Gâteaux et Négociations

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Gâteaux et NégociationsCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP Classique
Date du sujet 12 Tollecourse, 5:12 des Exaltés
Participants @Taenar et @Nora
TW TW Vulgarité
Résumé Tod est chargé de négocier avec le conseiller de l'Ambassadeur de Tevinter, une entrevue entre Copper et ce dit Ambassadeur. Nora est chargé de l'accompagner, bien qu'elle n'en ait absolument aucune envie.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>12 Tollecourse, 5:12 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t618-gateaux-et-negociations">Gâteaux et Négociations</a></li></ul><p><u>Taenar et Nora.</u> Tod est chargé de négocier avec le conseiller de l'Ambassadeur de Tevinter, une entrevue entre Copper et ce dit conseiller. Nora est chargé de l'accompagner, bien qu'elle n'en ait absolument aucune envie.</p>[/code]

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Gâteaux et négociationsCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR


Pourquoi il faut TOUJOURS se lever à l’aube pour les missions ? Les Dragons n’ont pas le droit de dormir ? Tod m’a dit que c’était une histoire de trajet entre Corintamh et Starkhaven, je m’en fou, ils avaient qu’à programmer le rendez-vous plus tard. Et puis pourquoi je dois venir ? J’ai pas envie. Moi je veux dormir, m’entraîner, enfin j’en sais rien, mais pas aller me balader à cheval dans le froid et la fatigue. Mais bon, si messer Tod en a décidé ainsi, et bien soit, serah Nora suivra. Putain.

Depuis la petite finale, c'est toujours la croix et la bannière pour arriver à faire quelque chose... Les premiers jours je veux bien. Je comprends, ok, Copper a voulu me protéger de je ne sais quoi. Mais pourquoi toujours me retenir prisonnière ? Pourquoi m'empêcher de sortir sans lui (ou sans son larbin) ? Il a surement ses raisons, et si j'étais un peu moins de mauvaise foi je les accepterais. Mais maintenant ça va. Il me saoule. Putain.

J’enfilais donc machinalement mon armure, enfin ma tenue normale quoi, merde. Bref pardon. J’attrapais ma cape de voyage en laine, et m’emmitouflais au maximum. Ce matin de Tollecourse était définitivement glaciale. Je traversais le camp encore endormi par cette EVIDEMMENT QUE LE CAMP EST ENCORE ENDORMI LE SOLEIL EST MÊME PAS LEVE BORDEL TOD TU ME SAOULES par cette douce matinée. Même Bisou devait encore dormir… A l’extrémité Nord, m’attendais mes équipiers. Tod, évidemment, toujours de bon honneur sur son grand cheval, bien coiffé. A côté de lui, il y avait… Géza. Putain il n’a rien dit il me saoule déjà.

Géza, c’était ce mercenaire des dragons qui passait le plus clair de son temps à me coller aux basques. Il était arrivé il y a quoi, trois, quatre ans ? J’arrivais plus à savoir. Un grand garçon, à peine vingt-cinq ans, la peau mate, l’accent prononcé (toutefois agréable), il venait de je ne sais quelle cité du sud. En soit, il n’était pas si horrible. Il était juste collant. Et insupportable. Et à toujours vouloir me faire la morale. Bref il me saoulait, mais en fait pas tant que ça, au fond je le supportais. Enfin j’imagine, je ne l’avais pas encore tapé. Je m’égare.

Le dernier, c’était un gars du nom de Lucas… non, Lucan. Un grand brun, à peu prêt mon âge, pas bavard mais pas désagréable. Je le connaissais pas plus que ça. Tod, tenait dans sa main la bride

« Nora ! On a failli t’attendre. En selle Messerah. »

Je lui grommelais un truc inaudible, et attrapais la bride sèchement. Je me mis en selle. Nous nous mîmes tous en route, traversant la plaine gelée pour nous rendre à Starkhaven. Le trajet ? Rien à signalé évidemment. Quatre combattants en armure en pleine NUIT, ça ne craint rien. Arrivant devant les grandes portes de la ville, nous ne perdons pas de temps et empruntons la route de Clachdun.

« Je trouve que les portes de Starkhaven font tout de même preuve d’une certaine majesté… lança machinalement Géza, qui n’avait pas arrêté de parler avec Tod pendant tout le trajet.

