4:55 Eithne Harimann donne naissance à son deuxième fils : Gregory. Le garçon suit son aîné de deux courtes années, et précédera son frère benjamin de quatre. La famille, issue de la petite noblesse de Starkhaven, jouit d’une situation confortable au sein de la cité. Harimann père, membre de l’office de la ville, veille personnellement à l’éducation de ses fils, de sorte que Gregory profite d’une instruction large, quoique exigeante. Quand vient l'âge, un riche marchand, offre de former le garçon. Celui-ci déborde d’enthousiasme.4:72 Gregory a vingt-et-un an lorsqu’il fait la connaissance de Gaspard, un médecin orlésien, aventurier autoproclamé, de passage dans les Marches Libres. Les deux hommes nouent rapidement une amitié solide et décident de voyager ensemble, d'abord en Antivan, au Riveïn puis au Névarra, le tout ponctué de plusieurs séjours à Starkhaven. 4:80 - 4:83 La campagne orlésienne en terres alamarries intrigue le binôme, en quête de nouvelles aventures. Sur l'impulsion de Gaspard, Gregory se joint au contingent de l’empire. L’expérience, cependant, tourne bien vite au désastre : l’hiver, rude, tue et mutile, et la brutalité des combats anéantit bientôt la témérité naïve de Gregory. S’il tient bon, la disparition de Gaspard, emporté par une maladie des poumons, finit par venir à bout de la bravoure du jeune homme. Gregory rompt son engagement et rentre en Orlaïs. 4:83 - 4:85 Errance en Orlaïs. Gregory, abattu par la perte de son ami, vagabonde sur les terres de cet empire étranger pour lequel il a trop sacrifié. Inquiets pour sa santé, ses proches lui demandent de rentrer à Starkhaven. Il finit par y consentir et reprend la route de la maison. 4:86 Jugeant urgent de trouver à son cadet cette stabilité qui lui fait terriblement défaut, le père de Gregory joue de son influence pour trouver à son fils une place au sein de la garde de Starkhaven. « Rigueur et discipline. ». D’abord réfractaire, ne voyant dans la garde qu’une retraite pour ivrognes ou tire-au-flanc, Gregory finit par trouver du sens à ses mandats en redécouvrant la cité qui l’a vu naître. 5:07 Gregory participe à la Guerre des Rats. 5:13 La purge a laissé des marques, que le temps n’est pas tout à fait parvenu à effacer. La violence a rongé la confiance, en la garde comme en la noblesse, et Gregory cumule les tares. Les épreuves récentes, toutefois, pourraient rappeler au peuple la raison d’être de l’institution : défendre la cité de ses ennemis. 5:13Gregory, à la surprise de ses proches, reconnaît Vera comme sa fille biologique. Le narratif est minutieusement calibré : une orlésienne rencontrée à Antiva, une liaison éphémère écourtée par le départ de Gregory pour Riveïn ; de cette union naît toutefois une enfant illégitime, que sa mère, mourante, envoie à Starkhaven sur les traces de son père. Vera, de son vrai nom Hortense Harimann, y vivote péniblement, dans l’ombre d’un géniteur que sa bascule dans le monde de la prostitution embarrasse. Mais la jeune femme évolue, gravit les échelons, et l’ouverture récente de l’Acanthe convainc finalement Gregory de reconnaître comme sienne cette fille décidément résiliente et ambitieuse. Après tout : « La lucidité vient avec l’âge. Les angoisses aussi. »

Il est des hommes que jamais rien n'ébranle, des statues de marbre blanc vierges d’aspérité. Je suis de la race opposée : boue et sang sous ma carapace d’or. Trébucher, dit-on, fait partie de la vie, et la mienne cumule déjà plusieurs décades. Combien d’erreurs alors ? Beaucoup : certaines que je regrette, d’autres dont je me félicite ; et d’autres encore qui me tiennent éveillé la nuit. L’âge, toutefois, a apporté la sagesse qui me faisait autrefois défaut, et la garde les responsabilités que j’ai longtemps cherché à fuir. Alors que vienne l’Enclin, que sortent de leurs tanières les ennemis de ma cité : je suis prêt.