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Wild World ~ Nora

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Wild WorldCHAPITRE UN : BÉNIS SOIENT LES CHAMPIONS DU CRÉATEUR

Type de RP Classique
Date du sujet 1ère semaine du Réconfort, 5:12
Participants Tiarnan Vaël, Nora
TW Langage grossier, violence.
Résumé Tiarnan Vaël, se rend incognito à la taverne, et après une altercation avec une bande de nains, fait la connaissance de Nora.
Pour le recensement

Code:
[code]<li><en3>1ère semaine du Réconfort, 5:12</en3> : <a href="https://ainsi-tomba-thedas.forumactif.com/t136-wild-world-nora"><i>Wild World</i></url></li><p><u>Tiarnan Vaël, Nora</u> Tiarnan Vaël, se rend incognito à la taverne, et après une altercation avec une bande de nains, fait la connaissance de Nora.</p>[/code]</p></fieldset><div class="footer_fiche"></div></div>


Le cochard flamboyant. Un nom de taverne comme un autre, comme on en voit beaucoup ici, dans le quartier animé de Chwoconer. Installé près de l’âtre paisible, les pieds étendus sous la table de vieux bois, Tiarnan attend paisiblement. Ne pas trop attirer l’attention, parce que son excursion nocturne tournerait court dès qu’on découvrirait son identité, et il n’a pas envie d’avoir de comptes à rendre au Palais. Ce soir, il n’est qu’un homme du peuple installé à une table, profitant du brouhaha et des éclats de vie, et plus tard peut-être, de la prestation de quelques bardes en quête de renommée.

Les manches de sa chemise sont retroussées, et il a pris soin d’y disposer diverses tâches pour être plus crédible : de la terre, de la suie, de la graisse. Un pantalon en toile trop grand pour lui, troué par endroits, vient compléter ce déguisement de fortune. Les occasions de s’extirper de sa condition ne sont pas si nombreuses après tout, il faut faire ça bien.

Le jeune homme remercie la serveuse d’un hochement de la tête et contemple son assiette avec satisfaction. Une grosse tranche de pain sur laquelle est disposé un morceau de truite grillée, luisante d’une sauce à la menthe. Une chope de bière épaisse devant lui, il en sirote une gorgée et nettoie d’un geste délicat la mousse qui s’était déposée sur ses lèvres. Un met rustique qui ferait rire beaucoup de nobles, et pourtant… L’identité de Starkhaven est aussi dans sa cuisine, et cette dernière ne nait pas dans les fourneaux des grandes maisons. Elle vient de la rue et s’élève ensuite, se transforme pour s’adapter aux standards d’une aristocratie trop souvent recluse dans son élitisme.

Tiarnan pousse un soupir d’aise. Personne ne semble faire attention à lui ici, alors il laisse son regard vagabonder, se perdre quelques instants sur des visages qu’il contemple avant de glisser un peu plus loin quand on semble l’avoir repéré. Puis, se fige en voyant deux nains, visiblement éméchés, coincer la serveuse dans un coin. L’oreille se tend, il ne distingue pas les mots dans le brouhaha, mais comprend bien les intentions des nains et la détresse de la femme. Il se lève alors, s’époussète la chemise sale et s’avance avec nonchalance vers le groupe.

« Messieurs, bonsoir. » Calme mesuré, assurance qui perce dans la voix. « Je ne suis pas convaincu que cette dame soit présentement à son aise, et c’est une chose fâcheuse que de vouloir extirper quelque chose à quelqu’un sans son consentement. Ne pourriez-vous pas la laisser et vous en retourner calmement à vos occupations normales ? » Regards posés sur lui, tout autour, silence lourd dans ce coin de la pièce. Incompréhension qui se dessine sur le visage des nains, surprise fugace et rire gras. Il sourit, attend que cela passe, fait mine de comprendre le comique de situation. « Et si t’allais t’occuper de ton cul l’mioche ? C’est dangereux d’jouer avec nous. » Sourire qui s’efface, le regard se fait froid. « Je ne plaisante pas. Vous allez vous attirer des ennuis, croyez-moi. »

