-17%
Le deal à ne pas rater :
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular 44mm (plusieurs ...
249 € 299 €
Voir le deal


Le cœur du problème, le problème du cœur [Lilley]

Miche
Miche
Garde du corps de l'Acanthe
Garde du corps de l'Acanthe
Miche
Personnage
Illustration : War is an old and abusive lover, yet the soldier always crawls back to them when they call.

Peuple : humain
Âge : 48 ans depuis Auguste
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Névarra
Occupation : Vigie, garde du corps de Vera
Localisation : Laurier Carmin majoritairement
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Dan Mora pour le vava, Mitch Mohrhauser pour l'illu
Date d'inscription : 30/12/2022
Messages : 155
Autres personnages : Copper, Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka
Attributs : CC : 20
CT : 12
End : 16
For : 18
Perc : 15
Ag : 16
Vol : 18
Ch : 9

Classe : Civil, niveau 2
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1524-miche-i-will-do-
Le cœur du problème, le problème du cœurCHAPITRE CINQ :  À QUI, LA NUIT, SUPPLIE LES CORPS VOILÉS

Type de RP Flashback
Chapitre concerné Chapitre II
Date du sujet 16 Longnuage 5:13
Participants @Miche@Lilley
TW mention de l'incident qui a défiguré Lilley (et peut-être des détails légèrement graphiques)
Résumé Comme chaque matin, Miche se lève après une courte et éprouvante nuit et commence sa routine méticuleuse. Il prépare une tisane et ramasse 2-3 bricoles à manger avant de frapper à la porte de la chambre de Lilley, qu'il surprend déjà debout, hors de son lit, et proche d'une fenêtre déjà dégagée. En pleine convalescence, la jeune femme semble avoir changé, et Miche est incertain de l'approche à choisir.
Pour le recensement


Code:
[code]<ul><li><en3>16 Longnuage 5:13</en3> : <a href="LIEN DU RP">Le cœur du problème, le problème du cœur</a></li></ul><p><u>Miche, Lilley.</u> Comme chaque matin, Miche se lève après une courte et éprouvante nuit et commence sa routine méticuleuse. Il prépare une tisane et ramasse 2-3 bricoles à manger avant de frapper à la porte de la chambre de Lilley, qu'il surprend déjà debout, hors de son lit, et proche d'une fenêtre déjà dégagée. En pleine convalescence, la jeune femme semble avoir changé, et Miche est incertain de l'approche à choisir.</p>[/code]




"Il n'est pas de naissance qui ne rappelle une mort,
pas de victoire qui n'évoque une défaite."

--G. Brooks

Miche s'exprime de rares fois en #666666
Miche
Miche
Garde du corps de l'Acanthe
Garde du corps de l'Acanthe
Miche
Personnage
Illustration : War is an old and abusive lover, yet the soldier always crawls back to them when they call.

Peuple : humain
Âge : 48 ans depuis Auguste
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Névarra
Occupation : Vigie, garde du corps de Vera
Localisation : Laurier Carmin majoritairement
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Dan Mora pour le vava, Mitch Mohrhauser pour l'illu
Date d'inscription : 30/12/2022
Messages : 155
Autres personnages : Copper, Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka
Attributs : CC : 20
CT : 12
End : 16
For : 18
Perc : 15
Ag : 16
Vol : 18
Ch : 9

Classe : Civil, niveau 2
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1524-miche-i-will-do-
Le cœur du problème, le problème du cœur

Il faut un temps pour réaliser que le regard ambré du cerbère fixe le vague plafond aux vieilles poutres saillantes. Un autre encore pour réaliser que son souffle est bloqué. Un choc banal, habituel, rituel macabre et involontaire contre lequel Miche ne lutte même plus, et qui démarre chacune de ses journées.

Son corps lourd des vapeurs de l’aube se redresse drapé de son râle, sa main massive passe contre son visage, effleure les angles étranges mais qui, pour lui, rappellent une fierté passée, la familiarité de tout ce qui fut ; effleure le temps qui passe, et ne cessera jamais son cours.

Ses rêves ont changé, ces derniers temps. C’est rare, certes. Ses yeux confus contemplent cette main désormais au repos, et l’espace d’un instant, il peut sentir la chaleur désagréable, cette texture molle et humide qui roule dans sa paume. Le poing se ferme, et il se lève.

