je lève ma jupe quand je cours, parce que c’est pas poli…
- Ça, c’est parce que tu la lèves si haut que t’as les fesses à l’air ! Mais t’inquiète pas, Ielvin te montrera comment faire, n’est-ce pas ? Sourire en coin, elle lui adressa un clin d’œil amusé. Il nous apprendra à toutes les deux, je compte pas rater une démonstration pareille !
Telle une éternelle adolescente, elle soupira lorsque son ami précisa que ses parents s’inquiétaient simplement pour elle. Elle avait quand même plus de trente ans, pouvaient-ils lui lâcher un peu la grappe de temps en temps ? Les enfants, eux, affichaient un air pensif (chose suffisamment rare pour le faire remarquer) : est-ce qu’ils disaient suffisamment à leur mère qu’ils l’aimaient ? Ils n’en savaient trop rien, alors ils interrogèrent leur mère du regard, qui ne put que retrouver le sourire devant leurs adorables minois.
- Bien sûr, confirma-t-elle, tous les jours. Ou presque.
Après ces brefs échanges touchants, Ielvin se redressa et se remit à brailler :
- Bon alors qui veut voir la course ?
- Moi ! Moi ! Moi ! crièrent en cœur le frère et la sœur.
- Ils vont nous laisser toucher les chevaux ? s'exclama Talen, ravi de cette perspective.
- On pourra monter dessus ?
Ielvin se tourna alors vers elle :
- Sitôtplait maman, on peut aller voir les barbares et les chevaux ?
- Oh oui maman, sitôtplait ! fit Shira en reprenant les mimiques de son oncle. On veut voir les ananarris se casser la gu… la margoulette !
Arlisa hocha la tête devant ce spectacle, sachant le combat perdu d’avance. Comment résister à ces trois bouilles (oui, même celle de Ielvin) qui l’observaient avec cet air de chien battu ?
- Bon très bien ! Mais je vous connais tous les deux, dit-elle en pointant ses enfants d'un doigt accusateur, on y va pour voir le spectacle, et puis derrière faut payer ci et ça. Sauf que maman elle a parié gros sur le nain pour les quarts de finale alors que c’est la capitaine qu’a gagné ; résultat, maman est à sec. Donc moi je sors pas un sou aujourd’hui ! C’est à Ielvin qu’il va falloir demander pour vous payer des jeux et des friandises.
- Mais ça le dérange pas tonton ! N’est ce pas que ça te dérange pas de nous acheter tout plein de trucs ? Et ce fut au tour du blond d’être la cible de trois regards le suppliant (Arlisa comptait bien elle aussi se faire offrir un vin chaud ou une cervoise).
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Mar 22 Fév - 23:01
Qui du quarantenaire ou du couple de mioches est le plus excité ? Mystère. Tonton Ielvin est un gars fort sympathique aux yeux des enfants, principalement parce qu'il a l'humeur légère comme eux et qu'il n'a pas son pareil non plus lorsqu'il s'agiter de débiter des bêtises.
Il ne s'offusque nullement de la blague sur ses propres jupons, il la trouve même marrante. Il faut savoir rire de tout et surtout de soi-même. Puis il faut dire que Ielvin a suffisamment d'amour-propre pour sérieusement penser que les volants et la dentelle d'une belle robe lui iraient forcément bien.
- Ouiiii ! Merci môman ! S'exclame-t-il en unisson avec les petiots, levant les deux poings au dessus de sa tête en signe de victoire. Toutefois, les mains retombent bien vite le long de ses hanches quand il est fait mention d'acheter tout plein de trucs. Est-ce que sa simple présence ne leur suffit pas ? Eeeeh Jeannine a diminué ma solde ce mois-ci. À cause des jours où il a fui l'atelier pour profiter des festivités du tournoi. Et peut-être d'une sombre histoire d'erreurs de comptes.
Mais comment résister à ces deux bouilles d'ange ? Créateur, il a fallu qu'ils héritent tout deux de l'adorable bouille de leur mère ! Bon d'accord vous aurez le droit à UN truc chacun. Et maman aussi hein. Heureusement que lui a parié sur Mana. Espérons que sa chance s'étende jusqu'à la finale. Mais à condition de pas faire les sauvages !
Les gamins sont heureux et par extension leur mère et Ielvin aussi. Tout ce petit monde se prépare à la hâte, Ielvin aidant bien entendu les morveux à s'emmitoufler dans leurs vêtements d'hiver, raillant contre un bouton manquant et quelques fils qui menacent de se faire la malle : Môman tu me rappelleras de venir avec mon nécessaire à coudre la prochaine fois que j'arrange ça.
Puis ni une, ni deux c'est bravant Primeneige et la distance qui les sépare de Corintamh que s'en va la petite troupe.
- Shira, donne la main à ton frère. Talen fais attention où tu marches. Non j'ai dit peut-être qu'on pourra toucher les chevaux pas monter dessus, z'êtes trop petits et trop elfes. C'est A-la-mar-ri. Un barbare c'est quoi ? Un barbare c'est quelqu'un qui respecte pas les bonnes manières, se roule dans la boue avec ses chiens et frappe tout ce qui bouge. Non on ira pas jouer avec les chiens, non. Pourquoi ? Parce qu'ils sont plus gros que toi et ils peuvent te croquer les deux fesses en un coup de mâchoire, v'là pourquoi !
Le trajet est rapide, sûrement parce qu'il est ponctué par les nombreux commentaires de tonton Ielvin et que la promesse de bonbons et d'un spectacle de chevaux motive tout le monde.
Ils ont décidément l'air d'une petite famille, d'une famille presque ordinaire même. Peut-être la famille qu'il n'a jamais eu. Ou qu'il n'a plus. Si Ielvin a tant de tendresse pour les mômes c'est parce qu'il la tient de sa mère, il la tient de ses jours jeunes à cavaler après ses petits frères en pestant contre ses parents pour avoir pondu une si nombreuse fratrie de bambins. S'il avait su à l'époque, il aurait peut-être passé plus de temps à leur dire qu'il les aimait plutôt qu'à leur pincer les bras lorsque les géniteurs avaient le dos tourné.
Une bonne petite trotte plus tard, le nombre croissant de badauds et les nombreux drapeaux aux couleurs du tournoi qui bordent la ville leur annoncent rapidement qu'ils sont arrivés. La foule étant épaisse, Ielvin rappelle à nouveau les gamins à l'ordre :
- Talen tu ne lâches pas la main de ta soeur d'accord ? Sinon les barbares vont venir te kidnapper.
Mais c'est un peu peine perdue : les deux l'écoutent à peine, ils ont les yeux qui brillent. Il y a tant de gens différents, d'odeurs, de dialectes différents, de stands, de choses à voir, à faire, à découvrir ! Pour sûr, même avec l'appât d'une friandise ou deux, il va être compliqué de les empêcher de courir partout. Hé mais il faut bien les laisser vivre après tout !
Passant ses mains dans ses poches, il jette un regard à Arlisa et attend de voir quel est le plan d'attaque pour garder la troupe unie.
- Alors môman par quoi est-ce qu'on commence ? On est un peu en avance, donc on peut se promener du côté des étals ou aller voir les chevaux.
Tant qu'on ne s'approche pas trop des gros chiens des alamarris, tout lui va. L'important c'est d'être ensemble.
