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Le laurier de la défaite

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Le laurier de la défaiteCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP Classique
Date du sujet 17 Réconfort, 5 : 12 des exaltés
Participants Nora & Vera
TW Blessures, grossièretés, violence, misère, nudité et sexualité (peut-être pas tout mais je préfère être large)
Résumé Suite à sa défaite contre Fionnuala, Nora décide de se réconforter au Laurier.
Pour le recensement


Code:
[code]<li><en3>17 Réconfort, 5 : 12 des exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t315-le-laurier-de-la-defaite#2028">Le laurier de la défaite</a> : <u>Nora & Vera.</u> Suite à sa défaite contre Fionnuala, Nora décide de se réconforter au Laurier.</li>[/code]
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Le laurier de la défaiteCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR


Spoiler:
Sans même avoir assisté au repas, j’étais restée cloitrée dans ma tente toute la fin de l'après-midi. Je ressassais en boucle les dernière période de la femme Vaël, après cette défaite honteuse. Je me décidais enfin à sortir, pour regagner Starkhaven. Arpentant sans bruit le camp festif, je dirigeais vers les écuries, vêtue uniquement de mes bottes, chausses, ma chemise crasseuse et mon armure la plus légère. Bien sûr, j’avais mon épée au fourreau. Je ne sais pas pourquoi, je me sentais comme une voleuse à partir comme ça. Et puis au pire, merde hein, si on me voit c'est pas mon problème, je fais bien ce que je veux. Une fois arrivée devant les grandes barrières de bois gardant les chevaux, je m’apprêtais à les enjamber.

Dans l’ombre des écuries cependant, une silhouette de grande taille et de grande carrure m’attendait. Les bras croisés, il laissa sa voix résonner en un grave raclement de gorge, avant d’avancer de quelques pas dans ma direction. Copper… C’était bien le moment…

« - Eh bien, eh bien : ça file en douce, maintenant ?

- Ca te pose un problème le vioque ? Je suis pas ta prisonnière à ce que je sache, lui assénai-je, sans vergogne. »

Copper s’approcha encore un peu, jusqu’à atteindre ma hauteur, un regard froid posé sur moi, mais accompagné d’un sourire. A cette distance, j’aurais presque pu sentir son souffle sur moi. Mais autre que son souffle, je sentais son jugement.

« - Ma prisonnière ? Jamais… Par contre de Starkhaven, si tu continues avec un tel cran, ça ne sera pas impossible. »

Il coupa cependant court à cet échange en changeant aussitôt de sujet, passant ses mains dans son dos. Je me reculais légèrement, me sentant trop étriquée face à la carrure imposante de Copper. Je voulais juste me casser, et là il commençait à me les casser.

« - J’aimerais te toucher un mot avant ton départ. J’ai eu l’aimable surprise d’entendre que ton entrainement avec la Vaël a quelque peu dérapé… »

Putain, elle l’a mis au courant celle-là… J’ai même plus de nom pour la nommer tellement elle m’a… Bref. J’en ai marre d’être vulgaire putain. Toisant le regard de Copper avec force, je replaçais une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille.

«  - Je vois pas en quoi c’est ton problème. Laisse-moi passer, ajoutai-je, tout en tentant de me frayer un passage entre lui et la barrière. »

Il me bloqua d’une grande main posée sur mon épaule, m’empêchant de tenter une quelconque fuite. Puis Copper émit un petit rire, mais difficile de savoir s’il était sincère ou sarcastique. Ensuite, il plongea son regard dans le mien, se faisait plus menaçant sans pour autant que ce soit réellement le cas : ce n’était qu’une question de mieux asseoir son autorité dans cette conversation. Toutefois, je ne le craignais absolument pas.

« - Mon problème est que si cette grande gueule de Fionnuala se trouvait au cœur de Starkhaven, ça aurait mis notre réputation à mal, et donc ça rendrait notre travail plus difficile. Je l’ai déjà remise à sa place plus tôt dans la journée, et quant à toi je me contenterais d’un petit avertissement, commença-t-il, avant de reprendre son discours sur un ton plus calme. Evite de trop te faire remarquer prochainement, le temps qu’elle calme ses nerfs toute seule. »

Copper se recula, me laissait un peu plus d’air. Je pouvais enfin respirer, et je tentais au maximum d’éviter son regard à présent. Je n’aimais pas les remontrances. Il ajouta quelque chose, sur un ton relativement admiratif.

« - En tout cas, tes techniques de provocation ont l’air au point : évite juste de te laisser déconcentrer dans le processus, et elle aurait finie par terre en deux coups. Maintenant, file. On reprendra l’entrainement Nora, rassure-toi. »

Sans un mot de plus, le grand rouquin quitta les lieux d’un pas lent. Je le regardais partir en silence. Je ne savais pas trop quoi penser. Il se voulait moralisateur, mais semblait être de mon côté, et juste déçu par ma défaite. Enfin bon, j’étais enfin libre.

*  *  *


Après une heure de chevauchée sous le soleil couchant, j’aperçu les lumières des lanternes entourant les écuries. Tirant légèrement sur mes brides, je fis ralentir mon cheval pour aller le mettre à l’abri pour la nuit, avec les autres. Mettant pied à terre, je finis de le guider par la boute, le remettant au palefrenier, monnayant une petite pièce de cuivre.

Je pénétrais dans la grande cité de Starkhaven, animé par son ambiance vespérale. Le quartier de Goldhead était un petit quartier marchand, plutôt huppé. C’était loin d’être mon quartier favori, mais mes pas m’avaient porté ici. J’étais trop exténuée pour me poser des questions ce soir, je voulais juste me pieuter, et pas dans un foutu lit de camp.

Ce soir je voulais un matelas de plume. Des grands draps en lin. Non, pas en lin, en velours ou en soie. Je voulais un tissu doux. Et j’aurais bien aimé un bon bain chaud, afin de reposer toutes mes ecchymoses. Mais surtout, je voulais être avec quelqu’un. Je voulais être avec Genann. Je voulais être avec ma sœur… Genann était mort depuis plus d’un an, et ma sœur… Je préférais ne pas penser à elle ce soir. Mais j’étais toute seule. Toute seule et toute petite. Toute seule perdue dans ce quartier bien trop chic pour la pouilleuse que j’étais.