Contrairement au reste du Laurier Carmin, le rythme de vie de Miche s’en voit légèrement décalé. Son travail ne s’arrête qu’à peine l’aube redressée, pour s’effondrer malgré lui jusque vers 10 ou 11 heures selon les humeurs. Il faut bien quelqu’un pour protéger les nuits d’autrui, ou certains doux rêves qu’il ne peut qu’envier. Chaque journée se répète à la minute près, chaque geste, chaque étape est méticuleux dans son timing et dans son exécution. Le cerbère se lève, taille sa barbe, ajuste à peine ses cheveux épais et toujours plus grisonnants et s’habille. Puis, il se dirige en cuisine, où il salue Ysna, qui malgré la routine implacable, ne manque de se cogner contre lui ou de simplement sursauter en remarquant sa présence. Il fait chauffer un peu d’eau, ouvre le cabinet pour en tirer une boîte, attrape une tasse dans l’armoire d’à côté, une cuillère dans le tiroir, referme le tiroir puis l’armoire, revient sur ses pas, ajuste la rotation de la casserole et observe l’eau un instant, pensif, avant d’ouvrir la boîte, de prendre une cuillère rase de feuilles, deux coups contre la tasse pour que tout tombe, observe, en prend une deuxième qu’il ne vide au final qu’à moitié, rajoute un peu de sucre, range le tout, et le temps de tout ce petit rituel, l’eau commence à vibrer. Alors, il attrape la casserole, verse avec précaution l’eau dans la tasse, et le temps que la tisane infuse un peu, il attrape un morceau de pain, en coupe la croûte, en mâchonne un bout, glisse quelques raisins dans un bol avec le pain, récupère la tasse, le tout sur un plateau, et le voici reparti sans un mot. Seamus n’était pas là pour lui tenir la jambe, et ça l’arrange un peu, même si l’écouter parler ne le dérange pas.

Parfois, les cris lui reviennent. Ils emplissent l’espace, déchirent le ciel. Il a entendu l’horreur crisser son requiem à de nombreuses reprises, mais pas comme ça. Jamais de la sorte.

Il monte les escaliers, quatre pas, entend Dasyra le saluer, deux autres pas, et comme chaque matin depuis, il frappe deux fois à la porte. Il attend un peu. Il sait qu’elle ne compte plus l’inviter à entrer, elle ne veut pas attirer l’attention. Alors, il s’invite.

Les rideaux sont tirés déjà, ce qui le surprend. La lumière du jour épouse les formes, le vieux bois, le coton. Mais Miche rentre sans un bruit, les dents pourtant serrées sous cette moue impassible. Il referme la porte d’un pied attentif, s’approche de la table de chevet pour y déposer son modeste plateau, et se redresse pour observer l’opposé de la chambre.

Sa silhouette se dessine en contre-jour, se confondant avec les barreaux boisés de la fenêtre si on n’y prête pas assez attention. Sa chevelure ne trahit nulle courbe de quelques potentielles mèches rebelles, et rares sont les fois où Miche a l’occasion de la voir debout. Ce qui fronce ses sourcils épais. Une intuition folle le supplie de la rattraper, elle pourrait se faire mal. Mais une terreur plus tenace, qui le tient davantage éveillé lors de son croquis de repos, lui rappelle sa place. Lui rappelle ce qu’il a fait. Ou plutôt, ce qu’il a manqué.

Dans un silence discret pourtant pesant, Miche demeure interdit mais à l’écart. Le corps droit, les mains dans son dos trahissant l’incertitude, la nervosité. Et le regard, dont l’étincelle farouche refuse de mourir, profite, lâche, de cette distance, de cette silhouette, pour la contempler sans affronter ses plus terribles échecs.

Une femme si belle, un destin si injuste. Si cruel. Si laid.

- « Je t’ai apporté du thé. »

Le ton est calme, malgré la tempête qui déchire ses pensées chaque matin. Malgré les cris. Malgré les rêves de terreur. Le ton est calme, mais incertain. Confus, peut-être. Il veut tant savoir comment elle va, si elle sent que son état s’améliore enfin, mais peut-il seulement prétendre à ce rôle, auprès de celle qu’il n’a su protéger du monde et de ses pervers stupides ?