- Jeune Géza, tu as bien raison. Je ne me lasse pas de les admirer. »


Je ne dis rien. Rien à dire, c’est juste une porte, j’en ai une chez moi aussi. Nous passâmes donc cette somptueuse porte centenaire, pour atteindre l’ambassade. Nous avions rendez-vous avec le conseiller de l’Ambassadeur de Tevinter. Copper voulait qu’on lui négocie une entrevue avec lui, mais évidemment, ce grand Copper ne pouvait pas se déplacer lui-même… « c’est mieux qu’on prépare le terrain » avait dit Tod. Des rumeurs couraient, comme quoi ce fameux conseiller n’était rien d’autre que son esclave. Nous verrions bien ce qu’il en retournait. Et dans notre bonne grâce, nous avions même amené un gâteau pour l’ambassadeur.

Enfin, après tout ce trajet d’un chiant absolu, nous arrivâmes devant le bâtiment. Tout dans le paraître évidemment, dans ce quartier de bourge. Tod mit pied à terre, et nous incita à faire de même. Gravissant les escaliers, notre petite équipe arriva devant la porte close, gardée par deux gardes.

« Messers, nous sommes la délégation des Dragons de Rubis, veuillez-nous annoncer au conseiller de l’Ambassadeur. »

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Taenar s’extirpe un peu avant l’aube d’un sommeil blanc. Ses nuits sont toujours courtes et sans rêves, et le livre encore ouvert dans le pli de ses draps, quoique passionnant, n’y a rien changé. Il se lève lentement dans la pénombre. De même qu’elle devient peu à peu un demi-jour, il prend des contours plus nets en procédant à une toilette soignée. Du bout des ongles jusqu’à la pointe des cheveux, ses gestes sont précis, n’omettent rien. Il regagne tranquillement sa place dans la partition du Créateur.

La porte de sa chambre est fermée à clé. Il passe devant celle de son maître, y arrête une oreille attentive, puis repart satisfait pour dévaler quatre à quatre, sans bruit, les escaliers menant aux cuisines.

Là, Dorte et Zélia profitent déjà d’un petit-déjeuner bien mérité. Il est trop tôt encore, comme l’indique leur figure partagée entre la résignation et le dépit, mais la délégation des Dragons de Rubis est attendue aux premières heures du matin. Il a veillé à ce que tout soit prêt pour leur confort et Zélia l’a secondé avec une redoutable efficacité. « J’ai même eu le temps de te préparer tes brioches préférées. » commente-t-elle en suivant le regard appréciateur dont il inspecte le petit banquet destiné à leurs invités. « Merci, Zélia. » Même après six ans, il est difficile de déterminer si l’attention le touche vraiment, mais il fait toujours honneur à ces jolies brioches parfumées à l’eau de fleur d’oranger. « Ainsi tu te montreras peut-être plus agréable aujourd’hui ? » Elle tapote doucement le siège à ses côtés pour qu’il s’y installe, ce qu’il consent à faire tout en répondant d’une voix égale : « Non, Zélia. » Elle a un soupir plein d’abnégation, Dorte un soufflement de nez qui repousse les effluves de son café encore fumant. Ce sont les petites familiarités du matin, celles qu’ils tairont sitôt la cuisine quittée pour rejoindre le monde diplomatique et son implacable protocole, parce qu’ils doivent être, en toutes circonstances, tout de cuirasses et de crocs. Dans ces moments-là, Zélia ne prétend plus le connaître, mais le craint. « Qui a eu la bonne idée de les inviter si tôt, déjà ? » grommelle Dorte en face de lui. Taenar sirote paisiblement son thé vert. Zélia s’agite. « Vous pensez que dame Nora sera parmi eux ? » demande-t-elle avec une excitation joyeuse, qu’il se croit obligé de nuancer en rectifiant : « Messerah Irvine. » Elle poursuit cependant comme si de rien n’était : « Elle a été incroyable pendant le Grand Tournoi ! Si leste ! Si puissante ! » Lui se souvient surtout de son visage décomposé. Dorte sourit moqueusement : « Depuis quand t’aimes ça, toi, que les gens se foutent sur la gueule ? Ou c’est juste parce que c’est des humains ? » Zélia fronce les sourcils : « Tu ne comprends pas ! Dame No – un coup d’œil appuyé de Taenar la fait s’interrompre – Messerah Irvine est… Ah, et puis flûte, je me demande bien pourquoi je perds mon temps avec vous ! » Les deux autres échangent un regard de connivence. Dorte ricane : « T’as qu’à nous parler de sa sœur. » Et il n’en faut pas davantage à Zélia pour se confondre d’admiration : « Elle est si jolie !!! Même Taenar le dit ! » Vraiment ? Le concerné prend le temps de terminer sa brioche avant de répondre : « C’est bien tout ce qu’on lui permet d’être, voilà ce que j’ai dit. » Une dernière gorgée de thé, puis il se lève afin de parachever sa toilette, non sans avoir arrangé le col de Dorte au passage. C’est assez de futilités pour aujourd’hui. Zélia se redresse à son tour et se drape de nouveau dans le voile du silence.