Il leur expliquerait bien qu’ils ont toutes les chances de finir au bout d’une corde s’ils s’en prennent à lui. Il pourrait leur sortir un grand discours sur les valeurs, et le comportement que tous doivent avoir envers leur prochain pour construire un monde plus juste. Il n’en a pas le temps. Deux lourdes mains s’abattent sur son dos et le propulsent vers un mur. Surpris, il ne parvient pas à luter et s’écrase lourdement. Doigts fins qui viennent essuyer le filet de sang qui coule de sa lèvre éclatée. Au-dessus de lui, dans la lumière tamisée du cochard flamboyant, Tiarnan distingue l’éclat métallique de dagues aiguisées. Il aurait peut-être du prévoir une arme, lui aussi.
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Encore une journée qui se finit au même endroit : sur un des vieux bancs du Cochard Flamboyant. Comme à l’accoutumée, je pouvais sentir l’odeur âcre de la fumée s’échapper de l’âtre – ma place favorite étant à côté du feu, comme toutes les personnes voulant être tranquille. Encore une fois, la taverne était bondée. Des elfes, des humains, des nains, que ce soit des orlésiens, des antivans, ou que sais-je. La diversité était telle ici, que je pouvais être sûre que personne ne viendrait me faire chier.

Le craquage proche du parquet me fit relever la tête de ma pinte, et j’aperçu la jeune serveuse de l’établissement, Abi, apporter son repas au gamin assis face à moi. Encore un noble qui voulait se mêler à la populace. Non mais franchement, qui voulait-il duper avec son déguisement ? Personne ne porte des boutons de manchettes dans ce quartier… Je ne pu m’empêcher de réprimer un petit rire nerveux. Pourquoi sont-ils tous comme ça ? Pourquoi se sentent-ils tous si important ? Franchement ces artistos de mes deux me font vomir. Personne n’en a rien à foutre d’eux, et déguisé ou pas je vois pas pourquoi je m’intéresserais à eux.

D’un revers de la main, j’indiquai à la jeune femme de m’apporter ma pitance habituelle. Tout en buvant ma bière, j’observai du coin de l’œil ce jeune homme – qui ne m’intéressait absolument pas, je le rappelle. Les minutes passèrent, et la faim commençait à se faire grandement ressentir. Sortant de ma rêverie, je commençai à entendre de grands éclats de voix en provenance du groupe de ces abrutis de nains sur ma gauche. Ah les nains, pas un pour rattraper l’autre… En y regardant de plus près, on aurait dit qu’ils étaient tous à moitié bourré (pas étonnant pour des nains), et qu’ils avaient coincées Abi contre le mur. Je laissais sortir un long soupir… Encore un soir où je ne mangerais pas à l’heure. Mais le plus amusant était à venir.

Le jeune homme face à moi, prince charmant, s’était levé comme si de rien n’était, et allait apostropher le groupe de nains. A l’aide de son langage bien trop soutenu pour un péquenaud, il commença à leur faire la morale. Ça allait mal terminer cette histoire, et un aristo qui se faisait ouvrir le ventre dans un quartier comme celui-ci pouvait très bien entrainer à une purge générale, et dans ce cas, fini mes soirées tranquilles au Cochard Flamboyant. Sans attendre, je me levai du banc. Comme je l’avais prévu, un grand nain le plaqua violemment le gamin tête contre le mur. Il sorti sa dague, et commença à la brandir au-dessus de sa tête. Sans attendre, j’arrivai à sa hauteur, j’attrapai sa main, et d’une torsion brusque, dans un craquement osseux, je lui fis sauter le poignet.

« Pas ce soir bonhomme. Allez, je t’ai pété la main, tu lui as pété le nez, maintenant on reste copain et on s’arrête là. Toi tu me suis. » J’attrapai le jeune homme par l’épaule, et commençai à le trainer derrière moi, puis une fois arrivé face à son assiette, je le fis s’asseoir avec force.