Il a failli. Dans un sens plus fataliste comme dans l’autre plus chaleureux, il a failli. Et chaque jour, le cerbère constate cette dualité éprouvante quand il l’observe avec cette même attention.





"Il n'est pas de naissance qui ne rappelle une mort,
pas de victoire qui n'évoque une défaite."

--G. Brooks

Miche s'exprime de rares fois en #666666
Lilley
Lilley
Demi-mondaine de l'Acanthe
Assistante de l'intendante
Demi-mondaine de l'AcantheAssistante de l'intendante
Lilley
Personnage
Peuple : Humain
Âge : 29
Pronom.s personnage : Elle
Origine : Marches Libres
Occupation : Assistante de l'intendante à l'Acanthe
Pseudo : La Plume Penchée
Pronom.s joueur.euse : Iel
Crédits : linette hayes
Date d'inscription : 30/10/2024
Messages : 20
Attributs : CC : 10/10 CT : 12/12 End : 15/15 For : 12/12 Perc : 17/17 Ag : 13/13 Vol : 12/12 Ch : 14/14
Classe : Civile
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t2473-lilley-une-aloue

Ce matin, en ouvrant les yeux, après qu’un rayon de soleil l’ait salué d’une pique gênante, filtrant à travers les rideaux mal fermés, Lilley se rappela qu’elle n’avait plus deux yeux, mais bien un. La sensation d’avoir perdu la capacité à juger la distance et le point mort qui s’était manifesté à la perte d’une partie de sa vision lui tapa dans l’estomac comme l’aurait fait un coup de poignard … mais à l’instar de ce genre d’attaque, son œil manquant ne réapparaîtrait pas en se tortillant autour de l’injustice. Aujourd’hui, ce matin, en cette journée, Lilley décida de reprendre sa vie en main.

Elle n’allait pas faire de grands discours, elle n’allait pas courir dans les rues, chanter sur les toits ou saluer les clients de l’établissement avec un sourire avenant comme elle l’avait fait jusque-là. Mais elle allait se redresser, ce sortir de cette ignoble chape de dépression qui la clouait au lit et tenter de s’habiller par elle-même, sans dépendre d’une autre main pour les choses les plus simples.

Clignant le seul œil qu’elle pouvait bouger, l’autre se contentant de tirer sur les fils que les sœurs avaient tissés pour le garder fermé, elle usa de toute sa volonté pour redresser son corps et se mettre assise dans le lit. Une fois assise, elle inspira profondément - ayant eu la chance de ne pas inhaler l’acide, la perte n’était que superficielle pour Lilley, physique, sans être complètement handicapante - afin de reprendre son souffle, ce simple geste lui ayant déjà coûté une forte énergie. N'était-ce pas là ironique ? En plus de lui avoir pris son visage, on lui avait pris son énergie, sa capacité à croquer la vie à pleine dents. Il n’y aurait plus de danse pour lui arracher le souffle, plus de rire qui stopperait les conversations, plus de chants qui feraient tourner les têtes … à présent il n’y aurait que cette chose immonde, au visage fondue et à l’œil vide qui se déplacerait dans les coulisses de la Maison.

Tirant la couverture qui la couvrait, la poussant sur le côté, Lilley posa ses pieds nus sur le sol boisé de ce qui lui tenait lieu de chambre. Restant un instant ainsi, à simplement sentir le bois sous ses pieds, elle finit par hisser son corps debout, usant de toute sa volonté, toute son énergie, afin de le faire de son plein choix.

Ha !” un petit rire désabusé lui échappa alors. Elle qui pouvait passer une journée et une nuit à entretenir la flamme dans ses clients, la voilà presque épuisée à simplement se lever. Quel cauchemar …

En plus d’être immonde, ne soit pas un poids …” la jeune femme se galvanise en soupirant, ne pouvant que se motiver de la sorte. Elle était réellement reconnaissante à Madame Hortense pour lui avoir laissé la possibilité de travailler, même dans les coulisses, et de prendre un temps de convalescence pour s’en remettre. Mais elle se sentait comme un poids mort que l’on avait mis dans un coin pour que personne ne puisse ne serait-ce qu'y poser l'œil.