Et si possible de pas se faire croquer les deux fesses par un mabarri.
Il ne s'offusque nullement de la blague sur ses propres jupons, il la trouve même marrante. Il faut savoir rire de tout et surtout de soi-même. Puis il faut dire que Ielvin a suffisamment d'amour-propre pour sérieusement penser que les volants et la dentelle d'une belle robe lui iraient forcément bien.
- Ouiiii ! Merci môman ! S'exclame-t-il en unisson avec les petiots, levant les deux poings au dessus de sa tête en signe de victoire. Toutefois, les mains retombent bien vite le long de ses hanches quand il est fait mention d'acheter tout plein de trucs. Est-ce que sa simple présence ne leur suffit pas ? Eeeeh Jeannine a diminué ma solde ce mois-ci. À cause des jours où il a fui l'atelier pour profiter des festivités du tournoi. Et peut-être d'une sombre histoire d'erreurs de comptes.
Mais comment résister à ces deux bouilles d'ange ? Créateur, il a fallu qu'ils héritent tout deux de l'adorable bouille de leur mère ! Bon d'accord vous aurez le droit à UN truc chacun. Et maman aussi hein. Heureusement que lui a parié sur Mana. Espérons que sa chance s'étende jusqu'à la finale. Mais à condition de pas faire les sauvages !
Les gamins sont heureux et par extension leur mère et Ielvin aussi. Tout ce petit monde se prépare à la hâte, Ielvin aidant bien entendu les morveux à s'emmitoufler dans leurs vêtements d'hiver, raillant contre un bouton manquant et quelques fils qui menacent de se faire la malle : Môman tu me rappelleras de venir avec mon nécessaire à coudre la prochaine fois que j'arrange ça.
Puis ni une, ni deux c'est bravant Primeneige et la distance qui les sépare de Corintamh que s'en va la petite troupe.
- Shira, donne la main à ton frère. Talen fais attention où tu marches. Non j'ai dit peut-être qu'on pourra toucher les chevaux pas monter dessus, z'êtes trop petits et trop elfes. C'est A-la-mar-ri. Un barbare c'est quoi ? Un barbare c'est quelqu'un qui respecte pas les bonnes manières, se roule dans la boue avec ses chiens et frappe tout ce qui bouge. Non on ira pas jouer avec les chiens, non. Pourquoi ? Parce qu'ils sont plus gros que toi et ils peuvent te croquer les deux fesses en un coup de mâchoire, v'là pourquoi !
Le trajet est rapide, sûrement parce qu'il est ponctué par les nombreux commentaires de tonton Ielvin et que la promesse de bonbons et d'un spectacle de chevaux motive tout le monde.
Ils ont décidément l'air d'une petite famille, d'une famille presque ordinaire même. Peut-être la famille qu'il n'a jamais eu. Ou qu'il n'a plus. Si Ielvin a tant de tendresse pour les mômes c'est parce qu'il la tient de sa mère, il la tient de ses jours jeunes à cavaler après ses petits frères en pestant contre ses parents pour avoir pondu une si nombreuse fratrie de bambins. S'il avait su à l'époque, il aurait peut-être passé plus de temps à leur dire qu'il les aimait plutôt qu'à leur pincer les bras lorsque les géniteurs avaient le dos tourné.
Une bonne petite trotte plus tard, le nombre croissant de badauds et les nombreux drapeaux aux couleurs du tournoi qui bordent la ville leur annoncent rapidement qu'ils sont arrivés. La foule étant épaisse, Ielvin rappelle à nouveau les gamins à l'ordre :
- Talen tu ne lâches pas la main de ta soeur d'accord ? Sinon les barbares vont venir te kidnapper.
Mais c'est un peu peine perdue : les deux l'écoutent à peine, ils ont les yeux qui brillent. Il y a tant de gens différents, d'odeurs, de dialectes différents, de stands, de choses à voir, à faire, à découvrir ! Pour sûr, même avec l'appât d'une friandise ou deux, il va être compliqué de les empêcher de courir partout. Hé mais il faut bien les laisser vivre après tout !
Passant ses mains dans ses poches, il jette un regard à Arlisa et attend de voir quel est le plan d'attaque pour garder la troupe unie.
- Alors môman par quoi est-ce qu'on commence ? On est un peu en avance, donc on peut se promener du côté des étals ou aller voir les chevaux.
Tant qu'on ne s'approche pas trop des gros chiens des alamarris, tout lui va. L'important c'est d'être ensemble.
Et si possible de pas se faire croquer les deux fesses par un mabarri.
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Ven 25 Fév - 23:24
- Merci tonton Ielvin ! firent en chœur Arlisa et Talen.
- Un seul ? C’est tout ?
Arlisa s’éclaircit bruyamment la gorge et adressa à sa fille un regard réprobateur. Shira se corrigea bien vite :
- Je veux dire : merci tonton Ielvin ! On fera pas les sauvages !
Avant de se mettre en route pour Corintamh, tous les quatre montèrent à l’étage pour se vêtir plus chaudement. Ielvin ne manqua pas de râler en voyant l’état pitoyable de leurs vêtements, qui était plus lié à la négligence des enfants qu’à une usure naturelle. Il était vrai qu’ils avaient besoin d’un bon coup d’aiguille, mais la couture était un art qui échappait à leur mère (Arlisa n’avait jamais été très douée de ses mains), l’aide du tisserand et de son nécessaire à couture serait plus que bienvenue.
- Je crois que j’en ai un quelque part, fit-elle en balayant l’appartement du regard. Au vu du bordel ambient, elle ne pourrait le retrouver d’un simple coup d’œil. Ma sœur me l’a offert il y a quelques années : je me suis enfoncée l’aiguille dans le doigt au moins une dizaine de fois et je ne l’ai plus ressorti. Il est quelque part dans ce bazar, mais ça nous prendrait la journée (au moins) pour le retrouver.
Une fois bien couverts, le semblant de famille traversa Sullenhall pour rejoindre la route vers Corintamh. Les petits débordaient d’énergie, leur excitation était palpable. Ils étaient déjà allés quelques fois sur le lieu du tournoi pour assister aux festivités, avec leur mère et parfois leurs grands-parents, mais jamais avec Ielvin. Ils adoraient leur oncle, qui les avait vu grandir depuis leurs premiers jours, et chaque journée passée avec lui était riche en rires et en bêtises. Les échanges jusqu’à Corintamh étaient animés par les innombrables questions des enfants et les commentaires amusants de Ielvin.
La foule était dense sur le lieu du tournoi, nombreux étaient les havenois et les étrangers qui avaient fait le déplacement pour voir la course. Shira et Talen avaient du mal à rester en place : il y avait tant de choses à faire, à voir ! Impossible de faire preuve de retenue dans un tel environnement, les rappels à l’ordre de Ielvin ou de leur mère étaient vite oubliés.
- Tu crois qu’il y a encore le cracheur de feu ? fit Shira en parcourant les lieux d’un regard avide. Alors qu’elle commençait déjà à se faufiler parmi la foule, Arlisa la retint par le col.
- Alors môman par quoi est-ce qu'on commence ? On est un peu en avance, donc on peut se promener du côté des étals ou aller voir les chevaux.