« Tu permets que je me serve. » lui lançai-je tout en commençant à manger son poisson. « Maintenant, explique-moi ce que fais un mec dans ton genre ici. T’as bien failli te faire étriper, tu devrais savoir que les mecs comme toi ont rien à faire là. »


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Une femme surgit dans le dos du nain, carrure imposante. Il la voit se saisir de son poignet et ferme les yeux – grimaçant – en entendant les craquements et le cri de douleur du malotru. La femme semble agir sans effort, avec une légèreté déconcertante, comme s’il ne s’agissait là que d’une simple formalité. Tiarnan tente de se relever pour la remercier, mais elle l’agrippe déjà avec poigne pour le tirer avec elle. Déséquilibré, le jeune homme s’efforce de ne pas tomber, jambes encore un peu tremblantes. Finalement, elle le ramène à sa chaise, et le force à s’asseoir d’un geste brusque. Il ferme les yeux sous le choc, laisse s’échapper un grognement, mais ne tente pas de se débattre. Il en a assez fait à ce niveau pour ce soir, semble-t-il.

Ses yeux se posent sur son assiette, désormais devant sa sauveuse qui semble bien satisfaite de son petit larcin – ou de son abus de pouvoir. Une moue agacée se dessine sur son visage, se transforme en grimace en l’entendant poser sa question. La manche de sa chemise vient se plaquer contre sa lèvre ensanglantée, et il lève la main en direction de la serveuse – sauve, grâce à la femme aux cheveux roux. « Je peux ravoir la même chose s’il vous plait, Mademoiselle ? » Hors de question qu’il sorte les crocs pour défendre son plat, la bougresse n’attend que cela. Son regard froid se pose finalement sur elle, et il hausse les épaules.

« Pourquoi n’aurais-je donc pas le droit de venir ici, dites-moi ? Qu’ai-je donc de si différent de vous, hein ? Je suis en vie comme vous, je saigne, comme vous, je mange et je bois, comme vous. En quoi mon vocabulaire me priverait-il de faire ce qu’il me plait ? » Qui est-elle donc, pour penser pouvoir lui faire la morale, d’abord ? De toutes évidence, une femme des bas-fonds, qui a dû connaître son lot d’épreuves. La tolérance ne semble pas faire partie de ses valeurs. « Je ne vois pas en quoi vous auriez à me dire où je dois être, avec qui, et pourquoi. » Le ton est sec et cassant, il en a conscience et n’aime pas cela. Mais, s’il est tolérant, certaines personnes menacent de franchir des limites à très grands pas.

Son estomac grogne de manière tout à fait indécente, et il jette un coup d’œil aux alentours pour s’assurer qu’il n’a choqué personne. Quand son attention se reporte vers son interlocutrice, il semble s’être adouci, comme si sa colère était partie en gargouillis. « Je vous suis reconnaissant de m’avoir tiré de là. Ce genre de scènes m’attriste et me révulse, et je suis fort aise que vous soyez intervenue, d’autant que vous brillez quand on en vient à la brutalité. Comment puis-je vous appeler, Messera ? » Il hésite un instant, et lâche, plus bas. « Quel est donc votre métier ? Seriez-vous épée lige ? »
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Le fond musical qui faisait vivre la taverne avait repris après ma petite altercation avec le stupide nain. Ici, la musique n’était jamais assourdissante, un petit fond de luth suffisait. Face à moi, ce gosse – imberbe qui plus est – avait toujours sa tête d’ahurie. Comme si je n’étais pas là, il s’essuya le sang au niveau de sa lèvre, puis recommanda tranquillement sa nourriture. J’agrippais son menton pour le forcer à tourner de nouveau sa tête vers moi.

