Les Cercles de magie

« Notre Dame a dit également : « qui sème le confit et nuit au moindre de Ses enfants sans y avoir été contraint, celui-là est maudit par le Créateur ». Il ne peut donc exister de doute : la magie qui pour être assouvie doit nuire à autrui, se gorger de son sang, cette magie est maudite par le Créateur. Les mages qui honorent le Créateur et sont garants de Ses lois, nous les accueillons en frères et en sœurs. Ceux qui rejettent les lois du Créateur et les mots de Sa prophétesse sont des apostats. Seul l'ostracisme et la plus grande sévérité sont de mise face à eux. » Tiré des Sermons de Justinia I.
Crédits : Amell card (agata-j, DeviantArt).



Présentation des Cercles
Lecture facultative sauf pour les mages.

Longtemps haïs dans les nations libérées de Tévinter, au point d’être chassés et massacrés dans les premières décennies de l'Ère de la Divine, les mages ont trouvé une certaine protection le jour où Orlaïs et la nouvelle Chantrie décidèrent d’utiliser leurs talents dans la lutte contre les engeances : leurs pouvoirs dangereux jugés nécessaires, leur pratique fut circonscrite dans les nouveaux Cercles et l’on apaisa, un peu, la tension et l’atmosphère autour d’eux, en les coupant du reste du monde. On les força à ne vivre et à ne pratiquer qu’en leur sein. Le commun des mortels n’entend désormais jamais parler de ces institutions, qui demeurent mystérieuses et silencieuses, isolées du reste du monde pour le protéger des fiascos magiques et se protéger des visites impromptues ; aimant à fantasmes et terreurs. La rumeur veut que dans ces tours verrouillées, isolées et gardées, la vie soit dure et spartiate, loin des réjouissances du monde profane et de ses plaisirs : les mages n’y feraient qu’étudier et pratiquer sous l’oeil sévère des templiers, eux-mêmes soumis à la même rigueur. Ce modèle est effectivement promu par la Chantrie, car ce serait une pénitence méritée, coupables d’avoir corrompu la Cité d’Or ; seulement, selon que l’on se trouve à Val-Royeaux ou à Starkhaven, il est appliqué avec plus ou moins de zèle. Il existe actuellement sept cercles de magie dans les nations chantristes de Thédas : trois en Orlaîs (la Flèche Blanche de Val-Royeaux, le Cercle de Montsimmard et le Cercle de Ghislain), un en Névarra (à Combrelande, centre de l'instituion), un dans les Marches Libres (Starkhaven), un dans les Anderfels (Hossberg) et enfin, un en Antiva (Antiva, désormais détruit).

Pratiques des Cercles
Lecture facultative sauf pour les mages et templier.e.s.

L’enseignement de la magie y est essentiellement tourné vers le militaire, car combattre un potentiel Enclin est le but premier des Cercles : ils connaissent ainsi leur place et leur rôle sur le champ de batailles, sont capables de totalement se concentrer pour se protéger et protéger leurs sœurs et frères d’armes. En général, chaque mage a sa propre spécialité de magie, bien que rien ne les empêche d’être polyvalents : cela ne les rend pas moins talentueux. L’éducation religieuse est une seconde partie de leur enseignement. Ils sont obligés d’assister aux messes, prêches et sermons, de se confesser auprès des sœurs du Cercle et, également, d’afficher leur foi. Naturellement, les templiers sont des serviteurs convaincus de la Lumière. Par ailleurs, foi et magie ne sont pas incompatibles, si l’on s’en tient à la pénitence des mages et également à leur place dans l'œuvre du Créateur. Les mages sont relativement libres de leurs mouvements au sein des Cercles, hormis dans les pièces particulières et formellement interdites, mais ne peuvent espérer être réellement seuls et tranquilles : où qu’ils aillent, au moins un templier veille, prêt à agir au moindre problème. Car les invocateurs ne sont pas les seuls à être enfermés entre les murs d’une Tour : ils cohabitent avec ces soldats chantristes, tantôt compagnons de galère et protecteurs acceptés, le plus souvent gardiens d’une prison qu’ils décident de rendre plus terrible encore. Les relations avec les templiers sont régulièrement houleuses, ceux-ci éduqués dans la méfiance d’une magie dont il constate le danger quotidien, n’hésitent pas à effrayer les apprentis et à mépriser les mages confirmés. Cela amène à des débordements, parfois violents, qu’enchanteurs et chevaliers-capitaines doivent temporiser - lorsque l’affaire arrive à leurs oreilles, bien sûr. L’absence d’intimité, la promiscuité et le nombre relativement faible d’individus dans un Cercle font que tout le monde se connaît, plutôt bien, et tout le monde a forcément un avis sur les autres. La sexualité n’est pas un sujet tabou, comme les adolescents grandissent apprennent à se connaître ensemble ; loin des mœurs de la société, elle est plutôt libérée. En revanche, quand il s’agit de mariages, la question est plus clairement réglée : il est extrêmement déconseillé pour les mages entre eux, et les templiers entre eux, et formellement interdit entre les deux - il en va de même pour toute relation charnelle. De plus, si un enfant venait à naître dans les Cercles, il serait pris à ses parents dès sa venue au monde et son éducation serait supervisée par la Chantrie.