- J’ai pas mangé ce matin, j’ai bien envie de prendre un petit-déjeuner. Y a un pâtissier là-bas qui fait des brioches fourrées à la crème, si tu les as pas encore goûtées tu verras, elles sont délicieuses !
- C’est les meilleures brioches du monde entier ! confirma Talen. On ira voir les chevaux après ?
- J’ai le droit de faire la course moi aussi ?
- Oui, on ira voir les chevaux ; non, t’as pas le droit de participer à la course.
- Mais pourquoi ?
- Parce que. Allez, venez, on va manger un bout !
La déception de Shira ne dura pas longtemps, il y avait trop de choses à voir pour bouder. Evidemment, les étals de friandises furent ceux qui attirèrent le plus les enfants, mais Arlisa ne leur laissa pas le temps de quémander : elle avait un objectif et rien ne pouvait l’en dévier. Elle était affamée : il ne restait que deux poires dans le garde-manger ce matin, qu’elle avait évidemment laissées à ses enfants, elle n’avait donc rien ingurgité d’autre qu’e de l'eau chaude aromatisée depuis le réveil.
Estomac plein ou vide, l’odeur qui émanait de l’étal du pâtissier suffisait pour ouvrir l’appétit. Arlisa en bavait presque. Elle glissa quelques pièces en cuivre dans la main du pâtissier pour quatre brioches (elle avait dit précédemment qu’elle ne sortirait pas un sou, mais pour ces brioches elle pouvait faire une exception).
- Tenez, dit-elle en tendant deux brioches aux enfants, faites gaffe de pas vous en foutre partout. Elle offrit ensuite une brioche à Ielvin. Et tiens, toi aussi fais gaffe de pas t’en foutre partout : c’est délicieux, mais c’est impossible de manger ça proprement.
Comme pour illustrer son propos, elle prit une bonne bouchée qui laissa un peu de crème sur le coin de sa lèvre. Elle l’essuya d’un simple coup de langue (élégante en toutes circonstances...).
- On va voir les chevaux maintenant ? demanda Talen, lui-aussi de la crème fouettée plein la bouche.
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Dim 20 Mar - 22:29
Ils font à quatre un petit groupe sympathique et sympathiquement perdu dans l'allégresse et l'anonymat d'une foule portée par les festivités du tournoi. Ah sûrement qu'inconsciemment Ielvin voit en Arlisa la soeur qu'il n'a plus et même en Talen et Shira les neveux qu'il n'a pas eu la chance de connaître. Cette famille qui n'est plus la sienne, qui l'a poussé en marge du Bascloître ou qu'il a fui sans un regard en arrière. Il ne sait plus. C'était il y a longtemps. Et maintenant le fossé entre lui et les siens est si grand qu'il semble désormais incapable de le franchir.
Pourquoi n'a-t-il jamais eu de marmaille heureuse et de petite femme à promener ce gredin d'elfe ?
- Du monde entier ! Wow ! J'espère que ce ne sont pas les plus chères du monde entier aussi alors ! Commente-t-il, enchanté tout de même à la perspective d'un (second) petit-déjeuner.
Alors que tout le monde se dirige donc vers les étals débordants de bonnes choses en suivant les odeurs de sucre, d'épices et de pain fraîchement cuit, l'oncle Ielvin se penche discrètement vers l'ainée et lui souffle : Moi je ferais la course avec toi si tu veux ! Quitte à le regretter demain en se découvrant des courbatures aux mollets.
Devant le vendeur de brioches, Ielvin a déjà une main dans sa poche, prêt à sortir la monnaie quand il est surpris par Arlisa qui avance de quoi emporter quatre pâtisseries. Hé après tout, ce n'est pas lui qui va se plaindre de se faire payer à manger. Et puis il doit bien admettre que si lui n'a pas le ventre qui crie famine, il ne dit jamais non à un truc rempli de crème fouettée.
- Merci môman ! S'empresse-t-il alors de s'exclamer tandis que la grosse voix du marchand proclame :
- Et quatre brioches pour la petite dame, son mari et ses enfants !
Une erronée observation qui fait sourire Ielvin d'une oreille à l'autre. Jetant un regard amusé à Arlisa, le blondinet - pour une fois, s'abstient de dire quoi que ce soit. Il observe juste la famille se jeter sur les sucreries et ne peut s'empêcher de glousser en voyant que mère et enfants mangent de la même façon :
- Hé bin en tout cas on sait que c'est de môman et pas de pap's qu'ils tiennent leur appétit ceux-là ! Il sort ceci dit de sa poche un mouchoir grossièrement brodé et d'une couleur approximative (cet espèce de gris-beige terni qui un jour devait s'approcher du blanc) pour s'accroupir et essuyer Talen. Attends bonhomme, les chevaux vont vouloir t'croquer les joues si elles sont pleines de crème.
Et en parlant de croquer... Un grognement sourd l'interrompt dans son geste. Soudainement, Ielvin peut sentir la chaleur moite d'une truffe pressée contre son bras et en tournant la tête, le voilà qui se retrouve nez-à-nez avec une gueule monstrueuse sertie de deux petits yeux noirs et ronds comme des billes. Et aussi brillants que la bave qui déborde de ces babines gargantuesques.
- Massepain ! Laisse les oreilles pointues tranquille ! Gueule une voix féminine au loin.
Le mabarri pousse alors un couinement et se recule alors que Ielvin s'est d'instinct redressé et pour mieux bondir en arrière. Voyant que ce charmant toutou plus grand que les gamins elfes est accompagné de deux comparses canins qui les encerclent désormais, il devient certainement plus blanc que le chiffon qu'il a tendu à Talen.
- Fouace et Mungo vous y mettez pas non plus ! Mais les braillements de l'inconnue sont peu de choses comparés à l'appétissante senteur qui se dégage de la brioche tenue par Ielvin. La petite meute la dévisage comme si elle semblait prête à la dévorer d'un seul coup de gueule - quitte à happer au passage tout son bras avec. Pardon l'ami. Sont pas méchants, juste excités. Continue la madame, si on peut appeler cette masse d'un roux flamboyant en armure alamarrie de madame. Et que dire de ce qui s'apparente être son compagnon ? Un bonhomme tout en muscles à l'allure aussi peu sympathique que ses molosses au mulet de mauvais goût typiquement sudiste et qui les regarde tour à tour, lui et Arlisa. T'es sûr qu'il s'sent bien, ton pote ? On dirait qu'il a du jus d'navet dans les veines. Bon sang, c'est comme si en parler durant le trajet avait fini par les invoquer ces sauvages-là ! Voyez, ils adorent les enfants !
Ce n'est certainement pas pour rassurer Ielvin qui voit sa vie défiler devant ses yeux d'autant plus que l'attention de l'apparente propriétaire de ce joyeux trio à canines s'attarde elle aussi sur la brioche qu'il a entre les mains. Devant la merveille évidente que représente cette douce montagne de crème confortablement nappée de brioche, la barbare se tourne alors vers son mari en désignant du doigt l'étal du marchand de brioches avec un regard aussi suppliant que celui de ses mabarris. Oh ça va, j'ai pigé. A-t-elle appris l'art de mendier à ses chiens ou le tient-elle au contraire de ses chiens ? Le mystère est complet. Malheureusement pour lui, il se trouve entre le stand et le grand Alamarri qui juge bon de lui donner une grosse tape (un beignet ? une châtaigne ? un emplâtre ?) amicale sur l'épaule en le contournant, comme ça, en passant.