Mes cheveux roux, gras et noircie par la terre, à la coupe ratés atteignaient à peine mes épaules de façon inégales. Ma peau, je préférais ne pas en parler. J’avais des plaques de gras qui commençaient à remonter le long de mon cou, un mélange de transpiration et de douche trop peu fréquente. Des coups de soleil à ne savoir qu’en faire. Mon odeur était abominable. J’avais toujours du sang sur le visage, le nez de traviole, et des bleus qu’on ne comptait plus. Mes vêtements, ce n’étaient pas mieux. Ils étaient tous effilochés par le temps, et je jouais avec mes doigts avec un bout de lin qui dépassait de mes chausses. Mes bottes recouvertes de terre n’étaient pas mieux. Bref, je n’avais rien d’une fille qui prenait des bains ou qui dormait dans des draps de soie.  

J’avais envie de retourner au cochard. Peut-être que cet idiot de bourgeois serait là ce soir… J’aimerais bien. Mais mes pas errant me menèrent devant un autre établissement, quelque peu mystérieux. Les volets fermés, une enseigne unique indiquant en grosses lettre fleuries : LAURIER CARMIN.

Les rires qui sortaient de cette bâtisse, mélangés à quelques gémissement diffus, me firent m’arrêter quelques instants. Je n’avais jamais entendu parler de ça, mais tout me donnait à penser que ce n’était pas seulement une table réputée. Je décidais de continuer ma route. Marchant sur les pavés sombre de Goldhead, j’avançais dans la nuit.

Tout de même… Ce lieu m’intriguait. Je n’avais pas du tout pour habitude de me rendre dans des bordels pourtant, mais je ne sais pas… Je n’arrêtais pas de penser à cette bâtisse mystérieuse. Pourquoi pas après tout… J’avais eu une mauvaise journée, ça n’avait jamais tué personne. Mais est-ce que j’avais vraiment les moyens ? Et puis je n’allais jamais dans des endroits comme celui-ci. Perdu dans mes pensées, mes pas m’avaient renvoyé directement devant la devanture du Laurier.

Hésitante, regardant autour de moi, presque honteuse, je franchis timidement la porte. A l’intérieur, je tombais sur une petite salle close à la lumière tamisée. Les bruits de foule s’augmentaient à mesure que j’avançais. Je replaçai péniblement le col de ma chemise, collé à ma peau. J’étais loin d’être présentable, avec toujours une légère armure sans manche en cuir bouilli.

Dans la pièce, je tombais face à face avec un homme en beau costume, aspergé de parfum. A sa mine déconfite, je senti tout de suite que je n’étais pas la bienvenue ici, ce qui me conforta dans mon objectif de rentrer. Il jeta à rapide coup d’œil à ma rapière, et s’avança dans ma direction.

« - Je vais devoir vous demander de sortir, Serah, m’annonça-t-il d’entrée de jeu.

- Qu’est-ce que j’ai fait ?

- C’est votre tenue Serah. C’est une entorse au règlement de cet établissement, je ne peux pas vous laisser rentrer. »

Celui-là, il allait pas faire le beau longtemps. Je m’approchais de lui, pour me montrer menaçante, sans toutefois sortir mon arme. Je ne voulais pas me faire mettre dehors à coup de pieds au cul.

« - C’est mon arme ? Je peux vous la laisser si vous voulez y’a pas de soucis.

- Oui ce serait déjà un bon début. Mais je crains que l’arme ne sois pas suffisante Serah.

- Quoi donc alors ?

- Et bien… commença-t-il en me dévisageant de la tête au pied, je crois que nous avons à faire à un petit problème de style Serah. »

Un problème de style ? Ça devait surement être sa manière bourgeoise de m’annoncer qu’on était pas du même monde. Ou que je puais la mort.

« - Ecoutez-moi, j’ai passé une sale journée, j’ai de l’argent, je veux juste me détendre. C’est gagnant-gagnant, je vois pas ce que j’ai fait de mal là. Si mon style ne vous plait pas, c’est peut-être que je n’ai rien d’autre à me mettre, où pas accès aux mêmes baignoires que vous. Franchement je vois pas ce qui vous dérange.

- Serah, je…

- Non mais vous savez quoi ? Peut-être même que je peux même me laver ici. Vous êtes content ?

- Là n’est pas la question, je veux juste…

- C’est vous le patron ici ?

- Non non ce n’est pas…

- Laissez-moi échanger avec votre cheffe alors. »

Je n’avais pas arrêté de le couper, tout en avançant vers lui, ce qui le forçait à reculer. Très mal à l’aise, il ne répondit rien, ni ne bougea.

« - S’il vous plait ? »

Hochant la tête, il sortie de la pièce pour se rendre, je l’espère, auprès de sa supérieure. J’entendis la clef tourner doublement de l’autre côté de la porte. Je ne faisais rien de mal, je voulais juste vivre… Je m’adossais contre le mur, en attendant la suite. J’étais exténuée.