Se dirigeant vers la jarre qui contenait la peu d’eau nécessaire à ses ablutions quotidiennes, elle ne leva pas les yeux vers le miroir qui la défiait sur le vanité. Elle refusait de regarder ce monstre qui avait pris sa place après l’attaque, elle s’y refusait.

Disparaît, abomination …” siffla Lilley, les dents serrées, pendant qu’elle passait un linge sur ses bras. Si seulement elle pouvait briser tous les miroirs de l’établissement … mais ils ne lui appartenaient pas plus que son corps, alors elle ne pouvait pas se le permettre.

Une fois aussi fraîche qu’elle pouvait l’être sans s'immerger dans un bain, elle se dirigea vers la chaise qui contenait les habits qu'elle porterait en cette journée. Une simple robe, aux couleurs terne, comme son avenir … Elle n’attacha pas ses cheveux, ne porta pas de bas et ne se maquilla pas. A quoi bon ? Elle n’allait certainement pas sortir de cette chambre … se lever par elle-même lui avait déjà demandé toute son énergie.

Alors qu’elle passait une main dans ses cheveux, se faisant la réflexion qu’elle allait les laisser pousser jusqu’à s’en faire un rideau pour son visage, la porte de sa chambre s’ouvrit.
Tournant à peine le corps, elle ne fut pas réellement surprise de voir Miche entrer, lui qui avait pris soin d’elle dès le début de cette convalescence. Il apportait encore, sûrement, cette crème qui allégerait un tant soit peu sa douleur.

Encore une fois, l’homme était maladroit dans sa façon d’être. Son corps immense tentant de se faire disparaître, comme s’il avait peur de l’écraser de sa présence. Bien sûr, il ne la regardait pas. Enfin, pas vraiment. Il la regardait comme les Filles regardaient ces clients hideux mais qu’il fallait servir, un peu sur la droite, juste à côté de l'œil, un peu flou mais pas trop, sans avoir l’air de ne pas regarder. Aah, elle le savait, elle était immonde, et cela ne faisait que le confirmer.

...” elle ne savait que lui répondre. Merci pour le thé ? Encore du thé ? Tu n’as que ça à me dire ? Alors elle se contenta de garder le silence, en se retournant complètement, ses pieds toujours non chaussés ne faisant aucun bruit sur le parquet.

Avançant lentement vers ce qui lui avait été servi - autant par nécessité de se ménager que par la peur de ce qu’elle pourrait ressentir plus prêt de Lui - elle finit par arriver à portée de main de l’homme.

Elle contempla la théière sans un mot, sans un geste, le silence pesant dans cet endroit restreint. Puis elle leva le visage vers Miche, ses cheveux cachant la partie défigurée et son unique œil, d’un vert tirant sur le bleu, se fixant sur lui.

Tu n’es pas obligé de faire ça.” la voix qui sort de sa bouche est légèrement rocailleuse, après tant de jours à ne parler qu’au minima, un filet de son qui parviendra à peine aux oreilles de son interlocuteur. Dans sa phrase, il y avait tant de sous entendus : tu n’as pas besoin de venir; tu n’as pas besoin de me faire du thé; tu n’as pas besoin de me mettre cette crème; tu n’as pas besoin de te flageller pour quelque chose que tu n’aurais pas pu arrêter … Mais seuls ces mots sont prononcés, et l’interprétation ne pourra se faire que d’après ce que Miche pourra en percevoir.

#depression #mental_faible #délire_traumatique #défiguration
Miche
Miche
Garde du corps de l'Acanthe
Garde du corps de l'Acanthe
Miche
Personnage
Illustration : War is an old and abusive lover, yet the soldier always crawls back to them when they call.

Peuple : humain
Âge : 48 ans depuis Auguste
Pronom.s personnage : Il/lui
Origine : Névarra
Occupation : Vigie, garde du corps de Vera
Localisation : Laurier Carmin majoritairement
Pseudo : Adamant
Pronom.s joueur.euse : Il/lui
Crédits : Dan Mora pour le vava, Mitch Mohrhauser pour l'illu
Date d'inscription : 30/12/2022
Messages : 155
Autres personnages : Copper, Alzyre de Launcet, Tiaru Tohopka
Attributs : CC : 20
CT : 12
End : 16
For : 18
Perc : 15
Ag : 16
Vol : 18
Ch : 9

Classe : Civil, niveau 2
Feuille
Joueur

 

https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1524-miche-i-will-do-
Le cœur du problème, le problème du cœur

La douce lumière matinale se reflète à travers le tissu de sa modeste robe, triste prisme qui décline l’éclat de la vie en mornes nuances. Le jupon virevolte avec timidité lorsque la jeune femme se tourne vers le vigile, qui en rate les ondes de si peu. Il préfère préparer le thé, comme il le fait chaque matin depuis des mois et des mois, verse l’eau chaude – et non brûlante – dans la tasse, repose le tout dans un cliquetis étouffé.