Depuis l’une des fenêtres du premier étage, alors qu’il rajuste sa ceinture de soie brodée devant un miroir, il entend les paroles par lesquelles la délégation demande à être introduite dans l’ambassade. Conseiller. Le mot est charmant et chatouille agréablement sa vanité – inexistante par ailleurs. Il descend enfin, adresse un signe de remerciement aux gardes, avant de s’incliner respectueusement face aux quatre mercenaires, sa main gantée sur le cœur. Il s’adresse à celui qui vient de prendre la parole, tout en croyant reconnaître « Nora » parmi eux : « Vous me flattez, Messer, mais je ne suis que son humble serviteur. » Il n’a pas employé le mot « esclave », toutefois seul le Créateur sait s’il s’agit d’un généreux ménagement ou d’un simple oubli de faire l’idiot. « Je vous souhaite, à tous, la bienvenue à l’ambassade de Tévinter, et vous remercie de nous faire l’honneur de votre présence. » Il les regarde tour à tour, avant de les inviter à le suivre à l’intérieur : « Je vous prie de remettre votre équipement à Dorte, qui en prendra grand soin jusqu’à votre départ. » Car personne n’entre en armes dans une ambassade, n’est-ce pas ? Il s’est arrêté un instant dans le vestibule pour le signifier, Dorte à ses côtés. « La route depuis Corintamh ayant dû être fort longue – et je vous remercie encore une fois d’avoir eu l’amabilité de faire le déplacement –, nous vous avons préparé toutes les commodités pour vous rafraîchir, si vous le souhaitez. Autrement, je vous propose de passer dans le petit salon. » Zélia, qui les a rejoints avec d’autres serviteurs prêts à aider, a toutes les peines du monde à se contenir devant Eléonore Irvine.

@Eléonore Irvine
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Notre délégation de fortune, composée de Tod, Géza, Lucan et moi-même attendions toujours devant l’ambassade. Tod avait quémandé le conseiller d’Aerontus Nepos, ambassadeur de Tevinter (ou plutôt son esclave), mais nous l’attendions toujours. En regardant autour de nous, il y avait quelques arbres, quelques maisons, et la grande allée pavé que nous venions d’emprunter. Aucune sortie pour moi. De toute façon, ce n’était pas le moment pour leur fausser compagnie. Copper finirait forcément par réduire la surveillance autour de moi, et à ce moment là je pourrais reprendre mes petites affaires sans qu’il ne s’y immisce. Enfin… Quand ils seraient à la cathédrale pour le sacre de la gagnante, ça marcherait.

Des pas se firent entendre sur le grand sol de marbre du vestibule de l’ambassade. Encore une fois, c’était l’opulence à profusion. Ils avaient tellement d’argent qu’ils ne savaient qu’un faire. Et lorsque l’esclave se présenta à nous, je ne pus que me conforter dans mon idée : des vêtements de soie, un corps propre, une stature fière et… des oreilles d’elfes. Evidemment, c’est le plus souvent les elfes les esclaves. Je le savais putain, mais ça me tend quand même. J’espère que cette histoire ira vite. Parler des heures avec un elfe bourgeois ça me plait vraiment moyen.

« Vous me flattez, Messer, mais je ne suis que son humble serviteur. »

C’était définitivement son esclave. Son « humble serviteur », mais à qui essayait-il de faire croire qu’il n’était qu’un serviteur ? C’est vrai qu’on avait toujours cette vision des esclaves pauvres et maltraités (surement une manigance de nos chers dirigeants, pour diaboliser cette pratique exotique) ; ce jeune elfe ne semblait pas mécontent de sa situation.

« Je vous souhaite, à tous, la bienvenue à l’ambassade de Tévinter, et vous remercie de nous faire l’honneur de votre présence. » L’elfe porte son regard sur chacun de nous, sans laisser transparaître la moindre émotion traitresse, avant de nous inviter à entrer. « Je vous prie de remettre votre équipement à Dorte, qui en prendra grand soin jusqu’à votre départ. »

« Sans problème Maître Elfe, il va de soi qu’armes et diplomatie ne font pas bon ménage. »

Tod me jette un regard insistant, accompagné d’un grand sourire qu’il sort de derrière sa moustache. Visiblement, il ne veut pas que je fasse d’esclandre… Ça se comprend, mais putain pourquoi m’emmener si c’est pour stresser ? Je suis assez grande pour rester toute seule, et je ne lui dois rien, ni à lui, ni à Copper. Merde.

