Type de RP classique
Chapitre concerné chapitre 3
Date du sujet 11 Longnuage 5:13
Participants Lachlann Vaël, Varlas Tanassavir
TW mention d'ambiance triste
Résumé Lachlann a depuis longtemps accepté que le sort d'Isbeil Byrne ne serait pas brillant, mais faut-il accepter qu'un esprit faible condamne irrépressiblement des apprentis ? Motivé par l'envie d'améliorer le Cercle, l'enchanteur supérieur va demander des conseils d'éducation magique à l'archiviste des Tanassavir.
Pour le recensement

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[code]<ul><li><en3>11 Longnuage 5:13</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t1611-buissons-varlas-tanassavir">Buissons</a></li></ul><p><u>Lachlann Vaël, Varlas Tanassavir</u> Lachlann a depuis longtemps accepté que le sort d'Isbeil Byrne ne serait pas brillant, mais faut-il accepter qu'un esprit faible condamne irrépressiblement des apprentis ? Motivé par l'envie d'améliorer le Cercle, l'enchanteur supérieur va demander des conseils d'éducation magique à l'archiviste des Tanassavir.</p>[/code]

Les intrigues du Cercle sont un mystère pour le Tanassavir. La magie est déjà une chose complexe par elle-même. Puisée dans la nature par les elfes et dans l’immatériel pour les shemlens. Une approche différente. Une manière de faire qui creuse un fossé entre deux peuples, deux visions. Pourtant, Varlas a conscience, de l’importance de s’ouvrir. De composer avec les forces de chacun. Qu’une évolutuon positive peut naître. Mais la méfiance est gravée dans ses entrailles. Est-ce seulement possible aux elfes de pardonner les erreurs du passé ? Une gloire déchue qui les a poussé à quitter les nobles structures de leur ville pour se nicher au creux de la nature. Il y a des mémoires ancestrales qui sont difficiles à guérir.

Pourtant, l’Enclin s’approche, dévaste et grignote les terres et les cités. Il ne sait pas où se positionner face à tout ça. Ses longues méditations en forêt lui manquent. Elles ne sont plus aussi longues, ni solitaires. Seulement quand le coup de tête lui prend de disparaître, reléguant tout à l’Ainée dans son silence. Ces temps de connections sont coupés, entrecoupés, par l’inquiétude qui électrise l’air. Pourtant, il doit garder foi.

Des discussions se sont échangées avec Ryatha. Des points de vue. Des histoires. Des scénarios. Des options. Des possibilités. Un tout qui s’étale depuis leur arrivé dans les bois des Byrne depuis quelques années, déjà. La situation se tasse et les solutions restent en surface.

Une lettre d’avertissement est arrivée. Elle porte le sceau du Cercle de la région. Ornée et décorée. Soignée. Une surprise, assurément, d’y lire les quelques mots inscrits. Une rencontre avec un enchanteur supérieur.

Une brève réponse est donnée, le même soin est apporté et l’écriture appliquée de quelques mots qui soulignent son accord. L’intrigue certaine de découvrir quel mal pousse un membre du Cercle à quitter sa Tour.  

À l’occasion de son arrivé, l’aménagement du clan est organisé, afin de déplacer et préserver certains membres d’entre eux. Les shemlens sont curieux, trop curieux, à fouiner là où les interdits résonnent.

Au clan, les chasseurs et les guerriers restent, tout comme certains artisans. Ceux qui ne seront pas troublés par la présence d’étrangers.

Quand Lachlann Vaël et son templier passent la frontière de la forêt, les chasseurs viennent les cueillir et les guider sous un silence pesant. Une certaine tension semble flotter. Ou plutôt une méfiance, que les années ont ancrées.

