Type de RP Animation, libre
Date du sujet 12 d'Auguste, 5:12 des Exaltés
Participants @Vera , ...
TW Aucun
Résumé Les petites mains du Créateur s’activent en son Nom, tandis que les badauds admirent la Grande Cathédrale enfin achevée. L’occasion de s’émerveiller du savoir-faire des artisans locaux, ou de laver ses péchés auprès des religieu.x.ses présent.e.s.
Pour le recensement

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[code]<li><en3>12 d'Auguste, 5:12 des Exaltés</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t284-animation-o-maker-hear-my-cry-ouvert">O Maker Hear My Cry</a> : <u>@"Vera"</u> Les petites mains du Créateur s’activent en son Nom, tandis que les badauds admirent la Grande Cathédrale enfin achevée. L’occasion de s’émerveiller du savoir-faire des artisans locaux, ou de laver ses péchés auprès des religieu.x.ses présent.e.s.</li>[/code]

L’idée avait germé à l’aube, dans l’intimité des cuisines. D’abord lancé avec la légèreté d’une rêverie anodine, le projet avait finalement gagné les cœurs - oisifs - des pensionnaires du Laurier, de sorte que l’on avait fini par entretenir la maquasse de l’excitation ambiante. « Ce ne sera pas long : l’affaire de quelques heures, tout au plus. » Était venue plaider Sioned avec la bénédiction (et les espérances !) des courtisan.e.s volontaires. « Tout le monde sera rentré avant le déjeuner. » Avant d’ajouter, d’une voix moins assurée qu’auparavant : « Tu pourrais nous accompagner, bien sûr. »

Si la perspective de traîner sa carcasse au devant des calotins locaux n’enchantait que bien moyennement Vera (dont la ferveur religieuse n’animait que très rarement le coeur), l’opportunité d’apercevoir de ses propres yeux les façades achevées de la Grande Cathédrale avait toutefois fini par convaincre la maquerelle. D’humeur curieuse, elle avait ainsi consenti par accepter l’invitation de son intendante et, accompagnée du petit groupe de cocottes, s’était mise en route pour Mirestreet, affublée d’une toilette élégante mais discrète (l’heure, après tout, n’était pas au scandale !).

Le parvis de l’église fourmillait déjà de badauds lorsque la procession atteignit enfin ses pavés. Le groupe se divisa alors : qui préférant rejoindre quelque connaissance séjournant dans le coin, qui désirant s’isoler pour admirer à loisir la cathédrale fraîchement achevée ; Sioned, à son tour, finit par s’excuser auprès de Vera, visiblement embarrassée par la cohue environnante. « Je… Je vais rentrer. À plus tard. » Les expéditions citadines, assurément, n’étaient pas faites pour tout le monde.

Se retrouvant “seule” au milieu de cette foule braillarde et pour le moins hétéroclite, Vera s’attacha un moment à observer de tout son soûl les impressionnantes colonnes de la Grande Cathédrale, à l’instar de ses merveilleux vitraux, dont les motifs chatoyants lui rappelèrent un instant les percées de sa cousine de Val Royeaux. La comparaison, toutefois, s’arrêtait là : pour tout impressionnant qu’il était, ce bâtiment-ci ne pouvait prétendre rivaliser avec le monstrueux édifice de la capitale Orlésienne. En dépit de quoi, Starkhaven n’avait pas à rougir de son nouveau joyau.

Le ronronnement d’un psaume, entonné par un cantor voisin, arracha la maquerelle à ses ruminations architecturales. Reportant son attention sur les âmes qui l'entouraient, Vera croisa les œillades tantôt indifférentes, tantôt hostiles des havenois locaux, qu’elle tacha d’ignorer avec superbe. Loin de se formaliser de l’animosité qu’elle pouvait inspirer, la maquasse porta son regard aux pieds de la Grande Cathédrale, où s’échinait, découvra-t-elle non sans surprise, la silhouette tristement familière de Soeur Silence. Un simple coup d’oeil sur la mine bienveillante de la sainte femme suffit à ramener Vera quelques précieuses années en arrière, lorsqu’un mauvais tour du destin l’avait contrainte à pousser pour la première fois la porte du Couvent des Murmures. Si elle avait toujours répugné à quémander du secours, la maquerelle (alors simple courtisane) avait pourtant côtoyé les Soeurs de l’asile à plusieurs reprises ; elle doutait néanmoins que leur Doyenne ait gardé d’elle un quelconque souvenir. Les nécessiteux, après tout, ne manquaient pas dans cette ville.

La mine bienveillante de la bonne femme, occupée à serrer des paluches étrangères mais décidément vertueuses, fit naître en Vera le désir nouveau de rendre - à sa manière, et de bien modeste façon - l’assistance dont elle avait elle-même bénéficiée, jadis. N’étant toutefois pas de nature très pieuse, cette bouffée d’altruisme lui procura un certain inconfort. Mais le regard de son aînée, qu’elle croisa alors qu’elle songeait à rebrousser discrètement chemin, l’incita, bon gré mal gré, à donner suite à cet élan vertueux.

S’approchant lentement de Soeur Silence, elle tira une pièce de la bourse accrochée à sa ceinture et, sans un mot, en prenant grand soin d’éviter ses yeux de Sainte, déposa son don dans l’auge de la Doyenne.