Le Laurier a développé la fâcheuse tendance de lui poser toutes les pires questions. En vérité, il fait partie des rares à la voir régulièrement, si ce n’est le seul. Chacune et chacun s’inquiète à différents niveaux, certaines filles préfèrent même éviter le sujet entièrement. Car ce qui est arrivé à la douce alouette aurait pu arriver à n’importe qui d’autre ce soir-là.

Et les questions pleuvent. Miche n’a jamais été bavard, et la seule à obtenir des réponses est bien entendu la patronne. Mais peut-être devrait-il davantage délier la langue, ne serait-ce que pour rassurer. Après tout, rassurer fait partie de son travail.

Les pas de Lilley sont discrets ainsi dénudés, mais le cerbère a su dompter l’art du silence, et perçoit ces quelques vibrations, le léger craquement du plancher, le soupir pourtant retenu de la jeune femme qui s’approche alors. Miche se redresse, le regard effleurant le vieux bois. Dans un mouvement astucieux des tissus, il lui arrive d’entrevoir la courbe frêle de ses mollets l’espace d’un battement de cils. Son regard d’ambre remonte brièvement vers son visage, une douceur qu’il reconnaîtrait entre mille même au fond de l’enfer.

Ce n’est pas la laideur qui lui fait tourner la tête vers le thé qui fume ditraitement. C’est le sang. Ce sont les cris. Les pleurs. Les odeurs de peste, de peur et de pourriture. Il lui arrive d’y retourner, parfois, l’espace même d’un songe.

Mais Lilley n’est pas dans ce déni, où Miche préfère se cloîtrer. Elle s’approche davantage, s’impose à lui, plante son veuf œil dans le sien, le cherche, le cherche désespérément. Son souffle se ravale, tandis que le voilà face au mur.

Depuis l’attaque, c’est bien la première fois que c’est elle qui cherche à l’atteindre, à combler la distance. Il l’a connue morne, vide même. L'œil qui divague sur ses mains, la tête penchée avec l’espoir que sa chevelure suffise à la dissiper.

Créateur, pourquoi elle ?

Le cerbère se redresse un peu, et soutient enfin ce regard, les dents cependant serrées. C’est comme regarder un démon sans broncher, non celui de la laideur, mais bien celui qui sait les horreurs qu’il a fallu commettre pour en arriver à un si navrant résultat.

Le silence s’éternise autour d’eux deux, avant que la voix rauque, presque malade de Lilley ne lui réponde enfin.

- « Tu n’es pas obligé de faire ça. »

Bien sûr qu’il est obligé. Quel couard n’honorerait son devoir de la sorte ? C’est sa mission de veiller à la sécurité du Laurier Carmin, et quitte à échouer, d’au moins sauver les meubles. D’un plan purement rationnel, c’est même la raison pour laquelle on lui donne salaire. D’un autre plan bien plus agité, c’est tout ce qu’il peut faire : évidemment qu’il s’y obligera.

Miche hoche négativement de la tête.

- « Ton rétablissement a l’air de gentiment porter ses fruits. »

Et dans le fond, c’est tout ce qui importe pour lui. Son regard dérive une fois de plus vers le thé, pensif, perdu.

- « Ça va ..? »

Le regard fuit, la voix s’étrangle, les épaules s’affaissent, les mains s’agrippent dans le creux de son dos. Comme un regret qui s’éveille. Comme un traître qui retrouve son ancien ami. Une culpabilité et une honte difficiles à décrire, mais qui lui sont chères.





"Il n'est pas de naissance qui ne rappelle une mort,
pas de victoire qui n'évoque une défaite."

--G. Brooks

Miche s'exprime de rares fois en #666666
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Personnage
Feuille
Joueur

 

Le cœur du problème, le problème du cœur [Lilley]