Lorsque les deux mages se rencontrent, Varlas incline la tête également et lui retourne la politesse. « Andaran atish’an. » D’un geste de la main, il l’invite à le suivre, mais l’Archiviste tique sur la présence du Templier. « Je suppose que votre invité va rester avec nous tout le long ? »  Il arque un sourcil, les mains jointes dans le dos, surpris que leur échange ne soit pas confidentiel. « Dois-je en conclure que vous êtes là pour une affaire officielle et non personnelle ? »

La rencontre avec la noblesse havenoise s’est jusqu’à présent bien passée. Étonnament agréable pour ne pas dire chaleureuse. Eibhlin est une femme raffinée dont l’ouverture aux autres peuples est aujourd’hui un trésor rare. Quant à la famille Vaël, il espère rencontrer ce même trait de caractère. Et si Varlas capte la minutie et l’artisanat luxueux ses vêtements, il espère qu’il se révèlera aussi digne que ses broderies.

Lancer de dés : Réussite

Depuis son entrée dans le camp, l’Enchanteur semble plus agité à analyser le clan, plutôt qu’à regarder son hôte. Sa présence sonne comme une excuse pour venir chercher autre chose, mais l’Archiviste décide d’attendre plutôt que d’attaquer de front.

Sonne alors la question concernant le Templier. Va-t-il assister cette discussion ? Si la réponse est oui, leur échange risque de rester en surface et superficialité au détriment d’une honnête vérité. Alors cette entrevue ne durera qu’une poignée de secondes, le temps de s’adresser les formalités nécessaires et de passer à autre chose. Pourtant, l’Enchanteur n'a pas mis ses bottes de randonnée pour y passer le court temps d’un chant d’oiseau ?

Quand sa réponse frappe, Varlas ne répond pas et se contente à observer calmement l’homme. S’ensuit alors un geste du magicien, demandant au Templier de s’éloigner. Il semble que le sérieux de leur entrevue puisse commencer et l’Archiviste apprécie cet effort.

Sans entraver le cheminement de la situation, il écoute les dires du shemlen, un subtil sourire se trace sous l’entente de son accompagnement-cadeau, mais il ne le commente pas. Après tout, chacun ses règles, bien que le Tanassavir est loin de comprendre de la réalité de cet terrain mystérieux.

Puis, sa requête s'annonce sans entrave ni chichis. L’Archiviste hoche silencieusement la tête. Une surprise se naît dans son esprit sans pour autant l’afficher ou l’exprimer. « Et pour quel raison, souhaitez-vous échanger avec un Dalatien là-dessus ? » La Chantrie n’a-t-elle pas réponse à tout ? Il est rare qu’un shemlen vienne chercher des réponses auprès des elfes sauf lorsque la situation est critique.

Mais avant d'entamer quoique ce soit, il souhaite d'abord éclaircir un premier point. « Si vous me le permettez, j’aimerais vous poser une autre question. Partager sur nos méthodes, est-ce vraiment le cœur de votre venue ? Vous semblez plutôt chercher quelqu’un dans mon clan. Sachez que nous ne cachons aucun shemlen chez nous. » De nouveau sa voix détaille ce sang froid qui le décrit si bien.

L’Archiviste choisit, de briser le voile des mystères en demandant à l’Enchanteur, si la raison de sa venue est déguisée. Depuis son arrivée, son œil parcourt les lignes qui dessinent le fourmillement des elfes, où l’intention tend plus vers la recherche plutôt qu’à la découverte.

Pourtant, c’est sous le prisme de la curiosité qu’il répond dans un premier temps. Les deux hommes s’expriment l’un à l’autre avec soin et minutie, sans lever l'opacité sur leurs émotions. Les traits de leur visage sont fixes et impassibles.

Il le renvoie alors à un souvenir du passé. Un épisode ni rare ni commun, mais qui arrive chez les Dalatiens. Bien que la magie soit perçue comme un don, elle se doit d'être partagée avec les autres clans elfiques. Malheureusement, il arrive que les places ne sont plus disponibles et ces occasions provoquent des chemins de traverse dont Varina, la jeune elfe.