« Hé oh bonhomme, c’est ici que ça se passe. »

Je le lâchai et me mis de nouveau à manger son poisson. Puis il se mit à me déblatérer tout un tissu d’imbécilité, et voilà que je me plaignais, que je voulais faire respecter les droits, que la ville était à tout le monde, et bla, et bla, et bla… Si le gosse avait pas le droit de venir ici, c’est parce que le peuple avait pas le droit de venir chez lui, c’est aussi simple que ça. Franchement, ce serait peut-être le moment de grandir et d’arrêter de penser pas plus loin que le bout de son nez – et justement ça me ferait bien plaisir de changer la forme de son nez, il verrait le prix que ça coute de venir vivre dans les quartiers. Mon nez à moi l’avait bien senti en tout cas.

« C’est bon t’a fini ? Pète un coup ça va te détendre tu verras, » lui lançai-je le plus calmement du monde. « Si tu peux pas venir ici, c’est parce que j’aime pas les bourgeois. Ici c’est chez nous. Est-ce que je viens te faire chier dans ton arrière-cour pavée ? C’est tout con. »

Le silence retomba entre nous. De nouveau, on entendait les rires, la musique et les bruits de couverts résonner dans la taverne. J’entendis son ventre gargouiller violemment. C’est vrai qu’il n’avait pas encore mangé. Je me penchai en arrière pour attraper sur la table que j’occupai précédemment la pinte que j’y avais laissée, et j’en bu une grande gorgée. Malheureusement, j’étais moi-même affamée, donc il n’aurait pas une miette de mon assiette, il attendrait Abi.

Enfin, après m’avoir accablé de reproche, il se mit à me remercier. Ce n’était pas ce que je demandais, le simple fait qu’il m’offre le repas me convenait, mais c’était toujours sympa à entendre. Je n’aimais pas me faire incendier par les gens que je sauvais. Mais bon, c’est pas comme si c’était tous les jours après.

« Je vous suis reconnaissant de m’avoir tiré de là. Ce genre de scènes m’attriste et me révulse, et je suis fort aise que vous soyez intervenue, d’autant que vous brillez quand on en vient à la brutalité. Comment puis-je vous appeler, Messera ? » Il hésite un instant, et lâche, plus bas. « Quel est donc votre métier ? Seriez-vous épée lige ? »

« Je m’en fou de ta reconnaissance gamin, et je suis désolé que tu sois choquée dans ta petite intégrité de privilégié. Des scènes comme ça ici, on en voit tous les jours. Et si tu veux continuer à venir ici – outre le fait qu’il faut que tu apprennes mieux à te déguiser – je te conseille de t’y habituer.
Mais bon.
Tu m’as l’air d’avoir la tête dure, ou alors t’es juste inconscient. Ou peut-être un peu des deux. Tu peux m’appeler Eanna. Je te demanderais pas ton nom parce que ça ne m’intéresse pas. Quant à mon métier, je ne sais pas trop. Je vends mon marteau à qui paiera le plus cher, pour à peu près n’importe quel service. Je ne sais pas si ça fait de moi une épée lige. Toi en tout cas, tu m’as l’air d’être au maximum une cuillère lige. »
 Je ne pus m’empêcher de réprimer un petit rire, et lorsque je voulu reprendre une gorgée de ma bière, je m’aperçu que j’étais déjà arrivée à sa fin.

« Abi ! Remets-en moi une s’il te plait ! » criai-je à la serveuse au loin. Elle remplit son plateau, puis se redirigea vers nous avec la nourriture de monsieur, et une belle boisson pour moi. « Par contre je ne sais pas à quoi tu t’attends, mais je suis pas du genre à faire la conversation. »

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Il ne répond pas tout de suite. Tiarnan a toujours été comme ça, de nature à écouter avant de se prononcer. Il aurait bien envie pourtant, de la remettre à sa place, cette femme insolente qui pense pouvoir lui dicter sa place. Elle a le verbe vif, il faut bien le reconnaître, et il pourrait presque apprécier la joute verbale si elle ne mangeait pas dans son assiette et se permettait de le toucher – pas franchement avec douceur, de surcroit. De toutes évidence, elle voit un môme indiscipliné, un jeune nobliau rêveur et idéaliste peut-être. Ce n’est pas si grave, il a l’habitude d’être sous-estimé. Mal estimé.