Un autre elfe, qui me semblait plus âgé et moins sympathique s’approcha de nous. C’était lui qui prendrait nos armes pour la matinée. Je soupirai, et détachai mon fourreau de ma ceinture, pour le lui remettre. De toute façon, vous pensez vraiment qu’en cas de besoin, quatre dragons ne pouvaient pas battre quelques elfes bourges à mains nues ? Moi je pense que même seule je gagnerais sans problèmes. La vie, c’était pas comme leur tournoi de merde où les nobles décident qui gagne. Je serais ravi de le leur apprendre. Mais, je ne le ferais pas évidemment. Nous étions là pour discuter, pas pour taper de l’elfe, malheureusement.

« La route depuis Corintamh ayant dû être fort longue – et je vous remercie encore une fois d’avoir eu l’amabilité de faire le déplacement –, nous vous avons préparé toutes les commodités pour vous rafraîchir, si vous le souhaitez. Autrement, je vous propose de passer dans le petit salon. »

ENCORE DES ELFES ? Une demi-douzaine déboula d’une pièce adjacente dès lors que le chef des elfes eut parlé. Parmi cette troupe folklorique, l’une d’elle attirait mon attention. Elle semblait jeune, légèrement bronzée, et toute mince.

« Ce serait impoli de notre part de refuser l’invitation. Il est vrai que mes hommes et moi-même serions ravis de pouvoir nous désaltérer, avant que notre souffle ne nous échappe à nouveau. »

Durant toute notre petite marche dans le vestibule, et même après, elle semblait toujours reporter son regard sur moi. Presque agitée, dès lors que mon regard croisait le sien elle se détournait, continuant ses occupations en se contenant difficilement. Je lui fis un signe de tête pour qu’elle arrête. Pourquoi elle me mate celle-là ? C’est bon j’ai assez de problèmes pour qu’une elfe vienne me faire chier.

C’est vrai que j’ai faim et soif. Je n’aime pas être servie, et je ne veux pas manger ce qu’ont préparés ces elfes, mais je sens la forte présence de Tod autour de moi, et je sais que je n’y couperai pas. Copper, tu peux pas savoir comme j’ai hâte d’avoir la bourse pleine à la fin de tes missions de plaisance à la con.

Mais cette elfe bizarre n’arrête pas de me fixer avec les yeux qui brillent. Ça commence à me mettre presque mal à l’aise. Je crois que je n’arrive pas à lui faire comprendre que ça me saoule.

« Merci d’avoir accepté de nous recevoir, les Dragons de Rubis ont très forte envie de converser avec messer l’Ambassadeur, nous ne vous dérangerons pas longtemps, » relança Tod, qui s’était avancé à la hauteur de l’elfe.

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Maître Elfe. Taenar aurait une fois encore pu goûter l’ironie d’un tel titre mais ne sourcille pas. C’est à se demander pourquoi les Havenois exigent tant qu’on les ménage au sujet des esclaves. Du moins ce Tod sait-il se rendre fréquentable et semble-t-il au fait des usages diplomatiques – c’est un problème de moins à gérer. Eléonore Irvine paraît également disposée à bien se tenir, en dépit du soupir éloquent qui lui échappe et trahit à quel point elle est ravie de se trouver là. Il coule un discret regard en direction de Zélia afin que celle-ci ne se sente pas encouragée à illuminer la journée de la mercenaire, comme elle se propose si souvent de le faire vis-à-vis de son prochain par sotte bonté.

Il acquiesce à la demande de l’homme et mène donc la petite troupe jusqu’au petit salon où ils pourront se restaurer et converser à leur guise. Derrière une double porte en bois sculpté, les couleurs chaudes du mobilier et des tentures adoucissent la pâleur matinale du dehors. Taenar désigne respectueusement aux invités les ottomanes aux dossiers enveloppants, chacune assortie de coussins tendus d’un brocart délicat. Au centre, une table octogonale rehaussée d’un zellige mordoré accueille un service à thé prêt à faire son office. À chaque convive, un serviteur tend une serviette chaude et parfumée destinée à l’hygiène des mains, tandis que d’autres s’affairent près des dessertes en fer forgé sur lesquelles des mets raffinés embaument suavement l’air. « Votre présence est plus que bienvenue, juge-t-il bon de répéter en s’inclinant de nouveau, et vous ne dérangez aucunement. Je vous en prie, mettez-vous à votre aise. »