Jet de Volonté 20/10 – Échec critique.
tw ; gros chiens méchants ; violence suggérée Il entend au loin les aboiements des chiens, le bruit d'une cloche que l'on sonne et le hurlement des gardes. Son frère qui tient son visage barbouillé de sang leur dit de ne pas se retourner, pas même quand l'un d'eux tombe la face contre terre. Et bientôt il n'entend plus que les mâchoires, ces mâchoires énormes qui semblent frapper l'air quand elles se referment d'abord sur le vide et puis sur les vêtements et puis sur la chair. Comme si ce n'était que du beurre. Un beurre sanglant.
Au loin, le jumeau l'appelle. Mais Ielvin ne peut pas se retourner. Il ne peut pas voir ce visage qu'il a tant aimé et maudit à la fois crouler et disparaitre sous la masse de poils et de crocs, sous la frénésie d'une meute dressée pour tuer, déchiqueter, démembrer. Il ne peut que l'entendre. Tous ces cris bientôt ponctués de craquements et des déchirements sinistres qui précèdent la mise à mort.
Et l'écho le suit encore et encore et encore et encore au détour des ruelles jusqu'à ce que son souffle ne lui fasse défaut et que ses jambes ne s'arrêtent enfin dans le silence brutal de cette nuit qui a fini de les engouffrer.
Parfois ça le suit toujours dans ses cauchemars. Peut-être qu'il aurait au moins du se retourner...
Ce soir trois frères sont entrés dans la villa. Seuls deux en sont ressortis.
- Ahaha... Massepain et Fouace quels drôles de prénoms... Ricane nerveusement l'elfe, pris de tremblements incontrôlables. J-je me sens pas très bien. Qu'il bredouille.
Le monde autour de lui n'a de cesse de tourner. Tout est soudainement si bruyant : le rire des passants, les huées des marchands, les crissements des charrettes et le bruit de son propre coeur qui cogne, cogne, cogne. Quelque chose éclate dans la cervelle de Ielvin, comme un cri étouffé depuis trop longtemps. Puis un voile sombre tombe sur ses yeux en même temps que ses jambes se dérobent et qu'il s'étale de tout son long par terre.
Bonne nuit petit prince.
Pourquoi n'a-t-il jamais eu de marmaille heureuse et de petite femme à promener ce gredin d'elfe ?
- Du monde entier ! Wow ! J'espère que ce ne sont pas les plus chères du monde entier aussi alors ! Commente-t-il, enchanté tout de même à la perspective d'un (second) petit-déjeuner.
Alors que tout le monde se dirige donc vers les étals débordants de bonnes choses en suivant les odeurs de sucre, d'épices et de pain fraîchement cuit, l'oncle Ielvin se penche discrètement vers l'ainée et lui souffle : Moi je ferais la course avec toi si tu veux ! Quitte à le regretter demain en se découvrant des courbatures aux mollets.
Devant le vendeur de brioches, Ielvin a déjà une main dans sa poche, prêt à sortir la monnaie quand il est surpris par Arlisa qui avance de quoi emporter quatre pâtisseries. Hé après tout, ce n'est pas lui qui va se plaindre de se faire payer à manger. Et puis il doit bien admettre que si lui n'a pas le ventre qui crie famine, il ne dit jamais non à un truc rempli de crème fouettée.
- Merci môman ! S'empresse-t-il alors de s'exclamer tandis que la grosse voix du marchand proclame :
- Et quatre brioches pour la petite dame, son mari et ses enfants !
Une erronée observation qui fait sourire Ielvin d'une oreille à l'autre. Jetant un regard amusé à Arlisa, le blondinet - pour une fois, s'abstient de dire quoi que ce soit. Il observe juste la famille se jeter sur les sucreries et ne peut s'empêcher de glousser en voyant que mère et enfants mangent de la même façon :
- Hé bin en tout cas on sait que c'est de môman et pas de pap's qu'ils tiennent leur appétit ceux-là ! Il sort ceci dit de sa poche un mouchoir grossièrement brodé et d'une couleur approximative (cet espèce de gris-beige terni qui un jour devait s'approcher du blanc) pour s'accroupir et essuyer Talen. Attends bonhomme, les chevaux vont vouloir t'croquer les joues si elles sont pleines de crème.
Et en parlant de croquer... Un grognement sourd l'interrompt dans son geste. Soudainement, Ielvin peut sentir la chaleur moite d'une truffe pressée contre son bras et en tournant la tête, le voilà qui se retrouve nez-à-nez avec une gueule monstrueuse sertie de deux petits yeux noirs et ronds comme des billes. Et aussi brillants que la bave qui déborde de ces babines gargantuesques.
- Massepain ! Laisse les oreilles pointues tranquille ! Gueule une voix féminine au loin.
Le mabarri pousse alors un couinement et se recule alors que Ielvin s'est d'instinct redressé et pour mieux bondir en arrière. Voyant que ce charmant toutou plus grand que les gamins elfes est accompagné de deux comparses canins qui les encerclent désormais, il devient certainement plus blanc que le chiffon qu'il a tendu à Talen.
- Fouace et Mungo vous y mettez pas non plus ! Mais les braillements de l'inconnue sont peu de choses comparés à l'appétissante senteur qui se dégage de la brioche tenue par Ielvin. La petite meute la dévisage comme si elle semblait prête à la dévorer d'un seul coup de gueule - quitte à happer au passage tout son bras avec. Pardon l'ami. Sont pas méchants, juste excités. Continue la madame, si on peut appeler cette masse d'un roux flamboyant en armure alamarrie de madame. Et que dire de ce qui s'apparente être son compagnon ? Un bonhomme tout en muscles à l'allure aussi peu sympathique que ses molosses au mulet de mauvais goût typiquement sudiste et qui les regarde tour à tour, lui et Arlisa. T'es sûr qu'il s'sent bien, ton pote ? On dirait qu'il a du jus d'navet dans les veines. Bon sang, c'est comme si en parler durant le trajet avait fini par les invoquer ces sauvages-là ! Voyez, ils adorent les enfants !
Ce n'est certainement pas pour rassurer Ielvin qui voit sa vie défiler devant ses yeux d'autant plus que l'attention de l'apparente propriétaire de ce joyeux trio à canines s'attarde elle aussi sur la brioche qu'il a entre les mains. Devant la merveille évidente que représente cette douce montagne de crème confortablement nappée de brioche, la barbare se tourne alors vers son mari en désignant du doigt l'étal du marchand de brioches avec un regard aussi suppliant que celui de ses mabarris. Oh ça va, j'ai pigé. A-t-elle appris l'art de mendier à ses chiens ou le tient-elle au contraire de ses chiens ? Le mystère est complet. Malheureusement pour lui, il se trouve entre le stand et le grand Alamarri qui juge bon de lui donner une grosse tape (un beignet ? une châtaigne ? un emplâtre ?) amicale sur l'épaule en le contournant, comme ça, en passant.