Hortense Harimann
Hortense Harimann
Salonnière de l'Acanthe
Salonnière de l'Acanthe
Hortense Harimann
Personnage
Illustration : Le laurier de la défaite 011f5ca56cc03348d7b6ea2f5afdfaf0

Peuple : Humain
Âge : 36 ans
Pronom.s personnage : Elle
Occupation : Ancienne prostituée, désormais propriétaire d'un salon
Localisation : Hortense passe l'essentiel de son temps dans son établissement, l'Acanthe
Pseudo : Velvet
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Nightingale, Anastasiia Horbunova ; Delilah Copperspoon, Dishonored 2 (winterswake & Sergey Kolesov & coupleofkooks & KOHTLYR) ; Nathie (signature)
Date d'inscription : 09/07/2021
Messages : 754
Autres personnages : Marigold
Attributs : CC : 11
CT : 11
End : 15
For : 11
Perc : 15
Ag : 13
Vol : 15
Ch : 15

Classe : Civile, niveau 2
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Le Laurier de la DéfaiteFt. Nora


« Je… Je ne comprends pas ! » Les larmes roulèrent sur les joues poudrées, traçant sur la peau un sillon grisâtre, délavé. La fille ravala péniblement un sanglot, sous les yeux impassibles de sa patronne, qui l’observait en silence. « J’ai pourtant fait ce qu’il voulait ! Je le jure ! » Un reniflement. Elle essuya son nez mouillé sur le revers de sa main. « Je n’ai rien fait de mal, Vera. Je te le promets. C’est lui qui… Qui… »

« Je te crois. » Trois mots essentiels, que Vera, pourtant, ne formula pas à haute voix. Tapies dans les ténèbres de la dépendance réservée au personnel, maquasse et employée se jaugèrent en silence, bercées par les éclats, lointains, de la débauche du Grand Salon, et les hoquets de chagrin de la prostituée. « Tu n’y es pour rien. » Blessures, violenceSes yeux caressèrent la lèvre fendue, détaillèrent la joue tuméfiée. Ce bâtard, assurément, n’y était pas allé de main morte. Et on osait qualifier leur sexe de faible… « Tu n’as rien à te reprocher. » Oh, comme elle aurait aimé trouver les formules de réconfort ! Témoigner, à l’endroit de la jeune femme, sa compassion la plus sincère ; et laisser exploser cette colère, sourde, qui lui rongeait les entrailles. Mais à quoi bon ? Était-ce vraiment ce que l’on attendait d’elle ?

« Monte te nettoyer. » Le ton était froid, plus froid qu’elle ne l’avait anticipé. Stigmates palpables de l’aigreur qu’elle s’efforçait de refouler. « Tu peux prendre le reste de ta soirée. » La fille papillonna un instant, chassa ses larmes d’un battement de cils. Était-ce de la déception que Vera apercevait au fond de ses grands yeux noirs ? De la colère ? La petite hocha vaguement la tête : « Merci. » avant de disparaître à l’étage.

« Je te crois. » Un soupir. Vera ferma un instant les yeux et, mains sur les hanches et paupières closes, s’attacha à apaiser la tempête de ressentiments qui l’habitait. C’est que l’incident n’était, hélas, guère isolé. Bordels cossus ou maisons d’abattage, courtisanes pomponnées ou puterelles de bas étage, toutes les créatures de la nuit finissaient, un jour, par
Blessures, violenceéprouver la violence de ces âmes qu’elles entendaient soulager. Des âmes sclérosées, dont Vera avait déjà goûté aux tourments, des années auparavant. « Tu n’es qu’une pute. » La voix, sa voix, résonna comme s’il se trouvait encore là, tout près d’elle ; Vera sentit son ombre, imposante, et l’odeur de pisse de la venelle où il l’avait acculée, plus de dix ans en arrière. « C’est moi qui décide. » Il y avait eu des coups, là aussi. Des cris. Et du sang.

Et cette carcasse qui s’était tordue de douleur.


« Vera ? » La voix, douce, de Sioned tira la susnommée de ses démons. Vera rouvrit brutalement les paupières. Son intendante l’enveloppa d’un regard compatissant et, si elle décela chez sa patronne un quelconque trouble, eut la délicatesse de ne pas le mentionner. « On te demande à l’entrée. Je crois que Jeston a… besoin d’aide. »

De nouveau, un soupir. La maquerelle se redressa pourtant. Ses doigts fins rejoignèrent les muscles de sa nuque, qu’elle trouva désespérément tendus.

« ― Et Trevor ?
  ― Il s’occupe du client. »

Une bonne nouvelle. Mais combien de temps s’écoulerait encore avant que le garçon ne suffise plus à calmer les accès destructeurs de la clientèle ? La Guerre des Rats avait beau avoir purgé des rues de Starkhaven bon nombre de voyous, toutes les raclures de la ville, hélas, n’avaient pas disparues. Bien au contraire...

« Je vais voir Jeston. » Remerciant Sioned d’un regard entendu, Vera tourna finalement les talons et, maudissant le Créateur pour cette soirée pour le moins agitée, s’en alla d’un pas surprenamment énergique au devant de son associé, qu’elle trouva debout, la mine embarrassée, perché devant la porte menant au vestibule. Jeston accueillit son arrivée d’une grimace contrite. « Madame Vera ! Je suis navré de vous déranger, je… » Une œillade, noire, l’invita à poursuivre plus hâtivement.

« ― Une... cliente souhaiterait accéder à nos services. Mais… Et bien, elle n’a pas le profil, voyez-vous. J’ai essayé de lui expliquer, mais...
  ― Mais ? Maugréa Vera, dont la patience, déjà fragile, commençait doucement à céder.
  ― Elle n’a pas l’air de comprendre le problème. Elle a demandé à vous parler… »

Vera inspira profondément, consciente de la clientèle voisine. Il n’était pas question qu’elle se relâche. Pas maintenant, ni jamais.

« ― Où est-elle ?
  ― À l’entrée. Je… J’ai fermé la porte, au cas où.
  ― C’est une femme, ou un ours ? Ouvre. »

Jeston s’empressa d’obéir. La clé cliqueta dans la serrure, clic, clic, libérant la porte de sa poigne de fer. Le majordome posa sa main sur la poignée. « Voilà, Madame. » Le battant s’ouvrit doucement, révélant l’atmosphère tamisée de l’antichambre, dans laquelle Vera s’engouffra sans mot dire - plus agacée que tiraillée par la curiosité. La porte se referma derrière elle.

Il ne lui fallut qu’un coup d'œil pour comprendre.
Créateur tout puissant…

Appuyée contre un mur, échevelée et couverte de sueur, la cliente qui avait fait les malheurs de Jeston attendait là, traits tirés et guenilles souillées. D’une carrure visiblement musculeuse, se lisait pourtant sur sa ganache abîmée une fatigue certaine, dont Vera ne préféra pas s’enquérir de l’origine. Mais d’où pouvait bien sortir cette… créature ?