Hiérarchie des Cercles
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L’arrivée d’un nouvel apprenti ou une nouvelle apprentie dans un Cercle s’accompagne toujours du même procédé. On le vêtit de son uniforme, une longue robe de lin à la couleur neutre, et on lui retire tout effet personnel lui rappelant sa vie d’avant : à partir de ce moment-là, peu importe ses origines, il devient un mage du Cercle, servant de la Chantrie, et qu’il perd tout héritage ou toute dette qui l’incombait. Ensuite, à l’aide d’une dague, le Premier Enchanteur lui-même va entailler le nouveau mage et incorporer quelques gouttes de son sang dans une fiole déjà préparée. Ce phylactère est une étape obligatoire dans la vie de tout apprenti car, s’il lui prenait l’envie de fuir son Cercle et qu’il y parvenait, on retrouverait immanquablement sa trace grâce à lui. Les phylactères sont conservés dans une pièce spéciale, scellée magiquement et avec l’aide de deux clefs : l’une est confiée au Chevalier-Commandant du Cercle, la seconde à son Premier-Enchanteur. Ces jeunes adolescents et adolescentes deviennent alors des apprentis ou apprenties du Cercle, regroupés en classes selon leurs âges et dormant dans un grand dortoir commun. Ils apprennent d’abord à contrôler leurs talents mais également à lire et à écrire, à comprendre l’histoire, à respecter l’ordre et la hiérarchie militaire ou encore à réciter le Cantique. Ces années sont longues et éreintantes, car ils se préparent à une épreuve dont aucun ne connaît les tenants et les aboutissants, mais qui plane comme une menace terrifiante au-dessus de leur tête : la Confrontation. Un jour, entre vingt-cinq et trente ans selon l’âge d’entrée de l’enfant dans le Cercle, son entraînement et ses capacités, le Conseil juge l’apprenti prêt et vient le chercher pour lui faire passer l’épreuve. Son lit au dortoir est libéré, ses affaires débarrassées, et ses camarades n’ont d’autre choix que d’attendre avec une certaine appréhension : soit leur camarade devient un mage accompli, soit il disparaît dans un silence entendu de tous. La Confrontation est un rituel de préparation très simple : on rassemble une très grande dose de lyrium pour envoyer l’apprenti dans l’Immatériel où il y fera la rencontre d’un démon et devra résister à la possession. Dans la salle, enchanteurs et templiers sont rassemblés pour superviser le déroulement de la séance : si l’apprenti se réveille, pleinement conscient et ayant repoussé le démon, alors il sera félicité et poursuivra son étude des arcanes en tant que mage ; si au contraire, il tarde trop à s’éveiller ou montre alors des signes de transformation, les templiers feront leur office. Une fois la Confrontation réussie, on devient enfin un ou une mage : la Chantrie considère que cette épreuve suffit à prouver qu’il ne constitue plus un danger pour la société. Recevant leur premier bâton, il peut s’habiller plus librement et quitte le dortoir pour une chambre de maximum trois personnes. Au sein des Cercles, tant qu’ils ne font pas désordre, il peut pratiquer et étudier leur art sans être constamment flanqué et surveillé par leur hiérarchie mais n’a que très peu de responsabilités. Il est quasi-impossible qu’une dispense lui soit accordée pour qu’il puisse sortir et, si cela venait à être le cas, la mission sera précise, courte et il sera très encadré. C’est pour gagner plus d’autonomie que le mage aspire à s’élever et à devenir enchanteur ou enchanteresse, et peut aspirer à ce rang en général aux alentours de la quarantaine. Responsable de l’enseignement et des entraînements pratiques des jeunes apprentis, il s’est spécialisé dans un domaine d’études, une question