Au loin, le jumeau l'appelle. Mais Ielvin ne peut pas se retourner. Il ne peut pas voir ce visage qu'il a tant aimé et maudit à la fois crouler et disparaitre sous la masse de poils et de crocs, sous la frénésie d'une meute dressée pour tuer, déchiqueter, démembrer. Il ne peut que l'entendre. Tous ces cris bientôt ponctués de craquements et des déchirements sinistres qui précèdent la mise à mort.
Et l'écho le suit encore et encore et encore et encore au détour des ruelles jusqu'à ce que son souffle ne lui fasse défaut et que ses jambes ne s'arrêtent enfin dans le silence brutal de cette nuit qui a fini de les engouffrer.
Parfois ça le suit toujours dans ses cauchemars. Peut-être qu'il aurait au moins du se retourner...
Ce soir trois frères sont entrés dans la villa. Seuls deux en sont ressortis.
- Ahaha... Massepain et Fouace quels drôles de prénoms... Ricane nerveusement l'elfe, pris de tremblements incontrôlables. J-je me sens pas très bien. Qu'il bredouille.
Le monde autour de lui n'a de cesse de tourner. Tout est soudainement si bruyant : le rire des passants, les huées des marchands, les crissements des charrettes et le bruit de son propre coeur qui cogne, cogne, cogne. Quelque chose éclate dans la cervelle de Ielvin, comme un cri étouffé depuis trop longtemps. Puis un voile sombre tombe sur ses yeux en même temps que ses jambes se dérobent et qu'il s'étale de tout son long par terre.
Bonne nuit petit prince.
HRP: Petit cameo de @Gilda, @Maxen et leurs trois toutous
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Mer 13 Avr - 22:12
Bien qu’il n’y ait d’ambiguïté quant à la nature de sa relation avec Ielvin, purement amicale, les joues d’Arlisa s’embrasèrent à ces mots. Les souvenirs embarrassants de son adolescence et du (gros) faible qu’elle avait pour Ielvin à cette ingrate période lui revenaient en mémoire : l’adolescente s'était tant de fois imaginée dans ses bras et tant de fois ridiculisée en essayant de faire son intéressante devant lui que même à plus de trente ans, elle ressentait un énorme malaise en y repensant.
Elle bafouilla timidement pour le corriger :
- On est pas… Rire nerveux. Juste… Elle s’éclaircit la gorge. Juste amis. corrigea-t-elle en évitant soigneusement le regard du blond.
Le pâtissier, qui n’en avait absolument rien à faire, haussa simplement les épaules avant de servir les suivants. Ielvin la regardait avec un grand sourire, mais ne dit rien, à son grand soulagement. Ce fut Talen qui, innocemment, fit remarquer à sa mère à quel point elle était rouge :
-…regarde même tes oreilles elles sont toutes rouges ! dit-il en ricanant.
- J’ai juste un coup de chaud, ça arrive… Elle distribua les brioches rapidement afin d’éviter tout autre commentaire.
Ses joues retrouvèrent petit à petit leur couleur habituelle. Un sourire attendri s’étira sur ses lèvres lorsque Ielvin essuya la bouche pleine de crème de son fils qui n'attendait qu'une chose : aller voir les chevaux. Ses enfants tenaient effectivement énormément d'elle, pas seulement leur appétit. Elle ne pensait pas souvent à Cyrion, elle en oubliait même parfois qu’elle n’avait pas fait ses enfants toute seule. Il lui arrivait toutefois de le voir en eux : que ce soit la lueur espiègle dans le regard noisette de Shira, ou les reflets cuivrés dans la chevelure brune de Talen. Mais ils étaient avant tout ses enfants, Cyrion avait abandonné son rôle de père bien trop tôt pour être considéré comme tel. Ielvin avait rempli ce rôle mieux que lui.
Les brioches avaient du succès, Arlisa le savait, mais elle ne s'était pas attendue à ce que leur petit-déjeuner en famille soit interrompu par cet énorme chien, attiré par l'odeur alléchante des viennoiseries. La marchande eut un mouvement de recul en voyant ce gros museau se rapprocher de Ielvin. Elle avait peu d’affection pour la race canine, encore moins lorsqu’ils pouvaient faire une seule bouchée d’un petit elfe. Elle ramena Talen auprès d'elle, préoccupée par la large gueule du molosse. Une voix féminine gronda pour rappeler l'animal à l'ordre, mais ramena avec elle deux autres bêtes aussi énormes et un type mal coiffé. L’étrangère tenta de les rassurer, mais ni Ielvin, ni Arlisa n'étaient particulièrement convaincus. Elle tenait fermement Talen par l'épaule et avait tendu un bras protecteur devant Shira qui, peu craintive, ne cachait pas sa curiosité :
- On peut les caresser ? demanda la fillette aux nouveaux venus.
- Non. La réponse de sa mère fut catégorique : elle ne donna pas la chance aux deux alamarris de répondre à la question. Elle ne laisserait pas sa fille s’en approcher.
- T'es sûr qu'il s'sent bien, ton pote ? On dirait qu'il a du jus d'navet dans les veines.
La remarque de l'homme força Arlisa à prendre conscience de l'état de choc dans lequel se trouvait son ami qui, d'habitude bien bavard, n'avait pipé mot.
- Ielvin, ça va ? Il ne sembla pas l’entendre. Ielvin ? Le manque de réponse commençait à l'inquiéter sérieusement. Elle se tourna vers le couple, qui avait enfin compris ce qui avait attiré leurs chiens. Vous pouvez ramasser vos clébards maintenant qu’ils ont de quoi bouffer ? demanda-t-elle avec une certaine agressivité.
- Maman, tonton est tout blanc c’est normal ? demanda son fils, décidément très attentif aux changements de couleur.
Avant même qu'Arlisa ne puisse réagir, il s'étala de tout son long sur l'herbe humide.
- Ielvin !
Elle ne l'avait pas remarqué initialement, mais une petite foule curieuse s'était rapprochée, attirée par cet étrange échange entre ces sauvages du Sud et cette petite famille d'elfes. Leurs commentaires malvenus et leur fausse sollicitude agaça profondément Arlisa, qui s'agenouilla auprès de son ami en rembarrant quiconque osait s'en approcher :
- Cassez-vous bon sang, il a besoin de calme ! Non, je vois pas en quoi lui balancer un seau d'eau glacé à la gueule va aider. Elle se tourna vers le pâtissier : t'as pas un endroit tranquille où je peux l'emmener ?
L'homme soupira, il n’était pas là pour s’occuper d’histoires entre elfes et barbares, mais il devait admettre qu’un type évanoui devant son stand n’était pas bon pour les affaires. Il héla un autre humain :
- Hé Bernie ! Va me ramener le gars par terre dans la tente, tu veux ?
Un jeune homme s'approcha d'eux et souleva Ielvin sans difficulté pour le mener à quelques pas du stand, dans la tente où dormait ledit Bernie. Il déposa l'elfe sur une fine paillasse et laissa la petite famille.
- On fait quoi maintenant ?
- On attend.
- Pourquoi il est tombé dans les pommes ? C'est les chiens qui lui ont fait peur ?
- Peut-être.
Un silence s'installa dans la tente. Les enfants terminaient leurs brioches, qu'ils avaient bien gardées en main contrairement à leur mère. Elle ne se souvenait pas à quel moment elle avait bien pu lâcher son petit-déjeuner et regardait avec envie sa progéniture dévorer le leur.