Et cette odeur…

« Serah. » Vera s’approcha lentement, les talons de ses souliers claquant doucement sur les lattes du parquet, tantôt recouvert d’un tapis, tantôt nu. « Vous désiriez me voir ? » La nuque roidit par l'orgueil, la maquerelle toisa l’intruse avec hauteur. « J’ignore ce que mon associé vous a dit, mais vous ne pouv… »

Blam ! La porte du vestibule s’ouvrit à la volée, recrachant sur son seuil un Trevor haletant, aux prises avec ce que Vera supposa être le client violent dont elle cherchait si ardemment à se débarrasser. Tenant le vaurien par le col de ses riches atours, Trevor peinait à pousser le misérable vers la sortie. « Arrêtez ! » Grogna-t-il à l’intention de l’inconnu. « Vous connaissiez le règlement ! Maintenant, dehors ! »

Oubliant un instant la rouquine toujours perchée à ses côtés, Vera observa le duo, interdite.



Adore her. She demands it.

She dreams of all the world bowing, but more than that. Loving her. Breathing her name.

Vera devise en #993366
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Le laurier de la défaiteCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR


La clef finissant de cliqueter dans la serrure, les pas du portier s’éloignèrent. Je me retrouvais seule dans cette petite pièce à l’ambiance tamisée. Adossée au mur, je jouais avec mes doigts abimés dans cette journée intense de combat. Le soleil cuisant ayant frappé toute la journée, je sentais encore la chaleur fourmiller au bout de mes doigts. Je replaçais nerveusement une mèche de cheveux qui s’était décrochée, derrière mon oreille. La maquerelle se faisait attendre. Je commençais à m’impatienter, quand j’entendis des pas se rapprocher de l’antichambre, puis des voix résonner derrière la porte.

Une fois encore, la serrure cliqueta, et la porte s’ouvrit. Une grande femme, très bien sur elle entra dans la pièce. Plutôt grande et svelte, elle s’avança vers moi d’un pas noble. A la moue qu’elle me lança, je sentis tout de suite son mépris de classe jouer. Evidemment, sale, puante et fatiguée comme j’étais, je n’avais rien à faire ici. Ou du moins la plèbe n’avait rien à faire ici. Ou peut-être que je ne lui revenais juste pas… Enfin peu importe, elle avait un regard typique de connasse. Dans un simple bruit de claquement de talon, elle s’approcha de moi.

« - Serah, vous désiriez me voir ? »

La femme, manifestement plus grande que moi, me toisa d’un regard hautain qui ne me plaisait pas. Inconsciemment, je redressais ma colonne pour essayer de lui faire face. Les coups et courbatures de la journée me firent ressentir une forte douleur musculaire, mais je ne voulais pas me laisser dominer.

« - Oui je voulais accéder à… » commençai-je d’une voix étranglée, qu’elle coupa au vol.

« - J’ignore ce que mon associé vous a dit, mais vous ne pouv… »

Blam ! La porte du vestibule que la maquerelle venait d’emprunter s’ouvrit une fois encore dans un grand éclat de voix. Un homme, visiblement un garde du corps de ce bel établissement. Tenant fermement un autre homme, plus âgé, probablement bourgeois, il le poussa violemment vers l’extérieur.

«  - Arrêtez ! Vous connaissiez le règlement ! Maintenant dehors ! »

Notre début de discussion coupée, la femme se retourna vers la scène. Je m’avachi de nouveau sur moi-même, la tension étant redescendue. L’homme ne semblait pas vouloir partir. Celui que je pensais être un garde du corps n’étais peut-être qu’un simple domestique, s’il n’arrivait pas à gérer un gredin comme celui-ci. J’aurais pu briser les os du trouble-fête sans aucun problème… L’homme, visiblement plus attiré par l’intérieur que l’extérieur, tenta de retourner au-dedans.

« - Laissez-moi rentrer, j’ai le droit de la voir !
- Messer je vous ordonne de vous calmer. J’ai été clair, le règlement n’a pas été respecté, vous devez partir.
- Ne me touchez pas, lui cracha-t-il en repoussant sa poigne avec ferveur. »

Encore un abruti… Putain mais vraiment, je demande rien de compliqué, juste rentrer, me reposer, parler à quelqu’un je ne sais pas… Pourquoi rien ne se passe comme prévu ? Depuis que j’ai perdu ce combat contre l’autre, que cet idiot borné de Copper a voulu remplacer Gennan une nouvelle fois, rien ne se passe comme prévu. Mais merde pourquoi est-ce que j’ai pas le droit à deux minutes de sérénité.
Contractant mes muscles engourdies, je m’approchais par derrière de l’homme, et lui empoignais le col une nouvelle fois.

« - Je crois qu’ils ont été clairs. Cassez-vous… »

Je le tirais de toute mes forces jusqu’à l’extérieur, et le balançais sur les pavé de la rue. Il vint s’écraser sur le sol, de tout son long. Je l’entendis tenter de maugréer quelque chose, mais je n’avais même plus le cœur à l’écouter.

Mes pieds foulant le parquet immaculé du Laurier Carmin, mon regard se plongea de nouveau dans celui de la grande femme. La fatigue prenait le dessus. Je ne pouvais qu’à peine retenir mes yeux de s’embuer.