Il se rappelle des longs échanges de la magicienne avec Ryatha. Il se souvient de son départ. Alors il hoche la tête silencieusement mais n’en reste pas moins interpelé par les propos. Est-ce que ses parents vivent encore avec nous ? Non, ils sont partis il y a bien longtemps et ce, aux côtés de leur fille. « Il est arrivé quelque chose dont vous souhaitez nous faire part ? » demande-t-il calmement.

Mais sans transition, l'Enchanteur change de sujet, évoquant leurs responsabilités à s’occuper des jeunes apprentis. Un épisode assurément douloureux pour l’Archiviste, malgré les années qui se sont écoulées, il garde les séquelles de cette catastrophe et malgré la douleur qui vient serrer son coeur, il ne l’exprime pas.

Mais il faut reconnaître que la situation électrique de cette période est fragile pour tous. Encore plus pour les jeunes mages. Une magie instable peut mener, comme par le passé, à de grands drames.

Varlas inspire doucement. Le démon de l’orgueil qui s’est emparé de son Premier a été maitrisé, permettant de garder sous silence, la noueuse situation auprès des shamlens. Pourtant, comment expliquer à cet Enchanteur, qu’il ne forme plus ses apprentis ?

Sans plonger au coeur du problème, ils peuvent sans doute échanger sur quelques rudimentaires. Quelques bases fondamentales dont il serait curieux d'entendre sa vision. « La magie est indéniablement liée aux émotions de son porteur. Nous sommes peut-être des enseignants, mais nous ne sommes pas différents de nos apprentis. » D’un geste de la main, il l’invite à avancer un peu dans le clan pour venir s’y assoir. « La question est simple, comment faites-vous pour garder votre maîtrise ? »

Une question sonne comme pour amorcer un début de réponse. Façonnées sous des cultures différentes, leurs perceptions peuvent s'entrechoquer comme se compléter. Bien que le nom de l'Enchanteur lui est connu, l'Archiviste ne connaît pas l'homme derrière ce titre, et c'est peut-être pour cela, qu'il prend le temps à cerner ses motivations.

Plus prudent que pessimiste, il l'écoute avec soin, dans l'aveu que sa méthode ne fonctionne pas. Tout simplement parce que tous ses élèves ne lui ressemblent pas. L'analyse lui décroche à nouveau un hochement de tête. Comment venir en aide à ceux, dont les habitudes sonnent en opposition directe ? Il soulève là, toute la subtilité nécessaire à leurs rôles. « Dans ces cas-là, nous avons le devoir d'entendre leur point de vue et de l'accepter, tout en gardant notre droit de ne pas être d'accord. » Il est impossible, voir même dangereux, de forcer un individu à leur vision, même s'il la juge comme la plus adaptée. C'est le meilleur moyen pour créer un fossé. De produire les premières étincelles d'un drame.

Mais la personnalité se dévoile un peu plus, quand il lui retourne sa question. Comme un bon marchand. Un bon négociateur. Assurément, un excellent politicien. Alors qu'à nouveau, un léger sourire se trace aux creux de ses commissures, il répond avec naturel :  « Je pars pour méditer ou prier les dieux. » Un calme nécessaire dans la nature, pour s'extirper des brouhahas du clan et du mental. Pour se protéger des peurs et des inquiétudes qui sont susurrés par delà le Voile.

Une question, répondue par une autre question. L'Archiviste lui donne la réponse à celle que l'étranger a détourné et il compte bien lui faire remarquer. « Maintenant que je vous ai donné ma réponse, allez-vous donner la vôtre, Enchanteur ? »

La vision des elfes et des shamlens est façonnée par leurs différences. Leurs milieux, leurs croyances. Des différences dont ils peuvent y voir autant de faiblesses comme de forces. Varlas espère qu’ils seront suffisamment ouverts et intelligents pour appartenir à ceux, qui basculent vers une avancée positive.

La vie du Cercle lui est quelque chose d'étrange et mystérieuse. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il existe une tour, qui se veut être une école pour les mages. Que les libertés sont limitées. Qu’on crie aux Apostats à tous ceux qui ne souhaitent se soumettre à cette vie désignée. En forçant un mage à y venir, forcément, les relations sont plus noueuses, plus tendues. Varlas n’a pas ce problème, bien qu’il peut être confronté à d’autres types de résistances ou de désaccords.