- On peut aller jouer dehors en attendant ?
- Ne vous éloignez pas de la tente.
- D'accord !
Patiente, assise en tailleur sur le sol froid, Arlisa resta auprès de Ielvin, qui finit par doucement émerger.
- Bienvenue parmi nous, bien reposé ? Le ton se voulait léger, même si l’on sentait une certaine inquiétude dans sa voix. Elle reprit, plus sérieusement : Comment tu te sens ? Tu... euh... veux parler de ce qui s’est passé ou tu préfères qu'on fasse comme si de rien n'était ?
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Lun 2 Mai - 16:01
Tout est devenu noir très vite. Les paupières mi-closes, Ielvin ne semble plus rien voir ni entendre à part peut-être l'écho lointain des voix d'Arlisa et de ses enfants. Il sent pourtant qu'on le traine quelque part mais ne trouve ni la force, ni la volonté de débattre ou de hurler. C'est un peu comme s'il était là tout en étant ailleurs en même temps. C'est très bizarre. Peut-être est-il en train de rêver ? Si seulement il pouvait songer à des choses plus agréables... agréables... agréables...
La lumière lui brûle presque les rétines alors qu'il ouvre grand les yeux. Ne reconnaissant pas sa chambre ou la présence de Yara, Ielvin se redresse d'un bond, une main sur sa cuisse, là où sous le tissu se cache sa dague. Ses doigts se relâchent ceci dit au moment où il entend la voix d'Arlisa et les bras lui tombent de chaque côté du corps tandis que ses muscles se détendent et qu'il jette un regard ahuri aux alentours.
- On est où ? Articule-t-il en prenant conscience que sa gorge est sèche et son esprit embrumé. Il frotte sa nuque et s'applique à reconstituer les derniers bribes de souvenir qu'il lui reste.
Pourquoi est-ce que ça aboie dans son crâne ? Pourquoi tout ses crocs dans sa tête ? L'elfe a un petit sursaut quand il comprend qu'il a tourné de l'oeil devant tout le monde.
- Oh par Andraste, je suis désolé. Qu'il balbutie alors en cachant sa honte, les deux mains sur son visage.
Lui qui voulait simplement leur faire plaisir à tous les trois.
Encore un peu sous le choc, une légère nausée à l'arrière de la gorge, il fait lentement glisser ses jambes sous lui pour s'asseoir en tailleur et croise les bras sur son torse pour frotter ses avants-bras.
- Désolé. Répète-t-il à voix basse en reniflant. J'me sens pas très bien. On peut rester un moment s'il te plaît ? Même pas l'énergie pour faire une blague sur le fait qu'elle aurait par exemple pu lui apporter un coussin.
Il espère que les mioches ne lui en voudront pas trop d'avoir potentiellement raté le départ des chevaux. Déglutissant, il essaye de faire taire tout ces cris qui résonnent toujours entre ses oreilles. Il ne pense pas (plus) à cette nuit, il ne veut plus. Il n'en a parlé à personne sinon au frère qu'il lui restait (à l'époque) et seulement pour lui cracher sa colère. Même à Yara il n'a rien dit, pourquoi l'aurait-il fait ? C'est trop dur.
Alors forcément, même après toutes ses années, à faire semblant de ne ni voir ni entendre les fantômes, Ielvin a fini par croire qu'ils étaient partis pour de bon. Mais ça ne part jamais vraiment ces choses-là. C'est une blessure qu'on ne referme jamais vraiment. Et parfois il suffit de deux paires de pattes et d'une truffe pour que tout s'ouvre et se déverse sans prévenir.
- Un de mes frères est... a... Il s'arrête parce qu'il sent que sa gorge se bloque, que son coeur se serre et que ses yeux sont soudainement humides. Il ne sait pas comment le dire, le raconter. Et puis en fait c'est trop horrible pour être raconté. Arlisa ne mérite pas ça, n'a pas besoin de savoir ça. Sans compter que sortir tout ça avec des mots, entendre sa propre voix le dire, ce serait comme le revivre encore une fois. Accepter que ça s'est vraiment produit. Non, non, c'est derrière lui tout ça.
Ielvin secoue alors la tête, ravale le sanglot qui menaçait de déborder et puis change de sujet : Ah pardon, c'est pas très intéressant, on peut faire comme si de rien n'était et parler d'autre chose ? Comment vont les affaires ? Qu'il demande alors comme s'il s'agissait d'une conversation normale, tournant la tête vers l'ouverture de la tente depuis laquelle s'immisce les rires de Talen et de Shira.
Il y a des fois où leur innocence lui manque cruellement.
La lumière lui brûle presque les rétines alors qu'il ouvre grand les yeux. Ne reconnaissant pas sa chambre ou la présence de Yara, Ielvin se redresse d'un bond, une main sur sa cuisse, là où sous le tissu se cache sa dague. Ses doigts se relâchent ceci dit au moment où il entend la voix d'Arlisa et les bras lui tombent de chaque côté du corps tandis que ses muscles se détendent et qu'il jette un regard ahuri aux alentours.
- On est où ? Articule-t-il en prenant conscience que sa gorge est sèche et son esprit embrumé. Il frotte sa nuque et s'applique à reconstituer les derniers bribes de souvenir qu'il lui reste.
Pourquoi est-ce que ça aboie dans son crâne ? Pourquoi tout ses crocs dans sa tête ? L'elfe a un petit sursaut quand il comprend qu'il a tourné de l'oeil devant tout le monde.
- Oh par Andraste, je suis désolé. Qu'il balbutie alors en cachant sa honte, les deux mains sur son visage.
Lui qui voulait simplement leur faire plaisir à tous les trois.
Encore un peu sous le choc, une légère nausée à l'arrière de la gorge, il fait lentement glisser ses jambes sous lui pour s'asseoir en tailleur et croise les bras sur son torse pour frotter ses avants-bras.
- Désolé. Répète-t-il à voix basse en reniflant. J'me sens pas très bien. On peut rester un moment s'il te plaît ? Même pas l'énergie pour faire une blague sur le fait qu'elle aurait par exemple pu lui apporter un coussin.
Il espère que les mioches ne lui en voudront pas trop d'avoir potentiellement raté le départ des chevaux. Déglutissant, il essaye de faire taire tout ces cris qui résonnent toujours entre ses oreilles. Il ne pense pas (plus) à cette nuit, il ne veut plus. Il n'en a parlé à personne sinon au frère qu'il lui restait (à l'époque) et seulement pour lui cracher sa colère. Même à Yara il n'a rien dit, pourquoi l'aurait-il fait ? C'est trop dur.
Alors forcément, même après toutes ses années, à faire semblant de ne ni voir ni entendre les fantômes, Ielvin a fini par croire qu'ils étaient partis pour de bon. Mais ça ne part jamais vraiment ces choses-là. C'est une blessure qu'on ne referme jamais vraiment. Et parfois il suffit de deux paires de pattes et d'une truffe pour que tout s'ouvre et se déverse sans prévenir.