« - S’il vous plait, je veux juste voir quelqu’un... »




Hortense Harimann
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Peuple : Humain
Âge : 36 ans
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Localisation : Hortense passe l'essentiel de son temps dans son établissement, l'Acanthe
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«  ― Laissez-moi rentrer, j’ai le droit de la voir !
 ― Messer, je vous ordonne de vous calmer. J’ai été clair, le règlement n’a pas été respecté, vous devez partir.
  ― Ne me touchez pas. »

La voix claque, à l’instar de la main du client qui, d’une poigne vigoureuse, repousse celle - visiblement plus timide - de Trevor. Vera pose sur le garçon un regard fatigué : lui aussi perdait patience, à en juger par cette mine contrariée qu’il ne prenait plus la peine de dissimuler. Encore quelques injures, quelques secousses de plus, et les derniers remparts qui retenaient sa colère finiraient par céder. Une véritable pitié ; car si Trevor ne menait jusqu’à présent que bien timidement la danse (par crainte, sans doute, de trop en faire), la maquerelle connaissait la force de ses poings pour les avoir déjà vus terrasser de plus redoutables adversaires. « Tant pis. » songe mollement la maquasse, tandis que continuent à s’échauder les esprits. D’un signe de la main, Vera invite le portier, toujours perché sur le seuil du Grand Salon, à refermer les battants du vestibule. « Ce pendard ne mérite pas mieux. »

On s’agite sur le plancher, on grogne, on s’ébroue. Mais contre toute attente, le sang ne coule pas. Pas le temps : la furie rousse, toute en muscles et aigreurs, franchit les quelques pas qui la séparent du chaland pour l’attraper au col. « Je crois qu’ils ont été clairs. Cassez-vous… » La jeune femme n’attend pas de réponse. D’une violente secousse, elle tire le client à travers l’antichambre, sans accorder la moindre attention aux gémissements outrés de l’homme qu’elle entend bien mettre dehors. « Att… Doucem… Je… » Le coquin n’est pas le seul surpris : Trevor, aussi, semble pris de court, à l’image de sa patronne, que cet élan soudain a pour le moins déconcertée. Mais Vera se reprend vite. « La porte. » Souffle-t-elle à son associé, qui s’élance à la suite de la rouquine. À peine a-t-il le temps de pousser le vantail que la fille balance le maraud sur les pavés usés de la ruelle, avec la même aisance que s’il s’était agi d’un vulgaire sac de jute.

Un claquement sec, et voilà le Laurier débarrassé de son agitateur. Pour le meilleur ou pour le pire ? Car déjà se retourne l’inconnue, visiblement peu encline à renoncer aux services qu’elle est venue mendier. « S’il vous plait, je veux juste voir quelqu’un… »

Silence.

Trevor est inquiet, Vera le lit dans ses yeux, dans la façon dont les muscles de ses épaules se crispent sous sa chemise de lin. Un mot de sa part, pourtant, suffirait à le convaincre de se jeter sur l’intruse. Mais pour quoi faire ? C’est que le garçon, tout brave qu’il est, ne fait pas le poids face à la rouquine, dont les mains calleuses ont eu si vite fait de s’occuper du client récalcitrant. Une perte de temps et de ressources, à laquelle la maquerelle se refuse. Et toutefois, elle rechigne à se sentir piégée de la sorte. Rechigne à imaginer pareil animal traîner sa carcasse crasseuse sur le plancher du Grand Salon.

Mais la fille semble si désespérée… Et ne vient-elle pas, après tout, de lui rendre un fier service ?
Vera soupire, plante son regard dans celui de son employé.

« Demande aux domestiques de préparer une cuve, à l’étage. » Lassitude, mais l’ordre est clair et ne demande pas à être questionné. « La chambre bleue fera l’affaire. » Un hochement du chef, une ultime oeillade à l’égard de la rousse, et voilà que Trevor décampe, laissant Vera seule avec l’inconnue.

La maquasse observe celle-ci avec agacement, la nuque raide. « Pensez à remercier le rustre que vous venez de jeter dehors. Sans le concours de sa bêtise, nos portes vous seraient restées closes. » Elle renifle avec dédain, avant de tourner les talons en direction d’une porte voisine - plus étroite que celles menant au Grand Salon. Chemin de traverse réservé au service qu’elles emprunteront néanmoins ce soir. « Suivez-moi. »

Derrière le battant de bois sombre, une autre pièce se révèle, zone dérobée où patiente d’ordinaire Jeston, à l’affût de nouveaux clients. Vera ne s’y attarde pas et, d’une enjambée calculée, traverse le boudoir pour se hisser jusqu’au couloir mitoyen. La maquerelle s’y glisse, attend patiemment d’être imitée par son invitée et, la chose faite, se porte au devant d’un escalier qu’elle entreprend de gravir. Et les événements tournent, tournent dans sa tête. « Merci. Pour votre aide. » Les mots ont un goût amer : Vera n’aime pas que l’on se mêle de ses affaires. Surtout en public. Mais le service rendu mérite bien une once de gratitude, non ?

Le duo s’arrête au terme d’une courte ascension. Le palier, plus étroit et enténébré que le niveau inférieur, propose une nouvelle porte. Derrière le vantail, les plaisirs de la chair. La matrone se retourne vers la rouquine. « Plus un mot. » La poignée s’abaisse et l’étage se révèle : vaste pièce où trônent divers divans, les couples se languissent à la lueur de candélabres de bronze. Partout, autour d’eux, des chambres, certaines occupées, d’autres vacantes. Vera fait signe à la guerrière de la suivre et, avec la souplesse d’un félin, se glisse à l’intérieur d’un des appartements.

La cabine n’est pas très grande, mais contient tout ce que l’on peut attendre de pareille piaule : une commode où déposer ses affaires, d’épais rideaux à ses fenêtres, un lit aux draps clairs et une cuve autour de laquelle viendraient bientôt s’affairer les domestiques. Bien plus, sans doute, que tous les bouges qu’elle imagine la fille fréquenter (l’eau étant visiblement une denrée rare…).

« Je ne connais toujours pas votre nom. » La matrone s’avance dans la chambre, laisse courir l’une de ses mains sur la surface de la commode, toute proche.



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Le laurier de la défaiteCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR


Je me perdais lentement dans la sombre couleur des yeux de la maquerelle. M’enfonçant, inexorablement dans un pathos qui m’aurait rendu malade. Mais c’était trop tard, je l’étais probablement déjà. Déjà bien trop. Le désagréable blasphème du bleu de mes globes me retirant tout ce qui me restait de fierté, il ne me restait plus qu’à tomber, face contre terre, à implorer pour qu’on me laisse entrer.

