Des narguilés par myriades ~ RP Libre
La mage tévintide traîne assez régulièrement dans cet établissement dirigé par des soporatis exilés ici, un lieu de choix pour une tévintide mais qui plaît à une population assez diverse. Tantôt seule, tantôt accompagnée de son esclave ou de sa belle-sœur, elle a réussi à échapper à sa surveillance aujourd'hui.
Ici l'ambiance est chaude et l'air bien chargé des vapeurs s'échappant des lèvres des clients. Les narguilés ne s'arrêtent jamais de brûler, pour son plus grand bonheur. Elle adore cette ambiance, ce monde trouble et mystérieux. Elle-même mystère au milieu de tout ce monde, allongée sur une banquette de velours. Elle remplit ses poumons, inspire le précieux tabac puis s'ennuie. Elle ne repère personne qu'elle a appris à connaître aujourd'hui, et quelque part s'en réjouit car elle aimerait rencontrer une nouvelle personne.
Son regard de prédatrice parcourt la salle encore et encore, et finalement, quand elle a finit son tabac et que le tenancier vient lui recharger, sa voix suave vient lui réclamer : « Je voudrais quelque chose de plus fort. »
Le gros monsieur s'incline et part chercher ce que la laetan demande. Elle a commencé à se faire un nom ici, puisqu'elle y vient tous les jours, une véritable habituée et une bonne cliente qu'il ne voudrait pas contrarié. Et puis tous ses compatriotes savent qu'elle a été choisie pour représenter officiellement l'Empire, n'est-ce pas un signe suffisant de reconnaissance ?
En attendant que sa drogue soit prête, Sertoria fait un tour de l'établissement, sa robe violette glissant derrière ses pieds nus, ses bijoux tintant au rythme de ses pas, à la recherche de la personne avec qui elle souhaiterait partager cet instant. Il suffirait d'un regard, pour que la vipère morde.
Avec la tenue du tournoi de Corintamh la ville de Starkhaven était bien animée, les étales plus nombreux et les étrangers venants de tout Thedas prêts à dépenser leurs précieuses pièces. Venir dans des établissements pas toujours tolérés devenait plus simple, d'autant plus qu'y passer inaperçue était un jeu d'enfant. Quoi que, quand on s'appelait Leone et dépassait d'une tête tout le monde en plus de prendre deux sièges, cela relevait plutôt du tour de force. La Garde des Ombres avait une réputation à tenir mais, en ces périodes démunies d'engeances, il n'était pas toujours aisé de combler les soirées, d'autant plus quand Starkhaven plongeait dans les réjouissances. Leone avait ses faiblesses et se vider la tête, peu importait la méthode, était une nécessité.
Leone était donc seule, assise dans un fauteuil qui avait pour lui de tasser sa stature. Drapée dans sa plus sombre cape indigo, elle portait régulièrement l'embout au coin de ses lèvres, inspirant longuement avant de recracher la fumée par le nez. Elle ne toussa pas mais sentit la fumée âpre glisser le long de son oesophage. La Garde était sensible à cette fumée parfumée et elle se détendait volontiers, laissant ses pensées les plus sombres dans un coin bien isolé de son crâne.
Avachie dans ce large fauteuil, elle observait d'un œil expert les quelques mouvements du lieu. Moins vive que d'ordinaire, les mouvements étaient tantôt flous, tantôt fantomatiques. Cela l'amusait particulièrement si bien qu'elle se focalisait dessus et passait un bon moment. Il suffisait d'un rien.
Un nouveau mouvement, plus proche d'elle, attira son attention. Une femme voluptueuse zizaguait entre les tables. Les neurones de Leone mirent plus de temps à effectuer leur connexion mais son sang se glaça soudain. Une Mage. Tévintide. Oria ? Toria ? Servina ? Elle n’était plus sûre. Elle l'avait vu dans l'arène, quelques jours auparavant -même si la Garde était partie avant sa démonstration pour retrouver Fergus qui… n'avait pas brillé-. Sa main se porta automatiquement à son flanc, là où, sous sa cape, elle cachait l'une de ses lames. Contre ces enchanteurs, il valait mieux frapper la première.
Leurs regards se rencontrèrent et Leone ne parvint pas à s'y soustraire. La mage était… envoûtante. Il était trop tard pour faire demi-tour. Stratégiquement, il valait mieux qu'elle soit de son côté.
« _ Bonsoir. Je vous reconnais. » dit-elle simplement
Résumé : Leone prend du bon temps pour … oublier. Elle reconnaît Sertoria et la salue, même si elle est pas rassurée.
Une femme dans son manteau bleu, dont elle ne reconnait pas l’uniforme, ou pas encore. Elle a l’air grande, d’âge mûr, la peau sombre. Voilà qui ose plonger dans le regard de la méduse. Sertoria sourit, énigmatique.
Elle a senti le mouvement de recul, sans en discerner plus. Pour elle, une méfiance ordinaire, mais elle n’a pas loupé l’attirance, ou devrait-elle appeler ça de la curiosité ? La tévintide se rapproche un peu car dans l’air vicié par les volutes, les sons sont étouffés et sa bouche s’étire d’un seul côté, sourire en coin pour cette intrigante. Troublée ou timide ?
« Voilà qui fait de vous une parmi tant d'autres. »
La vipère l’observe et cille doucement. Embrumée, tout semble plus lent et plus vaporeux, intemporel et éphémère…
« Si vous vous sentez capable de me distraire, vous pouvez me rejoindre... A moins que vous ayez trop peur... »
Elle laisse sa phrase en suspens et s’éloigne. D’un geste elle l’invite à la suivre vers un autre canapé un peu plus loin, dans une alcôve. Le charbon brûle à nouveau et Sertoria elle-même ne sait pas ce qui l’attend, ni ce qu’elle a demandé. Parfois il est bon de se laisser mener de surprise en surprise, même si elles ne sont pas toutes bonnes.