- Un de mes frères est... a... Il s'arrête parce qu'il sent que sa gorge se bloque, que son coeur se serre et que ses yeux sont soudainement humides. Il ne sait pas comment le dire, le raconter. Et puis en fait c'est trop horrible pour être raconté. Arlisa ne mérite pas ça, n'a pas besoin de savoir ça. Sans compter que sortir tout ça avec des mots, entendre sa propre voix le dire, ce serait comme le revivre encore une fois. Accepter que ça s'est vraiment produit. Non, non, c'est derrière lui tout ça.
Ielvin secoue alors la tête, ravale le sanglot qui menaçait de déborder et puis change de sujet : Ah pardon, c'est pas très intéressant, on peut faire comme si de rien n'était et parler d'autre chose ? Comment vont les affaires ? Qu'il demande alors comme s'il s'agissait d'une conversation normale, tournant la tête vers l'ouverture de la tente depuis laquelle s'immisce les rires de Talen et de Shira.
Il y a des fois où leur innocence lui manque cruellement.
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Lun 23 Mai - 23:19
- Dans la tente de Bernie, il m’a donné un coup de main pour t’emmener au calme, j’ai pas les bras pour te porter toute seule, répond Arlisa en forçant un sourire. Elle n’élabore pas plus, n’ayant pas vraiment d’autres éléments à lui apporter. Inquiète pour son ami, elle n’a pas cherché à faire la causette au jeune homme qui a transporté Ielvin jusque dans sa tente, elle ne connaît donc rien de plus que son nom.
Il s’excuse sans que cela ne soit nécessaire, ce qui la met mal à l’aise. Elle aimerait pouvoir lui dire qu’il n’a aucune raison de se sentir embarrassé, mais elle ne trouve pas les mots pour le rassurer. Ils se connaissent depuis l’enfance, et pourtant elle ne l’a jamais vu dans cet état, aussi vulnérable. Elle ressent l’envie de le prendre dans ses bras, ou au moins de poser une main réconfortante sur son épaule, mais ses bras restent immobiles le long de son corps. La seule chose qu’elle se sent capable de faire est d'acquiescer lorsqu’il lui demande de rester un peu dans la tente.
- Un de mes frères est... a...
Arlisa ne réagit pas. Encore une fois elle ne sait que dire. Elle a au moins la décence de ne pas essayer de deviner ce que son frère « est » ou « a ». Elle connaît bien sa famille, elle sait qu’il a perdu ses parents, plusieurs frères, et sa seule sœur. Elle sait aussi que Ielvin n’aborde pas ces sujets, pas avec elle en tout cas, elle n’a donc aucune idée de ce qu’elle peut dire ou faire pour atténuer sa peine. Elle ignore même si cela est possible.
- Ah pardon, c'est pas très intéressant, on peut faire comme si de rien n'était et parler d'autre chose ? Comment vont les affaires ?
- Tu… je… commence-t-elle, visiblement désemparée. Arlisa s’en veut de ne pas être l’amie dont il a besoin en cet instant, lui qui a toujours été là pour elle. Il a su prêter une oreille attentive quand elle en avait besoin : lorsqu’elle est tombée enceinte de Shira, lorsqu’elle a décidé de quitter le bascloître, lorsque Cyrion l’a abandonnée ; à chaque fois il l’a écoutée, rassurée. A son tour, elle aurait aimé pouvoir en faire de même pour lui. A la place, elle choisit de respecter sa décision et accepte à contre-coeur de changer de sujet : Si tu veux parler de ma boutique, c’est moi qui vais finir par tourner de l'œil, dit-elle en riant, mais son rire sonne faux. Ça va un peu mieux, le tournoi fait venir du monde et ça fait pas de mal d’avoir du sang neuf en ville, ça fait des nouveaux clients - ou plutôt des clients tout court. Mais le tournoi va pas durer éternellement… Arlisa lâche un soupir, son regard se posant à son tour sur l’ouverture de la tente, d’où l’on entend Shira et Talen s’amuser, ignorant tout des malheurs de leurs aînés. Un sourire triste se dessine sur ses lèvres, elle aussi regrette parfois l’insouciance de l’enfance. Elle se tourne alors vers Ielvin : Enfin, profitons-en tant qu’il est là, on sait pas ce qui nous attend demain. Elle se relève en poussant un grognement, ses jambes trop engourdies, puis lui tend la main : qu’est-ce que t’en dis ? Ne pensons à rien aujourd’hui et allons regarder des types tomber de cheval ! On te prendra un verre d’eau en passant, ou une cervoise si tu préfères ? Elle fait de son mieux pour avoir l’air enjoué, même si elle n’y parvient pas tout à fait.
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Jeu 2 Juin - 21:33
Ça a beau être vieux de plus de quoi ? 5 ans ? 6 ans ? 8 ans ? Ielvin n'y arrive pas. Ça fait partie des nombreuses choses qu'il ne garde pour lui ou plutôt derrière lui, espérant qu'elles disparaissent d'elles-mêmes un jour comme par magie.
Alors il comprend la confusion sur le visage d'Arlisa et se détend un peu en réalisant qu'elle ne va pas insister. Il se dit qu'Arlisa est une vraie, une bonne amie. Elle l'a trainé (enfin a demandé à ce Bernie de le trainer) jusqu'ici et est restée avec lui jusqu'à ce qu'il se réveille sans rien lui demander en retour, pas même des explications.
- Je suis sûr que ça ira mieux bientôt. Souffle-t-il en lui rendant son sourire. Il ne connait que peu de femmes aussi coriaces qu'Arlisa. Et d'ailleurs il ne connait aucun autre elfe assez tenace pour ouvrir et gérer une boutique avec deux enfants seule et hors du Bascloître. Ielvin, optimiste de nature malgré tout, ne peut pas croire que la situation soit si dramatique que ça. Pour lui, il est évident que la maman pourrait se sortir de n'importe quelle situation.
Attrapant la main qu'elle lui tend, la fripouille se relève et époussette sommairement son arrière-train avant de poser les mains sur les hanches pour afficher un sourire solaire comme si de rien n'était nonobstant ses cheveux désordonnés et sa mine toujours un peu pâlotte :
- Oh si j'avais su plus tôt qu'il suffisait de tomber dans les pommes pour que tu m'offres un verre ! Le voilà de retour, le bon vieux Ielvin fripon avec ses traits d'humour fins comme des poutres. C'est pas grave si on a loupé le départ, l'important c'est d'être là à l'arrivée ! Enchaine-t-il en glissant un bras sous celui de son interlocutrice pour l'emmener à l'extérieur de la tente et héler les deux petits : Talen, Shira on y va ? Qui veut un verre ? Jetant un coup d'oeil à la brune : Un verre de jus d'fruits bien sûr ! Rien de trop alcoolisé (même s'il pense qu'on est jamais trop jeune pour commencer eh). Et comme pour s'assurer son approbation, il lui glisse : C'est moi qui paye cette fois promis.
La foule lui semble être moins compacte, sans doute que tout le monde doit être agglutiné aux barrières ou sur les bancs aux abords de la course. Lâchant sa comparse, Ielvin accoste un passant au hasard et lui demande si celle-ci a déjà commencé. L'homme lui répond par la négative mais ajoute que ça ne devrait plus trop tarder. Alors le blond, à nouveau excité comme une puce, s'empresse de se tourner vers le trio enfants-mère pour jubiler :
- Viiiite ! Si on se dépêche on peut encore voir le départ ! Il attrape Talen et le hisse sur ses épaules avant de commencer à détaler vers le terrain de la course, Shira déjà sur ses talons : Allez ! Le dernier arrivé est un escargot tout chaud !