Mais je ne le ferais pas.

Mes genoux tremblant ne cèderaient pas.

Ils tiendraient.

Nora.

Tient bon.

Reste droite et tient.

« S’il vous plait… »

Ne cède pas.

« Je veux juste voir… »

Tu es plus forte que ça.

« Quelqu’un… »

Silence.

Ma vision se troublait de plus en plus tant l’absence de parole me prenait aux tripes. Le puissant regard de la femme était la seule chose que je pouvais observer. Plus rien n’existait tout autour. L’humiliation avec la Vaël, les rires des dragons, le rejet de Copper. Toutes ces images passaient et repassaient à une vitesse infinie dans ma tête, tant et si bien que j’avais l’impression d’imploser.  

« Suivez-moi. »

La jambe tremblante, je fis un pas un avant, marquant légèrement le parquet immaculé de la boue sale qui entachait ma botte. Pénétrant dans un couloir un peu plus vétuste, aux planches de bois moins flamboyantes que dans le vestibule, je me mis à suivre le noble pas de la femme aux yeux sombres.

Le couloir mène à un escalier, tout aussi étriqué. Un pas après l’autre, l’effort de la montée me faisant brûler le peu d’énergie qu’il restait dans mes cuisses, nous continuons notre pèlerinage en silence.

« Merci pour votre aide. » finit-elle par lâcher, brisant le silence pesant.

Merci pour mon aide ? Sortant de ma torpeur, je n’avais même plus le souvenir d’avoir aidée. En sortant de force le fauteur de trouble ? Sûrement pour ça. Une broutille. Il me cassait juste les couilles. Haussant les épaules – elle n’avait même pas pris l’effort de se retourner pour me parler – je lâchais un léger soupir.

« Y’a pas de quoi… » sortit péniblement de mes lèvres engourdies.

Enfin, les couloirs du personnel semblaient avoir une fin – je ne devais visiblement pas être assez riche pour emprunter les mêmes passages que les autres. Une porte un peu plus grande de laquelle s’échappait des voix, des rires et des chuchotements. Me signifiant de ne pas prononcer un seul mot, elle ouvre la porte cachée des regards par la tapisserie.

Empruntant le couloir public, non sans meurtrir mes jambes sentant le repos proche arriver, le bâtiment me semblait immense. Enfin, dans une partie légèrement à l’écart, elle me permet de pénétrer dans une des nobles chambres de leur enseigne.

La pièce semble assez étroite aux premiers abords, mais a tout de même la place pour accueillir une commode, un grand lit aux draps clairs, ainsi qu’un cuve, vide pour l’instant. Faisant un tour d’horizon, je manque une nouvelle fois de laisser mes larmes s’échapper tant la vision d’une telle pièce m’est lointaine. Mais je tiens bon, je reste droite et fière.

« Je ne connais toujours pas votre nom. »

Caressant les meubles, la matrone semble attendre ma réponse. Son air toujours aussi grave, je peine presque à articuler mes mots. J’aurais envie de lui recracher toute sa fierté à la figure, mais la force m’échappe. Et je ne veux pas être mise dehors.

« Nora, juste Nora. »

De nouveau, je reste debout, les bras ballant, sans savoir où me placer. Je n’ose même plus affronter son regard. Les yeux rivés sur les motifs du grand tapis, j’attends. En silence.  



Hortense Harimann
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Salonnière de l'Acanthe
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Peuple : Humain
Âge : 36 ans
Pronom.s personnage : Elle
Occupation : Ancienne prostituée, désormais propriétaire d'un salon
Localisation : Hortense passe l'essentiel de son temps dans son établissement, l'Acanthe
Pseudo : Velvet
Pronom.s joueur.euse : Elle
Crédits : Nightingale, Anastasiia Horbunova ; Delilah Copperspoon, Dishonored 2 (winterswake & Sergey Kolesov & coupleofkooks & KOHTLYR) ; Nathie (signature)
Date d'inscription : 09/07/2021
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Autres personnages : Marigold
Attributs : CC : 11
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For : 11
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Ch : 15

Classe : Civile, niveau 2
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Le Laurier de la DéfaiteFt. Nora


Sa vilaine trogne tournée vers le tapis, la vagabonde répond faiblement : « Nora, juste Nora. » Là, debout au milieu de la pièce, drapée d’une docilité que la maquerelle ne lui soupçonnait pas, la fille patiente, penaude et visiblement exténuée. Vera le voit à ses yeux fatigués, rougis, qu’elle devine d’ordinaire plus vifs ; la mine est crasseuse, exsangue et les lèvres tremblent. Créature prodigieuse à en juger par l’imposant gabarit, les épaules trapues et la force qui s’en dégage… Et pourtant si fragile. Une journée plus longue que les autres ? Une rixe sanglante, où elle aurait laissé quelques plumes ? La matrone ne préfère pas demander. Pas tout de suite.

On toque doucement à la porte et celle-ci s’ouvre sur un cortège de domestiques, les bras chargés de lourdes bassines d’eau claire et de linges propres. Sans un regard pour la rouquine, les petites mains traversent la pièce, jusqu’à se porter au devant du baquet en bois trônant non loin de là. Le drap, écru, gagne le fond de la cuve, à l’instar de l’eau des différents baquets, que l’on déverse en quantité. Et l’atmosphère, désormais légèrement humide, se réchauffe quelque peu. Une courbette discrète, et la cohorte disparaît sans un mot.

« Il va falloir vous décrotter si vous souhaitez profiter des services de nos courtisans. » La voix claque, sèche, tandis que la maquerelle, les bras croisés sur la poitrine, exécute quelques pas dans la pièce. « Vous ne toucherez personne dans cet… état. » Pas de détour avec cet énergumène : la maquerelle n’a pas le temps et ne souhaite pas le prendre. Alors, elle s’arrête, lance un regard plein de hauteur à la femme perchée sur son précieux tapis. Qu’elle s’estime déjà heureuse d’avoir la chance de le fouler de ses souliers - sales, si désespérément sales… !