Quand vient le moment d’échanger autour de leurs propres maitrises, Varlas brise les mystères sur ses pratiques. À l’esprit et au cœur agités, c’est auprès de la nature et des dieux qu'il retrouve un certain apaisement. Seulement, est-ce que là où l’un y voit une liberté infinie, s'applique-t-elle à des mages coincés entre l’enceinte d’un établissement et ses jardins ?

Les échanges tournent autour des divinités. Il n’en connaît que peu sur le panthéon shemlen et il ne serait dire s’il est plus simple, plus fourni ou plus complexe. Mais aux yeux de l’Archiviste et aux souvenirs de cette "Guerre Sainte", il y perçoit surtout de l’injustice. « La foi est une puissante magie mais à ceux qui ne croit pas, elle est inutile. On ne peut forcer quelqu’un qui n’a jamais cru, qui ne croit plus, ou qui a été déçu. C’est à ce moment-là où leur recherche sur tourne sur autre chose. Sur un autre type de foi. Elle peut être l’amour, l’amitié ou même la vengeance. Ce sont des nuances qui peuvent apporter bien des choses. Positives comme négatives. »

Et les démons ne se privent pas pour jouer sur ces concepts qui animent ceux qui les vivent. Promesse d’une idylle passionnée. D’un foyer chaleureux et confortable. Le feu destructeur d’apporter soi-même justice à une situation abandonnée. Un tas d'illusions pour mener à la baguette celui qui veut croire.

À la question retournée, l’Enchanteur lui donne une réponse similaire à la sienne, qu’il juge sincère. Il écoute plus qu’il ne parle. Des voix qu’il n’a pas à imaginer. À ces mots, Varlas échappe un léger soupir. Des murmures qui les accompagnent, sans doute au quotidien, et qui s’infiltre sous n’importe quelle prétexte et sous n'importe quelle fissure.

« Mes apprentis ont la chance d’avoir la forêt comme enseignante. Elle fait partie d’un ensemble harmonieux à leur éducation. Elle est, comment dire… initiatique. »

Les deux mages poursuivent leurs échanges, donnant respectueusement de la matière à la pensée de chacun. L’évocation de la religion -- peu importe son origine -- comme de l’amour sont deux facteurs reliés par cette fine membrane est appelée la foi. Mais une foi aveugle peut être dangereuse et provoquer les pires dangers. Une histoire qui se répète inlassablement sous bien des formes différentes, toujours empreinte d’un même fond. Il y a-t-il encore de l’espoir qu’un jour hommes, elfes et nains, apprennent de leurs erreurs passées et présentes pour aller de l’avant ? « Êtes-vous devenu enchanteur par choix ou par obligation ? » questionne-t-il sur le fil de sa réflexion.  

Et alors qu’ils poursuivent sur comment Varlas guide les apprentis, il énonce vaguement la forêt comme tutrice. Les dalatiens vivent en pleine nature mais les shemlens tendent vers l’amalgame lorsqu'ils désignent la terre d'accueil comme appartenant aux elfes. Il n’en est rien. La nature est indépendante par elle-même. Seuls les dieux guident leurs pas et tracent leurs chemins. Mais ne serait-ce pas dangereux de le leur dire, laissant faussement croire qu'elle est libre d'être prise sous leur autorité ?

Intrigué par l’esquisse énoncée par l’Archiviste, l’Enchanteur l’encourage à poursuivre. « La forêt est la parfaite simulation de ce que nous pouvons rencontrer au cours de notre vie. Des amis, des ennemis, des épreuves, des dangers, des gratifications. » Seulement, est-ce possible de créer un tel environnement entre les quatre murs d'une tour où l'égalité entre mage et templier est maigre ? L'Archiviste n'a pas conscience de l'étendue de la gravité qui règne dans ces espaces. « Peut-être que vos apprentis peuvent bénéficier de plus de pratique que de théorie. »