théorique ou alors une pratique spécifique et sera pour cela reconnu. Un enchanteur nécessite toujours une dispense spéciale pour quitter son donjon, mais elle sera plus facilement accordée que pour les simples mages : il doit demeurer accompagné d’un templier et le duo, en général, se connaît bien. La plupart des carrières au sein des Cercles s’arrêtent à enchanteur : il faut pouvoir se démarquer pour devenir enchanteur supérieur ou enchanteresse supérieure et ainsi accéder au conseil du Cercle. Mage de haut rang, ayant souvent pour lui le sang, le nom, l’influence ou alors un exploit qui mérite de les y élever. Son importance est telle qu’après leur nomination, il est présentés à la Divine elle-même : ils délaissent petit-à-petit leurs activités pédagogiques pour se consacrer à la politique. Un enchanteur supérieur peut sortir du Cercle sans demander d’autorisation, mais ses allers et venues sont tenus dans un registre et il doit demeurer accompagné d’un templier, souvent Chevalier-capitaine. Vient enfin, à la tête d’un Cercle aux côtés du Chevalier-commandant ou de la Chevaleresse-commandante, le Premier Enchanteur ou la Première Enchanteresse. Figure parentale pour les apprentis, modèle pour les mages, dirigeant pour les enchanteurs, il est surtout un diplomate et un médiateur au milieu des mages et templiers. Désigné par son prédécesseur, ou par le Chevalier-Commandant le cas échéant, il a le droit d’autoriser un mage à sortir de la Tour, à appeler un apprenti pour la Confrontation, à faire d’un mage un apaisé, à autoriser les templiers à poursuivre un mage accusé de magie illicite ou à fixer les prix des biens produits au Cercle et vendus au dehors ; c’est à lui que revient la gestion des finances. Traditionnellement vêtu de noir, il travaille en collaboration direct avec son Chevaliers-Commandant qui l’accompagne à chacune de ses sorties. Son phylactère est, dès son élection, transféré à la Flèche Blanche de Val-Royeaux, en Orlaïs. À chaque fois que cela est nécessaire (en raison d’un décès, d’une démission ou, encore, d’une destitution), les Premiers Enchanteurs de tous les Cercles (andrastiens) de Thédas se réunissent à Combrelande, en Névarra, pour élire le Grand Enchanteur ou la Grande Enchanteresse : résidant dans ladite cité, il interagit directement avec la Divine dont il est le conseiller, portant symboliquement une robe blanche. La Grande Enchanteresse Saskia est réputée pour être une femme sévère et pourtant relativement proche du pouvoir névarran. Il existe un type d’individus un peu particuliers au sein des Cercles. Les Apaisés sont d’anciens mages qui, en échange d’une vie paisible (à l’image de leur nom), sont totalement coupés de leur magie et de l’Immatériel au cours d’un Rite d’Apaisement : ils ne risquent plus la possession démoniaque car n’intéressent plus aucun habitant au-delà du Voile. En échange, et c’est ce qui choque le plus lorsqu’on les croise, ils ne ressentent plus aucune émotion : ils parlent d’une voix monotone, quasi-monocorde, et portent un soleil gravé sur leurs fronts, symbole de leur dévouement envers la Chantrie au nom de laquelle ils sont intouchables. Un Apaisé vit dans le calme et la sérénité, souvent isolés, et prône cette paix comme un changement et une réussite dans leurs vies. Certains ont un talent particulier pour l’enchantement et les Cercles de magie en profitent : ils utilisent leur habileté quasi unique à pouvoir manipuler le lyrium, créer des potions et enchanter des objets qu’ils peuvent aller vendre sur les marchés. La plupart des profanes ne connaissent par ailleurs des Cercles que ces hommes et ces femmes très calmes au soleil sur le front.