Ah pour ce qui est de faire le malin comme si de rien n'était, Ielvin sait faire oui.
Alors il comprend la confusion sur le visage d'Arlisa et se détend un peu en réalisant qu'elle ne va pas insister. Il se dit qu'Arlisa est une vraie, une bonne amie. Elle l'a trainé (enfin a demandé à ce Bernie de le trainer) jusqu'ici et est restée avec lui jusqu'à ce qu'il se réveille sans rien lui demander en retour, pas même des explications.
- Je suis sûr que ça ira mieux bientôt. Souffle-t-il en lui rendant son sourire. Il ne connait que peu de femmes aussi coriaces qu'Arlisa. Et d'ailleurs il ne connait aucun autre elfe assez tenace pour ouvrir et gérer une boutique avec deux enfants seule et hors du Bascloître. Ielvin, optimiste de nature malgré tout, ne peut pas croire que la situation soit si dramatique que ça. Pour lui, il est évident que la maman pourrait se sortir de n'importe quelle situation.
Attrapant la main qu'elle lui tend, la fripouille se relève et époussette sommairement son arrière-train avant de poser les mains sur les hanches pour afficher un sourire solaire comme si de rien n'était nonobstant ses cheveux désordonnés et sa mine toujours un peu pâlotte :
- Oh si j'avais su plus tôt qu'il suffisait de tomber dans les pommes pour que tu m'offres un verre ! Le voilà de retour, le bon vieux Ielvin fripon avec ses traits d'humour fins comme des poutres. C'est pas grave si on a loupé le départ, l'important c'est d'être là à l'arrivée ! Enchaine-t-il en glissant un bras sous celui de son interlocutrice pour l'emmener à l'extérieur de la tente et héler les deux petits : Talen, Shira on y va ? Qui veut un verre ? Jetant un coup d'oeil à la brune : Un verre de jus d'fruits bien sûr ! Rien de trop alcoolisé (même s'il pense qu'on est jamais trop jeune pour commencer eh). Et comme pour s'assurer son approbation, il lui glisse : C'est moi qui paye cette fois promis.
La foule lui semble être moins compacte, sans doute que tout le monde doit être agglutiné aux barrières ou sur les bancs aux abords de la course. Lâchant sa comparse, Ielvin accoste un passant au hasard et lui demande si celle-ci a déjà commencé. L'homme lui répond par la négative mais ajoute que ça ne devrait plus trop tarder. Alors le blond, à nouveau excité comme une puce, s'empresse de se tourner vers le trio enfants-mère pour jubiler :
- Viiiite ! Si on se dépêche on peut encore voir le départ ! Il attrape Talen et le hisse sur ses épaules avant de commencer à détaler vers le terrain de la course, Shira déjà sur ses talons : Allez ! Le dernier arrivé est un escargot tout chaud !
Ah pour ce qui est de faire le malin comme si de rien n'était, Ielvin sait faire oui.
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Mer 9 Nov - 23:57
- Oui, sûrement, répond-elle à mi-voix. Elle n’en est pas convaincue et cela se voit, mais elle tente tout de même de faire comme si. Cela fait plus de quatre ans qu’elle espère que cela aille mieux, mais les choses ne semblent pas s’améliorer. Et s’il y a peu de choses qu’elle ne dit pas à Ielvin, il y en a une qu’elle ne compte pas lui révéler - pas parce qu’il ne comprendrait pas, mais parce qu’elle a terriblement honte d’en être arrivée à revendre de la marchandise volée.
La conversation est devenue bien trop déprimante, pour l’un comme pour l’autre, alors Arlisa décide de se relever (bien que difficilement) et de leur rappeler pourquoi ils ont fait tout ce chemin depuis Starkhaven. La course a sûrement commencé, mais peut-être ont-ils le temps d’en voir quand même un bout ?
Ielvin saisit la main qu’elle lui tend et se relève avec un sourire joyeux qui la soulage autant qu’il l’inquiète : cette capacité à enfouir aussi rapidement ses émotions n’est probablement pas très saine, mais Arlisa n’est sûrement pas la mieux placée pour juger.
- Oh si j'avais su plus tôt qu'il suffisait de tomber dans les pommes pour que tu m'offres un verre !
La marchande ne peut s'empêcher de rire, franchement cette fois, tout en recadrant tout de même ses ardeurs :
- Attends, je t'ai pas proposé de le payer ce verre !
La mine joyeuse, son ami passe un bras sous le sien et la conduit hors de la tente, avant de brailler à l'encontre des deux petits elfes qui s'amusent à se pourchasser :
- Talen, Shira on y va ? Qui veut un verre ?
Arlisa manque de s'étouffer, une réplique réprobatrice s'apprête à quitter ses lèvres avant que Ielvin ne se corrige. Oui, un verre de jus de fruits suffira amplement, elle n'est pas prête à laisser ses enfants toucher à l'alcool : elle n’ose pas imaginer la catastrophe
- C'est moi qui paye cette fois promis.
Arlisa lui adresse un sourire et resserre délicatement son bras en signe de reconnaissance, avant de rajouter tout de même, sur un ton enjoué :
- Dans ce cas, faisons nous plaisir !
Les étals se sont vidés de leur clientèle et semblent également beaucoup moins garnis. Seuls quelques passants se trimballent encore, sûrement moins intéressés par la course que le reste de la population. Ielvin relâche son bras pour interpeller un humain, puis se retourne vers elle et les enfants :
- Viiiite ! Si on se dépêche on peut encore voir le départ ! Allez ! Le dernier arrivé est un escargot tout chaud !
Ils s'éloignent déjà tous les trois, Talen sur les épaules de Ielvin et Shira sur ses talons (car elle ne compte pas être un escargot tout chaud !) La pauvre Arlisa, qui a des jambes bien trop petites pour suivre le rythme de son ami et trop peu d'énergie pour suivre celui de sa fille, se retrouve vite loin derrière :
- Hé, mais attendez-moi !!
*
La petite famille a réussi à se trouver une petite place auprès de la ligne d’arrivée, où s’agglutine déjà une bonne partie de la population. Le confort n’est pas au rendez-vous, mais l’amusement y est, même si le résultat de la course ne fait pas énormément plaisir à la marchande :
- C’est permis ça, de finir la course sans son cheval ? rouspète Arlisa, visiblement agacée par la victoire de l’alamarrie, même si sa chute l’a bien fait rire. Bon, on va le boire ce verre ? De jus de fruit, ajoute-t-elle en jetant un coup d'œil aux deux mômes hilares, qui s’amusent à reproduire le vol plané de la vainqueuse.
*
Le retour à Starkhaven lui semble plus long que l’aller, ses jambes sont lourdes et les quelques cervoises qu’ils ont pu descendre ne l’aident pas à marcher bien droit, mais la bonne humeur est au rendez-vous. Les enfants font les idiots, Ielvin aussi, et Arlisa ne peut s’empêcher d’en faire de même. C’est dans ces moments qu’elle parvient à penser que, finalement, malgré toutes ses galères, la vie est plutôt pas mal. Elle n’échangerait sa place pour rien au monde.
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