La serveuse vient déposer une nouvelle assiette devant lui et une choppe de bière. Il la remercie d’un sourire, et empoigne ses couverts, vigilant. Qu’elle retente seulement de lui extirper cet met, et il saura s’en servir. Personne n’aime avoir une fourchette plantée dans la main, dit-on. « Ne venez-vous pas de faire un long monologue ? Vous ne faites peut-être pas la conversation, mais vous aimez visiblement vous écouter parler… » Couteau qui déchire le pain croustillant, il en prend une grande bouchée, satisfait. « Enchanté, Eanna. » Si elle ne veut pas de son prénom, il ne le lui donnera pas, et cela l’arrange d’une certaine manière. Il n’est personne ici si ce n’est un jeune homme trop bien né pour être apprécié, visiblement.

« Une épée-lige a un honneur envers la personne qu’elle sert, et cela ne semble pas être votre cas. Oh bien sûr, je suis certain que vous avez votre propre code d’honneur, mais vous êtes une mercenaire, de ce que je comprends. C’est un mot que je n’aime pas trop. » Il parle avec légèreté, enthousiasme retrouvé au fil de ses bouchées, et marque de courtes pauses pour avaler quelques gorgées de bière. « Soit, vous n’avez probablement guère d’intérêt pour ce genre de considérations littéraires. » Euphémisme que voilà. « J’ai une question, en revanche. Une remarque, plutôt. Vous dites qu’il faut que je m’endurcisse, que j’accepte la réalité telle qu’elle est ce soir, parce que c’est un état de fait que je ne pourrai de toutes manières pas changer. Parce que personne ne le peut, et qu’en plus, je suis un bourgeois vivant dans un monde merveilleux. Admettons. Ce genre de choses ne se produit-elle pas parce que l’on s’est trop habitué justement, qu’on s’est trop endurci ? C’est banal, cela arrive partout, tous les jours… Comme la maladie, la déchéance et la mort, non ? S’habituer à cela, n’est-ce pas se rendre complice, accepter ce qui ne devrait pas être ? Parce que je ne le veux pas. »

Il se redresse un peu et la regarde fixement, un nouvel éclat dans le regard. De la fougue oui, passion flamboyante qui l’habite et qu’il laisse sortir parfois. « Je vais finir, si vous permettez. » Qu’elle le laisse parler, aller au bout de ses propos avant de rebondir comme elle semble avoir tendance à le faire. « Je suis incapable de vivre et de me battre pour quelque chose en quoi je ne crois pas, ou pire, qui me répugne. Alors, puisque vous envisagiez du dialogue, répondez-moi. Pourquoi vous battez-vous ? Ce n’est pas qu’une question d’argent et de survie, quoi que vous en disiez. Vous pourriez faire autrement ou autre chose, parce qu’il est évident, même pour un gamin naïf, que vous avez la guerre dans le sang.  Pourquoi vivre alors, si vous ne croyez en rien ? Pourquoi vous contenter de cela, si vous pouvez faire mieux ?»
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« Pourquoi vivre alors, si vous ne croyez en rien ? Pourquoi vous contenter de cela, si vous pouvez faire mieux ? »

Les derniers mots du jeune homme résonnèrent dans ma tête comme un coup de poignard. Je restais totalement bouche-bée face à son long monologue. Je reposais lentement ma pinte de bière qui émis un claquement sourd en rentrant avec les bois, et je me pris d’un rire nerveux peu contrôlable. Outre ses piques à répétition – mais bon, quoi d’étonnant venant d’un bourgeois, je ne pouvais pas m’attendre à une grande politesse – Il venait de s’attaquer à mon existence même.

« Ecoute-moi bien maintenant. Je sais pas qui t’es, et j’en ai strictement rien à battre. En revanche, si je ne te connais pas, tu ne me connais pas non plus, et là tu viens de foutrement dépasser les bornes. J’ai pété des nez pour moins que ça, Et si tu l’ouvres encore une fois – non n’essaye pas de me répondre – si tu l’ouvres encore une fois je te promets que ça va partir tout seul.