Fraternités
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Les enchanteurs sont des individus éduqués et lettrés qui, lorsqu’ils en ont eu assez de lire, aiment souvent la discussion : la plupart développe un goût certain pour le débat et apprécient exprimer leurs pensées et opinions philosophiques. Naturellement, des accointances et des alliances se créent. Informelles, que la Chantrie tente par tous les moyens de dissoudre, ces Fraternités fonctionnent partout au point de dépasser le cadre des tours et de se propager au Cercle entier : elles influencent son fonctionnement comme des partis politiques influencent le gouvernement d’une Nation. Tous les mages en ont entendu parler, même si tous leurs enchanteurs n’adhèrent pas à l’une d’entre elles : elles n’ont pas d’organisation précise et sont surtout des mouvements de pensées qui peuvent parfois servir un but commun. Les Équitables se définissent eux-mêmes comme une fraternité réaliste et pragmatique qui cherchent, avant toute chose, à maintenir l’équilibre et la modération dans la résolution des problèmes et l’application de la magie. Ils croient en un ensemble de règles claires et formées, en un idéal, et sont souvent réputés pour leurs talents de modération dans la résolution des conflits quels qu’ils soient. D’autres mages préfèreraient pratiquer la magie dans leur coin. Les Isolationistes ne désirent pas se séparer de la Chantrie mais plutôt de reclure d’autant plus les mages du monde dans une perspective moniale : ainsi, l’étude serait encore plus paisible et sûre, et les distractions bien moins nombreuses. Gardant jalousement leurs savoirs, ils croient sincèrement en la dangerosité de la magie et au besoin de s’en protéger. L’indépendance des mages et des cercles est, pour les Libertaires, une quête sans fin et un idéal de vie qu’on soustrait avec violence à tout mage. Si tous les adhérents à cette fraternité ne désirent pas forcément une rupture nette avec la Chantrie, ils sont au moins en accord sur un besoin et une nécessité d’autonomie pour leurs pairs ; même si l’abolition des cercles et de l’autorité des templiers est une demande appuyée des plus radicaux parmi eux. Au contraire des Loyalistes dont le but premier est de renforcer les liens entre le cercle et la Chantrie : ils désirent même que leur institution en devienne un membre officiel à parts égales avec les Templiers. Souvent à visée politique, en vue d’obtenir certaines faveurs, cette fraternité exprime aussi la foi personnelle et profonde qui anime les mages, et une forme de pragmatisme sur l’utilité de leur encadrement. Parmi toutes ces fraternités, les Lucrosiens tiennent une place un peu particulière : dans une tradition qu’on hésiterait pas à qualifier de tévintide, ils affirment que la magie est pouvoir comme un autre et essayent d’en acquérir d’autres : influence, richesse, serments… ce sont souvent des mages de hautes familles ou des enchanteurs ayant bien apprécié l’air frais qu’ils ont goûté et dont ils souhaiteraient plus profiter. Enfin, fraternité malgré elle, les Formari regroupe les Apaisés préposés à la gestion du lyrium, des Enchantements et surtout, du commerce d’objets magiques hors des cercles : ce sont eux, sous l’oeil vigilant du Premier Enchanteur, qui gère ses comptoirs commerciaux dans les petites et grandes cités.

Cercles de Tévinter
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Depuis le Grand Schisme de la Chantrie pendant l'Ère des Tours, il nous est apparu que les Cercles de l’Impérium fonctionnaient depuis longtemps différemment des nôtres et que les mages y ont un traitement, avouons-le, privilégié. Car les Tévintides pratiquent également leurs arts arcaniques au sein des cercles : toutes les grandes villes en possèdent un. Dans cette magocratie, les familles sont cependant fières de pouvoir y envoyer un enfant : il hérite souvent d’un nom qu’il doit lui-même nourrir par ses prouesses. Cette vision élitiste n’empêche donc pas au jeune apprenti d’avoir une éducation dure, le poussant dans ses limites pour en faire l’invocateur parfait : la hiérarchie y est plus forte et la Confrontation, bien présente. Néanmoins, les rapports de force entre templiers et mages sont inversés : pour cause, les templiers noirs, comme nous les nommons, ne consomment pas de lyrium et ne valent guère mieux que des soldats bien entraînés et disciplinés. Ce sont eux qui sont secoués par les mages. De plus, comme la magie est un bien de sang essentiel, les rapports et mariages sont vivement encouragés entre les mages.