« Vous pouvez poser vos vêtements sur la commode. » Et qu’elle ne les y oublie pas ! Attendant que la guerrière s’exécute (et sans aucun égard pour la gêne que pourrait induire sa présence face à la nudité de cette dernière), Vera se hisse jusqu’à l’unique fenêtre de la chambre, jette un regard fatigué par ses carreaux, avant de reporter son attention sur son hôte. Et finalement, plus par curiosité que par réelle compassion : « Mauvaise journée ? »



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De nouveau, je reste debout, les bras ballant, sans savoir où me placer. Je n’ose même plus affronter son regard. Les yeux rivés sur les motifs du grand tapis, j’attends. En silence.

La mine toujours sévère, toujours grave, la maquerelle s’affaire. Elle ouvre la porte, grande porte en bois polie, et laisse rentrer je ne sais combien de petits soldats. Petites bassines d’eau clair, encore fumante, ils viennent remplir le baquet au fond de la pièce. Le clapotis des eaux se mélangeant peine à me faire sortir de ma torpeur.

Je veux voir ma sœur.

Je n’en peux plus. Le climat tropical nouveau de la pièce soulage déjà mes muscles. Je perds de ma droiture. Je n’en peux plus.

« Il va falloir vous décrotter si vous souhaitez profiter des services de nos courtisans. Vous ne toucherez personne dans cet… état. Vous pouvez poser vos vêtements sur la commode. »

La grande dame, les bras croisés, faisant les sans pas, reprends sa liturgie tyrannique. Sans un geste de main, elle m’indique la commode.

Sans daigner détourner le regard, elle attend, se dirigeant nonchalamment vers la fenêtre. Derrière les épais carreaux de verre se dresse la ville, Starkhaven, Goldhead dans l’obscurité.

Tremblante, je commence à déboutonner ma chemise, un mélange de transpiration sèche, de terre et de sang. Effilochée en tous points, elle me tombe presque entre les doigts. J’aimerais me retourner. Je me sens honteuse de me mettre à nue comme ça. Sans protection. Sans armures. Sans rien me protégeant du monde autour de moi. Je sors mes bras des manches, et pose le morceau de tissu sur la commode.  

Je n’en peux plus.

En retirant mes bottes, mon genou cède sous le poids de mon corps. Dans un choc sourd, je tombe sur mes fesses. Je n’ai pas mal, mais le sursaut me fait monter des larmes. De plus en plus tremblante, je termine de libérer mes pieds. Je fais de même avec mes chausses. Collant à mes jambes sales, j’en ai presque des difficultés à les retirer.

Eanna. Je veux te voir.

Je me relève dans un trop plein de courbatures, pour déposer sur la commode la fin de mes sous-vêtements. Je me retrouve face à la maquerelle, complètement nue. Sans défense. Inconsciemment, je crois les bras autour de mon corps. J’ai froid.

Je n’en

peux

plus.

« Mauvaise journée ? »

La maquerelle me regarde. Je sens ses yeux perçants me sonder. L’observant à travers mes cheveux roux tombant sur mon visage, j’en suis presque surprise. Elle s’intéresse à moi ? Non, ce n’est surement pas le cas.

J’acquiesce seulement de la tête, puis reporte mon attention sur mes pieds nues sur le tapis.

Eanna. Pourquoi je n’ai pas le droit de la voir ? Pourquoi je ne peux pas la voir ? Pourquoi ne cherche-t-elle pas à me voir ? Ou peut-être cherche-t-elle ? Ou Père… ou Père l’en empêche ?

Elle me manque.

Elle me manque tellement.

Ce soir encore plus que d’habitude. Je veux juste la retrouver. Qu’on soit heureuse.

Je veux juste être heureuse.

Je ne veux plus me battre.

Timidement, je fais un pas en avant, en direction du baquet. La douce chaleur qui s’échappe du bain fumant me fera du bien. Je n’ose toujours pas regarder la maquerelle.

Hortense Harimann
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Le Laurier de la DéfaiteFt. Nora


La fille, enfin, s’anime et les mains, tremblantes, s’affairent à déboutonner la chemise… ou ce qu’il en reste. À la lueur des candélabres voisins, Vera devine sans mal l’état déplorable du tissu, que les aventures - certainement rocambolesques - de la vagabonde semblent avoir passablement malmené. Sans s’en émouvoir, la maquerelle observe en silence, toujours perchée près de sa fenêtre, cette bête épuisée venue chercher un brin de réconfort dans les bras, toujours tolérants, des courtisan.e.s du bordel. Et l’esprit se met à chercher, dans le calme étouffant de la chambre, par quel moyen cette Nora est parvenue à dénicher la précieuse piécette dorée, celle-là même qui, quelques instants plus tôt, lui a ouvert les portes du Laurier. Juteux contrat ou transaction louche ?

Boum. Un bruit sourd : celui de la carcasse burinée sur le sol de la piaule. La fille ne dit rien, mais la maquasse perçoit la lassitude dans les gestes, la fébrilité dans la respiration. Exténuée, oui, de cette fatigue tranchante qui en pousse beaucoup à la tombe.

Nora est nue désormais. Débarrassée de ses vêtements, la fille se dévoile sans détour. Des muscles fermes, un corps sec, une peau tachetée de marques rousses et de multiples zébrures... Silhouette martiale, qu’embrasse Vera d’un regard intrigué, sans se soucier un instant de l’inconfort palpable de son hôte. Une pudique ? « Et bien ? » interroge sèchement la matrone, alors que la fille, prostrée sur le tapis, ne semble pas vouloir bouger. Remarque efficace, car la voilà qui, doucement, se met finalement en branle. Un pas après l’autre, sans la regarder. L’a-t-elle seulement fait, depuis leur arrivée dans la chambrée ? « Que crains-tu donc, ma fille ? »

D’un geste de la main, Vera indique le baquet à la rouquine, toujours muette. Est-ce elle qui l’intimide, ou Nora rumine-t-elle encore quelque entreprise déçue ? Si cet ascendant ne lui déplait pas, la matrone n’ose pousser plus loin son autorité : qu’elle hausse seulement la voix et la fille, à coup sûr, s’effondrerait. Considération inédite, pour une femme qui, d’ordinaire, se moque bien du vulgaire.