Je me bats pour ce qui me plait, et c’est pas un foutu gosse de riche dans ton genre qui me fera dire le contraire. Ici, c’est pas comme chez toi, ici on ne nait pas avec tout, ici si on veut quelque chose faut se battre pour l’avoir. Et moi je veux ma liberté,

Alors tes leçons de morales à la con tu peux te les carrer dans ton putain de cul. Oui j’ai buté des gens, ou autre. Et alors ? Si c’était pas moi quelqu’un d’autre l’aurait fait. Est-ce que ça m’a rendu plus heureuse de tuer toutes ces personnes, de briser tous ces os ? Bof. Mais au moins j’ai eu le choix. J’ai eu le choix de prendre une vie ou d’en épargner une. Alors oui, je suis endurci, oui je suis complice, oui j’ai la « guerre dans le sang ». Mais c’est pas mon problème. Les tripes dans ce bas monde c’est ce qu’il faut avoir pour survivre. Et moi j’ai des choses à faire avant de clamser. »


Je laissais échapper un long soupir d’exaspération. Impossible de passer une soirée tranquille. D’un côté je voulais juste l’envoyer se faire voir, mais de l’autre une irrésistible envie de lui parler me prenait ; je ne pouvais plus me défaire de notre discussion. Peut-être était-ce uniquement le plaisir sadique de le rabaisser car j’étais en position de force.

Autour de nous, la taverne suivait son cours comme si nous n’étions pas là. Les rires et les chants se faisaient entendre, les ombres dansaient mêlée à la lueur des torches et de l’âtre flambant. Sur le comptoir du Cochard Flamboyant, le gros chat du patron dormait. Et nous, prêt du feu, nous étions toujours là.  

Jouant avec mes doigts, je dévisageais longuement le jeune homme. Je lui avais tout craché à la figure, et je ne savais pas quoi rajouter. Ce n’était pas du tout mon genre de me livrer comme ça aux inconnus, et là j’en avais bien trop dit. Il m’avait fait perdre mes nerfs. De nouveau je soupirais longuement pour essayer de reprendre le contrôle.

« - Je ne t’aime pas. » finis-je par lui lâcher à demi-mot. « Je ne sais même pas pourquoi je suis encore assise là. »

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Les yeux du jeune homme s’écarquillent quand Eanna lui répond avec hargne, chien sauvage sortant les crocs, prêt à mordre. Cela le prend au dépourvu. Pour une fois, ce soir, il ne cherchait pas à titiller, et sa question était une vraie interrogation. Ils n’avaient rien en commun et la vie de la mercenaire avait probablement été beaucoup plus compliquée que la sienne. Malgré tout, elle pouvait choisir. Elle pouvait tenter de faire autre chose, de trouver un employeur régulier, quitter la ville pour tenter sa chance ailleurs. Ce n’était pas son cas. Il voulait juste comprendre son choix, puisque choix il y avait en finalité. En cela, il ne méritait pas de se faire menacer, et ne méritait pas les insultes.

Tiarnan n’était pas complètement stupide, et si la situation aurait été différente s’il avait une arme sous la main, il n’allait pas risquer d’éprouver ses promesses. Il en savait assez pour s’écraser quand il n’avait pas l’avantage, cela faisait partie des leçons de Copper. Il y a le silence alors, et l’exaspération marquée de l’humaine. Il finit son repas en silence, évitant de la regarder, pensif. « - Je ne t’aime pas.  Je ne sais même pas pourquoi je suis encore assise là. » Il pousse son assiette sur le côté et la regarde, impassible. Il ne peut pas dire qu’il a grande affection pour elle après tout ça. Elle l’a tiré d’une mauvaise situation, mais menace de l’y replonger d’une seconde à l’autre. Elle est encore assise là malgré tout, et doit attendre quelque chose au final.