C’est bientôt un défilé de serviteurs aux petits soins qui entoure les invités pour s’enquérir obligeamment de leurs goûts et de leurs envies. L’eau fraîche côtoie les vins antivans et les citronnades, mais le thé aux amandes et aux noisettes ainsi que le traditionnel thé à la menthe peuvent déjà les réchauffer de leurs doux arômes. Taenar s’assure que nul ne manque de rien. Il n’a pas l’indiscrétion de demander explicitement ce qui motive la curiosité des Dragons de Rubis à l’égard de l’Ambassadeur de Tévinter et se contente de préciser : « Nous avons à cœur de préparer cet entretien comme il se doit. » Autrement dit : la délégation restera le temps qu’il faudra pour éviter tout impair. « Je sais que Monsieur l’Ambassadeur aurait aimé rencontrer votre chef plus tôt, mais leurs obligations respectives ne l’ont pas permis. Il se réjouit d’enfin pouvoir lui témoigner son respect et son admiration : votre travail pour maintenir la paix à Starkhaven, que l’effervescence du Grand Tournoi doit rendre plus difficile encore, est remarquable en tout point. » Sans doute est-il rassurant, n’est-ce pas, qu’un de leurs Tévintides n’ait jamais attiré l’attention de l’armée locale jusqu’à maintenant ?

Il sourit poliment et leur laisse le loisir de s’intéresser aux spécialités qu’on leur présente tour à tour : des bricks garnies d’œuf, de poisson ou de viande épicée, d’oignons émincés, de pommes de terre et de persil ; des verrines de salades composées de tomates, concombres, oignons, radis et pommes acidulées, assaisonnées de menthe séchée, de citron et d’huile d’olive ; des cœurs d’artichaut crus surmontés d’une fine rondelle de citron confit en saumure ; des tranches de viande rôties, pour certaines imprégnées de miel ; des beignets de légumes, mais aussi de poires et de bananes ; des anneaux frits saupoudrés de sucre ; des prunes trempées dans de l’eau de rose ; des crêpes feuilletées arrosées de miel ou fourrées aux dattes, dorées d’un sirop de sucre parfumé à l’eau de géranium ; une assiette de baklava, évidemment, et enfin de petits macarons farcis d’une pâte de sésame. En un sens, Tod et ses hommes sont un peu leurs cobayes, aujourd’hui. Il est trop tôt sans doute pour leur offrir un pâté ou un rôti de gibier, mais Taenar n’exclut rien des exigences potentielles de leur patron, dont il finit par s’enquérir : « Quoique nous aimions les faire découvrir, nous avons conscience du fait que les spécialités tévintides ne sont pas au goût de tout le monde, aussi n’hésitez pas à nous faire part de vos observations pour satisfaire au mieux l’appétit de Messer Copper – ainsi que le vôtre, évidemment. »

Il choisit ce moment pour enfin daigner prêter attention au petit manège de Zélia, qu’il a remarqué depuis longtemps, et qu’il s’étonne de voir se poursuivre alors qu’Eléonore Irvine manifeste son hostilité de plus en plus expressivement. Il dévisage la jeune elfe avec un calme trompeur, avant de considérer la mercenaire en s’armant de toute la mesure dont il est capable : « Je vous prie de ne pas tenir rigueur à Zélia de l’intérêt trop chaleureux qu’elle a pour vous, Messerah. Vous lui avez fait forte impression par vos exploits guerriers lors du Grand Tournoi, et elle se passionne tant pour vous qu’elle peine à réprimer le fiévreux enthousiasme que votre présence lui inspire. Je vous sais infiniment gré de votre patience, mais ne vous mettez pas en peine de la ménager si elle vous importune trop. » Mortifiée, Zélia rosit jusqu’à la pointe des oreilles et s’incline profondément pour présenter ses excuses à la mercenaire, tout en espérant qu’elle ne la congédiera pas et même, peut-être ! qu’elle laissera échapper quelques mots sur ses prouesses au Défi des Armes. Taenar poursuit à son attention : « Il est difficile de cacher que votre belle performance ajoute à l’honneur de recevoir les Dragons de Rubis. » Puis il revient à Tod : « Y a-t-il quelque chose que nous devons savoir, qui puisse rendre la visite de Messer Copper plus agréable qu’une simple formalité diplomatique ? »

@Eléonore Irvine
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