S’écartant de la fenêtre, Vera se rapproche lentement de la cuve. Démarche féline, bras croisés sur la poitrine. « De quel genre de compagnie souhaitez-vous profiter ce soir ? » La vagabonde, après tout, est là pour consommer. « Homme, femme… Je vous écoute. »



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J’avais toujours mal partout. Chaque pas était une torture. Je sentais tous les muscles de mes jambes comme s’ils étaient à vifs. Chaque inspiration brulait mon nez tordu de mon affrontement contre la Vaël. Mes phalanges, ouvertes à force de coups. Chaque partie de mon corps semblait se rebeller contre moi. Et la fatigue, la fatigue lancinante qui m’étreignait tellement qu’elle m’empêchait de dormir. Je n’avais jamais ressenti autant de mal.

C’est à peine si je vis le geste de la maquerelle m’indiquant le baquet vers lequel je me dirigeais. Je l’ignorai, et continuai mon avancé, pas après pas. A chaque fois que mon talon se posait sur le sol, je ressentais une forte douleur remettant jusqu’aux genoux, et jusqu’à l’aine. Je me sentirais mieux une fois dans l’eau. Il fallait y croire.

Je n’entendis même pas la femme se rapprocher de moi. Je manquais de sursauter, arrêtée devant la cuve. Elle m’observait. Je sentais son regard accusateur se poser sur moi. Entièrement nue, je resserrais les bras autour de moi, baissant un peu plus la tête. Je me cachais comme je le pouvais, mais je n’arrivais pas à faire diminuer la gêne ressentie. Je n’osais même plus rentrer dans l’eau qui m’appelait.

« De quel genre de compagnie souhaitez-vous profiter ce soir ? Homme, femme… Je vous écoute. »

Compagnie ? Comment ça ? Je n’ai pas envie de choisir, je n’ai jamais fait ça, je n’ai pas la force de choisir. Pourquoi ne peut-elle pas juste choisir pour moi ? Pétrifiée et tremblante, je restais un moment à fixer le fond du baquet sans bouger. Elle semblait attendre ma réponse, mais je ne savais que dire, je ne voulais pas faire ce choix moi-même, peu importait finalement. Juste quelqu’un, ça me suffirait je ne suis pas difficile.

« Je… Je ne sais pas… Comme vous voulez… » balbutiai-je dans un souffle.

Eanna n’était pas là ; c’était la seule personne que je voulais voir. Je regardais devant moi la cuve pleine d’eaux fumantes. Je n’avais pas assez de volonté pour lever ma jambe et rentrer à l’intérieur. Je fixais seulement le miroir qui s’offrait à moi. Le baquet me renvoyait mon reflet, et je pouvais m’observer à travers mes cheveux gras tombant sur mon visage.

« J’aimerais voir ma sœur, » murmurai-je, de façon quasiment inaudible.



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Elle s’avance vers le baquet, mais n’y pénètre pas. Et la langue trébuche, comme les jambes avant elle : « Je… Je ne sais pas… Comme vous voulez… » Oh, vraiment ? Vera pince ses lèvres peintes, les bras toujours vissés sur sa poitrine, tandis que le visage se crispe dans une moue contrariée. L’agacement succède à la compassion, et l’impatience perce dans sa voix : « Ça ne marche pas ainsi. » Allons donc… Comme si son état calamiteux ne suffisait pas, voilà qu’il lui faut maintenant jouer les naïves !

« ― Je ne suis pas là pour choisir à votre place. Ni pour perdre mon temps. Une pause, le temps d’apaiser, un peu, son irritation. Si elle n’est pas bien dégourdie, la rouquine ne mérite pas (encore) que Vera passe sa frustration sur elle. Donnez-moi quelques indications, que je puisse sélectionner le ou la courtisane qui vous conviendra le…
 ―  J’aimerais voir ma sœur. »

Un murmure, tout juste audible. A-t-elle seulement bien entendu ? La mine déconfite de son interlocutrice lui indique que oui, hélas. Et la maquerelle se tait. Quoi répondre ? Il lui semble que le poids du monde lui tombe brusquement sur les épaules. Oh, cette lassitude… « Elle aurait dû rester dehors… »

« Je ne peux pas vous aider. » Le ton est encore sec mais se révèle moins incisif que les saillies précédentes. Et la fatigue, jusqu’alors férocement repoussée, menace désormais d’accabler la maquasse. Elle la sent s’insinuer dans ses muscles, la garce, écorcher ses nerfs déjà fragilisés par l’odieux comportement du client que Nora l’a aidée à expulser. Oui, quoi répondre à une requête pareille ? Si hors-sujet, et tellement naïve. De cette naïveté douloureuse, qu’on ne peut pas reprocher, aussi irritante soit-elle.

« Elle n’est pas prête. » Constat silencieux, que Vera ne cherchera pas à forcer. Le désir ne se commande pas, et tant pis pour le bordel. Mais alors, que faire de cette énergumène ? Nue comme un ver, chancelante. Et ce baquet d’eau dont la chaleur commence déjà à décliner…

Quel gâchis.

Jusqu’ici immobile, la matrone se redresse, bien décidée à laisser là cette fille dont elle ne peut rien tirer et qui lui a fait perdre suffisamment d’argent. « Tant pis. » se souffle-t-elle en s’avançant en direction du seuil de la chambrée. Sa main glisse sur la poignée tandis que les mots de Nora ricochent dans sa tête. « J’aimerais voir ma sœur. »
« Cette chambre est à vous pour encore trente minutes. » La poignée s’actionne et la porte s’ouvre. « Décrassez-vous si vous le souhaitez, puis déguerpissez. »

Pas un mot de plus, ni un regard en arrière. Et Vera disparaît dans le couloir enténébré.



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