« Je vais vous laisser y réfléchir alors. » Murmure qui s’échappe de ses lèvres presque closes. Il a bien une idée, mais ne tentera pas de la formuler après cela. « Je sais l’image que je renvoie, et je comprends qu’elle vous soit insupportable. J’en suis désolé. » Ce n’est pas de son fait en réalité. Ses pieds repoussent sa chaise, qui s’écarte un peu de la table en grinçant. Main qu’il lève en direction de la serveuse. « Je vais payer pour tout cela, s’il vous plait. » Parfois, dans la vie comme dans les échecs, il faut savoir éviter un combat. Tiarnan sort de sa bourse de quoi régler les repas, et pose une pièce d’argent sur la table, qu’il fait glisser en direction d’Eanna. Assez pour valoir une dizaine de repas similaires dans cette taverne. « Pour votre dédommagement. Avec ma gratitude. »

Il garde une distance raisonnable face à elle. Sa posture est celle d’un guerrier lui aussi, souple et prête à réagir si elle se mettait en colère. Il mordrait probablement la poussière, mais ses réflexes étaient là et il était prêt à se défendre. « Je vous remercie de la leçon de savoir vivre. On se recroisera peut-être dans les parages, qui sait ? » Incliner la tête, et tourner les talons. Parfois, dans la vie comme dans les échecs, il faut savoir éviter un combat.
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Dévisageant le jeune homme, je jouais avec ma cuillère pour avoir un argument pour ne pas croiser son regard. Face à moi, il restait tel un mur de pierre, totalement impassible. Pourquoi m’étais-je ouverte comme ça ? Pourquoi avais-je déversé cette déferlante de colère sur lui ? Pourquoi m’avait-il autant poussé à bout alors qu’il n’avait rien fait, mis-à-part sa condescendance maladive ? Du surcroit, il avait même tenté de créer un lien entre nous.

Lorsqu’il se remit à parler, après un long moment de silence entre nous, sa parole m’atteint comme une douce brise, un coup de vent qui sortait de sa gorge. Je n’avais même plus le cœur à mettre ma parole en action. Il appela Abi, et lui régla la note, puis fit glisser dans ma direction une grosse pièce d’argent. Celle-là normalement, je me bats pour les gagner.

Il se leva, se recula et me salua. Je ne daignais même pas le regarder une dernière fois, tandis qu’il se dirigeait vers le seuil que nous avions franchit un peu plus tôt dans la soirée. Il me laissait seul avec moi-même, perdue dans mes pensées. Voir quelqu’un comme lui faisait toujours se bousculer beaucoup de sentiments en moi, et ma seule façon de les gérer étaient par la violence. Cette violence extatique qui me subjuguait, et me faisait perdre les pédales. Les rires et les chants me ramenèrent petit à petit à la réalité.

Sans un mot, j’attrapais cette pièce qu’il m’avait laissé, gage de son amitié, puis la rangeait au fond d’une de mes poches. Je me levais, puis me trainait péniblement hors de la taverne. J’avais à peine passé le chambranle de la porte, que je sentis une main se poser sur le cuir bouilli de mon armure.

« - Je crois que vous avez oublié quelque chose MESSERA »

Je me retournais, et je fus accueillie par un violent coup de poing qui me ramena brutalement à la réalité. L’absence d’odeur qui en suivi et le goût de sang qui empli ma bouche me fit comprendre que l’angle qu’avait prit mon nez était tout sauf naturel. Je venais de retrouver les nains de tout à l’heure, qui encore ivre d’alcool, avaient l’air d’avoir mal pris mon intervention. Titubant, je me redressais lentement. Face à moi, le groupe de nain était là, armés de leurs gros poings.

En guise d’intimidation, je souris, puis je décrochai mon gros marteau du dos de mon armure. D’habitude ça suffisait à faire s’enfuir les plus hardi de mes adversaires.

« - Bon, on va oui ou merde ? On va pas coucher là. »

Ils eurent un léger mouvement de recul. J’étais redevenue moi-même.

FIN
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